Lettre de J.M. Berthoud à F.A. Schaeffer

Lausanne, le 31 décembre 1982

Cher Monsieur Schaeffer,

Mercredi, nous avons eu le plaisir d’avoir Pierre (1) chez nous pour la soirée. Plus tôt dans la journée, il était monté à l’Abri rendre visite à Larry et Nancy (2). Nous avons parlé du débat suscité dans les milieux évangéliques par votre ouvrage « A Christian Manifesto » (3) et mon frère suggéra de vous communiquer les points principaux de notre conversation. J’ai évidemment une connaissance plutôt superficielle de l’histoire américaine, bien que j’aie pu, de temps à autre, tirer grand profit de la tradition puritaine et calviniste de votre pays au travers des écrits d’hommes tels que Dabney (4) et Thornwell (5), ainsi que par des études de F. Nymeyer (6) sur Calhoun (7). Je dois beaucoup aux écrits du Dr. R. J. Rushdoony (8) dont les travaux ont si fortement oeuvré à rétablir une pensée calviniste sur les questions publiques.

Il semblerait que la discussion sur votre livre tourne principalement autour de deux points:
– Quelle était l’orientation du consensus chrétien à l’époque de la guerre américaine d’indépendance?
– Les arguments d’hommes tels que le pasteur Witherspoon (9), ainsi que ceux d’autres pères fondateurs, n’avaient-ils pas été de nature essentiellement rationaliste et humaniste, se fondant sur les « Droits de l’homme » plutôt que sur la révélation divine ?

Les problèmes que vous soulevez sont, bien sûr, également propres à l’histoire européenne et, plus particulièrement, à l’histoire de la Suisse, bien que notre contexte et nos circonstances particulières soient manifestement autres que celles qui ont prévalu aux Etats-Unis.

J’aimerais dire d’emblée que ma connaissance du rapport entre la foi chrétienne et la vie de la société dans le contexte européen me conduit à confirmer, avec reconnaissance envers Dieu, ‘analyse générale que vous exposez dans le « Manifesto ». Je serais peut-être plus réservé sur les conditions qui rendent nécessaire, ou même obligatoire, la désobéissance civile des chrétiens qui veulent rester fidèles à la foi. Mais ici beaucoup dépend de l’intensité de la tyrannie exercée par les autorités civiles. N’ayant aucune connaissance des écrits de Witherspoon, je ne peux guère m’exprimer sur l’orthodoxie calviniste de sa pensée politique. Mais, partant de notre contexte suisse et européen, je pourrais formuler quelques réflexions sur la possibilité d’un consensus historique chrétien.

Il est certain que, dès le IVe siècle, les institutions et le système légal de l’Empire romain ont été profondément influencés, et même modifiés par l’Evangile de Jésus-Christ. Au fur et a mesure que progressait l’évangélisation de l’Europe, cette influence chrétienne sur les affaires publiques s était répandue sur tout le continent européen, des îles britanniques à la Russie. La vision chrétienne de la loi de Dieu influença profondément le droit commun ainsi que les institutions de la chrétienté médiévale. Cette influence chrétienne sur le droit et sur la politique européenne du Moyen Age pourrait sans doute être documentée de manière détaillée, mais je me limiterai à un seul exemple. Le lien féodal entre le Seigneur et son vassal est tout à fait incompréhensible hors du contexte établi par l’alliance biblique. Michel Villey (10), dans de nombreux livres et articles, a documenté cette influence de manière détaillée. Les écrits de cet auteur sont particulièrement significatifs du fait qu’il est un adversaire décidé de toute influence directe de la révélation sur le droit, défendant plutôt le retour à un type de droit naturel fondé sur le modèle romain.

