L’homme moissonnera ce qu’il aura semé – Galates 6.7-9

NDLR : L’auteur insiste sur notre responsabilité à faire fructifier notre salut, sans toutefois remettre en cause l’unique source de ce salut obtenue par grâce, Dieu. La mise en page de cet article a été remaniée pour correspondre aux critères typographiques de la revue.

« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit, moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. » (Gal 6.7-9).

Introduction : une loi universelle

Dieu nous exhorte, par amour, à faire preuve de discernement. Il utilise pour cela une loi déjà employée (Job 4.8 ; Pr 22.8 ; Osée 8.7) : si nous semons du blé, ne nous attendons pas à récolter des tomates ! En réalité, les enjeux sont spirituels et s’appliquent aussi bien à la famille qu’à la société ou l’Église : les attitudes et habitudes charnelles et tous les mauvais choix nous corrompent. Au contraire, une saine semence spirituelle mènera à une saine récolte spirituelle éternelle. Ne semons pas des épines et des chardons, nous marcherions dessus tout au long de notre vie présente et pendant toute l’éternité. Quel avertissement solennel : ce que je vivrai plus tard, et même après la mort, dépend de mes choix présents (Rom. 2.4-11) !

1. « Ne vous y trompez pas » !

a) D’où viennent les erreurs ?

– De l’extérieur : traditions humaines, mauvais esprits, hommes bien ou mal intentionnés. Comme les Galates, nous sommes « empêchés d’obéir à la vérité » (5.7) car bien des questions « fascinantes » (3.1) envahissent nos discussions. Tel un ange de lumière, Satan nous induit en erreur, exploitant la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie (1 Jean 2.16). Il inspire aussi ces docteurs qui ont séduit nos frères de Galatie : « Ils garderont la forme extérieure de la piété, mais ils en renieront la puissance » (2 Tim 3.5). Ils rabaissent les exigences de Dieu au sujet de la repentance, de la foi, de la fidélité, de l’obéissance, de la sanctification et introduisent un « culte volontaire et d’humilité », « des bonnes ouvres », etc. Dieu nous met en garde, apprenons à l’écouter : « Que personne ne vous séduise par de vains discours. » (Éph 5.6 ; cf. 1 Jean 3.7 ;1 Cor 15.33).

– Du dedans : « Si quelqu’un pense être quelque chose, alors qu’il n’est rien, il s’abuse lui-même. » (Gal 6.3) « Pratiquez la parole et ne l’écoutez pas seulement, en vous abusant par de faux raisonnements. » (Jac 1.22, cf. v. 26 ; Apoc 3.17). « Le cour est tortueux par-dessus tout et il est méchant. Qui peut le connaître ? » (Jér 17.9) Combien de résolutions prises avec fermeté n’ont même pas résisté une journée (Pr 28.26) ! Le cour nous trompe car il ne sait pas tout, car il ne cesse de convoiter, et parce qu’il refuse de purifier sa conscience (1 Tim 1.19).

b) L’importance de nos choix

– Même ponctuels, ils déterminent nos progrès dans le temps et pour l’éternité : « Garde ton cour plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. » (Pr 4.23). Impossible d’influencer la trajectoire de la balle après avoir tiré ! De même, nous ne modifierons pas la moisson semée. Nous n’échapperons pas aux conséquences, quoiqu’on essaie de faire (Jér 2.35-36). Grâce à Dieu, le choix le plus décisif pour notre éternité s’offre au plus vil des incroyants jusqu’à la fin : l’infâme malfaiteur à la croix est devenu un être spirituel parce que son cour a rejeté ce qu’il était et compris ce qu’il devait être. Humblement, il a reçu de Dieu la révélation de Jésus et de son destin. Se tournant vers son Sauveur, il a demandé sa miséricorde. Il est passé des ténèbres à la lumière et de la mort à la vie (Luc 23.39-43). Il n’y a aucun progrès sans un bon choix et une décision de cour. ?

