Les miracles de Jésus dans l’Évangile selon Jean

Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pasécrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. 

(Jean 20.30-31)

Place et sens des miracles de Jésus dans l’évangile selon Jean

Jean a premièrement rédigé son Évangile pour rappeler que Jésus, homme parmi les hommes, a publiquement démontré sa puissance divine par un grand nombre de miracles confirmés. Une quarantaine de ces signes sont mentionnés dans les Évangiles, et neuf sont rapportés par Jean. Deuxièmement, ce dernier souhaite amener ses lecteurs à placer leur confiance en Jésus et à croire qu’il est vraiment le Messie et le Fils de Dieu, la deuxième Personne de la Trinité divine. Il est celui que les écrits de l’AT ont annoncé (cf.És 4.2 ;52.13-53.12). Troisièmement, l’auteur veut nous convaincre que de cette foi en Jésus dépendent notre salut, notre vie éternelle.

Qu’est-ce qu’un miracle ? Ce terme vient du latinmiraculum e tsignifie « prodige », du verbe mirare :« s’étonner ». Le Petit Robert le décrit comme un« fait extraordinaire où l’on croit reconnaître une intervention divine bienveillante, auquel on confère une signification spirituelle. »En général, un miracle implique une intervention divine dans la nature ou dans les événements touchant les hommes. Cette intervention manifeste la grâce de Dieu. Dans le cas de Jésus, il s’agit de surcroît d’une authentification de sa nature divine. Toutefois, ne voyons pas automatiquement dans les miracles Jésus des« violations » des lois naturelles. Augustin (IVes.) affirma qu’un miracle de Jésus peut aller « à l’encontre de ce que nous savons de la nature ». Parce que la science ne saura jamais tout des lois naturelles, un prodige inexplicable de Jésus devrait plutôt être considéré comme une intervention de Dieu destinée à nous rappeler qu’il est maître des phénomènes mystérieux dont la source se trouve au delà de nos« terres »familières. En ce qui concerne les miracles de Jésus, ils constituent une manifestation de sa gloire.

L’apôtre Jean désigne les« miracles »de Jésus en utilisant le terme grec correspondant au français « signes » (sèmeia). Dans le contexte, un « signe » est un acte perçu visuellement permettant d’établir l’authenticité de Jésus comme unique représentant de Dieu sur terre — et Dieu incarné. Une telle démonstration est nécessaire pour deux raisons. Il faut que le pécheur appelé à croire en Christ :

– puisse fonder sa foi sur des preuves désignant celui-ci comme le Messie annoncé dans l’Écriture (cf. Mat 11.2-5) ; 

– sache que la promesse de la vie éternelle repose sur une vérité d’expérience (cf. Jean 10.37,38).Les doctrines fondamentales du christianisme s’appuient en partie sur les miracles du Seigneur, celui de sa résurrection étant le plus grand (cf. 1 Cor 15.3-4).

L’exposéd’un miracle est souvent précédé d’un discours et/ou d’événements en rapport avec ce miracle. Il en est de même pour ce qui suit cet exposé. Chaque miracle est ainsicomme un tremplin pour l’enseignement suivant en vue d’aider le lecteur à s’approcher davantage,pour son salut personnel et éternel, de la réalité exprimée dans nos versets d’introduction.

Les miracles rapportés par Jean sont en nombre limité, mais suffisant pour démontrer l’autorité du Seigneur dans six domaines où l’être humain ne peut proposer que des agencements précaires ou tout bonnement illusoires :la réussite de l’existence terrestre, la santé, la sécurité face aux menaces naturelles, la subsistance alimentaire, le pardon des péchés,la réalité de la mort. 1

Les miracles de Jésus

1. Jean 2.1-12 :L’eau changée en vin. Le mariage et la nourriture étaient honorés en Israël parce que nécessaires à la perpétuation de l’existence familiale, nationale et spirituelle. Ainsi Jésus sanctifie-t-il le mariage et démontre-t-il son contrôle de la nature en changeant l’eau en vin. Par implication, il souligne que le but de sa venue dans le monde est de pourvoir au bonheur de ses créatures, et non de les asservir. De plus, Jésus commence à révéler sa gloire divine et fortifie la foi de ses disciples (2.11). Notons aussi l’humble discrétion du Seigneur qui ne cherche pas une attention exclusive de la part des autres à la suite du miracle : il quitte immédiatement Cana pour se rendre à Capernaüm (2.12). Ceux qui aujourd’hui se disent capables de faire des miracles devraient s’inspirer de l’exemple du Maître… Ce miracle, expressément signalé comme le premier du ministère de Jésus, prépare le terrain des interventions spectaculaires en public (2.13-25) et en privé (3.1-21) qui suivent immédiatement dans le texte.

