L’ésoterisme en 25 mots

Lecture des rubriques : lorsque le mot titre d’une rubrique est repris dans le texte de celle-ci, il se trouve abrégé par sa première lettre.

ALCHIMIE(du grec tardif khêmeia : magie noire) : En Europe, science occulte en vogue du XIIe au XVIIIe siècle. Elle se consacre à l’étude de la matière, et de ses transformations, mais propose en fait une ouvre de salut (c’est une religion !) La transmutation des métaux ordinaires en métaux nobles (la spagyrie), la quête sans fin de la « pierre philosophale », et de « l’élixir de longue vie », découlent du projet d’effacer les conséquences de la Chute d’Adam, et d’opérer la rédemption du corps et de l’esprit. Il s’agit de retrouver la pureté, la splendeur et les privilèges de l’état originel. Certains penseurs ou artistes modernes ont cherché à remettre l’a. en valeur en s’attachant à une interprétation symboliste de ses « formules » et de ses « éléments » (le psychiatre C.G. Jung ; M. Yourcenar, dans L’Ouvre au Noir ; P. Coelho dans L’Alchimiste ; J.K. Rowling et son personnage de N. Flamel dans Harry Potter, etc.).

ANIMISME (du latin anima : âme) : Au sens large, croyance en une âme des choses et des animaux analogue à l’âme humaine. Cette croyance est partagée à l’origine par les civilisations primitives de tous les continents, mais plus spécialement d’Afrique et d’Océanie. Ces âmes (ou esprits, ou génies) innombrables induisent une grande variété de pratiques de sorcellerie, dont le chamanisme est une forme, le vaudou une autre. La pensée japonaise, façonnée par le shintoïsme et ses 8 millions de kami (forces naturelles personnifiées), est souvent restée très animiste. Il ne faut pas confondre animisme et panthéisme (croyance que tout est divin dans l’univers).

ANTHROPOSOPHIE : Secte fondée en 1913 par Rudolph Steiner (1861-1925), à la suite d’une scission d’avec la Société théosophique. Ce mouvement repose sur la conviction que l’homme possède la vérité en lui-même, et que le monde spirituel lui est accessible par son intellect, son imagination, son inspiration ou son intuition. Steiner propose une relecture ésotérique de la Bible, très éloignée de la compréhension « classique », et annonce quelques concepts chers au Nouvel Âge (notion de « Christ cosmique »).

²(du toungouze sâman : moine) : Prêtre sorcier-guérisseur-exorciste des régions arctiques. Son activité est fondée sur la croyance en des esprits qui régissent la nature. Le chaman pense détenir une puissance supranaturelle, et la capacité d’intervenir dans le monde des esprits, ou de s’y promener. À cause de ses connaissances occultes et de ses pouvoirs, le chaman est tour à tour craint et admiré. Certains thérapeutes contemporains, tel le psychanalyste et acupuncteur Didier Dumas, sont fascinés par les secrets et la « sagesse » des chamans.

CHANNELING (de l’anglais channel : canal) : Dans le vocabulaire du Nouvel Âge, état de transe caractéristique d’êtres humains qui se livrent, corps et esprit, à des êtres spirituels. Ces êtres surnaturels les contrôlent pour transmettre à travers eux certains enseignements. C’est une variante moderne des pratiques des médiums, voire des devins, oracles, pythies et sibylles de l’Antiquité.

DIVINATION (ASTROLOGIE, VOYANCE, et toutes les – mancie : CARTOMANCIE, CHIROMANCIE, GÉOMANCIE, NÉCROMANCIE, etc.) : Ensemble de techniques destinées à connaître la volonté de Dieu (ou des dieux), et à se renseigner sur toutes sortes de questions, dont bien sûr les événements à venir. Ces techniques, fondées sur l’interprétation de signes naturels, d’événements fortuits ou de rêves, sont en général l’exclusivité de « spécialistes », qui interviennent contre rétribution. Leurs pratiques ne se limitent pas forcément à la prédiction, elles prétendent aussi fournir des conseils, des secrets, des enseignements censés rendre le « client » plus apte à bien gérer sa vie. Bien que certains voyants ou autres devins prétendent agir avec l’approbation de Dieu, il faut noter que la Bible, du Pentateuque à l’Apocalypse, condamne sans appel ces pratiques : Deut 18.10-14 ; És 8.19,20 ; Gal 5.19-21 ; Apoc 21.8. L’idolâtrie, la magie, l’occultisme, ainsi que les faux prophètes sont souvent associés aux activités de divination.