Mais avec le retour du droit romain et la redécouverte de la pensée politique d’Aristote (11) par Thomas d’Aquin (12), et plus particulièrement avec le nominalisme (13) de ses successeurs, Marsile de Padoue (14) et Guillaume d’Ockham (15), une vision autonome de la politique et du droit gagnait du terrain. Comme l’histoire de ce développement n’est pas simple, il n’est pas possible ici d’entrer dans les détails mais selon Villey, les pays de la Réforme ont vu un renouvellement très important de l’influence biblique sur le droit. Les écrits de Luther (16), et encore plus les écrits de Bucer (17), de Calvin (18) et de Viret (19) confirment indiscutablement l’appréciation de Villey. Dans une certaine mesure, la contre-réforme est allée dans une direction semblable. Cette influence biblique sur le droit semble avoir été particulièrement importante dans les colonies puritaines de la Nouvelle Angleterre. Il me semble qu’un consensus chrétien général aurait prévalu aux Etats-Unis jusqu’à la guerre d’Indépendance et au-delà. Il est également important de se rappeler que la révolution américaine, fondamentalement différente de la Révolution française, fut précédée par un grand réveil, conséquence de la prédication d’hommes tels que Jonathan Edwards (20) et George Whitefield (21).

Un tel consensus chrétien a prévalu en Suisse jusqu’au milieu du XIXe siècle, et cela en dépit de l’apostasie spirituelle et théologique d’un grand nombre de pasteurs libéraux dans nos cantons réformés. Mais petit à petit, des influences étrangères à la Bible commençaient à dominer la culture générale de notre pays. Le système légal suivit ce déclin de l’influence chrétienne, quoique de manière moins rapide. Cette influence rationaliste sur notre droit devint plus marquée lors de l’unification des systèmes légaux propres à nos différents cantons dans la première moitié de ce siècle. Mais même dans le code pénal et civil fédéral ainsi remaniés, l’on peut clairement discerner l’influence profonde du christianisme. Les défenseurs de notre héritage légal chrétien pendant cette période venaient essentiellement des cantons catholiques. Leurs arguments étaient tirés d’un droit naturel de type chrétien. La plupart des protestants étaient marqués ou par le dualisme kantien, ou par le piétisme spiritualiste. En France, le Code Napoléon, bien que contenant encore des éléments de l’héritage chrétien, était fondé sur une philosophie rationaliste fortement marquée par des éléments de droit romain. Les fruits de cette déchristianisation de notre système légal ne se sont cependant clairement manifestés que récemment. Des lois sont maintenant préparées, avec l’approbation d’experts ostensiblement « chrétiens », tels que le professeur Louis Rumpf, qui fut pasteur de la défunte Eglise libre du canton de Vaud et, après l’union des églises, professeur d’éthique à la Faculté de théologie de Lausanne, et de conseillers fédéraux catholiques tels que Kurth Furgler. Ces hommes, animés par l’esprit néo-orthodoxe et moderniste apostat, minent ainsi notre héritage chrétien commun.

Je crois que nous pouvons en conséquence affirmer que ce consensus chrétien était une réalité historique clairement documentée tant en Europe qu’aux Etats-Unis. Le thème principal de l’histoire de l’Occident depuis 250 ans est celui de l’érosion graduelle de cette base chrétienne de nos diverses sociétés. Cette déchristianisation du droit est donc essentiellement due à un courant de pensée rationaliste d’origine nominaliste, courant qui a abouti à couper la société de toute influence transcendante. Une telle coupure est caractéristique de l’idéalisme kantien (22). Cet idéalisme philosophique a provoqué autant de dommages dans le droit que dans la théologie, la philosophie et les sciences elles-mêmes. Le chemin qui aboutit à notre sécularisation actuelle passe par l’humanisme culturel de Thomas d’Aquin. Villey décrit de façon remarquable cette histoire tragique de la révolte juridique de l’homme contre Dieu, le législateur souverain des nations de ce monde.

