Les enquêtes du Béréen

Sous ce titre, nous nous proposons de publier quelques articles en forme d’interrogatoire de la Bible, Parole de Dieu, en suivant l’exemple des chrétiens de Bérée qui «examinaient chaque jour les Ecritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact. » Actes 17/11.

L’enquête d’aujourd’hui est consacrée à saint Paul, apôtre des nations. Nous nous arrêterons bien plus à personnalité qu’à son oeuvre. Nous laisserons de côté les étapes importantes de sa vie (conversion, voyages), de même que ses épîtres.
– Paul était-il israélite ou romain?
– Romain. Cette bourgeoisie, je l’ai par naissance…(Actes 22/27-28 et Actes 16/38), et Israélite. Je suis Juif. (Actes 21/39 et 22/2).
Un Israélite peut, tout en étant de la race d’Abraham, devenir possesseur d’un passeport suisse, par exemple. Il ne s’agit donc pas d’une contradiction, mais d’une réalité très fréquente dans les pays hospitaliers.
– A propos de passeport, quel était son nom?
– Saul, de Tarse (Actes 9/11).
– La Bible, pourtant, le nomme très souvent Paul, pourquoi?
– La raison de ce changement ne nous est pas donnée explicitement par la Bible. On ne peut que constater trois choses:
   1) Saul est le nom employé par la Bible pour le grand apôtre, jusqu’à son premier grand voyage missionnaire décrit par les Actes (Actes 13/9).
   2) Paul est le nom utilisé par la Bible pour le grand apôtre, dès ses premiers contacts avec les païens décrits par les Actes des apôtres.
   3) Paul parlant de lui-même dans ses épîtres dira toujours: moi Paul (et jamais: moi Saul).
On pourrait trouver quelques explications à ce changement de nom (par ex.: Il pouvait avoir ce nom dès sa naissance comme cela était souvent le cas pour les juifs de la dispersion), mais nous nous efforçons de tenir uniquement compte de ce que la Bible nous montre clairement.
– Pourquoi Saul de Tarse?
– Parce qu’il est né à Tarse, en Cilicie (Actes 22/3).
Cette ville est appelée aujourd’hui Tarsus. Elle se trouve en Turquie et compte environ 33000 habitants.
– On parle de Saul, de Tarse, né à Tarse, et pourtant on le trouve à Jérusalem, approuvant le meurtre d’Etienne. Que s’est-il passé?
– Nous l’avons vu, Saul est né à Tarse, et ses parents…
– A propos de ses parents, que sait-on d’eux?
– A vrai dire assez peu de chose. Paul parle de ses parents…«distingués parmi les apôtres» (Rom. 16/11). S’agit-il de son père et de sa mère? Il est difficile de le prouver. Il peut s’agir plutôt d’une proche parenté, d’un clan familial.
– Sait-on de quelle tribu était l’apôtre Paul?
– De la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux (Phil. 3/5).

– Fermons cette parenthèse et revenons à la question posée plus haut. Paul est né à Tarse et se trouve brusquement à Jérusalem. Qu’y faisait il?
– Paul est envoyé pour son instruction à Jérusalem, alors qu’il est encore très jeune (Actes 22/3). Il reçoit son instruction aux pieds de Gamaliel.
– Qui est ce Gamaliel?
– C’était un pharisien, docteur de la loi, un homme écouté de tout le peuple (Actes 5/34). Un discours de Gamaliel sauva les disciples d’une mort à peu près certaine (Actes 5/34-39).
– Quelle instruction a-t-il reçue?
– Une formation de spécialiste. Paul lui-même nous donne quelques précisions:
«…instruit selon l’exactitude de la loi de nos pères…» (Actes 22/3). Ce qui signifie non seulement une étude de tout l’Ancien Testament, mais aussi des coutumes, des traditions et des tendances (il divise un jour ses accusateurs. Voyez, à ce sujet, Actes 23/6 et suiv.). Toutes ses épîtres nous montrent également son érudition.
«…quant à la loi, pharisien; …quant à la justice qui est par la loi, sans reproche…» (Phil. 3/5-6). Paul connaissait la loi pour pouvoir se dire sans reproche.
Pharisien, il faisait partie de l’élite intellectuelle de son pays. Bien que jeune encore, il joue déjà un rôle important au sein de sa nation, bien que ce rôle ne soit pas particulièrement glorieux:
Paul consent à la mort d’Etienne (Actes 8/1), il ravage l’Eglise (Actes 8/3), il est mandaté pour arrêter les chrétiens (Actes 9/1-2, etc.). Voyez vous-mêmes comment Paul jugea par la suite cette activité: I Cor. 15/9, Gai. 1/13, Phil. 3/6, I Tim.1/13.
– N’a-t-il reçu qu’une formation intellectuelle?
– Non. Il a appris un métier manuel: faiseur de tentes. (Actes 18/3). Il lui est arrivé d’exercer ce métier une fois ou l’autre, lors de ses voyages missionnaires.