DRUIDISME : Religion des Celtes et des Gaulois florissante avant et au début de l’ère chrétienne. Le druide était considéré comme un intermédiaire entre les dieux et les hommes. Il cumulait souvent des fonctions religieuses, culturelles, juridiques, et militaires. Il présidait aux cérémonies sacrées et était seul autorisé à pratiquer des sacrifices. Dès le XVIIIe siècle, sous l’influence de la franc-maçonnerie, plusieurs mouvements ont cherché à faire revivre le druidisme. Le néo-druidisme compterait actuellement environ deux millions d’initiés. On peut l’apparenter à d’autres tentatives de ressusciter d’anciennes religions païennes.

ÉSOTÉRISME (du grec esôterikos : de l’intérieur) : Dans son sens étymologique, l’é. est une doctrine transmise à des initiés. Toutes les grandes religions ont eu leurs sectes ou ordres ésotériques. Dans la sphère du monde christianisé, on peut citer les templiers, les alchimistes, les rose-croix, les théosophes ; dans la sphère juive, les kabbalistes ; dans la sphère musulmane, les soufis. L’é. post-moderne est quant à lui un réceptacle indéfinissable de toutes sortes de spiritualités, orientales et occidentales, et il mêle des notions pseudo-chrétiennes à des traditions autrefois décrites comme hérétiques. Souvent, le terme « ésotérisme » est préféré à celui d’« occultisme », mais pratiquement ce sont des synonymes. L’é. est aujourd’hui propagé par toute la culture de masse, et a même gagné des églises chrétiennes, ainsi que des disciplines qui avaient mis des siècles pour s’en distancer (philosophie, médecine, physique). La priorité accordée au miraculeux, aux dons surnaturels, à des formes mystiques de méditation, ainsi qu’à l’irrationnel, expliquent en partie ce succès.

FANTASTIQUE : Genre littéraire (depuis le XIXe siècle) et cinématographique qui s’efforce d’introduire insidieusement le surnaturel dans des récits ou des situations de la vie ordinaire, de manière à déstabiliser le lecteur ou le spectateur. Le but poursuivi peut être de pur divertissement, mais aussi de remise en question fondamentale du monde réel et de ses valeurs. Le récit fantastique se propose parfois d’initier à de nouveaux paradigmes, à de nouvelles dimensions de la conscience ou de l’univers. Toutefois, ce sont en général l’épouvante et l’horreur qui dominent dans ce type de production. Quelques noms célèbres : E.T. Hoffmann, E.A. Poe, P. Mérimée, G. de Maupassant, F. Kafka, D. Buzzati, A. Hitchcock, S. King.

FENG SHUI : Méthode thérapeutique d’origine chinoise, fondée comme beaucoup d’autres médecines orientales sur la présence, l’activité et les propriétés du « flux d’énergie Qi » dans le corps humain ou dans le monde en général. Les présupposés sont analogues à ceux d’autres disciplines orientales telles que l’acupuncture, le shiatsu, le taï chi(-chuan), le qigong : celui qui en connaît les secrets prétend manipuler, diriger, réorienter ou rééquilibrer les flux d’énergie de manière à placer le patient dans le meilleur rapport possible avec lui-même, avec le monde matériel et avec le monde spirituel (on lui indiquera par exemple comment orienter les pièces de son appartement, quelle fonction attribuer à chacune d’elles, comment y disposer les objets, en fonction de la circulation des énergies. et des horoscopes chinois !) Même démarche philosophique que dans le chamanisme, ou dans la magie blanche, même recherche d’épanouissement et d’harmonie que dans certaines médecines alternatives comme la kinésiologie.

FRANC-MAÇONNERIE : Née au début du XVIIIe siècle en Écosse, la f.-m. moderne (dite spéculative, et subdivisée en loges d’obédiences très diverses) prône généralement la fraternité entre ses membres et se fixe des objectifs philanthropiques : c’est un humanisme. Le courant ésotérique du maçonnisme mêle souvent des éléments d’origine chrétienne à un symbolisme mystique. Selon les rites en vigueur, les loges s’inspireront par exemple de la Rose-Croix, de la théosophie, ou d’autres traditions secrètes sans cesse revues et corrigées. La f.-m. chante la tolérance, le progrès moral et matériel ; toute religion peut y contribuer, Jésus-Christ n’étant qu’un modèle moral parmi d’autres. Jésus n’est donc plus le seul Sauveur, et sa mort à la Croix n’est pas la seule réponse au problème du mal. Le salut dépend des ouvres de l’homme. Selon leurs orientations, certaines loges ont été plus ou moins directement mêlées à la marche des affaires publiques (dont les révolutions du XVIIIe siècle, mais il faut se garder de voir un franc-maçon derrière chaque révolutionnaire !), et ont suscité des réactions d’hostilité virulentes, tant de la part de l’Église catholique (dès 1738), de l’extrême droite, que des communistes. Quelques francs-maçons connus : L. Armstrong, M. Chagall, W. Churchill, A. Conan Doyle, B. Franklin, Frédéric II de Prusse, W. Goethe, J. Haydn, R. Kipling, Montesquieu, W.A. Mozart, I. Newton, Stendhal, Voltaire, G. Washington (et plusieurs autres présidents américains).