Je voudrais maintenant examiner un deuxième argument contre votre « Manifesto », à savoir l’affirmation que la pensée des pères fondateurs de la république américaine était faussée par le naturalisme rationaliste du siècle des lumières. Il est évident que personne ne peut nier que les « lumières » aient en effet exercé une influence considérable sur la pensée de certains des pères fondateurs. Benjamin Franklin (23) et Thomas Jefferson (24) en sont les exemples principaux. Mais la pensée de ces hommes doit être comprise dans le cadre intellectuel calviniste de l’époque. Le consensus chrétien qui prévalait alors considérait l’homme comme déchu et foncièrement enclin au mal il affirmait qu’il fallait en conséquence établir dans le nouvel état une division des pouvoirs. Ainsi fut établie la séparation des pouvoirs judiciaires, exécutifs et législatifs. Dans cette perspective pessimiste de la nature déchue de l’homme, perspective foncièrement chrétienne, il devenait également important de maintenir la fragmentation des colonies en autant d’Etats confédérés souverains. La popularité immense des « Federalist Papers », où était farouchement défendue la séparation des pouvoirs et l’autonomie substantielle des Etats confédérés, témoigne de manière éclatante en faveur de l’existence aux Etats-Unis, à la fin du XVIIIe siècle, d’un tel consensus profondément chrétien. Ces mêmes principes fédéralistes et séparatistes sont à la base de la Confédération helvétique ils sont à l’antipode de la bureaucratie centralisant caractéristique de la tradition d’optimisme naïf issu de la Révolution française, inspirée par l’humanisme. L’homme d’état et philosophe anglais Edmund Burke (25) comprit parfaitement cette opposition. Au Parlement anglais, il soutint la révolution américaine en appuyant les revendications des colonies. Remarquablement conséquent dans sa pensée politique, il s’opposa quelques années plus tard, avec encore plus de force, à l’utopie rationaliste et totalitaire de la Révolution française.
Quelques remarques relatives aux « Droits de l’homme » seraient sans doute ici utiles. Une doctrine des « Droits de l’homme », dont la première formulation publique se trouve dans la « Déclaration des droits » promulguée pendant la révolution américaine, est une notion dont l’emploi est fort dangereux. Elle ne peut être utilisée par les chrétiens que si elle est explicitement fondée sur les droits préalables de Dieu et de l’homme tels qu’ils sont définis par la loi divine. Même le prétendu « Droit à la vie » n’est pas un absolu abstrait. Un tel droit doit être lié explicitement à l’enseignement détaillé de la loi de Dieu, afin de ne pas mettre l’embryon innocent sur le même plan que le meurtrier qui l’assassine. La loi de Dieu autorise la peine de mort, la légitime défense et la guerre défensive. Certains disent que le thème des droits de l’homme a été importé en Europe d’Amérique pour y devenir un levier universel de révolution. Il me semble plutôt que cette théorie tire son origine de la pensée du siècle des lumières et, plus précisément, des cercles où fermentait l’idéologie révolutionnaire si justement analysée par Augustin Cochin sous le nom de « Sociétés de pensée » (26). Des Américains comme Benjamin Franklin (un franc-maçon notoire) ayant assimilé ces idées pendant leur séjour en France, les introduirent dans les colonies américaines, où elles furent adoptées dans une perspective plus chrétienne. Des Français comme Lafayette (27), qui avaient participé à la guerre d’Indépendance, rapportèrent en Europe les formulations américaines des droits de l’homme maintenant auréolées du prestige d’une révolution réussie. Mais Burke ne fut pas trompé par cette ressemblance apparente. Il prit parti pour les colonies américaines, qui défendaient en réalité non des « droits » rationnels abstraits, mais leurs droits historiques contre l’usurpation totalitaire de la couronne et du Parlement anglais. Burke s’opposa à l’idéologie des droits de l’homme de la Révolution française, vu que ces droits n’avaient de fondement ni dans l’histoire de la France ni dans la loi de Dieu. Ils étaient devenus la machine de guerre intellectuelle d’une révolution totalitaire sanguinaire. D’une manière très semblable, le polémiste et écrivain catholique anglais, G.K. Chesterton, n’hésita pas, au début de ce siècle, à s’opposer aux visées impérialistes du nationalisme d’inspiration hégélien de son pays lors de la guerre des Boer. Par contre, quand cet impérialisme nationaliste racial poussa l’Allemagne à des visées expansionnistes lors de la première Guerre mondiale, il défendit vaillamment son propre pays.

