L’Éternel, Seigneur de la terre et du ciel

Le livre de l’Exode débute dans la noirceur et l’esclavage. Il se termine dans la gloire et la présence de l’Éternel. Dieu choisit une démarche progressive pour marquer sa différence et prendre le pas sur les Égyptiens. Les troisième et quatrième signes miraculeux, souvent appelés plaies, que Dieu accomplit pour délivrer son peuple d’Égypte, touchent la terre et le ciel. Dieu veut, à travers ces plaies, montrer
sa suprématie sur la terre et le ciel. Il veut que son peuple reconnaisse sa suprématie et sa supériorité sur tous les dieux de l’Égypte.
Aujourd’hui encore, le Dieu qui délivre, Jésus Christ, montre sa supériorité sur les dieux de ce monde avant de nous délivrer de l’esclavage du monde.
Pourquoi l’Éternel accomplit-il des signes (ou plaies) avant de délivrer son peuple ?

1. Pour montrer que la rébellion à son encontre entraîne une dé-création

Ordre Signe Dé-création (par rapport aux jours de Genèse 1)
1 Eau en sang Jour 2 – La terre et les mers
2 Les grenouilles Jour 5 – Les oiseaux, poissons et animaux
3 Les poux Jour 6 – Les animaux terrestres
4 Les mouches venimeuses Jour 5 – Les oiseaux, poissons et animaux
5 La mortalité du bétail Jour 6 – Les animaux terrestres
6 Les ulcères Jour 6 – Les animaux terrestres
7 La grêle Jour 3 – Les arbres et les végétaux
8 Les sauterelles Jour 3 – Les arbres et les végétaux
9 Les ténèbres Jour 1 – La lumière Jour 4 – Les luminaires
10 La mortalité des premiers nés Jour 6 – Les hommes

2. Pour montrer son existence et sa supériorité sur les dieux d’Égypte

Ordre Signe Dieux de l’Égypte
1 Eau en sang Hapi, dieu du Nil
2 Les grenouilles Héqet, déesse de la fertilité
3 Les poux Seb, dieu de la terre
4 Les mouches venimeuses Uatchit, le dieu des mouches
5 La mortalité du bétail Apis, le dieu des troupeaux
6 Les ulcères Sekhmet, la déesse de la maladie
7 La grêle Osiris, le dieu des récoltes
8 Les sauterelles Nut, la déesse du ciel
9 Les ténèbres Ra, le dieu du soleil
10 La mort des premiers nés Isis, la déesse protectrice des enfants

3. Pour montrer que nul n’est semblable à l’Éternel

Ordre Signe Parole de l’Éternel
1 Eau en sang « Ainsi parle l’Éternel : À ceci tu connaîtras que je suis l’Éternel. » (7.17)
2 Les grenouilles « Il en sera ainsi, afin que tu saches que nul n’est semblable à l’Éternel, notre Dieu. » (8.6)
3 Les poux
4 Les mouches venimeuses « … afin que tu saches que moi, l’Éternel, je suis au milieu de ce pays. » (8.18)
5 La mortalité du bétail
6 Les ulcères
7 La grêle « … afin que tu saches que nul n’est semblable à moi sur toute la terre. » (9.14)
8 Les sauterelles « C’est aussi pour que tu racontes à ton fils et au fils de ton fils comment j’ai traité les Égyptiens, et quels signes j’ai fait éclater au milieu d’eux. Et vous saurez que je suis l’Éternel. » (10.2)
9 Les ténèbres
10 La mortalité des premiers nés « L’Éternel dit à Moïse : Pharaon ne vous écoutera point, afin que mes miracles se multi- plient dans le pays d’Égypte. » (11.