GNOSTICISME (PYTHAGORISME, NÉO-PLATONISME) : Reprenant certaines notions du platonisme, comme l’opposition entre le corps (terrestre et mauvais) et l’esprit (divin et bon), et s’appuyant au besoin sur des concepts empruntés à la magie ou à l’astrologie, le mouvement gnostique pénétra la chrétienté dès la fin du Ier siècle après J.C. Le salut de l’individu y dépend de son accession à une connaissance secrète (gnôsis). Parmi ces secrets : le Dieu de l’Ancien Testament, surnommé le « démiurge », est un dieu inférieur mauvais. Le but de ce dernier a été de faire tomber l’homme dans le malheur et de l’y maintenir. Toute la création est mauvaise car elle porte la marque de ce démiurge despotique. Le vrai Dieu est absolument bon et étranger à notre monde mauvais. Satan aurait permis à l’humanité de faire un premier pas vers la connaissance salvatrice en poussant Adam et Ève à manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Quant à Jésus, il ne fut qu’un homme exceptionnel, dans la mesure où il fut un des premiers à prendre conscience de l’« étincelle » divine censée habiter en toute créature. Les vérités fondamentales de l’incarnation, de la mort expiatoire et de la résurrection de Christ sont récusées. La pensée gnostique opère donc une subversion complète du christianisme classique. Une partie de l’ésotérisme occidental s’en inspire, de même que la kabbale juive, le soufisme musulman, et la mouvance du Nouvel Âge. L’artiste W. Blake, les psychanalystes C.G. Jung ou W. Reich, le philosophe R. Guénon, l’écrivain E.M. Cioran fournissent quelques exemples d’hommes aussi anti-chrétiens dans leur esprit que profondément néo-gnostiques. Quant à la science (cet évangile moderne) qui, depuis Thalès, rêve d’unifier toutes les connaissances en un système qui rende compte de la totalité des phénomènes, n’est-elle pas parfois gnostique dans ses prétentions ?

KINÉSIOLOGIE : Méthode thérapeutique fondée par l’Américain G. Goodheart en 1964. Les diverses écoles de kinésiologie appliquée (KA) utilisent des techniques basées sur des tests musculaires. Le but est de rééquilibrer, de ressourcer le patient en fonction des divers blocages psychoaffectifs ou mentaux révélés par les déficiences de tel ou tel muscle. Pour interpréter les « messages » des muscles, le kinésiologue s’aligne (parfois inconsciemment) sur les principes de la médecine chinoise traditionnelle (notions de flux énergétiques cosmiques, de points d’acupuncture). Quant à ses méthodes, elles peuvent inclure des massages (pressions), des préparations à base de plantes, l’homéopathie, et des exercices physiques ou mentaux. Les présupposés ainsi que les méthodes des kinésiologues ont été souvent critiqués pour leur subjectivité(1) . Indépendamment de la question de son efficacité douteuse, la KA reste suspecte pour le chrétien, car c’est une médecine dont les « inventeurs » sont largement tributaires du mysticisme oriental. Or, la maladie n’est pas le signe d’une mauvaise circulation des « flux énergétiques » dans le corps, mais d’abord une des conséquences de la Chute. Dieu peut intervenir dans nos problèmes de santé, soit directement, soit en réponse à la prière, ou encore par le moyen de thérapies naturelles et rationnelles. Toutefois, nos corps actuels restent « infirmes » et vulnérables par nature. même sans blocages psychoaffectifs (voir 1 Cor 15.42-49).