Il me semble qu’à l’époque de la guerre d’Indépendance, il existait en Amérique un consensus essentiellement chrétien accompagné de quelques éléments humanistes. Par contre, le consensus derrière la Révolution française – et cela même dans le clergé et l’aristocratie – était surtout celui de l’humanisme du siècle des lumières. En i 789, l’héritage politique chrétien avait pratiquement disparu de la vie publique française. Ceci fut sans doute l’un des fruits les plus amers de la Révocation de l’Edit de Nantes, de ce mépris pour la loi et la justice dont témoigne l’usage abusif de la « raison d’Etat », qui plaçait la royauté française au-dessus des lois du royaume et même de la loi de Dieu. La conséquence d’une telle divinisation de l’Etat fut une persécution sauvage de la foi chrétienne. Nous voyons aujourd’hui que le pouvoir en France favorise fortement cette tradition tyrannique. La volonté générale, la voix de la « majorité », se place au-dessus de toute loi transcendante, et au-dessus des lois du pays elles-mêmes. Nous avons là un signe certain de l’auto divinisation de l’homme.
Mais nous devons poursuivre ce raisonnement un peu plus loin. D’un point de vue biblique et chrétien, le droit naturel n’est pas en soi inévitablement erroné. Après tout, même si la « nature » est aujourd’hui dans un état corrompu, elle reflète encore néanmoins de nombreux aspects positifs de la création de Dieu. La loi divine est la loi établie par Dieu pour sa création ; dans ce sens, elle peut être légitimement appelée « la loi de la nature ». La tradition rationaliste autonome de notre occident commence indubitablement avec Thomas d’Aquin. Dans un sens, le nominalisme est héritier du réalisme thomiste dont les universaux ne sont plus uniquement ceux de la Bible, mais un mélange d’universaux grecs (Aristote et Platon) et bibliques. En conséquence, la pensée thomiste ne correspond pas de manière satisfaisante ni à l’ordre de la création ni à la pensée de Dieu. Mais Thomas d’Aquin, dans son ambiguïté complexe, a également été à l’origine d’une autre tradition de pensée de droit naturel en harmonie avec la loi de Dieu. C’est ce que nos amis catholiques traditionalistes appellent « le droit naturel et chrétien ». Ainsi le juriste suisse L. Bagi affirme, dans une défense remarquable de la légitimité du droit de propriété écrite dans la perspective de ce droit naturel: « Nous sommes convaincus que la légitimité et le caractère obligatoire d’une règle juridique procèdent de certains principes supérieurs de justice et d’une conformité avec l’ordre établi par le Créateur. Nous sommes fermement convaincus de la force obligatoire des prescriptions du droit naturel fondé sur une justice transcendant la volonté humaine » (28). De même Jean Madiran, dans le quotidien français « Présent », attaque le remboursement des frais d’avortement par la Sécurité Sociale du point de vue du droit naturel, en citant explicitement le sixième commandement: Tu ne commettras pas de meurtre. Dans un numéro plus récent de ce même journal, Jean Madiran écrit: « Au regard des valeurs absolues, tous les partis sont à gauche, plus ou moins. – A gauche de qui ou de quoi ? – A gauche du droit naturel (et chrétien)… Fondamentalement, les partis se distinguent les uns des autres en ce qu’ils grandissent plus ou moins, ou tout à fait, le droit naturel (et chrétien): c’est-à-dire le Décalogue intégral » (29). Et il ajoutait quelques semaines plus tard: « On nous parle des droits de l’homme comme si les hommes étaient nés enfants trouvés et destinés à mourir célibataires. On passe toujours sous silence le premier droit des peuples, condition des autres droits: le droit d’être gouverné selon la loi naturelle et en vue du bien commun naturel. Ce premier droit est l’indispensable condition politique de la juste définition et du sage exercice de tous les autres droits » (30).

