Les dons spirituels

Romains 12: 3-8 1 Cor. 12 Eph. 4: 7-16 1 Pierre 4:11-12

   Lorsqu’on parle de dons spirituels, beaucoup de chrétiens pensent uni­quement aux dons miraculeux ou au don de prêcher et d’enseigner publi­quement la Parole. C’est une erreur, car il y a de nombreux autres dons.

   En général, et en particulier pour le sujet qui nous occupe, il est impor­tant de remarquer l’emploi des mots dans la Parole de Dieu. Car, donner à un mot biblique un sens différent que celui que lui donne l’Ecriture est dan­gereux. C’est souvent l’origine d’une fausse doctrine.

   Le mot grec « charisma » (pluriel : charismata), qu’on pourrait traduire « charisme », rendu par le mot « don » dans nos versions françaises, signifie littéralement: don de grâce, don gratuit, gratuité. Etymologiquement, il vient du mot « charis » qui veut dire grâce, faveur. Il est relié au verbe « charizo­mai ». qui signifie: faire grâce, accorder une faveur, un bienfait, donner libre­ment un cadeau, remettre une dette.

   Le mot « charisma » était employé dans l’armée romaine pour désigner la gratification (le cadeau) que recevait le soldat romain en quittant l’armée.

   Ce mot revient dix-sept fois dans le Nouveau Testament, dont seize dans les lettres de Paul et une fois dans I Pierre. Il ressort de la lecture de ces textes que ce mot est employé pour désigner cinq sortes de dons:

  1. Le don de Dieu par excellence à des pécheurs, la justification et la vie éternelle (Ro. 5:15, 16 6:23 ; 11:29).
  2. Les dons spirituels, accordés aux croyants par l’opération du Saint-Esprit dans l’église (Ro. 12 : 6; I Co. I : 7; 12 : 4, 9, 28, 30, 31; I Ti. 4:14; 2 TI. 1: 6; I Pi. 4:10; Ep. 4: 7-16).
  3. Ce qui est communiqué de la part de Dieu par un instrument humain (Ro. 1:11).
  4. Le don naturel de continence, résultant de la grâce de Dieu (1 Cor. 7: 7).
  5. Les délivrances divines obtenues en réponse à la prière d’autres croyants: « Vous nous assistez vous-mêmes de vos prières » (2 Co. 1:11).

   Dans les évangiles, les Actes et ailleurs dans les épîtres, nous rencon­trons le mot grec « dorea » qui désigne aussi un don gratuit de caractère spirituel et surnaturel (Jn. 4:10; Ac. 8: 20; 10 : 45; Héb. 6 : 4).

   Dans les chapitres 12 à 14 de I Corinthiens, Paul emploie plusieurs fois le mot « pneumatikos » qui est aussi traduit par « don » ou « manifestations spirituelles » dans nos versions.

   Etymologiquement, ce mot vient de « pneuma » qui signifie: esprit, souf­fle. Il désigne les choses appartenant à l’Esprit et comporte l’idée d’invisibi­lité et de puissance. Ce mot ne se trouve pas dans les évangiles. En fait, c’est un mot employé seulement depuis la Pentecôte.

   Si ce n’était à cause de l’ambiguïté, on pourrait traduire I Co. 14.1 : « As­pirez aux pneumatiques » (les « pneumatikos » = les dons spirituels). Dans la version Darby le mot don est entre parenthèses, car il ne se trouve pas dans l’original (C’est ainsi que la version Darby signale les mots que les exigences de la langue française obligent d’ajouter dans le texte pour com­pléter le sens).

I. QU’EST-CE QU’UN DON SPIRITUEL ?

   Voyons maintenant ce que sont les dons spirituels, « les charismes », dans le sens restreint, cités sous chiffre 2 ci-dessus.

   Il ne faut pas confondre les talents naturels et les dons spirituels accor­dés par Dieu à ceux qui lui appartiennent. Il est vrai que nos talents natu­rels peuvent être mis au service du Seigneur, mais la différence entre les deux est évidente.

   Un don est une qualification, accordée par Dieu à chaque croyant, en vue de remplir une tâche ou un service qu’Il place devant nous. On pourrait dire aussi que c’est l’habileté, ou la capacité, de remplir une fonction pour le bien des autres. Avec chaque service correspond un don. En fait, nous devons prendre garde de ne pas remplir notre tâche par nos propres forces, mais avec le charisme de Dieu (voyez: I Co. 15: 10). Ce que Dieu ordonne, Il le donne !

   Un don est aussi la grâce que Dieu accorde à un croyant pour supporter une épreuve. Autant il y a d’épreuves, autant il y a de dons.