MAGIE (du perse mag, science, sagesse) : Forme archaïques de toute religion païenne. La m. veut agir sur les choses et sur les êtres par le moyen de procédés occultes en lien avec le monde surnaturel. Elle présuppose qu’il existe tout un réseau de correspondances invisibles entre le macrocosme (l’univers) et le microcosme (l’être humain). Elle se pratique de préférence dans certains lieux, à des moments prescrits (par les saisons, les présages, les astres etc.), selon des rites codifiés (parfois sanglants), des formules secrètes et des méthodes divinatoires diverses, avec l’aide de tout un cortège d’objets fétiches. Elle est l’apanage de sorciers, de chamans, ou de guérisseurs. On distingue ordinairement entre magie blanche, censée rester bénéfique et favoriser les relations, les récoltes, la santé, les affaires, etc., et la magie noire, ou sorcellerie, destinée à nuire (envoûtements, malédictions, mauvais sorts). Quant aux pratiques magiques, elles sont fondées sur diverses techniques de divination (augures, astrologie, révélations médiumniques, oracles), sur la thaumaturgie (art d’accomplir des miracles), sur les incantations, et sur des rites liés à l’utilisation d’objets ou d’animaux symboliques (comme dans le cas d’envoûtement à l’aide d’une statuette à l’effigie de la personne visée). En Occident, la vague ésotérique actuelle répand l’idée qu’il existe une magie utile, divertissante, inoffensive, que l’on peut accueillir sans scrupule. La prolifération de « bons » sorciers (voir Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux), de gentils démons, et de monstres sympathiques dans les productions artistiques illustre bien cette tendance. La Bible ne fait aucune distinction de ce genre. Il n’y a jamais de bonne magie : tout ce qui s’y apparente équivaut à une tentative frauduleuse de s’approcher de Dieu ou du monde invisible (voir rubrique divination). Il arrive malheureusement que des églises chrétiennes se laissent séduire par des leaders qui leur enseignent des pratiques magiques (visualisation, prières incantatoires proches des « mantras » asiatiques, grandes mises en scène de miracles de guérison, transes, etc.).

MÉDECINES PARALLÈLES (MÉDECINES DOUCES, MÉDECINES ALTERNATIVES) : Il n’est pas possible d’en dresser un catalogue complet ici, tant le choix est vaste et en constante mutation. Qu’il suffise de souligner que de plus en plus de praticiens combinent la médecine traditionnelle (fondée sur l’observation rationnelle et sur l’expérimentation, respectueuse des lois naturelles) et des médecines fondées sur des a priori occultes, sur des paradigmes philosophico religieux exotiques (comme le fameux principe du yin et du yang), et sur des « lois » invérifiables. Aussi ne semble-t-il plus incompatible d’être chirurgien traditionnel et acupuncteur, chiropraticien et radiesthésiste, physiothérapeute et maître de yoga, oculiste et iridologue, orthopédiste et réflexologue. Le chrétien se trouve donc devant un problème de conscience très complexe, dans la mesure où même son généraliste peut lui proposer des thérapies impliquant une représentation du monde, de l’homme, de la maladie et de ses causes, en désaccord avec l’Écriture. Par conséquent, que le croyant examine toutes choses et ne retienne que ce qui est bon, en priant instamment le Seigneur pour être éclairé en cas de doute, car ce qui, dans l’immédiat, semble apporter un soulagement, ne correspond pas nécessairement à l’enseignement de la Parole, et n’est pas profitable à plus long terme (Éph 5.10 ; 1 Thes 5.21 ; 1 Jean 4.1).

NOUVEL ÂGE (NEW AGE ) : Système de pensée ancré dans le mysticisme oriental et occidental (notamment dans l’anthroposophie et la théosophie), qu’on peut décrire comme un monisme (tout est un) panthéiste (tout est Dieu). Donc, plus de démarcation claire entre Dieu, le diable, et l’homme ; entre le bien et le mal, entre la sainteté et le péché, entre l’individu et l’univers, entre l’homme et la femme, entre l’esprit et la matière, entre la raison et le rêve. Quant au « nouvel âge » promis, c’est un article de foi astrologique : notre ère judéo-chrétienne (l’ère des Poissons) va s’achever ; une ère de paix et d’illumination des consciences va se lever (l’ère du Verseau). Le « Plan », mis en ouvre par une élite de « maîtres de sagesse », va permettre cette transition vers un gouvernement mondial unifié, une seule religion (dont Gaïa, la terre divinisée, serait la grande déesse), un seul système économique, etc. Tout ce qui ressemble à une forme de monothéisme devra être radicalement éliminé pour y parvenir. L’âge futur sera marqué par l’apparition d’un « messie » parfois surnommé Maitreya. Parmi les dogmes chers au NA, la vieille croyance magique que nous sommes capables de créer notre propre réalité, notre propre vérité, par le seul exercice de notre volonté et de notre concentration mentale ; on rabâche l’idée du « potentiel humain ». Toutes les disciplines dites holistiques (qui s’occupent de l’homme comme d’un tout indivisible) sont encouragées. Pratiquement, le NA ne fait que prolonger la plupart des hérésies anti-chrétiennes et les thèses majeures de l’occultisme. Pour un observateur chrétien, il ne fait pas de doute qu’un tel mouvement n’est qu’un marche-pied de l’Antichrist, le conditionnement idéal en vue de la grande séduction apocalyptique. Il faut déplorer la pénétration de cet esprit dans bien des milieux dits chrétiens(2) .