Comme la création appartient à Dieu, la loi de cette création ne peut pas ne pas être la loi de Dieu. C’est pour cela que la création sera libérée de la servitude de la corruption pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu, de ceux donc qui ont la foi et l’obéissance (Rom 8.21). La révélation générale, quoique ayant besoin des précisions et des corrections qu’a apportées la Bible, révélation spéciale de Dieu, ne s’oppose jamais à la Parole écrite de Dieu. Ainsi Burke, partant du point de vue d’un droit naturel radicalement opposé au naturalisme du siècle des lumières, est parvenu à des conclusions que nous chrétiens tirons directement de la Bible. La raison n’est pas en elle-même notre ennemi. Thomas d’Aquin lui-même distinguait la droite raison d’une raison corrompue. Notre raison est faussée par le péché et a une tendance à l’erreur. En conséquence, elle n’est pas finalement digne de confiance, mais il ne faut cependant pas en conclure que cette faculté, que Dieu nous a donnée et dont la finalité légitime est de connaître la vérité, soit en elle-même mauvaise. Le péché dérègle notre usage de la raison et notre chair refuse volontairement le témoignage de notre raison, mais le péché n’abolit ni ne détruit cette faculté créée par Dieu. Ainsi la foi ne s’oppose pas à la raison, mais la fonde, l’éclaire et la rectifie.

Il me semble que le débat engagé sur cette question du consensus chrétien avec nos frères évangéliques américains n’est pas d’abord de nature historique. Il s’agirait bien plutôt d’un désaccord fondamental de nature théologique. La question n’est pas: « Y avait-il un consensus chrétien dans les colonies américaines à l’époque de la guerre d’ Indépendance ? » mais plutôt: « Y a-t-il jamais eu, peut-il jamais y avoir dans ce monde méchant et déchu, un consensus chrétien dans une nation ? » Nous verrons sans doute ces mêmes évangéliques s’opposer à l’idée qu’une nation chrétienne soit possible, c’est-à-dire qu’une nation puisse être influencée par la loi chrétienne jusque dans ses structures juridiques et politiques. La notion de chrétienté leur est totalement réfractaire. Pour eux, ce qu’ils appellent « l’Eglise constantinienne » est sans doute la pire des corruptions du christianisme. Cette perspective historique et théologique est évidemment accompagnée d’une notion foncièrement individualiste tant du salut que de la vie en société, et d’une méconnaissance complète de l’idée biblique, si importante, d’alliance divine. Le Dieu de ces chrétiens ne semble pas être le Seigneur des seigneurs, le Maître souverain des nations ou le Créateur et le Sustentateur de l’univers. Ainsi est éliminée à priori toute possibilité même d’une vision économique, politique, juridique ou sociologique fondée sur la loi de Dieu. Mais quoi que puissent dire ou faire les hommes, Dieu demeure le Seigneur souverain de toutes ses créatures.

Il se pourrait que votre étude contienne quelques imprécisions historiques. Peut-être que Witherspoon avait certaines tendances rationalistes ou plutôt inclinait vers une pensée de droit naturel comme celle de Burke. Je n’en sais rien. Quelques corrections de détail sont peut-être nécessaires pour une édition ultérieure. Mais d’une chose je suis sûr. De telles erreurs de détails éventuelles ne sont aucunement la cause véritable des objections parfois acerbes de nos frères évangéliques. Ce sont des prétextes qui servent a justifier un refus beaucoup plus profond de l’idée même d’un Dieu souverain de toute la création et en particulier d’un Dieu providence de toutes les nations. En réalité, ces nations, comme la création tout entière, appartiennent à Dieu qui, lui, est capable dans sa grâce et au travers de la fidélité du peuple de l’alliance, de les rendre bien plus conformes à sa Parole que nous ne pouvons me-me l’imaginer. Je dois confesser que pendant un certain nombre d’années j’ai moi-même rejeté certains de vos arguments philosophiques les plus essentiels et les plus justes sous le prétexte qu’on y trouvait des incohérences. Mais la raison véritable de mon refus se trouvait dans un désir d’échapper aux implications de votre réfutation fondamentale de l’idéalisme philosophique. Dieu soit loué qu’aujourd’hui je suis parvenu à des positions plus sensées et je dois vous remercier pour la sûreté biblique, et la précision et l’équilibre de vos positions dans les domaines de la philosophie, la science, le droit et la politique. Je ne comprends que trop bien la violence des réactions que vos écrits peuvent susciter dans des cercles chrétiens, ayant moi-même éprouvé des sentiments agressifs semblables à l’égard des positions si fidèles à la Bible que vous avancez. Je ne peux que louer le Seigneur de ce qu’il vous a donné la force, le courage et la sagesse d’avancer dans ces terrains difficiles, où il fallait affronter des disciplines qui n’étaient pas les vôtres professionnellement et où il est impossible pour l’amateur chrétien de parvenir à une compétence véritablement académique. Dieu emploie en effet les choses faibles et folles de ce monde pour confondre les sages et les puissants.