   Dieu est souverain et distribue les dons à qui Il veut, comme Il veut et quand Il veut (voyez: 1 Co. 12:11, 18 ;Ep. 4:7; Ro. 12:3, 6; Héb. 2:4).

   Dans Romains 12 et I Pierre 4, les dons sont accordés par Dieu, le Père, et l’accent est mis sur la responsabilité personnelle de chaque chrétien d’utiliser son don pour le service de son prochain.    Ephésiens 4 enseigne que les dons sont accordés par Christ glorifié, et le texte montre l’importance des dons dans la formation et la croissance de l’église universelle.

   1 Corinthiens 12 enseigne que les dons viennent du Saint-Esprit, et sou­ligne le rôle des dons dans l’édification de l’église locale.

   Parfois dans l’Ecriture, les dons se réfèrent aux capacités que Dieu accorde aux siens, parfois les dons désignent des personnes elles-mêmes. On voit ces deux aspects dans le chapitre 4 de l’Epître aux Ephésiens. Au verset 7, Paul enseigne que chaque croyant a un don, mais (versets 11 et 12), Christ a donné, pour les églises en général, des personnes, c’est-à-dire des chrétiens revêtus de ces dons (charismes) (apôtres, prophètes, évan­gélistes, pasteurs et docteurs-enseignants) en vue du perfectionnement et de l’édification du corps du Christ.

   Il est important de retenir qu’un don spirituel n’est pas nécessairement une puissance extraordinaire ou une démonstration de phénomènes qui frappent ceux qui en sont les témoins. Quoiqu’on en dise, nous ne sommes plus à l’époque apostolique.

   La Parole de Dieu souligne l’unité de la source des dons spirituels (1 Co. 12 : 4; Ep. 4 : 4-6), mais elle nous montre aussi la diversité des charismes (Ro. 12 : 6; I Co. 12 tout le chapitre; Eph. 4: 7; I Pi. 4:10). Il y a une grande variété de dons qui doivent tous s’exercer harmonieusement dans l’unité, car l’unité n’est pas synonyme d’uniformité.

   C’est l’image du corps humain qui peut le mieux nous faire comprendre ce que sont l’église et l’importance de chaque don. Chaque membre a sa fonction. Aucune cellule de notre corps n’est inutile et chaque cellule tra­vaille pour le corps. Un cancer, c’est le refus d’une cellule d’obéir aux lois qui la régissent et cesser de travailler en harmonie avec les autres. Il en est de même dans l’église. Chaque membre a sa place et sa fonction. Personne ne peut dire qu’il est une cellule inutile. Tous n’ont pas une fonction recon­nue, mais tous ont un service à accomplir pour le bon fonctionnement du corps.

   Combien y a-t-il de charismes ? On est frappé, en comparant les diffé­rentes listes qu’on trouve dans le Nouveau Testament, qu’elles ne corres­pondent pas. Il n’y a aucune liste complète qui serait une sorte de catalogue des dons. La Bible ne nous donne que des exemples, car le nombre des cha­rismes est illimité. Il y a autant de dons qu’il y a de différents services né­cessaires au bon fonctionnement de l’église.


II. COMMENT DECOUVRIR SON DON ?

   En plus de savoir ce que la Bible enseigne sur les dons et de compren­dre que les charismes sont donnés pour accomplir un service, ou en vue d’un besoin particulier, voici quatre étapes qui permettront au chrétien de découvrir son don.


1 – Il faut prier que le Seigneur nous montre notre don

   Si, d’une part, Dieu est souverain en distribuant les dons, d’autre part, nous sommes exhortés à aspirer aux dons les meilleurs (1 Co. 12 : 31 ; voyez aussi 14:1) (Aspirer = porter ses désirs vers un objet. La version Darby traduit: « Désirez avec ardeur les dons de grâce plus grands »).

   Dieu qui accorde les dons est capable de nous faire savoir quel est le nôtre. il répondra certainement à la prière de son enfant qui veut connaître son don pour le développer à son service. Connaître la volonté de Dieu est le premier devoir d’un enfant de Dieu. L’apôtre Paul, à peine converti, de­mande à Celui qui vient de se révéler à lui : « Que veux-tu que Je fasse? »(Ac. 9 : 6). Plus tard, il écrit aux chrétiens de Colosses: « Nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la con­naissance de sa volonté, en toute sagesse et Intelligence spirituelle » (Col. 1 : 9).

   La volonté de Dieu pour chaque croyant inclut, sans aucun doute, la con­naissance de son don, afin que nous puissions le faire valoir pour Sa gloire et l’avancement de Son oeuvre.


