Les lois de la thermodynamique

Considérations concernant la deuxième loi
(à l’attention des étudiants et élèves des classes supérieures)

Les sciences physiques d’aujourd’hui sont basées sur trois lois de la thermodynamique qui décrivent les relations existant entre les phénomènes mécaniques et calorifiques de la matière.

Première loi
La première loi affirme que l’énergie (matière) ne peut aujourd’hui ni être créée, ni détruite. (Les suggestions du professeur Fred Hoyle concernant un univers en vibration, sans commencement, ni fin, nous sont bien connues et sembleraient contredire cette première loi; cependant, nous la considérons comme valable et notre position est justifiée par la récente publication du professeur Hoyle, dans laquelle il réfute ses propres vues sur ce sujet, se rangeant à nouveau à la première loi) .Nous chercherons à nous restreindre, dans cet exposé, aux découvertes scientifiques vérifiables en laboratoire.

Deuxième loi
La deuxième loi de la thermodynamique établit que l’énergie totale du cosmos demeurant constante, la somme d’énergie disponible pour un travail utile devient toujours plus faible.

Troisième loi
La troisième loi établit qu’au moment où la température du zéro absolu dans un cristal parfait est sur le point d’être atteinte, son entropie approchera de zéro.

A propos de la deuxième loi – la dégradation de l’énergie
Nous prendrons, pour exemple, l’eau comme symbole de l’énergie. Si nous avons une masse d’eau au sommet d’une montagne, elle possède une force cinétique; nous pouvons l’utiliser si nous la faisons passer à travers des tuyaux, puis dans des turbines où elle produira un courant électrique. Cependant, une fois au niveau de la mer, il n’y a plus d’énergie cinétique pour développer de l’électricité. La masse d’eau, est théoriquement la même, qu’elle soit au sommet de la montagne ou au niveau de la mer. Mais l’énergie cinétique utilisable change et diminue au fur et à mesure de sa descente vers l’océan. De même, l’énergie totale dans le cosmos demeure constante, tandis que l’énergie utilisable diminue. L’énergie utilisable, pourrait-on dire, tend constamment vers la position «niveau de l’océan», là où elle ne peut plus fournir de travail.

Entropie
Aujourd’hui, et pour autant que nous le sachions, il ne se crée ni matière, ni énergie. Mais la matière peut être convertie en énergie, comme dans le cas du réacteur atomique, de la bombe atomique ou à hydrogène, encore que la quantité totale «matière + énergie» reste constante. Cependant, l’énergie disponible pour du travail diminue inéluctablement au cours du temps, ce qui veut dire que la quantité d’énergie non disponible dans l’univers augmente constamment. La mesure de cette énergie non disponible se nomme entropie.

Probabilité
Les mêmes faits peuvent être exprimés d’une autre manière en disant que, dans la nature, toute chose se meut continuellement vers une plus grande probabilité. Il est improbable que l’eau se maintienne au sommet de la montagne. Si elle en a l’occasion, elle descendra vers un endroit plus bas, plus près du niveau de l’océan. L’eau tend vers une position de moindre énergie disponible, comme toute chose, dans la nature, tend vers l’état ayant la plus grande entropie ou la plus forte probabilité.
Ainsi en est-il dans le monde physique. Ces deux expressions veulent dire que le niveau le moins ordonné, celui du plus grand chaos, soit le plus bas, est celui qui a le plus de chance d’être atteint. L’ordre est improbable; il tend au contraire à dégénérer en désordre, comme l’eau tend à descendre de la montagne plutôt que de monter au sommet. De l’ordre on va au chaos, tout comme une ville sans services de voirie tend au chaos avec le temps. Si quelqu’un doute de ce fait universel, il n’a qu’à placer une voiture flambant neuve sous un arbre de la forêt et l’y laisser pendant vingt ans sans soins. Le chaos se sera bientôt rendu maître de la belle voiture !