– Même anodins, ils ont des conséquences : « Un peu de folie l’emporte sur la sagesse et sur la gloire. » (Ecc 10.1b) Combien de paroles prononcées à la légère nous reviendront au jour du jugement (Mat 12.36) ? Nos yeux convoitent et nous oublions que nous péchons en le faisant (1 Jean 2.16), par négligence ou par résistance au péché. Une brèche dans la coque peut couler le navire. Un fil ténu peut constituer un lien très fort quand il est enroulé plusieurs fois autour du corps : la répétition de petits péchés apparemment insignifiants finit par nous asservir et par dévorer notre vie spirituelle. Chaque mot, pensée, acte, apparemment temporaire peut avoir des répercussions éternelles. Il nous reviendra de la manière dont il aura été semé. Même nos discussions sont enregistrées et nous les entendrons encore rejouer quand nous nous trouverons devant Dieu (Mal 3.16) !

– Même limités, leurs conséquences sont illimitées. Comme une petite graine donne un immense arbre, une action ponctuelle peut provoquer de grands et durables résultats. dans le bien comme dans le mal. Un verre de trop peut faire toute la différence sur la route, mais un choix selon Dieu bénira sans conteste votre vie et celle d’autres personnes : « L’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cour. » (1Sam. 16.7). Les bons choix sont la source de notre bonheur !

– Même pris dans l’ignorance, ils ne nous innocentent pas : « Telle voie paraît droite devant un homme, mais à la fin, c’est la voie de la mort. » (Pr 14.12). J’ai beau plaider ignorer que ma graine était infectée, le résultat ne changera pas. De même, mon ignorance au sujet du péché que je commets ne me décharge pas de la culpabilité et ne me délivre pas de ses conséquences (Lév 5.17-19 ; Nom 15.24-30 ; Ecc. 5.6) ! .

Que semons-nous ?

Quel genre de graine semé-je par mon comportement ? Suis-je égoïste ou généreux ? Autoritaire ou conciliant ? Décourageant ou encourageant ? Méchant, amer, et agaçant, ou bon, courtois et apaisant ? Travaillé-je de manière diligente ou négligente ? « Maudit soit celui qui fait avec négligence l’ouvre de l’Éternel » (Jér. 48.10). Suis-je motivé par le regard des hommes ou par la crainte du Seigneur (Gal 1.10) ?

Mon temps de loisirs n’est pas non plus la porte ouverte aux plaisanteries vaines ou qui polluent l’esprit, aux lectures douteuses. Mon « oui » est-il « oui » et mon « non » est-il « non » ? Mes paroles sont-elles accompagnées de grâce et assaisonnées de sel ou de mensonges et d’exagérations ? M’arrive-t-il de penser une chose, d’en dire une autre et d’en faire encore une autre ? Suis-je un homme de parole (Mat 25.23) ?

Utilisé-je la Bible à ma convenance ? À des questions directes qui me coince, répondé-je comme craignant Dieu ou comme un diplomate craignant la confrontation, me réfugiant sous des excuses comme dans l’expression : « Vous ne connaissez pas mon cour » ? Bien sûr, seul Dieu connaît notre cour, mais nos prochains voient nos fruits ! Comment jugeons-nous et mesurons-nous les autres? Où est notre trésor et où sont concentrées nos pensées toute la journée (Mat 6.21) ? Nous repentons-nous sincèrement, et avons-nous placé toute notre confiance en Jésus-Christ ?

– Semer pour sa chair : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Rom 8.13). Semer pour la chair, ce n’est pas seulement commettre des péchés flagrants. Je peux faire le bien tout étant hypocrite. Je peux tomber dans un activisme fiévreux, même religieux, sans jamais consulter Dieu. Bref, sème dans la chair celui qui vit et travaille pour lui-même et non pour Dieu !

– Semer pour l’Esprit, c’est veiller et prendre plaisir aux choses de l’Esprit. Le v. 9 promet une moisson de bénédictions à celui qui croit aux paroles de Dieu, qui se repent en faisant deuil pour ses péchés, les confessant, les rejetant, se consacrant à Dieu, et qui garde diligemment une bonne conscience. Semer dans l’Esprit, c’est marcher avec abnégation avec son Sauveur et maître et travailler en sa faveur.

Quel homme peut semer pour l’Esprit ?

Il faut être né de Dieu et avoir renoncé à tout pour Dieu. Veiller sur la pureté de son cour et de sa conscience. Le croyant qui les néglige annule les effets de sa piété. Il attriste ou éteint l’Esprit Saint (Éph 4.30-31 ; 1 Thes 5.19). Il raidit son cou devant les reproches (Act 7.51). Pour son malheur, il se fait une spécialité de trouver un alibi pour dissimuler sa culpabilité : « Je ne savais pas », « C’est votre faute », « Vous ne connaissez pas mon cour », etc. Dieu ni personne ne peut attendre quoi que ce soit de celui qui s’invente des excuses.

