L’évangélisation personnelle

L’ÉVANGÉLISATION PERSONNELLE

« Papa ! Maman ! Hier soir j’ai accepté Jésus-Christ comme mon Sauveur. Il a pardonné tous mes péchés et m’a donné la vie éternelle. J’irai au ciel et je veux que nous allions tous au ciel. Si vous n’acceptez pas Jésus comme votre Sauveur, vous irez en enfer ! » Cette lettre à mes parents est ma première expérience d’évangélisation personnelle, pleine de fougue et bien peu diplomatique ! Mon père s’est converti une semaine après, et ma mère est revenue au Seigneur (je ne savais pas qu’elle était chrétienne ; le savait-elle elle-même ?). J’avais 16 ans et depuis le virus de l’évangélisation personnelle ne m’a pas quitté.

L’évangélisation personnelle

Je vous propose une définition populaire : « L’évangélisation n’est autre qu’un pauvre disant à un autre pauvre où il peut trouver du pain ! » L’évangélisation est donc une activité joyeuse et sérieuse d’un pécheur repenti qui a rencontré authentiquement et personnellement le Seigneur Jésus-Christ comme Sauveur, et qui a envie de partager la Bonne Nouvelle avec d’autres (1 Cor 15.3-4 ; Tite 2.13-14 ; Gal 1.3-4). Les premiers disciples avaient des cœurs remplis et pressés par l’amour de Christ (2 Cor 5.14-15). Êtes-vous aussi motivé par l’amour de Christ ?

Historiquement, l’évangélisation a commencé en Actes 2. En lisant le livre des Actes en entier, nous comprenons ce qu’ont été le contenu, les méthodes, la manière de faire, les résultats et l’opposition à Jésus et à ses témoins.

La première méthode d’évangélisation était de personne à personne (cf. Act 11.19-21). Parfois, les apôtres avaient également l’occasion de partager la vérité en public devant des foules. J’étais encore un jeune converti avec un bagage de 5 ans et demi de vie chrétienne, dans le port de Barbade, lorsque l’Esprit m’a interpellé : « Va prêcher la nouvelle naissance selon Jean 3 ! » Je suis monté sur une voiture et, de là, je prêchais Jésus du mieux que je le pouvais. J’entendais ici et là des « amen ». Depuis, le Seigneur m’a donné régulièrement des occasions de prêcher dans la rue. Remarquez que le plus souvent dans l’histoire de l’Église, les grandes réunions n’étaient pas possibles : l’Évangile ne progressait que par des individus convaincus (cf. Mat 28.18-20 ; Act 1.8). Témoigner pour Jésus n’est pas une option. C’est un choix joyeusement assumé sous l’animation de l’Esprit qui veut nous employer pour parler de Jésus-Christ. Celui qui a été arraché à Satan, qui ne veut pas que les perdus aillent en enfer et qui vit pleinement la vie de Jésus est porté vers les perdus !

Durant de nombreuses années en Occident, les églises ont laissé le travail aux grands évangélistes itinérants prêchant dans les grandes réunions ! Le témoignage personnel n’était plus guère encouragé. Aujourd’hui, nous avons besoin de vivre un réveil personnel et redonner à l’évangélisation personnelle toute son importance.

Persévérer dans le témoignage

Cher lecteur, je ne cherche rien d’autre que de vous encourager à partager Jésus-Christ avec les autres. Voici comment Dieu m’a amené à témoigner avec l’aide du Saint-Esprit depuis 60 ans de différentes manières et dans des endroits très divers. Oui ! Si l’Esprit a pu utiliser un jeune ignorant de toute bonne doctrine qui vivait sans Dieu, il peut aussi vous utiliser pour attirer l’attention de ceux qui vous entourent vers Jésus-Christ (1 Cor 1.17 ; Act 26.17-18). Il le fait en remplissant votre cœur d’amour pour les autres sous la direction de l’Esprit, car c’est lui qui sait témoigner.

J’ai été profondément captivé par le Seigneur Jésus qui m’a sauvé et qui a immédiatement révolutionné mon quotidien : « En effet, si je suis hors de sens, c’est pour Dieu ; si je suis de bon sens, c’est pour vous. Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que si un seul est mort pour tous, tous sont donc morts ; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. » (2 Cor 5.13-15) Avec force, il opérait en moi et à travers moi pour ceux qui se trouvaient autour de moi. Je me rendais compte que tous les hommes marchant dans le monde étaient perdus, je souhaitais qu’ils entendent parler de Jésus-Christ !