OCCULTISME (du latin occultus, clandestin, caché, secret)(3) : Le chrétien ne peut prendre à la légère l’incroyable fatras occulte qui submerge l’Occident : superstitions, pratiques divinatoires, productions « artistiques » flirtant avec l’occulte (comme les 200 épisodes de X-Files ; les best-sellers de Dan Brown ; L’Exorciste et autres films du genre ; à des degrés variables, le hard rock et ses dérivés). Le côté grotesque de certaines pratiques occultes, les révélations inédites sur la « vraie » identité de Jésus, le grave engouement de nos contemporains pour les phénomènes bizarres, sont en réalité des preuves tangibles de l’activité de Satan et de l’accueil que notre monde lui réserve. La jeune génération est particulièrement sensible au climat mystique ou provocateur de la nouvelle spiritualité, mais peu inquiétée par le contenu de celle-ci. De gigantesques manipulations psychiques deviennent donc aisées. Exposons le message de l’Évangile d’autant plus clairement.

PARAPSYCHOLOGIE : Depuis le début du XXe siècle, étude des phénomènes psychiques inexpliqués, paranormaux. Elle présuppose l’existence de pouvoirs subtils mais réels chez l’être humain : télépathie, précognition (connaissance d’événements futurs), clairvoyance, psychokinésie (faculté d’influencer des objets ou des personnes à distance, par le seul pouvoir de la pensée). Celui qui prendra le temps de lire les innombrables expertises et contre-expertises dans ce domaine en sortira confus, ce d’autant que les truquages et autres supercheries n’ont pas été rares. On peut noter que l’apparition de la p. coïncide avec le triomphe de l’esprit rationaliste et matérialiste propre à l’époque de sa naissance. Mais derrière son apparente objectivité scientifique, on détecte le vieux rêve ésotérique de faire de l’homme le dieu de l’avenir. La p. se passionne en effet pour des « pouvoirs » (et non des vertus !) qui sont exactement ceux qui ont fasciné des générations d’occultistes(4) .

ROSE-CROIX : Comme son nom l’indique, cette secte repose sur les deux signes conjugués de la rose rouge (symbole d’ascétisme, d’abnégation, et pour certains du sang de Christ) au centre d’une croix (symbole de la connaissance parfaite, de l’illumination). L’origine du mouvement a donné lieu à plusieurs hypothèses, mais il semble qu’il soit né vers la fin du XVe siècle en Allemagne. Apparenté à l’alchimie, il influença la franc-maçonnerie. Après des moments d’éclipse, on a vu ressurgir la Rose-Croix au XIXe siècle sous une forme modernisée ; elle compterait actuellement plus de 6 millions de membres ; un de ses ordres les plus connus se dénomme Ancien et Mystique Ordre Rosae Crucis (AMORC). Rendre compte des enseignements passés et présents de la Rose-Croix tient de la gageure, car ce mouvement n’a jamais été unifié, ni sa doctrine codifiée. On y retrouve pêle-mêle des souvenirs d’ésotérisme égyptien, de kabbale, de gnosticisme, d’occultisme, et d’alchimie, des légendes revues et modifiées (dont celle de l’inusable chevalier Rosenkreutz), et des thèses chères à la théosophie. Toutefois, une ambition semble constituer le cour du mouvement : celle de parvenir à un état de perfection, d’illumination intérieure (c’est l’état de « Rose-Croix », parfois appelé état « christique »). Cet état, réservé aux grands initiés, correspondrait à une parfaite harmonie entre l’âme individuelle et l’Esprit universel, entre l’Homme et l’Univers. Mais il est clair que ce programme à coloration chrétienne est à cent lieues de l’Évangile biblique, qu’il se double d’un appareil symbolique extraordinairement opaque, réinterprété à sa guise par chaque génération. Le Nouvel Âge ne devrait avoir aucun mal à y puiser inspiration.