4. Dieu est-il cruel ?

En observant toute la destruction et la douleur générées par ces signes, nous pouvons nous poser la question : le Dieu de la Bible est-il cruel ? Car certaines plaies causent beaucoup de morts. Or ces signes, qui semblent être des châtiments, sont en fait des lancers de bouées de sauvetage de la part d’un Dieu d’amour pour sauver des humains rebelles qui ne veulent pas de lui. Dieu n’est pas contre les Égyptiens. D’ailleurs, une multitude de non-Israélites se sont joints au peuple de Dieu, alors que la quasi-totalité des Israélites de naissance sont morts dans le désert…
Voici ce qu’il faut comprendre de ces 10 signes : Dieu va jusqu’au point de rupture pour attirer à lui les êtres humains. Dieu est le roi de l’univers, il a tout créé : il est le Seigneur de la terre et du ciel. Tout lui appartient. Il est plus grand que tout. Les êtres humains ne peuvent être heureux et réussir leur vie s’ils s’éloignent de ce pour quoi Dieu les a créés : être ses représentants sur terre dans toute sa création, la seule créature qui porte l’image de Dieu en lui. Dès que nous renions Dieu et ne réalisons plus sa grandeur et sa supériorité sur tout, nous ne pouvons plus le refléter de manière adéquate et n’accomplissons plus ce pour quoi nous avons été créés.
Aussi terribles que soient les plaies, elles ne sont rien, si on les compare à l’éternité. Ceux qui rejettent Dieu durant leur vie terrestre, n’ont pas Dieu durant leur vie, mais ils n’auront pas Dieu non plus après leur mort terrestre, durant l’éternité. La Bible dit qu’il sera trop tard pour aller à Dieu et devenir membre de son peuple après la mort. C’est seulement sur terre que l’on peut se reconnaître perdu et accepter sa grâce. L’enjeu est d’une importance capitale.
Les plaies ne sont pas aléatoires, elles sont un avant-goût de la vie qui n’a pas de sens sans Dieu. Ainsi, Dieu indique aux humains qu’il est essentiel de le reconnaître comme Dieu sur terre, sans quoi la vie n’est que destruction. Dieu veut toucher leur cœur pour qu’ils réalisent avant qu’il ne soit trop tard leur besoin de lui comme Dieu. C’est dans ce contexte-là qu’il libère son peuple. Les plaies sont donc à la fois un jugement sur ceux qui rejettent Dieu mais, aussi et surtout, une tentative de gagner tous les hommes pour qu’ils échappent à la destruction en devenant membres du peuple de Dieu.

5. Les poux

Lors du troisième signe (8.16-19), Moïse frappe la poussière avec son bâton et surviennent des poux. Le mot hébreu traduit par poux réfère à un insecte qui vole probablement et qui pique. On aurait pu traduire par moustique ou même tique. Il y en a partout ! Et parce que nous sommes probablement vers la fin de l’hiver[note]L’Exode eut lieu le 15e jour du mois de Nisan (Ex 12.2 cf. Est 3.7), durant le mois des épis (Ex 13.4). L’épiaison du blé en Israël se produit au cours les mois de mars et d’avril. Les neuf premières plaies se sont de toute évidence déroulées avant le mois de Nissan, pendant la période la plus fraîche de l’année en Égypte.[/note], les moustiques recherchaient des endroits chauds, et s’introduisaient dans les maisons…
Une phrase dite par Moïse doit retenir notre attention. En effet, il précise que les magiciens égyptiens ne purent imiter la plaie des moustiques (8.14). Parce que, sans Dieu, on peut tenter d’imiter certaines choses, mais bien vite, il devient manifeste que l’on en est incapable. Les magiciens égyptiens ont pu reproduire l’eau en sang et les grenouilles (7.22 ; 8.3). Satan a une certaine puissance, mais son action est limitée par Dieu (voir Job 1.6-12). Le diable a toujours cherché à imiter Dieu, mais il ne peut sauver, il ne peut que détruire. Dès maintenant et à partir de la troisième plaie, plus jamais les magiciens d’Égypte ne pourront imiter ce que Dieu fait. L’auteur pointe ainsi sur notre besoin de Dieu : personne autre que lui ne peut régner sur l’univers et personne ne peut l’imiter.
Les magiciens reconnaissent eux- mêmes qu’ils ne peuvent imiter Dieu et disent que c’est son doigt (8.15). C’était une façon de reconnaître que ce qui arrivait venait de Dieu. De manière surprenante, le fait que personne ne peut accomplir ce que Dieu fait, n’a pas été suffisant pour que les magiciens l’acceptent comme roi et comme Dieu. Le cœur humain ne veut pas de Dieu et ne veut pas de roi. Or, comme personne ne peut sauver les humains sauf Dieu, Dieu essaie de leur parler.