Pour témoigner de Jésus-Christ, voici deux éléments nécessaires :

1)  La prière, constamment la prière, pour rester dépendant du Saint-Esprit qui va créer des occasions pour que nous puissions partager le Seigneur au travers de l’Évangile.

2)  La connaissance de passages clés répondant à quatre questions :

a)  Pourquoi Jésus est-il venu ? (1 Tim 1.15 ; Luc 19.10 ; Marc 2.17 ; Rom 5.6, 8)

b)  Qu’a fait Jésus pour pardonner et sauver les pécheurs ? (1 Cor 15.3 ; 1 Pi 2.24 ; 3.18 ; Héb 9.26)

c)  Comment le pécheur peut-il être sauvé ? (Act 3.19 ; 16.31 ; Jean 3.16 ; 20.31 ; Éph 2.8-9)

d)  Quelle assurance peut-on avoir d’être sauvé ? (Jean 1.12-13 ; 5.24 ; 10.27-29 ; Rom 10.9-11 ; Éph 2.4-9 (dont une preuve concrète au verset 9) ; Col 1.12-14).

 Quand faut-il témoigner ?

Où que l’on soit, dans un esprit d’attente et avec le désir de parler du Seigneur, l’Esprit ouvrira la porte. En avion, en train, en voiture, en marchant, dans la rue, dans une maison, etc. C’est mon expérience. La plus grande difficulté est de construire un « pont » avec l’autre pour lancer la conversation. Par exemple, un jour, je me suis trouvé aux urgences à l’hôpital à 2 heures du matin dans la salle d’attente avec un jeune, crâne rasé, longue barbe noire, visage basané : je savais que j’avais à faire à un musulman ! J’ai beaucoup prié et cherché quelle question poser pour briser cordialement le silence. Banalement, j’ai lancé la question : « Pourquoi êtes-vous ici ce matin ? » Ça démarrait… Serais-je capable d’utiliser ses réponses pour lui poser d’autres questions ou lui adresser un propos personnel ? D’un seul coup, je lui demande : « Êtes-vous pratiquant » ? Le reste a été facile, il m’a fallu construire mes questions sur ses réponses. Lui, curieux, commençait à me poser des questions. J’ai pu lui donner un Nouveau Testament de poche à un moment propice et surtout parler de Jésus et de ce qu’il avait fait en moi. Ainsi, notre tâche est d’amener intelligemment et humblement le pécheur de là où il est spirituellement vers Jésus-Christ. Sème avec vérité et avec amour, l’Esprit s’occupe de la suite.

Selon le contact et le temps déjà engagé dans la conversation en attendant une ouverture naturelle, on peut poser des questions comme : « Est-ce que vous savez pourquoi vous êtes sur cette terre ? », « Où irez-vous après cette vie ? » ou « Avez-vous l’espérance de vivre avec Dieu après votre mort ? » En restant en prière, l’Esprit sera capable de vous diriger pour savoir que dire. Beaucoup de nos questions et réponses sont apprises en tâtonnant au cours du temps. Ne vous laissez pas décourager ! J’aime donner soit un Évangile, soit un Nouveau Testament de poche après une rencontre, même de quelques minutes, « J’aimerais vous remercier pour votre aide, veuillez accepter ce cadeau comme un souvenir de notre rencontre. » Je sème pour l’éternité. Même après 60 années de témoignage personnel, je suis constamment dans une attitude de prière en vue de laisser l’Esprit mettre les mots dans ma bouche, souvent soudainement sans les avoir cherchés.

Qu’il soit clair pour chacun qu’il n’existe pas qu’une seule, ni plusieurs méthodes sûres pour garantir des fruits ! Le Saint-Esprit nous formera petit à petit avec sa méthode, celle qui colle avec notre personnalité, notre arrière-plan et notre expérience. Ce qui est important, c’est notre désir d’être utilisé parce que nous aimons le Seigneur et que nous voulons que notre interlocuteur puisse rencontrer le Seigneur. Les méthodes varient selon la situation : dois-je parler, offrir un Nouveau Testament de poche, donner un traité, etc ? Restez éveillé à ce que votre interlocuteur fait ou dit à tel moment. Cherchez à comprendre à quel type de personne vous avez à faire.