SATANISME : Forme la plus radicale, violente et désespérée de l’occultisme. La première église satanique est née aux États-Unis, en 1966 (Bible satanique d’A. LaVey. Au nombre des « maîtres à penser » de celui-ci : Darwin, Jung, Reich, Nietzsche). Depuis, le courant a pris un essor international. Le culte de Satan comprend généralement des « messes noires » pendant lesquelles toutes les choses sacrées du christianisme sont vouées à une forme d’exécration rituelle ; des sacrifices d’animaux, et même humains peuvent y être offerts. Ces « cérémonies » se terminent généralement en orgies sexuelles. Les adeptes ont préalablement conclu des formes de pactes avec les démons, dans l’espoir d’en obtenir quelques faveurs (toujours remises en question). Sans tomber dans ces extrêmes, beaucoup de jeunes amateurs de rock black metal, de la mode gothique, de chanteurs comme Marilyn Manson, jouent avec cette symbolique. Mais peut-on faire l’apologie du mal et tirer son âme indemne de l’aventure ? Beaucoup de tragiques dérives démontrent le contraire (on se souvient d’un autre Manson, Charles, sataniste convaincu, instigateur, entre autres crimes, du meurtre de Sharon Tate, femme de R. Polanski). Et dire que certains satanistes jurent que de telles horreurs n’ont rien à voir avec le satanisme bien compris !

SECTE : Toute secte ne fait pas l’apologie de l’occultisme. Certaines le condamnent avec véhémence. Cependant, on trouve des enseignements ésotériques dans la plupart des religions et des sectes non chrétiennes. L’occultisme en est parfois le caractère extérieur dominant. Quant au monde chrétien, il fourmille de sectes à composante ésotérique. G. Dagon, spécialiste du monde chrétien, en cite plusieurs, pour terminer son analyse par la mention de rites d’origine occulte pratiqués. dans la très officielle Église catholique(5) : les prières aux morts (aux saints), ainsi qu’à Marie, la vénération de reliques et la fréquentation de lieux quasi magiques (Lourdes, Fatima) s’apparentent pour le moins à l’idolâtrie, et souvent au spiritisme. Le retour du ritualisme dans les églises issues de la Réforme fait aussi craindre l’instauration d’une spiritualité ésotérique, où les symboles laïques et les émotions finissent par remplacer la vie authentique et la saine doctr

ine.

SOPHROLOGIE (du grec sôs : harmonie, équilibre ; phrên : esprit ; logia : traité) : Selon le Petit Robert : « Ensemble de pratiques visant à dominer les sensations douloureuses et les malaises psychiques, afin d’atteindre un développement plus harmonieux de la personnalité. » À l’instar d’autres techniques (training autogène, yoga, autohypnose, biofeedback, reiki), la s. se présente comme une simple hygiène de pensée et de relaxation. N’est-elle que cela ? À y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’elle a de plus hautes ambitions. Son fondateur A. Caycedo y voyait une science, une philosophie, une thérapie et un art(6) . C’est pourquoi elle prétend secourir l’individu dans toute espèce de perturbation psychologique induite par des tensions internes ou par les circonstances de la vie. Esprit, âme et corps devraient en bénéficier. Le Dr R. Abrezol, successeur de Caycedo, développa le système en y intégrant le fruit de ses déboires dans le christianisme, et de ses plongées dans l’hindouisme, le bouddhisme, la psychologie de Jung, la médecine chinoise, le vaudou, etc. L’essentiel des méthodes de la s. repose sur un remodelage de la conscience par diverses manipulations sur le patient en état « sophronique » (entre la veille et le sommeil), par la suggestion de scénarios au cours desquels le patient est invité à visualiser, sous forme narrative, sa délivrance de tel ou tel sentiment négatif (angoisse, culpabilité, trac, pulsions destructrices). L’autohypnose devrait, théoriquement, venir à bout de tout problème psychique ou moral. Dans la perspective de ses inventeurs, il n’y a pas d’autre salut de l’âme que celui-ci. Il arrive qu’une telle thérapie soit suivie d’effets ressentis comme positifs, voire de meilleures performances pratiques. Toutefois, le bagage conceptuel de la s. est tout à fait irrecevable d’un point de vue chrétien. Il implique le centrage sur soi, le recours à l’autosuggestion – une forme d’ « auto-anesthésie » de la conscience. Il rend inutile et dérisoire toute l’ouvre de Christ, et celle du Saint-Esprit qui, par la Parole, travaille à produire en nous le fruit de l’Esprit (Gal 5.17,22-25 ; 2 Tim 3.16). Lorsque Dieu opère cette ouvre de salut, de purification et de sanctification dans le cour du croyant, la s. n’a évidemment pas de raison d’être. Le centrage est sur Christ, vivant en lui par l’Esprit, mais au-dessus de toutes choses (Éph. 4.5,6).