2. Les dons se découvrent dans l’action

   Ce n’est pas dans la passivité, ni dans une attitude béate de satisfaction de soi-même, mais dans l’activité qu’un enfant de Dieu découvre son don. En restant assis à ne rien faire, en passant des heures devant la télévision ou en perdant son temps à des futilités, un chrétien va émousser son discer­nement spirituel, plutôt que discerner le service auquel il est destiné. L’é­goïsme et l’égocentrisme sont donc à bannir de notre vie, si nous voulons vraiment découvrir notre don.

   C’est en participant à diverses activités chrétiennes que le Seigneur peut nous montrer celle pour laquelle nous sommes le plus qualifié. Par exemple, les réunions de Jeunesses sont une occasion idéale où un jeune frère, qui a un bon témoignage, peut adresser une exhortation à d’autres de son âge ou présenter une étude sur un sujet à sa portée. Une jeune soeur qui ne sait pas si elle pourrait enseigner à l’école du dimanche peut deman­der à une monitrice expérimentée la permission d’assister à sa classe pen­dant quelques leçons. Pourquoi ne pas visiter un frère ou une soeur malade, ou qui s’absente des réunions, ou demander au Seigneur de faire de moi une source d’encouragement pour un faible dans la foi ? Les camps de va­cances chrétiens sont aussi des occasions offertes à des jeunes qui peu­vent y découvrir un talent caché.

   Au « Repas du Seigneur », les assemblées qui suivent le modèle du Nou­veau Testament laissent la liberté aux frères qui sont exercés de rendre grâce et d’adorer le Seigneur à haute voix, sous la direction du Saint-Esprit. A cette occasion, il y a aussi la possibilité de lire un passage et de faire un bref commentaire, ou, au moment convenable, d’adresser une parole d’exhortation. Les dons vont se manifester !

   On pourrait multiplier les exemples d’activités où il est possible de dé­couvrir le don que le Seigneur nous a confié. Souvent, ceux qui ne connaissent pas leur don sont ceux qui s’isolent au lieu de vivre une vie chrétienne normale.

   Les anciens doivent veiller à stimuler la recherche des dons. C’est vrai­ment un don d’encourager les dons !


3. Il faut faire une évaluation honnête

   Tous ne reçoivent pas le même nombre de talents. Les dons varient d’un individu à l’autre (Mt. 25:15; Eph. 4: 7; Rom. 12 : 6).

   « Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de n’avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modes­tes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun (Rom. 12 : 3).

   « N’aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble… Ne soyez point sages à vos propres yeux » (Rom. 12:16).

   Deux extrêmes sont à éviter. Une opinion exagérée de son importance peut conduire une personne à surestimer ses capacités et croire qu’elle a plusieurs dons. Cette attitude conduit facilement à l’orgueil, ou parfois au découragement, surtout chez un nouveau converti. Il faut savoir accepter nos limites.

   A l’opposé, une fausse humilité peut porter à se déprécier soi-même à tel point qu’on se sent inutile. Chaque chrétien reçoit au moins un don et, s’il le fait fructifier, il en recevra d’autres. Enterrer son talent, c’est faire de sa vie un cimetière.

   En conclusion, pas de complexe de supériorité ou d’infériorité, mais une attitude honnête et réaliste s’impose si nous ne voulons pas exagérer ou ignorer nos dons.


4. Il faut savoir écouter les conseils

   Les dons n’ont pas pour but l’exhibition des talents d’un individu. Ils n’ont pas non plus pour objectif de satisfaire ses propres désirs, mais il faut les mettre au service dautrui (1 Pi. 4:10). En plus, les dons s’exercent dans la communion d’autres membres du corps de Christ (1 Co. 12:14, 16).

   Souvent, nos frères et soeurs ont une meilleure perception de nos dons que nous-même. Ils peuvent nous aider à découvrir nos dons ou nous donner une orientation appréciable

.

   « Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres Jugent », dit Paul aux Corinthiens (14: 26). Ici, le verbe Juger doit être pris dans le sens de discerner, Il y a une critique destructive et nuisi­ble, et nous devons constamment prendre garde à ne pas nous laisser aller à ce genre de censure. Par contre, le verset cité nous donne l’ordre de dis­cerner, dans le fond et dans la forme, si l’exercice d’un don dans l’assem­blés édifie les autres. Dire quelque chose n’est pas toujours avoir quelque chose à dire !

   La responsabilité de conseiller, ou de corriger celui qui parle sans édi­fier n’apppartient pas à des jeunes convertis ou à des nouveaux venus. C’est le devoir des anciens ou de chrétiens spirituels ayant de la maturité (Hé. 5:14). C’est une tâche très délicate et qui requiert beaucoup d’amour pour ne pas blesser. Sans tact, pas de contact !