Comme nous l’avons déjà dit au début de cet article, nous ne parlerons pas de sa conversion, ni de ses voyages. Tout cela est détaillé dans le livre des Actes des apôtres. Nous passerons sous silence la période intermédiaire, de sa conversion à ses voyages missionnaires décrits par les Actes, car ici nous n’avons pas assez de détails(Gal.1/18-2/1). Enfin, comme la Bible ne dit rien de ses dernières années, nous nous tairons aussi à ce sujet.

En revanche, nous verrons maintenant ce que Paul pense de certains problèmes actuels. Nous le ferons d’une façon brève et très condensée, en vous proposant, chers lecteurs, de l’étudier pour votre compte, soit isolément, soit en groupe.
Le problème de l’insatisfaction:
Paul, habitué à ne «faire aucun cas de sa vie» (Actes 20/24) ne parle pas beaucoup de la satisfaction personnelle, absorbé qu’il est par l’écrasant travail d’apporter la Bonne Parole au monde. Dans Phil. 4/11-13, Paul nous apprend une chose importante, c’est que la satisfaction n’est pas un don, mais un apprentissage: «…j’ai appris à être content…» Un apprentissage long peut-être, coûteux même, mais indispensable pour la vie du chrétien.
L’apôtre nous enseigne encore quelque chose: c’est qu’il a appris à être satisfait dans la richesse et la pauvreté. L’insatisfaction n’est qu’une forme de l’égoïsme, cet égoïsme qui devrait être banni de la vie du chrétien, car chaque enfant de Dieu devrait faire cette expérience que Paul résume si bien: «Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi» (Gal. 2/20). Il n’y a donc plus de place pour le MOI si souvent insatisfait.

Le problème des jeunes:
Paul s’adresse directement aux jeunes.

I Tim. 4/11-12, 16 Un encouragement pour tous ceux qui pourraient penser: «Je suis trop jeune pour faire ceci, cela…»
I Tim. 5/1-2 L’attitude que Paul recommande aux jeunes.
II Tim. 2/22-23 L’attitude devant les convoitises.
S’il est vrai que ces paroles s’adressent avant tout à de jeunes chrétiens, ou aux enfants de chrétiens (comportement dans la communauté, dans l’église, vis-à-vis des frères et soeurs en Christ), il n’en est pas moins vrai que Dieu tient en réserve des trésors de bénédiction pour tous ceux qui veulent s’y soumettre. Pour se soumettre aux lois d’amour de Dieu, il faut commencer par croire en Dieu (non pas simplement croire que Dieu existe…et vivre comme s’Il n’existait pas). En nous penchant sur les problèmes de l’humanité actuelle, nous n’arrivons qu’à une seule conclusion: Jésus-Christ est la solution aux problèmes de l’homme. Arrivés ici, nous nous poserons une dernière question:

Quel est le message de Paul à l’homme du 20ème siècle?
– Le message que Paul adressait au début de l’ère chrétienne est le même pour l’homme du 20ème siècle, qu’il soit blanc, noir, jaune ou rouge, quels que soient son rang, sa richesse, son ministère, son travail, sa mission dans le monde, sa religion. Nul homme ne peut s’y soustraire:

DIEU donc (pas Paul, ni une divinité quelconque, ni même un prophète ou un ange)
ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance
ORDONNE (ce n’est pas une recommandation, c’est un ordre)
MAINTENANT AUX HOMMES (pas demain, car c’est le jour du diable)
que TOUS (aucune exception)
en TOUS LIEUX (aucune exception, ni de personnes, ni de lieux)
ILS SE REPENTENT (le premier pas vers un salut éternel).
Condition sine qua on (Actes 1730).

En guise de conclusion, nous aimerions souligner deux choses qui nous ont particulièrement frappés lorsque nous nous sommes penchés sur la vie de saint Paul:
Paul, le chef, le grand missionnaire, l’envoyé extraordinaire de Dieu en mission spéciale,
   a travaillé de ses mains (Actes 20/34, I Thess. 2/9)
   a) pour subvenir à ses besoins (ce qui, à première vue, pourrait sembler absolument normal),
   b) pour subvenir aux besoins de ses compagnons d’oeuvre (c’est là que son exemple est admirable).

Quelques remarques s’imposent. Paul se trouvait peut-être dans une région économiquement pauvre (ce qui reste à prouver). L’église locale naissante n’avait pas encore la vision des nécessités matérielles. Il n’y avait peut-être pas de chrétiens capables d’aider l’apôtre et ses compagnons. On pourrait émettre encore beaucoup de suppositions, mais quant à nous, nous nous sommes posé une question: Est-ce que Dieu ne voulait pas, par ce moyen, donner plus de force et d’efficacité à la prédication et au témoignage de Paul?
Le deuxième fait que nous aimerions mettre en évidence est celui-ci : Elevé selon l ‘ e x a c t i t u d e de la loi (Actes 22/3). Quelle différence entre cette connaissance que l’apôtre avait, et la nôtre qui, si souvent, sent l’amateurisme à 100 km à la ronde. Tirons aussi un parallèle entre nos connaissances professionnelles et notre connaissance biblique. Recherchons cette dernière, non pas pour enfler notre savoir, mais pour apprendre à connaître la volonté de Dieu à notre égard et pour v i v r e selon cette volonté.



les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)