L’Esprit de vérité

Et moi je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. ../ …Quand sera venu le Paraclet, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi; et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement …/ …Quand le paraclet sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera. (Jean 14, 16-17; 15, 26- 27; 16, 13-15)
Au cours de son entretien dans la chambre haute, Jésus donna trois noms ou titres à l’Esprit, noms qui renferment une grande richesse d’enseignement sur la personne, le caractère et les prérogatives du Saint-Esprit, ainsi que sur son oeuvre visible et invisible, tant dans la vie du croyant que dans celle de l’Eglise. De ces trois noms – Paraclet, Esprit de vérité, Saint-Esprit – nous retenons le deuxième pour l’étudier en plus grand détail, en nous rappelant, pourtant, qu’il ne pourrait être question de séparer ces titres les uns des autres, car l’oeuvre de l’Esprit est une et indivisible.

LA VERITE

Dès maintenant nous dirons « l’Esprit de La Vérité», car l’article dans le texte grec a une fonction emphatique. Pourquoi La Vérité? Cette question débouche sur un vaste champ d’étude que nous devons nous contenter de résumer. L’apôtre Jean déclare: « La loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ» (1, 17). Chose merveilleuse, il existe ce que la Bible appelle: La Vérité! Ainsi, Jésus répond à la question de Thomas: « C’est moi qui suis le chemin, la vérité, et la vie» (Jean 14, 6). Depuis plusieurs millénaires, les hommes, par leurs propres moyens – pensée philosophique, recherches scientifiques, intuition, superstition – ont cherché la vérité. J’entends par là qu’ils ont voulu trouver les réponses aux questions fondamentales qui touchent à Dieu, à l’homme et à l’existence. Dieu existe-t-il? S’Il existe, quel est son caractère? Quels sont ses rapports avec nous: comment nous voit-il, que demande-t-il, que nous offre-t-il? D’où vient l’homme? Comment est-il tombé dans sa situation actuelle de péché et de souffrance? Comment pourrait-il en sortir? Qu’est-ce qu’il devrait être? Quel est son destin? Est-ce qu’il y a un au-delà? Et là, au milieu de cette grande quête humaine qui n’aboutit qu’à l’échec et au désespoir grandissant, la Bible nous parle, non pas d’une vérité quelconque, entre autres, mais de La Vérité.

REVELATION

Cette Vérité, la Bible nous la présente comme unique, éternelle, absolue, immuable, spirituelle, et d’origine extra- terrestre. Mais le plus merveilleux de tout, c’est que cette Vérité est infiniment plus qu’une collection d’affirmations ou de propositions, elle est une Personne: cette Vérité c’est Jésus-Christ! Voulez-vous savoir si Dieu existe, comment Il est, ce qu’Il veut de vous, et ce qu’Il vous offre? Allez à Jésus-Christ! Lui nous donne la réponse, Il a vécu cette réponse, Il est la réponse. Lui qui affirme être venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, déclare aussi être La Vérité. De même, pour trouver une solution aux problèmes nous touchant de près – d’où venons-nous, où allons-nous, que faire de notre misère morale et spirituelle? – il nous faut aller à Jésus-Christ. Dans sa personne, son enseignement, son oeuvre, nous trouverons la réponse à ces questions et nulle part ailleurs!
Toujours est-il, rappelons-nous, que Jésus dit un jour à ses disciples: « Je m’en vais». Comment alors ces derniers pourront-ils se rappeler tout ce qu’ils ont entendu, sans rien dire, d’apprendre ce que le Seigneur n’a pu encore leur dire? Dans la chambre haute en particulier, les disciples semblent avoir été dans un tel état d’angoisse qu’ils n’étaient guère capables d’assimiler les paroles de leur Maître. C’est là que Jésus promet d’envoyer l’Esprit de La Vérité. Cette promesse est d’abord destinée aux premiers disciples, car ils ne sauraient connaître La Vérité que par révélation. L’homme pécheur, prisonnier de ses propres moyens, coupé de la Vie de Dieu, est incapable d’accéder à la découverte de La Vérité. Preuve en est cette accumulation plusieurs fois millénaire de réflexions et de spéculations, utiles, certes, mais qui provoque aujourd’hui un flot de conclusions athées, découragées, pessimistes. Dieu est mort! Voilà la fine fleur de la recherche humaine.