6. Les mouches venimeuses

Le quatrième signe est celui des mouches venimeuses (8.20-24). Le mot hébreu traduit par mouche réfère à un insecte volant beaucoup plus gros que celui de la plaie précédente. Ici, il y a une particularité. Pour la première fois, il est mentionné que Dieu fait une différence entre son peuple et ceux qui n’en font pas partie, dans ce contexte, les Égyptiens. Cela amène deux questions :

  • Pourquoi Dieu ne faisait-il pas de distinction entre les Égyptiens et son peuple pour les trois premières plaies? Il y a au moins deux réponses possibles, me semble-t-il. Je crois que ce n’est pas parce que le texte ne le mentionne pas que Dieu ne faisait pas de différence. Cela pourrait aussi être parce que dans ce monde présent qui est brisé par le péché, nous sommes souvent affectés par les conséquences des péchés des autres. C’est pour cela que, tôt ou tard, puisque Dieu est juste, il devra détruire ce monde et en créer un nouveau où il n’y aura plus de péché et plus d’injustice
  • La deuxième question est : Pourquoi Dieu fait-il une distinction entre son peuple et les Égyptiens à partir de la quatrième plaie ? Parce que, bien que les croyants vivent dans la souffrance ici-bas, ils vivent un avant- goût de leur vie éternelle avec Dieu et sont préservés de bien des conséquences d’une vie sans Le ciel est invisible, mais il n’est pas si loin de nous. C’est par la foi en Jésus que l’on peut y aller.

Puis, Dieu tient parole et enlève toutes les mouches (8.31). Il n’en reste pas une. Le Pharaon ne laisse pas aller le peuple et lui propose de faire des sacrifices pour Dieu en Égypte, mais Moïse refuse. N’est-ce pas étonnant que Moïse refuse d’offrir les sacrifices en Égypte comme l’a proposé le Pharaon ? Sur terre, Dieu a appelé son peuple à vivre à part des autres nations. Dans l’Ancien Testament, c’est à travers la constitution d’une nation. Dans le Nouveau Testament, c’est à travers la constitution de l’Église. Dans les deux cas, il devait y avoir une distinction claire entre ceux qui font partie du peuple de Dieu et ceux qui n’en sont pas. Tous étaient invités à devenir membres d’Israël, mais il n’y avait aucun flou entre ceux qui faisaient partie d’Israël et ceux qui n’en faisaient pas partie. Dieu donne le même enseignement dans le Nouveau Testament. Tous sont invités à faire partie de l’Église mais veillons à ce qu’il n’y ait aucun flou entre ceux qui en font partie et ceux qui n’en font pas partie. Pour ceux qui ont mis leur foi en Jésus et lui ont donné leur vie, le baptême est la manière visible d’entrer dans l’Église (ce n’est pas ce qui sauve, mais un symbole). Le repas du Seigneur est le signe qui identifie ceux qui sont membres du peuple de Dieu. Le peuple de Dieu a toujours été ouvert mais ne doit jamais être flou. Moïse avait raison de dire qu’ils se feraient lapider s’ils essayaient de vivre pour Dieu en Égypte. Vivre pour Dieu et vivre sans Dieu sont deux choses mutuellement exclusives et irréconciliables.

En conclusion, Dieu règne sur toute chose ici-bas, nous avons donc besoin de nous confier en lui en toute chose car il est le Seigneur de la terre et du ciel. L’action de Dieu est toujours à la fois une action de vie pour son peuple ou de jugement pour ceux qui rejettent Dieu. Et n’oublions pas que le peuple de Dieu est une réalité qui doit être visible !

 

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)