2. Jean 4.43-54 : La guérison du fils de l’officier d’Hérode Antipas, roi de Galilée et de Pérée. Ce miracle a lieu en Galilée, une région dépréciée, où Jésus est prêt à venir en aide « médicale » à une famille importante dont le fils gravement malade est à l’agonie. Géographiquement, nous nous retrouvons dans les deux lieux précédemment mentionnés : Capernaüm et Cana. Les habitants d’Israël sont alors affligés de toutes sortes de maladies, souvent incurables (cf. Marc 5.25-26 !) Jésus exerce sa puissance et sa compassion par-dessus les clivages raciaux et religieux. Ainsi est-il prêt à venir en aide à n’importe qui et n’importe quand en réponse à la foi authentique. Il faut que le nécessiteux croie simplement et humblement en Jésus, en l’acceptant pour ce qu’il est : le Fils de Dieu (1.29-34). Jésus-Christ est le seul qui règne souverainement sur la maladie, car il est la Vie même (14.6). L’officier a compris cela, aussi s’adresse-t-il à Jésus avec instance, respect, humilité et foi, convaincu que Jésus peut même guérir à distance. La bonne foi en la bonne personne produit de bons effets.De nouveau, le miracle fortifie la foi de plusieurs (4.53) ; Jésus semble même concéder à ses contemporains le droit de voir un certain nombre de « miracles et de prodiges » (4.48) en préalable à leur foi. Avons-nous les mêmes droits que ces hommes-là ? Selon les textes mis entête de cet article, c’est le texte même de la Bible qui nous fournit, aujourd’hui, le faisceau suffisant de ces preuves surnaturelles.

3. Jean 5.1-16 : La guérison du paralytique de la piscine de Béthesda. Un miracle étonnant mettant en avant la démarche réussie de Jésus pour faire du bien à un individu que tous ont délaissé (5.7). Jésus agit directement, sans demander aucune autre expression de foi que l’obéissance à sa parole. Il accorde gratuitement l’énergie pour marcher et une nouvelle qualité de vie à celui qui obéit à son instruction. Ce miracle, comme bien d’autres, souligne le prix d’un seul être humain aux yeux de Jésus et la capacité de ce dernier à lui faire du bien, en toute connaissance de ses antécédents (5.6) et au moment qu’il choisit …le paralytique est malade depuis 38 ans !(5.5). Mais l’intervention bienfaisante de Jésus constitue aussi, pour ce paralytique, un appel ferme à mettre sa vie en règle avec Dieu, car, lorsque Jésus le retrouve, il lui dit :« Voici : tu as recouvré la santé, ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire. » (5.14b)Jésus démontre qu’il est maître de toute pratique religieuse(ici du sabbat, puisque la guérison a lieu lors d’un sabbat, au grand scandale des Juifs)comme de la maladie, et qu’il a autorité pour pardonner le péché. Accessoirement, la discrétion de Jésus, qui disparaît sans même révéler son nom à son « patient » guéri (5.13),est une fois encore un exemple pour ceux qui pensent posséder des capacités surnaturelles. Mais l’« anonymat » de Jésus va prendre fin abruptement. Les Juifs le pourchassent ; l’ayant trouvé et l’entendant se faire égal à Dieu (5.17,18b), ils réagissent très violemment (5.18a). Quant à Jésus, il ne craint pas de réitérer plus explicitement son identité avec le Père, ainsi que la vraie finalité de sa mission (5.17 – 47).

4. Jean 6.5-15 : La multiplication des pains pour les cinq mille. Jésus démontre sa compréhension du besoin le plus élémentaire : se nourrir. La recherche de nourriture a toujours mobilisé les forces vives de l’homme ; depuis la Chute, la famine, les catastrophes naturelles, la haine, les rivalités et les guerres ont été, et sont toujours, des causes majeures de disette partout dans le monde et dans toutes les civilisations. Le miracle de la multiplication des pains montre le Messie à l’œuvre dans ce domaine sensible. Quelle aisance déconcertante, quelle largesse, quelle équité dans la répartition du repas !Mais cet épisode n’est pas unique : toute l’histoire chrétienne est remplie d’expériences concrètes de l’intervention de Dieu en faveur des siens pour répondre à un besoin de nourriture. La singularité de ce miracle réside en ce qu’il sert de signe et de préparation à l’enseignement spirituel du lendemain : Jésus est le pain de vie (6.16-71). Dieu nous demande de travailler pour subvenir à nos besoins (cf. 2 Thess 3.10-12), mais la priorité absolue, c’est de « travailler » en vue d’obtenir la vie éternelle que le Fils de l’homme veut nous donner (6.27) et de « manger le pain » du ciel, c’est-à-dire de recevoir le Seigneur au plus profond de nous-mêmes (6.51,53-58) et de garder sa Parole (6.68).