INSPIRATION

Oui, il nous faut une révélation; cette révélation nous est venue en la personne de Jésus-Christ; puis l’Esprit de La Vérité prend la relève auprès des disciples pour leur rappeler ce qu’ils ont entendu et leur annoncer ce que Jésus n’a pu leur dire, étant donnée leur capacité limitée d’assimilation. C’est ainsi que Jésus annonce l’inspiration des documents du Nouveau Testament: «II vous conduira dans toute la vérité. ../ …il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.» Et les disciples, que feront-ils de cette oeuvre inspiratrice de l’Esprit, sinon de mettre par écrit les évangiles et épîtres que nous avons entre les mains et qui sont le fruit de la réalisation de cette promesse de Jésus. Jésus met par anticipation, si j’ose dire, son imprimatur – le vrai! – sur les livres du Nouveau Testament. C’est la première étape, franchie avant la fin du premier siècle, dans l’oeuvre particulière qu’accomplit l’Esprit de La Vérité depuis le jour où Il fut donné à l’Eglise.

ILLUMINATION

Quant à nous, nous possédons ce trésor, La Vérité révélée et écrite, cette Vérité que le Christ a apportée dans le monde et à laquelle Il a rendu témoignage. Seulement, dans un sens, le problème reste entier, car nous ne pouvons la comprendre par nous-mêmes, elle reste insaisissable, lettre morte. Depuis tous les temps, des hommes de grande intelligence, tel un Ernest Renan, se sont penchés sur la Parole de Dieu pour la sonder, et pourtant ils sont restés incapables d’en pénétrer le sens réel. Non pas qu’ils aient eu affaire à une quelconque vérité ésotérique, mais parce que l’homme dans son péché est spirituellement mort et incapable de comprendre ce qui vient d’en-Haut. C’est, d’ailleurs, ce qu’affirme l’apôtre Paul dans sa première épître aux Corinthiens: les choses spirituelles ne peuvent être comprises que par des hommes spirituels.
Par conséquent, si Jésus a promis l’Esprit de La Vérité à ses premiers disciples en vue de l’inspiration des Ecritures, Il nous promet ce même Esprit, non pas pour une révélation nouvelle, mais pour nous éclairer, voire nous vivifier. L’Esprit de La Vérité est aussi l’Esprit de la Vie qui nous appelle au salut, nous rend capables de nous repentir et de croire, nous amène à la vie, alors que pendant et après tout cela, Il travaille dans notre intelligence pour nous à même de saisir La Vérité. Ainsi, l’Esprit nous éclaire, et avec la compréhension des choses spirituelles, Il accorde aux croyants un jugement qui leur permet de distinguer entre le vrai et le faux. Tous, nous avons le droit et le devoir de «filtrer» ce que nous entendons (dans une attitude d’humilité et de charité, bien entendu), en nous inspirant de l’exemple des Béréens (Actes 17, 11), L’Esprit est à l’oouvre dans une communauté spirituelle, aussi bien du côté des auditeurs qu’auprès de celui qui parle, pour donner cette compréhension sans I~quelle la Bible resterait lettre morte, livre fermé et inaccessible.

GRAVEE SUR LE COEUR

Compréhension intellectuelle, oui, mais il y a bien plus. L’Esprit de La Vérité ne se contente pas de nous éclairer, de nous conduire dans une connaissance purement intellectuelle de La Vérité, Il ne s’arrête pas au stade de l’information! Car alors même que nous connaîtrons toute La Vérité il faudrait encore qu’elle soit gravée sur notre coeur. Dieu veut faire de nous, non pas des encyclopédies théologiques regorgeant une connaissance désincarnée, mais des saints! C’est pour cela que La Vérité doit nous saisir, nous dominer, devenir une ligne directrice pour notre vie de tous les jours. Nous devons apprendre non seulement à connaître La Vérité, mais à nous laisser conduire par elle, à la vivre.
Ne touchons-nous pas là du doigt à une grande faiblesse dans nos milieux évangéliques? Nous nous contentons trop souvent de «connaître» La Vérité, de la tenir, de la professer «dans la plus grande fidélité aux Ecritures». En revanche, est-ce qu’elle nous possède? Est- elle gravée sur notre coeur? Marchons-nous selon La Vérité? N’esquivons pas ces questions, car c’est là toute la différence entre un christianisme théorique et un christianisme vécu.

LE CENTRE VERITABLE

L’Esprit de La Vérité attire notre attention, non pas sur lui-même, mais sur la personne de Jésus. Voulez-vous un réveil spirituel? Voulez-vous que le Seigneur secoue votre communauté, lui accorde un témoignage joyeux, fructueux? Gare, alors, de vous préoccuper du Saint-Esprit au prix de Celui qui est au centre, Jésus-Christ. Ce serait passer outre au but fondamental du ministère de l’Esprit lui-même. Quelle est la marque d’un homme, d’un ministère ou d’une église rempli par l’Esprit, sinon que le Seigneur Jésus est déclaré et glorifié. Montrez-moi un homme qui aime Jésus-Christ, qui vit pour Jésus-Christ, qui parle de Jésus-Christ, et je vous montrerai un homme rempli de l’Esprit de La Vérité.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)