Pièges à éviter

Il existe des pièges qui nous empêchent de témoigner, tous viennent en dernière analyse de l’Ennemi qui craint de perdre les siens par leur conversion à Christ :

?  On n’est pas en communion étroite avec le Maître.

On n’est pas quotidiennement dans la Parole pour rester tout près de son cœur.

On est dans un état de péché non confessé.

On n’aime pas les perdus (ayant comme fausses pensées : « Qu’ils se débrouillent par leurs propres efforts pour trouver le Seigneur  », ou « S’ils sont des élus, ils seront sauvés sans mon effort ! »)

On est pris par tellement de soucis qu’on a oublié l’amour pour les âmes (1 Cor 5.13-15) et la mission donnée par le Seigneur (Act 1.8).

On suit une tradition où l’évangélisation personnelle n’est ni une priorité ni une nécessité.

On n’a ni vision ni conviction que le Seigneur pourrait nous utiliser.

On a peur de ce que vont penser ou dire les autres, « fanatique, retardé, égoïste, sectaire, intolérant, ignorant, etc. »

 Rappelez-vous alors de l’exemple de Paul : « Et c’est à cause de cela que je souffre ces choses; mais je n’en ai point honte, car je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là. » (2 Tim 1.12)

Aider à prendre une décision

Quant à demander à celui à qui on a présenté Jésus-Christ de prendre une décision, je crois qu’il faut être très sensible à l’Esprit. A-t-il bien compris la vérité (le péché, sa condamnation, l’œuvre de Jésus sur la croix, la nécessité de la repentance, etc) ? Possède-t-il un vrai esprit de repentance ? Veut-il « accepter le Seigneur » pour nous plaire ? Un jour, un étudiant universitaire est venu à moi pour « accepter Jésus », mais en parlant avec lui, j’ai compris qu’il ne se sentait pas pécheur. Je lui ai dit de revenir vers moi quand il se sentirait vraiment pécheur, puis nous discuterions à nouveau ! Quelques semaines après, il s’est humilié dans sa chambre se reconnaissant comme un pécheur. Il a accepté Jésus comme Sauveur, et sa vie fut changée.

Enfin, comment aider une personne sincère et qui comprend l’essentiel de l’Évangile à rencontrer Jésus-Christ par la foi ? Je propose quatre étapes essentielles d’une prière authentique. Notez que répéter la confession suivante comme un rituel ne fera pas l’affaire ! Cette prière comporte les éléments importants d’une confession sincère, mais il est important que la personne que vous accompagnez la dise avec ses propres mots.

1) « Dieu, je te reconnais comme saint, juste, droit, amour, Créateur. »

2) « Dieu, je reconnais que je suis pécheur, que j’ai péché contre toi et que je suis justement condamné devant toi. »

3) « Dieu, j’ai compris que Jésus a souffert et est mort à la Croix, puni à ma place pour tous mes péchés »

4) « Dieu, Jésus avait dit après sa résurrection que si je lui ouvre mon cœur pour qu’il vienne, il y entrera, pardonnera tous mes péchés, et me donnera la vie éternelle. Maintenant Seigneur Jésus-Christ par la foi, je t’invite dans mon cœur comme mon Sauveur. Merci pour le pardon de mes péchés, le cadeau de la vie éternelle et pour la capacité que tu me donnes de vivre pour toi. Amen. »

C’est important ensuite de prendre le temps de partager des références bibliques traitant de l’assurance du salut1. Vous êtes devenu son père ou sa mère spirituel(le) et avez donc une responsabilité spéciale. Je vous encourage à voir régulièrement cette personne pour l’aider à grandir en Christ. Cela ensemble par la prière, la lecture, l’explication des principes de la vie chrétienne, l’amour de la communion fraternelle, mais aussi pour partager la nécessité de trouver une bonne église en vue de vivre Actes 2.42.

L’évangélisation est un style de vie, plus qu’une activité ponctuelle. Elle est caractérisée par un amour évident, une force de conduite, une vision du bien-être éternel des autres. Si tout cela n’est pas incorporé profondément dans votre âme et votre esprit, confessez-le au Seigneur en lui demandant de révolutionner votre style de vie, pour sa gloire.

1 Jean 3.16 ; 10.27-29 ; Col 2.12-14, entre autres

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

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(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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