Que le Seigneur vous donne de le glorifier encore davantage à mesure qu’il vous accorde force et sagesse dans la nouvelle année: c’est ce que Rosemarie et moi vous souhaitons.

Avec mes salutations les plus cordiales en Christ,
Jean-Marc Berthoud

1 Pierre Berthoud, ancien collaborateur de Francis Schaeffer à l’Abri: professeur d’Ancien Testament à la Faculté Libre de Théologie Réformée d’Aix-en-Provence dont il est actuellement le doyen.

2 Larry Snyder, collaborateur de l’Abri.

3 Francis Schaeffer: « A Christian Manifesto », Crossway Books, Westchester, 1982.

4 Robert Dabney (1820 – 1898), théologien calviniste du sud des Etats-Unis, auteur de nombreux ouvrages descendant d’Agrippa d’Aubigné.

5 J.H. Thornwell (1812 – 1862), théologien réformé du sud des Etats-unis.

6 Frederic Nymeyer, économiste et apologiste calviniste contemporain.

7 Politicien et philosophe américain du XlXe siècle.

8 R.J. Rushdoony, théologien et philosophe réformé américain contemporain.

9 Pasteur réformé de la fin du xvIIIe siècle.

10 M. villey: « La formation de la pensée juridique moderne », Montchrestien, Paris, 1975, p. 718.

11 Aristote, philosophe grec du Ve siècle av. j-c.

12 Thomas d’Aquin (1225 – 1274), théologien et philosophe du Xllle siècle.

13 Nominalisme: système de pensée où les mots ne se rapportent pas ~ l’essence des choses mais seulement au sens que nous voulons leur donner.

14 Marsile de Padoue, théoricien politique du XIVe siècle.

16 Martin Luther (1483 -1546).

17 Martin Bucer (1491 – 1551), célèbre réformateur strasbourgeois.

18 Jean calvin (1509 – 1564).

19 Pierre viret(1511-1571), réformateur du pays de Vaud, ami et collègue de calvin

20 Jonathan Edwards (1703 – 1758>, théologien et évangéliste réformé américain.

21 George Whitefield (1714 – 1770), prédicateur et évangéliste réformé anglais qui exerça une partie importante de son ministère dans les colonies américaines.

22 L’idéalisme kantien coupe tout rapport entre la pensée des hommes et l’essence des choses, qui pour lui est inaccessible. Ainsi la « justice » est un impératif catégorique de l’homme seul la justice véritable, celle de Dieu, est totalement inaccessible a l’homme.

23 Benjamin Franklin (1706 – 1790). politicien et homme d’état américain.

24 Thomas Jefferson (1743 – 1826), un des fondateurs des Etats-Unis et l’un de ses premiers présidents.

25 Edmund Burke (1729 – 1797), politicien et écrivain britanique.

26 Augustin cochin (1876 – 1916): « Les sociétés de pensée et la démocratie moderne », copernic, Paris, 1978.

27 Marquis de La Fayette (1757 – 1834), soldat et homme politique français.

28 L. Bagi: « La garantie constitutionnelle de la propriété ». Nouvelle bibliothèque de droit et de jurisprudence (Lausanne), 1956, p. il

29 Présent No. 683 (5.10.1984).

30 Présent No. 704 (5.6.12.1984).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)