Comptons sur la grâce de Dieu, non sur nos efforts ! Résistons « jusqu’au sang » s’il le faut contre le péché (Héb 12.4) et contre Satan. Le péché cesse d’être un style de vie pour le croyant né de Dieu « parce que la semence de Dieu demeure en lui » (1 Jean 3.9).

3. Comment semons-nous ?

L’ensemencement spirituel est fait avec des larmes et selon la justice : « Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chants d’allégresse. Celui qui marche en pleurant, quand il porte la semence, revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes. » (Ps 126.5-6) Ne comptons pas grandir en Christ sans nous immerger de manière sérieuse dans sa Parole (Col 3.16). N’espérons pas être renouvelés sans nous offrir entièrement comme sacrifice vivant (Rom 12.1-2).

N’oublions pas de témoigner de Christ. N’espérons pas un témoignage efficace sans mettre notre vie en ordre (Mat 5.19). Méfions-nous du temps excessif consacré à de vaines activités (télévision, etc.), de notre avarice, de nos compromis devant le péché ou devant notre manière parfois intéressée ou minimaliste d’interpréter la Bible. Et que vaut ma piété si je refuse de me réconcilier avec mon frère (Mat 5.24) ? Un cour orgueilleux ne moissonne pas la grâce (Jac 4.6) ; constamment infidèle et résistant aux réprimandes de Dieu, peut-il avoir l’Esprit du Christ (Pr 1.23) ? La persévérance du croyant le sauvera et lui donnera accès aux promesses de Dieu (Mat 24.13 ; Héb 10.36).

4. Le temps de la récolte : corruption ou vie éternelle

Dans la Bible, la « corruption » se reporte fondamentalement à la condamnation éternelle. D’autres corruptions existent cependant telles que la tristesse, l’agitation et la confusion, le découragement et les soucis qui dévorent l’âme, les maladies psychologiques dues aux désirs débridés ou à l’orgueil, la peur, la frustration, etc. Celui dont le cour sera motivé par l’égo recevra son plein de corruption au jour du jugement (És 17.10-11 ; Ag 1.5-9).

Quant à l’expression « la vie éternelle », la Bible dit : « Dites que le juste prospérera, car il jouira du fruit de ses ouvres. » (És 3.10) Le fruit de l’homme est manifesté par la formation de son caractère et de son utilité aux autres. De plus, le juste ne récoltera pas dans l’âge à venir le fruit de ses péchés parce que Christ l’a récolté sur la croix pour le compte du croyant. Si notre communion avec Dieu et avec les autres croyants est une source de joie, tout imparfaite qu’elle soit aujourd’hui, combien plus le bonheur et la prospérité dans l’âge à venir quand il sera cohéritier avec Christ et sera comme lui ! Incroyable mais vrai ! Dieu récompensera notre honnêteté et notre fidélité avec la monnaie du pays céleste.

Conclusion

Ne méprisons pas notre éternité pour de la boue, comme Ésaü a vendu son droit d’aînesse pour une bouchée de plaisir (Phil 3.8 ; Héb 12.16) : « Et si vous invoquez comme Père celui qui, sans considération de personnes, juge chacun selon ses ouvres, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour (sur terre). » (1 Pi 1.17).

Dieu n’est pas seulement sévère mais il est aussi miséricordieux (Job 11.6). Chacun de nous rendra compte de ce qu’il aura semé. Ceux qui auront trouvé refuge sous la grâce de Christ seront pardonnés ! Il jettera tous leurs péchés dans les mers profondes de l’oubli.

C’est Christ qui a moissonné sur la croix et à travers la croix le fruit de tout notre ensemencement coupable. Par conséquent : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur » dans sa présence (Act 3.19-20). Dieu nous réveillera et restaurera les années mangées par l’ennemi (Joël 2.25) ou par nos propres folies.

« L’Éternel agrée ceux qui le craignent, ceux qui s’attendent à sa bienveillance. » (Ps 147.11). Il aura de la pitié parce qu’il y prend plaisir ! « Oui, le bonheur et la grâce nous accompagneront tous les jours de notre vie, et nous habiterons dans la maison de l’Éternel jusqu’à la fin de nos jours. » (Ps 23.6). Amen !

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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