SORCELLERIE : Branche de la magie qui vise plus particulièrement à faire le mal. Parfois synonyme de magie noire, elle recourt à toutes sortes de procédés pour mobiliser les forces surnaturelles : pactes avec Satan ou des démons, invocations, envoûtements, messes noires, macumbas, sortilèges, mauvais oil, philtres, sorts, etc. D’où la terreur généralement inspirée par les sorciers et les sorcières, même si certains d’entre eux ont exercé parallèlement des fonctions de guérisseurs. Cette s. continue d’être une réalité dans bien des régions du monde. Dans le monde occidental, depuis la première moitié du XXe siècle, les sorciers n’en portent pas forcément l’étiquette. Ils préfèrent se désigner comme adeptes de la Wicca, ou comme néo-païens, et tiennent souvent à être distingués des satanistes. Ils pratiquent des rites en corrélation avec les « forces » de la nature, et semblent proches des thèses du Nouvel Âge. Lorsque la culture de masse met en scène des sorciers ou des sorcières, c’est plutôt pour souligner que le mal vient d’ailleurs, et que ces personnages, qui cachent des trésors de disponibilité, sont nécessaires au salut des gens normaux (voir les 178 épisodes de la série américaine Charmed ; les 163 de Sabrina, l’apprentie sorcière ; les 144 de Buffy contre les Vampires.). Cette tendance participe d’un effort général pour subvertir toute trace de véritable christianisme, et pour promouvoir une spiritualité d’en bas, beaucoup plus accommodante. Mais la Bible ne laisse planer aucun doute sur l’origine des raisonnements ou des pratiques qui s’opposent à l’Évangile de Christ (2 Tim 3.8 ; Act 13.6-12).

SPIRITISME : Science occulte fondée sur la conviction que les esprits des défunts et les êtres surnaturels (anges ou démons) ont des enseignements à nous transmettre pour nous faire progresser, nous encourager, ou nous avertir. Les médiums les interrogent par le biais de diverses techniques (tables tournantes, tarots, planchettes ouija). Les comptes-rendus d’apparitions, de zombies et d’ectoplasmes font en général frémir. Le s., vieux comme le monde, a connu un regain d’intérêt dès la moitié du XIXe siècle. Il a été popularisé en France par Allan Kardec et Augustin Lesage, aux États-Unis par les sours Fox et surtout Edgar Cayce. Ce dernier a eu une forte influence sur le Nouvel Âge. Les adeptes du s. ne se gênent pas, sous l’influence des esprits qui leur parlent, pour truffer leurs discours de références aux textes bibliques, sans doute pour brouiller les pistes. Souvenons-nous que Victor Hugo, ce spirite notoire qui disait croire en Dieu, croyait aussi au repentir et à la rédemption finale de Lucifer (voir La Fin de Satan). Mais que ne peuvent inspirer les jeux spirites et le père du mensonge, Satan ? Loin des miasmes du s., le chrétien se gardera de tout commerce avec les « esprits », quels qu’ils soient. Le Médiateur par excellence, Jésus-Christ ressuscité et glorifié, la Révélation biblique, le Saint-Esprit en lui, suffisent à tout (Jean 1.18 ; 14.9, 15-18 ; 16.13 ; 1 Jean 5.20 ; Col 2.18,19).