Accroissement du désordre et du chaos
Ce principe de la deuxième loi de la thermodynamique est si important pour notre discussion que nous voulons citer encore un exemple. Je prends un petit avion et je vole à 2000 m d’altitude au-dessus de mon habitation à Einigen près de Thoune. J’ai emporté avec moi dans l’avion cent mille cartes blanches bien rangées en piles. Lorsque je suis au-dessus de mon home, j’ouvre la trappe et les laisse choir brusquement. Les cartes descendent lentement et sont répandues par la brise au-dessus du village et du lac de Thoune. Quelle serait notre réaction si, à notre descente d’avion, l’on nous annonçait que les cent mille cartes ont atterri sur le toit de ma maison et ont formé précisément mes initiales A. E. W. S. ? Les cartes qui auraient voltigé se seraient orientées sous l’action de la brise alpine, et auraient formé les dites initiales! Elles étaient arrangées en piles dans l’avion, et maintenant. avec le temps, leur ordre se serait amélioré pendant leur descente sur la terre. Impossible! Chacun sait que les cartes, tombant, auraient perdu leur ordre primitif et se seraient répandues au hasard sur une vaste région. C’est précisément ce que la deuxième loi de la thermodynamique prédit et exige: l’ordre dégénère avec le passage du temps et se transforme en hasard et chaos. Tel est l’état des choses dans notre univers et dans tout système isolé (fermé) , à part quelques exceptions dont nous parlerons plus tard.
Tous détails laissés de côté, la théorie de l’évolution enseigne exactement l’opposé de l’état de choses exigé parla seconde loi de la thermodynamique. Les évolutionnistes affirment que des atomes non vivants de carbone, d’hydrogène, d’azote, etc., se sont, au cours des âges, peu à peu organisés en des formes de plus en plus complexes, plus riches en énergie, moins chaotiques. Ils croient que l’entropie, face à la biogénèse, n’a pas augmenté, mais a spontanément décru au cours de l’écoulement des années. Ils croient que la biogénèse, c’est-à-dire la synthèse de l’ordre, a trouvé sa place par hasard et par sa propre détermination. Or, la mise en ordre des atomes et des molécules est incommensurablement plus grande pour former une simple cellule que la mise en ordre des cartes pour former mes initiales. Si la formation spontanée des lettres A. E. W. S. par des cartes lancées depuis un avion est incroyable, combien plus la formation spontanée de la vie tellement plus complexe à partir de molécules non vivantes et du hasard !
Bien entendu, il est possible que quelques-unes de nos cartes tombent par hasard et forment un i avec son point, ou des parties des lettres A ou E, même si elles ne forment pas les quatre lettres A. E.W. S. Mais le degré de probabilité d’un jeu parfait des lettres A. E. W. S., dans les conditions citées ci-dessus, sont si maigres qu’elles sont négligeables.
D’une manière semblable, des molécules peuvent réagir et former ensemble sur la base du hasard de simples amino-acides, et même jusqu’à un certain point, des polypeptides, tout comme les cartes désignées ci-dessus auraient pu former un i. Comme les chances de former un parfait jeu de lettres A. E. W. S. sont négligeables, ainsi les chances de former une parfaite molécule d’acide nucléique sont si minimes qu’elles peuvent être considérées comme inexistantes, Ainsi les chances de formation d’un amino-acide sont bonnes, les chances de formation d’un polypeptide sont moins bonnes et les chances de formation par le hasard d’une molécule de protéine assez compliquée pour fonctionner comme enzyme et porter la vie sont, à notre connaissance actuelle de la mathématique et de la thermodynamique, négligeables.
Le Dr H. F. Blum, un évolutionniste, a essayé de considérer mathématiquement l’ensemble des données de l’origine de la vie sur la base du hasard, dans son livre « Time’s Arrow and Evolution ..Il serait difficile de trouver, de la part d’un homme de science, une présentation plus claire, au point de vue mathématique et biologique, des théories et des faits de l’évolution et de la biogénèse. A juste titre, son livre a été hautement estimé par des évolutionnistes, tout en étant prétexte à de multiples discussions concernant l’opération de la seconde loi de la thermodynamique dans l’évolution et la biogénèse. Il est probable que les arguments avancés par le Dr Blum sont parmi les meilleurs en faveur de l’évolution. Nous relevons quelques passages de son livre pour le laisser parler lui-même. Par ailleurs, il est à noter que les arguments que nous avons avancés jusqu’ici sont confirmés par le Dr Blum.