5. Jean 6.16-21 : Jésus marchant sur l’eau. Ce miracle reçoit un traitement plus détaillé enMat 14.24-33 et Marc 6.47-52.Pourquoi est-il si résumé dans Jean ? Et pourquoi Jésus l’accomplit-il après la multiplication des pains ?

a.  Le miracle précédent avait causé une réponse inadéquate de la part de la foule, car elle n’attendait en Jésus qu’un chef politique (6.15), un libérateur de la tutelle de Rome. On peut supposer que les disciples s’adonnaient aussi à cette espérance (cf. Luc 24.21). La mer démontée, contre laquelle les disciples rament très difficilement, fournit à Jésus l’occasion de se révéler comme le Souverain d’un empire infiniment plus vaste que celui des Romains.

b.  La clé de ce court passage se cache dans l’original grec. Le texte précise qu’en constatant la peur des disciples à le voir marcher sur l’eau, Jésus proclame :Ego eimi :litt. « Moi, je suis », tout simplement(dans Jean 8.24,28,58 ; 13.19,il recourt à la même expression).Le rapport avec le nom que l’Éternel se donne à lui-même dans l’AT, ainsi que l’allusion à ses pouvoirs illimités sur les flots menaçants sont évidents (cf.Ex 3.14 ;Ex 14-15 ; Job 9.8 ; 38.16, et al.). Ce miracle a sûrement éclairé et consolidé la foi de ses disciples lorsqu’un peu plus tard le Seigneurs’est mis à discourir sur lui-même comme« pain de vie »(6.22-71).

 6.Jean 9.1–41 :La guérison d’un aveugle-né. Ce chapitre est un des plus longs sur une guérison. Le récit,en plus du thèmede la maladie,aborde ceux du péché (deux fois), de l’identité de Jésus, du but du sabbat, de la couardise des parents, du témoignage, de la foi au Messie, et de l’hypocrisie. C’est aussi l’occasion pour Jésus de dénoncer l’aveuglement des chefs spirituels, leurs préjugés contre ce qui n’est pas conforme à leur vision des choses (9.16-17), contre ce qui leur est incompréhensible (9.19,40-41) et contre lui-même (9.28-29). Quant à l’aveugle guéri, il parviendra finalement à une claire compréhension et acceptation de son Seigneur, le Fils de l’homme (9.35-38).

L’apôtre Jean, en plaçant ce signe-miracle avant le chapitre 10 sur l’enseignement du « bon Berger », fait ressortir que les responsables religieux de la nation, aveugles spirituels, n’avaient pas de réel pouvoir pour venir en aide aux gens physiquement malades ni pour résoudre la question du péché (9.39 – 41). Ainsi, le lecteur est préparé intellectuellement et spirituellement au chapitre 10 qui dépeint Jésus comme le responsable spirituel dont Israël a besoin, le vrai Berger capable de soigner, guider et garder tous ceux qui se laissent sauverpar lui.

À cet endroit de l’Évangile, nous réalisons queles six premiers miracles rapportés par Jean lui ont permis d’affirmer sans équivoque que Jésus, Fils de Dieu, est le Christ attendu par Israël.Mais nous comprenons aussi que l’auteur a commencé à développer le terrible verdict du prologue : la Parole « est venue chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçue » (1.11). Le texte dévoile ce que vaut et pense vraiment l’homme rebelle. Nous voyons l’opposition que ce dernier a toujours manifestée contre Dieu se concentrer sur Jésus. Elle surgit de sa famille (7.1-9) ou des « Juifs » et de leurs chefs (7.11-8.59).Elle vise sa personne, son autorité divine, sa justice, sa mission, son statut de Lumière du monde, et deviendra de plus en plus farouche.

7. Jean 11.1 – 46 :La résurrection de Lazare. Le chapitre10 présente Jésus comme le bon Berger ; le chapitre 11 illustre magistralement cette fonction. Le Berger sait s’occuper des affligés endeuillés par la mort d’un proche. Plus que cela, en ressuscitant Lazare, ce Berger prouve qu’il est le Maître insurpassable de la mort et de la vie. Un miracle unique, une prouesse impossible à un autre qu’au Dieu Créateur, qui est la Vie. Le Berger dévoile sa souveraineté sur le déroulement de la vie, sa tendresse si humaine, ses émotions intenses, sa puissance sur la mort. Quelle introduction à cette période de la Pâque (à partir du ch. 12) qui conduit à sa propre mort, puis à sa résurrection !