   Il faut aussi de la grâce et de l’humilité pour accepter sans amertume une remarque justifiée de la part d’un de nos frères ou soeurs. Il est fort possible à n’importe quel chrétien d’entreprendre une chose pour laquelle il n’est pas qualifié, et c’est à ce moment-là que les conseils d’un ami sont précieux. Le livre des Proverbes dit que les blessures d’un ami prouvent sa fidélité (27: 6).


III. IL FAUT DEVELOPPER NOTRE DON

LE DON VIENT DE DIEU
LA CONNAISSANCE S’ACQUIERT PAR L’ETUDE
L’HABILETE SE DEVELOPPE PAR LA PRATIQUE

   Dans le domaine naturel, un outil qu’on n’emploie pas tend à se rouiller, un membre immobilisé s’ankylose. Un don inutilisé s’atrophie, s’arrête dans son développement.

   Le Seigneur lui-même, dans les paraboles des talents et des mines, a enseigné l’importance de développer ce qu’il nous a confié (Mt. 25 :14-30; Luc 19:11-28).

   Paul écrit à Timothée: « Ne néglige pas le don qui est en toi… » (1 Ti. 4:14) et encore: « Je t’exhorte à ranimer le don de Dieu que tu as reçu » (2 Ti. 1 : 6). Il y a donc danger de ne pas faire usage du don que Dieu nous a confié. Il faut, au contraire, cultiver, développer et au besoin ranimer notre don, comme on attise le feu qui risque de s’éteindre.

   C’est la prérogative de Dieu de donner, c’est notre responsabilité de nous adonner (pratiquer, développer).

   « On donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a » (Mt. 25 : 29). C’est un principe qu’on re­trouve ailleurs dans l’Ecriture. On ne peut rester stationnaire. Si nous met­tons en valeur nos dons, le Seigneur nous en donnera d’autres. Si nous n’em­ployons pas notre don, nous perdons ce que nous avons déjà.

   Personne ne mérite d’être félicité ou récompensé pour avoir reçu un don. C’est un don de la grâce de Dieu, une pure faveur que nous ne méri­tons pas. Mais, ne pas utiliser ou développer nos dons est une négligence pour laquelle nous aurons à rendre compte au tribunal de Christ (2 Co. 5:10; I Co. 4 : 2).

   Remercions le Seigneur pour ses dons et faisons fructifier le don qu’il nous a confié pour avoir une couronne à jeter à ses pieds lorsque nous serons autour de Lui.


IV. UN DON N’EST PAS UNE GARANTIE DE SPIRITUALITE

   Il est fort possible d’être doué, mais en même temps charnel. Paul écrit aux Corinthiens : « Il ne vous manque aucun don », et pourtant il n’a pas pu leur parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, des enfants en Christ (I Co. 1 : 7; 3:1).

   Dans l’Ancien Testament, Samson avait une force extraordinaire, un don de Dieu, mais il agissait souvent comme un insensé et le récit de sa vie est une triste histoire.

   Plus de trente ans d’expérience dans la vie chrétienne nous ont fait voir des chrétiens doués, mais dont le ministère a été gâté, pour ne pas dire gâché, à cause d’une conduite incompatible avec le ministère chrétien.

   « Veille sur toi-même » (d’abord) « et sur ton enseignement » (ensuite) est le conseil d’un vétéran dans l’oeuvre du Seigneur à un serviteur plus jeune (1 Ti. 4:16).

   Il n’est pas superflu de rappeler une autre qualité essentielle. Dans la première épître de Paul aux Corinthiens, entre le chapitre 12 qui parle des dons, et le chapitre 14 qui nous enseigne sur l’exercice des dons dans l’as­semblée, se trouve le chapitre 13 qui montre l’importance de l’amour. L’amour permet aux dons de s’exercer sans qu’il y ait de friction. C’est com­me l’huile nécessaire au bon fonctionnement d’un mécanisme. Une assem­blée peut progresser même avec peu de dons, mais une assemblée avec beaucoup de dons périclitera si l’amour fait défaut.

   Les Thessaloniciens, dans leur premier amour, étaient caractérisés par trois choses que Paul souligne: « L’oeuvre de votre foi, le travail de votre amour et la fermeté de votre espérance » (1 Th. 1 : 3). Pour faire contraste, nous avons la lettre à l’église d’Ephèse à qui le Seigneur reproche d’avoir abandonné son premier amour. Tout en reconnaissant les oeuvres, le travail et la persévérance à Ephèse, le Seigneur constate qu’il manquait la foi, l’es­pérance et l’amour. Un témoignage sans amour est une insulte au ciel et une mauvaise représentation de Dieu aux hommes. Tous nos dons doivent s’exercer par amour pour le Seigneur et dans l’amour vis-à-vis de nos sem­blables.

   « Or, à Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à Lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siè­des ! Amen ! » (Ep. 3 : 20, 21).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)