Les quatre missions de Paul à Timothée

Timothée était un enfant d’un mariage « mixte » : son père était grec et sa mère juive croyante (Act 16.1). Sa mère et sa grand-mère l’avaient instruit dans l’A.T. (2 Tim 3.15). Converti à Jésus-Christ lors du premier voyage missionnaire de Paul (vers l’an 47), sans doute dans son adolescence, il avait rapidement grandi dans la foi.
Lors de son deuxième voyage (vers l’an 50), Paul l’associe à Silas et lui pour poursuivre sa mission. Ce point de départ est la conjonction d’un don personnel (1 Tim 4.14 ; 2 Tim 1.6), de prophéties spécifiques (1 Tim 1.18), d’un témoignage préalable favorable des deux églises de la région et du discernement propre de Paul (Act 16.2-3). L’appel à un service est bien souvent la résultante de diverses circonstances, rencontres, paroles reçues, textes bibliques… Quand ces indications concordent, comme ce fut le cas pour Timothée, la confiance dans l’appel reçu s’en trouve renforcée.
Timothée va rapidement devenir le collaborateur le plus proche de Paul qui lui confiera une série de missions.
Au travers de celles-ci, nous pourrons trouver plusieurs enseignements utiles sur la collaboration entre un chrétien plus âgé et un plus jeune.

Thessalonique (50) :sa première mission

Le contexte de la première mission

Le deuxième voyage missionnaire de Paul, accompagné de Silas et Timothée, continue. Avant de passer en Europe, ils s’adjoignent Luc puis ils vont évangéliser Philippes avant d’aller à Thessalonique, un port très actif sur la mer Égée. Paul poursuit ensuite vers Athènes mais il est inquiet des oppositions dont sont victimes les jeunes chrétiens de Thessalonique.

L’objectif de la première mission

C’est alors que Paul leur envoie Timothée. Par lui, l’apôtre veut affermir et encourager les Thessaloniciens au sujet de leur foi (1 Thes 3.2). Chrétiens depuis quelques mois seulement, devant faire face à des persécutions, ils ont besoin d’être fortifiés et exhortés.

L’attitude de Timothée

Elle est courageuse : il n’hésite pas à retourner à Thessalonique, un endroit dangereux où des Juifs fanatiques sont prêts à utiliser tous les expédients pour se débarrasser des chrétiens (Act 17.5-9 ; 1 Thes 2.14-16). Le courage pour affronter des difficultés est la marque d’un fidèle serviteur de Dieu (2 Cor 6.4-10).
Timothée ne montre pas de fausse modestie pour un « débutant » de seulement… 20 ans[note]La naissance de Timothée est généralement située autour de 30 apr. J.-C. Les années indiquées peuvent varier de +/– 1 an selon les auteurs. Nous avons retenu la chronologie qui nous paraît le mieux concilier les données des Évangiles, des Actes et des Épîtres. [/note] ! Paul n’hésite pas à confier au jeune Timothée un rôle important. Qui, aujourd’hui, oserait envoyer un jeune, converti depuis quatre ans, dans un endroit où les chrétiens sont persécutés, avec la tâche d’enseigner et encourager l’église ?

Le résultat de la première mission

De retour auprès de Paul, qui, entre temps, s’est déplacé jusqu’à Corinthe, Timothée lui donne de bonnes nouvelles des Thessaloniciens.
Paul prolonge le travail que son collaborateur a effectué en rédigeant deux lettres à destination des Thessaloniciens et il n’hésite pas à associer Timothée comme co-rédacteur (1 Thes 1.1 ; 2 Thes 1.1). Quel honneur pour ce jeune chrétien ! Si nous avons quelque responsabilité dans l’église, n’hésitons pas à nous associer et à valoriser de plus jeunes qui ont montré de l’intérêt et du potentiel.

Corinthe (54) :sa deuxième mission

Le contexte de la deuxième mission

Nous retrouvons Timothée à Éphèse quelques années plus tard, où il travaille avec Paul. L’apôtre s’est établi dans cette ville, la 5e en importance de l’Empire romain, au début de son troisième voyage missionnaire. De là, Timothée est envoyé en Macédoine, puis à Corinthe avec Éraste.

L’objectif de la deuxième mission

Les nouvelles de Corinthe reçues par Paul n’étaient pas encourageantes. L’église était secouée par des dissensions internes, des désordres moraux, des fausses doctrines… Timothée doit rappeler l’exemple et l’enseignement de Paul : « Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs. Pour cela je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur ; il vous rappellera quelles sont mes voies en Christ, quelle est la manière dont j’enseigne partout dans toutes les églises » (1 Cor 4.16-17). Une mission délicate sur un terrain où l’apostolat de Paul est contesté.

L’attitude de Timothée

Les chrétiens de Corinthe ne sont pas des tendres ! Paul lui-même en fera les frais lors d’une visite-éclair quelque temps après. Aussi peut-on comprendre que Timothée soit craintif devant cette mission très délicate. La Première Épître a dû précéder de peu son arrivée et Paul avertit les Corinthiens : « Si Timothée arrive, faites en sorte qu’il soit sans crainte  parmi  vous, car il travaille comme m o i  à  l ’œ u v r e  du Seigneur. Que personne donc ne le méprise.
Accompagnez- le  en paix, afin qu’il vienne vers moi, car je l’attends avec les frères » (1 Cor 16.10-11). Bel exemple d’un chrétien plus âgé qui recommande un plus jeune et assoie son ministère.