* * * * * * *

Un intervalle est ménagé entre les7e et8e miracles (la résurrection de Jésus, annoncée prophétiquement dès Jean 2.18-22). Cette section est d’abord justifiée par la décision du sanhédrin de mettre fin au ministère et à la vie du Seigneur :« Qu’allons-nous faire ? Car cet homme a fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui… […] Dès ce jour, ils résolurent de le faire mourir. » (11.47b-48a,53).

Ensuite, et malgré un bref moment de liesse populaire lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem (12.12-18) — enthousiasme consécutif au miracle de la résurrection de Lazare (12.17-18) — c’est l’incrédulité des mêmes foules qui va l’emporter :« Malgré tant de miracles qu’il avait fait devant eux, ils ne croyaient pas en lui. » (12.37 et ss.)

Enfin, Jésus a maintenant une autre priorité : il se préoccupe de préparer les siens à son départ. Il va leur préciser le plan que le Père a conçu concernant la venue du Saint-Esprit et la formation de l’Église, car ses disciples ont encore beaucoup à découvrir à propos d’une vie communautaire faite de service (13.12-17), d’amour (14.15-21), de communion spirituelle authentique avec Christ (15.4-17) etde l’expérience de la persécution (15.18-16.4). Ils doivent savoir que l’Esprit sera agissant en eux pour les consoler, les instruire par la Parole et pour les diriger (14.25-26 ; 15.26-27 ; 16.7-15) ; ils devront se souvenir que le Fils prie pour eux et qu’il les protégera (ch. 17). Quant aux chapitres 18-19, ils rappellent jusqu’à quel degré inimaginable de douleur le Fils est descendu en vue de la rédemption des pécheurs et« afin que l’Écriture soit accomplie » (cf. 19.24,28,36,37).

Puis vient l’inhumation de Jésus, et le récit semble devoir se conclure sur la page la plus noire de l’histoire humaine.

8. Jean 20.1-29 : La résurrection de Jésus. C’est le plus formidable des miracles, l’expression la plus stupéfiante de la victoire du Fils (cf. 2.18-22), celle qui authentifie tout le témoignage antérieur du Sauveur, sa vérité, son intégrité, sa souveraineté éternelles. Voilà le couronnement absolu du ministère miraculeux de Jésus de Nazareth. Le tombeau vaincu et ses retrouvailles avec les siens proclament qu’il est le Christ, le Fils de Dieu, le seul détenteur de l’autorité sur la vie et la mort, le seul habilité à accorder la vie éternelle à quiconque le reconnaît comme Sauveur et Seigneur personnel (nous retrouvons Jean 20.30-31).

9. Jean 21.1-14 :La pêche miraculeuse. Oui, il y a encore un miracle, même après la déclaration de Jean 20.30-31 ! C’est comme un supplément !À la fois dans la continuité du ministère passé (les évangélistes ont rapporté d’autres pêches miraculeuses) et dans la perspective des temps à venir. Un couronnement pratique, en somme. Car s’il est bon d’être persuadé de la résurrection du Seigneur, il est tout aussi bon de le savoir agissant pour ses enfants.Jésus vivant subvient à nos besoins :

– Il est attentif à notre bien-être (21.5,13),

– Il pourvoit, souvent au travers même de notre travail(21.6-9),

– Il entraîne nos cœurs à l’aimer et à chercher le bien de nos semblables (21.15-19),

– Il nous encourage à veiller sur notre marche personnelle avec lui avant de vouloir nous occuper de celle des autres (21.20-23). Chacun rendra compte pour lui-même !

* * * * * * *

Ces textes nous encouragent à aller de l’avant avec confiance. Notre Dieu fait tout ce qu’il veut : nous le savons par les miracles du Fils et par l’effusion du Saint-Esprit, qui rendent possible le plus grand miracle concevable à notre niveau personnel :Dieu nous transformant à son image et nous associant à son Être, à sa Vie éternelle (1.12 ; 3.8).

Il ne nous cache pas que notre parcours terrestre ne sera pas fait que de miracles : on ne peut esquiver l’âpreté du combat spirituel, le péché et la repentance, l’étude attentive de la Parole, la prière, les joies et les épreuves de tous les jours, les travaux, les actes de foi, la persévérance, la patience, le témoignage, et parfois la persécution. Mais ce qui fait notre assurance, c’est qu’en demeurant en lui (15.1-16), il nous est toujours avantageux et possible de le suivre (21.19,23).

1 C’était déjà le rôle de l’Ecclésiaste de nous convaincre de tout cela.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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