THÉOSOPHIE (du grec Theos, Dieu et sophia, sagesse) : Selon le Petit Robert, la t. est une « doctrine imprégnée de magie et de mysticisme, qui vise la connaissance de Dieu par l’approfondissement de la vie intérieure et l’action sur l’univers par des moyens surnaturels ». Si l’on remplace « Dieu » par « divin », on trouve des formes de t. un peu partout : Upanishad hindous (VIIIe siècle av. J.-C.), confucianisme, taoïsme, néo-platonisme, gnose, kabbale juive. En Europe, Maître Eckart (1260-1327), Paracelse (~1493-1541), J. Böhme (1575-1624), Swedenborg (1688-1722), Saint-Martin (1743-1803), sont associés à la branche théosophique de l’ésotérisme occidental. Leurs interprétations du texte biblique prennent des formes aussi fabuleuses que prétentieuses (Swedenborg pensait être le précurseur d’une nouvelle ère chrétienne !) La t. moderne est née en 1875 avec la fondation de la Société théosophique par Helena P. Blavatsky (auteur du livre Sagesse divine) et le colonel H.S. Olcott, à New York. La Société théosophique conserve de nombreuses théories de la théosophie antérieure. Elle postule l’unité fondamentale de toutes les religions (universalisme religieux), la transcendance absolue de Dieu et la divinité de la nature (des dogmes qui s’excluent dans les termes !), l’existence de grands initiés se réincarnant périodiquement pour révéler la sagesse universelle à l’humanité, le processus permanent de purification du moi inférieur de l’homme par son moi supérieur (reprise édulcorée des concepts hindouistes de la réincarnation et du karma, le destin personnel), et bien sûr la réalité du potentiel humain illimité. Ce qui revient à dire que Dieu n’est plus Dieu (il n’est plus personnel), Jésus n’est qu’un grand initié parmi d’autres, son ouvre expiatoire est une invention inutile, tous les hommes finiront par devenir des Christs. Ce système ésotérique a été développé par Annie Besant, Leadbeater, Arundale et d’autres. Il fournit un aliment de choix aux prophètes du Nouvel Âge, et pave le chemin de la grande religion antichristique unifiée (2 Thess 2.7-12 ; Apoc 13.4,8,15 ; 14.9-13). On revient au « vous serez comme Dieu » du Tentateur en Eden.

P.S. Quelles meilleures paroles de conclusion que Col 2.1-10 ? Prenons ces versets pour nous, avec joie et reconnaissance !

« Je veux, en effet, que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n’ont pas vu mon visage, afin qu’ils aient le cour rempli de consolation, qu’ils soient unis dans l’amour, et enrichis d’une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ, mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants. Car, si je suis absent de corps, je suis avec vous en esprit, voyant avec joie le bon ordre qui règne parmi vous, et la fermeté de votre foi en Christ. Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d’après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces. Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les principes élémentaires du monde, et non sur Christ. Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. »

notes
(1) L’avis d’un psychiatre spécialisé dans la lutte contre la fraude médicale : « Les concepts de la KA ne sont pas conformes aux réalités scientifiques reliées aux causes ou aux traitements des maladies. Des études contrôlées n’ont pas démontré de différence entre les résultats avec les substances évaluées et avec les placebos. Des différences d’un test à un autre peuvent être dues à la suggestion, la distraction, les variations dans le degré de force ou d’angle de l’application, et/ou à la fatigue musculaire. » Conclusion d’un article de Stephen Barrett, M.D., La KA : tests musculaires pour « allergies » et « déficiences nutritionnelles », www.allerg.qc.ca/kinesiologieapp.html.
(2) Des portes d’accès très efficaces : la méditation et le miraculeux. Un pasteur de la Première Église baptiste de Seattle, R. R. Romney, n’a-t-il pas écrit : A Course in Miracles (Méthode de Thaumaturgie) et Journey to Inner Space : Finding God-in-Us (Voyage vers l’Espace intérieur : Découverte du Dieu-en-Nous) ? Grave distorsion de la doctrine biblique : celle-ci enseigne que le Saint-Esprit vient habiter le cœur du croyant à partir de sa conversion ; la vie divine de l’Esprit est alors donnée par grâce, elle n’existe nullement chez l’incroyant (Jean 3.3-8 ; Éph 2.1-8).
(3) Nous écourtons la description : voir la rubrique ésotérisme ainsi que les articles de ce numéro de Promesses sur ce thème.
(4) Les parapsychologues scrupuleux doivent être soulagés de vivre au XXIe siècle : depuis 2006, des millions d’anglophones se sont enflammés pour un livre et un film intitulés : The Secret. Rhonda Byrne, Oprah Winfrey et d’autres célébrités y exposent avec enthousiasme la loi de l’attraction : sachez ce que vous voulez et demandez au monde de vous l’accorder – soyez persuadés que le monde vous répondra positivement – soyez prêts à recevoir. Comment encore douter de la puissance illimitée de l’esprit humain… et de sa crédulité ?
(5)Les sectes à visage découvert, G. Dagon, Éd. Barnabas, F-91330 Yerres, 1995, vol. 1, p. 27,28.
(6) Sophrologie caycédienne, n° 14, 3ème trim. 1998.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

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(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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