D’où provient la protéine ?
De nombreux hommes de science admettent que la vie a besoin, pour se propager, de protéine comme élément préalable. Ainsi donc, une masse de matière inerte a dû s’organiser en protéine ou substance analogue apte à entrer dans un processus métabolique et ceci avant que la vie n’apparût. Car la vie, pour exister, doit posséder un « moteur métabolique » pour extraire de l’énergie libre de son entourage, énergie nécessaire à la survie de la matière vivante. Cela veut dire que des protéines quelconques devraient avoir été formées par une évolution chimique, dans la matière non vivante, avant que la vie n’ait existé et ceci afin d’assurer la continuité de la vie une fois apparue. Ainsi, la question de base est toujours celle-ci : d’où est venue la protéine (ou toute autre molécule capable de remplir le rôle métabolique de la protéine) avant que la vie en fît la synthèse. Bien des hommes de science supposent que la synthèse de la protéine s’est réalisée par chance, à partir d’acides aminés (amino-acides) eux aussi dus au hasard. Beaucoup d’entre eux, en se basant sur la pensée évolutionniste de Darwin, ont admis la nécessité d’une évolution chimique de la matière inerte aboutissant à la synthèse de protéines, et cela avant que la vie n’apparût. Le Dr Blum examine particulièrement ce problème :
Nous citons son livre :
« Examinons la possibilité de la formation spontanée de molécules protéiques à partir d’un système moléculaire non vivant. Admettons qu’à la suite d’une évolution chimique, nous serions en présence d’un mélange contenant une grande quantité d’acides aminés différents. Comme nous l’avons vu, l’échange d’énergie libre, pour la formation de peptides, est tel que, en équilibre, seul un pour cent environ d’amino-acides pourraient être assemblés comme dipeptides, en admettant la présence de catalyseurs appropriés. La chance de former des tri peptides serait environ la centième de celle de la formation de bipeptides, et la probabilité de former un polypeptide formé de seulement 10 amino-acides serait de l’ordre de 10: 20. La formation spontanée d’un polypeptide de la grandeur de la plus petite protéine connue semble hors de toute probabilité. Ce calcul seul présente une sérieuse objection à l’idée que toute matière vivante descend d’une unique molécule de protéine, qui aurait été formée par le hasard.
« Le problème semble celui-ci : Comment, alors que nulle vie n’existait, des substances vinrent-elles à la vie, substances qui, aujourd’hui, sont absolument essentielles à la vie, mais qui ne peuvent être formées que par des organismes vivants ? Si des protéines étaient produites, et elles ont dû l’être, si des organismes vivants provenant de systèmes non-vivants ont pu évoluer en définitive, il fallait trouver une source d’énergie libre. L’origine de cette énergie libre est le problème fondamental que nous devons élucider».
Dans l’introduction de notre livre *), nous avons déjà mentionné des points de vue tels que ceux du Dr Pirie, lequel rejette toute hypothèse de vie spontanée à partir de molécules complexes de protéine, se basant sur le fait qu’une telle synthèse est inconcevable d’après les calculs mathématiques faits à ce sujet. Le Dr Pirie suggère que la vie est apparue à partir de molécules beaucoup plus simples. Cette théorie introduit plus de difficultés qu’elle n’en résout.
Le problème fondamental auquel le Dr Blum se trouve concerné est celui de la construction d’un moteur métabolique de nature protéique comme support de la vie avant que le vie soit..présente pour le créer.
Selon les conditions restrictives imposées par le Darwinisme, ce moteur aurait dû être construit (créé) par hasard dans un milieu non vivant lors d’une évolution chimique.
Or, en vue de pomper l’eau au haut de la montagne, de passer du chaos ou du hasard à l’ordre, un moteur fournissant de l’énergie est nécessaire. Pour ramasser les déchets de papier dans le parc de la ville, pour tricoter un pull-over, pour ramasser mes cartes répandues au-dessus du lac de Thoune, il faut de l’énergie, Le travail doit être fait. La cellule ou l’organisme vivant possède un moyen de se procurer cette énergie en l’extrayant de Son milieu par oxydation (oxydation des graisses, des sucres, des protéines, etc,) , C’est ce que dit le Dr Blum: Comment le moteur a-t-il pu extraire l’énergie du milieu avant que les processus de vie fussent présents pour le créer ?
Une fois le moteur présent (enzymes, systèmes métaboliques) , il peut facilement fournir l’énergie libre nécessaire pour construire d’autres moteurs, c’est-à-dire pour se reproduire. Mais le problème de base est celui-ci : Comment imaginer le premier moteur (complexe enzymo-métabolique) qui fournira l’énergie Couvrant les besoins de la production et les autres ? Le Dr Blum a montré que la création d’une simple protéine par l’effet du hasard est inconcevable. Cependant, toute évolution chimique ayant eu lieu avant l’apparition de la vie ne pouvait se produire que par le hasard. Le Dr Blum dit précisément cela, et espère que nous serons capables de trouver chemin et processus qui expliqueront Comment la nature a résolu ce problème mathématiquement insurmontable, sans faire intervenir une interférence ultra-matérielle. Le «créationniste» croit que Dieu a combiné des éléments afin d’en former des organismes vivants et qu’Il a formé des moteurs capables d’extraire immédiatement de l’énergie de leur milieu, ainsi que d’autres moteurs en vue de la reproduction.
Ce point de vue est parfaitement scientifique et évite l’impasse des «matérialistes darwinistes», lesquels essaient de se baser sur le hasard pour construire leurs premiers moteurs métaboliques compliqués. Une fois le moteur dessiné, fabriqué et mis en action, les processus de la vie peuvent travailler parfaitement, selon les lois connues de la thermodynamique. Par contre, les origines de la vie présentent de grandes difficultés si nous sommes des «matérialistes» » scientifiques. Et le Dr Blum, un des avocats les plus brillants de l’évolutionnisme, l’admet en posant son fameux problème :
«Comment, alors que nulle vie n’existait, des substances connues aujourd’hui pour être absolument essentielles à la vie vinrent-elles à l’existence alors qu’elles ne peuvent être formées que par des systèmes déjà vivants ?».

*) A, E, Wilder Smith, Man’s Origin, Man’s Destiny, Harold Shaw Publishers, Wheaton Illinois 60187, USA (320 pages); Du mAme auteur: Herkunft und Zukunft des Menschen, 8run- nen Verlag, Lonystrasse 19, GIESSEN (Lahn), West deutschland (Editeur M, E, Perschell), L’édition anglaise est beaucoup plus complète que l’édition allemande.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)