Le résultat de la deuxième mission

Ni Paul ni Luc ne donnent les résultats de la mission de Timothée, sans doute par délicatesse, car tout laisse à penser qu’elle n’a pas été un plein succès… En effet, les désordres continuent et Paul doit envoyer ensuite Tite (2 Cor 2.12). Paul néanmoins garde sa confiance à Timothée et l’associe dans la rédaction de la Seconde Épître aux Corinthiens (2 Cor 1.1). Un échec relatif ne disqualifie pas un serviteur !

Philippes (62) :sa troisième mission

Le contexte de la troisième mission

Timothée continue d’accompagner Paul dans son voyage de retour vers Jérusalem avec la collecte (Act 20.4), ce qui témoigne de sa rigueur sur les questions matérielles. Nous le retrouvons ensuite aux côtés de Paul, lors de son premier emprisonnement à Rome et il cosigne les lettres aux Colossiens, à Philémon et aux Philippiens. Belle marque de sa fidélité envers son mentor !
Puis Paul confie à Timothée une troisième mission : il l’envoie « en éclaireur », car il espère être bientôt libéré et revoir les frères et sœurs à Philippes.

L’objectif de la troisième mission

C’est essentiellement un échange de nouvelles : pour Paul, avoir des nouvelles des chrétiens à Philippes et pour eux, en recevoir de Paul : « J’espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée, afin d’être encouragé moi-même en apprenant ce qui vous concerne » (Phil 2.19).

L’attitude de Timothée

Le choix de Timothée est lié à son intérêt personnel pour les Philippiens : « Je n’ai personne ici qui partage mes sentiments, pour prendre sincèrement à cœur votre situation ; tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ » (Phil 2.20-21). Un père spirituel encouragera non seulement son enfant spirituel à approfondir la doctrine, mais aussi à s’intéresser aux personnes. Les « intérêts de Jésus-Christ » sont ceux des siens !

Le résultat de la troisième mission

Rien n’en est dit, mais le contexte relativement paisible de l’église à Philippes laisse penser que Timothée a pu y être bien reçu.

Éphèse (65) :sa quatrième mission

Le contexte de la quatrième mission

Paul, libéré, retourne sur le bassin de la mer Égée et en particulier à Éphèse où les hérésies se développent. Pour des raisons inconnues, Paul part d’Éphèse et y laisse Timothée pour mettre de l’ordre dans la vie pratique de l’église.

L’objectif de la quatrième mission

Timothée doit avant tout arrêter les mauvaises doctrines et apporter un sain enseignement : « Je te rappelle l’exhortation que je t’adressai à mon départ pour la Macédoine, lorsque je t’engageai à rester à Éphèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines » (1 Tim 1.3).

L’attitude de Timothée

À 35 ans, Timothée se retrouve seul dans cette église où Paul avait enseigné pendant trois ans. Si on en juge à la lettre que l’apôtre a envoyé trois ans auparavant depuis sa prison de Rome, le niveau de connaissances spirituelles à Éphèse semble assez élevé. Pour crédibiliser le ministère de Timothée, Paul lui demande avant tout de susciter l’amour, dans une église qui commence à le perdre : « Le but de cette recommandation, c’est un amour venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère » (1 Tim 1.5). L’amour est la priorité de tout service : Timothée l’a vu chez Paul (2 Tim 3.10) et il doit maintenant être « un modèle […] en amour » (1 Tim 4.12). Montrons à ceux qui nous suivent un amour vrai pour le Seigneur et pour son Église — c’est-à-dire pour chaque frère et sœur.

Le résultat de la quatrième mission (65-67)

La mission confiée par Paul est plutôt un échec : la comparaison entre 1 et 2 Timothée montre que la situation à Éphèse a bien empiré en deux ans. L’apôtre encourage alors Timothée par une seconde lettre à ne pas perdre courage et à persévérer dans son service : « Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ » (2 Tim 2.1). Timothée a besoin de la grâce de Dieu pour lui-même et pour la communiquer à d’autres. Même si le contexte est difficile, continuons à prêcher la grâce et encourageons les autres à en faire autant.
Tout service, fructueux ou non, est une grâce reçue par Dieu et doit apporter la grâce à ses bénéficiaires. Toutefois, une stimulation est parfois bienvenue : « Je t’exhorte à ranimer la flamme du don de Dieu », dit Paul à Timothée au début de sa seconde lettre (2 Tim 1.6), puis il développe cette exhortation par les multiples impératifs qui la parsèment.
Timothée obéit à Paul qui lui demande de le rejoindre à Rome pour être à son côté dans les derniers moments de sa vie (2 Tim 4.9,21). L’affection qui relie le vieil apôtre et son disciple transparaît de façon touchante. Timothée a sans doute été lui-même emprisonné à Rome quelque temps (Héb 13.23) et, selon la tradition, il est revenu à Éphèse où il est mort martyr vers 97. Une belle fidélité à la mission reçue trente ans auparavant !
Peu de relations maître-disciple dans le N.T. nous sont aussi connues que celle de Paul avec Timothée. Cette riche filiation spirituelle particulière nous montre :Peu de relations maître-disciple dans le N.T. nous sont aussi connues que celle de Paul avec Timothée. Cette riche filiation spirituelle particulière nous montre :

  • un chrétien mature qui sait repérer du potentiel chez un plus jeune ;
  • un « père » qui ne ménage pas son « enfant » mais lui confie, même très tôt, des missions importantes ;
  • un croyant reconnu qui s’associe un plus jeune dans son service, en particulier épistolaire ;
  • un mentor qui donne un droit à l’échec ;
  • un exemple de souci des âmes, de recherche de la vérité et de persévérance jusqu’au bout ;
  • un ami de cœur, au-delà de la différence d’âge.

Un bel exemple à prolonger dans nos églises !

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)