Les dix plaies sur l’Égypte

Le Covid est une plaie sanitaire qui recouvre en fait un ensemble de plaies :
– Tout d’abord, nous sommes touchés par une épidémie mondiale qui cause de nombreux morts et beaucoup de malades.
– Deuxièmement, nous sommes tous affectés parce que notre liberté est entravée. Nous ne pouvons plus rendre visite à nos proches âgés, voyager, nous réunir.
– Troisièmement, nous vivons une énorme crise économique : les classes moyennes risquent de s’effondrer et cela pourrait permettre à certaines idéologies de s’imposer.
Or ces plaies ne concernent pas seulement le monde, les incroyants, mais également les rachetés. Dans l’Exode, dix plaies ont atteint l’Égypte : les trois premières ont touché de manière explicite à la fois le peuple d’Israël et les Égyptiens. À partir de la quatrième, une séparation a lieu : le peuple d’Israël est épargné et le jugement tombe uniquement sur les Égyptiens.
Le tableau ci-dessous récapitule les dix plaies.

Plaie Référence Déclencheur Avertissement Réaction
Cycle 1
1 Eau du Nil en sang 7.14-24 Le bâton d’Aaron Le matin / Nil Refus
2 Grenouilles 7.26-8.11 Au palais Si les grenouilles partent
3 Poux 8.12-15 Aucun Refus
Cycle 2
4 Mouches 8.16-28 Aucun Le matin / Nil Si sacrifices en Égypte
5 Peste 9.1-7 Au palais Refus
6 Ulcères 9.8-12 Aucun Refus
Cycle 3
7 Grêle 9.13-35 Le bâton / la main de Moïse Le matin Si la grêle cesse
8 Sauterelles 10.1-20 Au palais Si seuls les hommes adorent
9 Ténèbres 10.21-29 Aucun Sans les animaux de sacrifice
Cycle 4
10 Mort des premiers-nés 12.1-51 Chassés

En lisant le texte biblique avec attention, nous remarquons que ces dix plaies sont réparties en quatre cycles : 3 + 3 + 3 + 1. Le premier cycle touche aussi Israël. Cette période était celle où les magiciens, Jannès et Jambrès, ont pu opérer. Les trois premières plaies sont déclenchées par le bâton d’Aaron ; pour la deuxième série il n’y a pas de déclencheur ; la troisième série est déclenchée par Moïse, sa main et son bâton ; pour la dixième plaie, Dieu vient lui-même en Égypte en tant que juge.
Les premières plaies de chaque série sont annoncées le matin ; les deuxièmes dans le palais et les troisièmes arrivent sans avertissement.

I. Les trois plaies du 1er cycle

1. L’eau du Nil devient du sang

Dans l’Égypte antique, le Nil était considéré comme la source de la vie. Sans le Nil, l’Égypte ne peut pas vivre : il y pleut très peu et le désert occupe la plus grande partie du pays. Mais il est possible de vivre le long du fleuve, car le Nil est dispensateur de vie. Ainsi ce qui permettait la vie naturelle était devenu imbuvable en raison du sang.
Réfléchissons à tous les bienfaits dont nous comble le Créateur, et qui sont source de joies naturelles : la santé, le mariage, la famille, le travail, etc.
Mais nous vivons une époque où ce qui devrait être une source particulière de joie devient pour beaucoup une chose totalement imbuvable, comme l’eau changée en sang. Pensons à tous les couples qui se déchirent, aux relations de familles perturbées, aux emplois qui n’apportent aucune satisfaction… Et ces situations touchent aussi les croyants : c’est une plaie du temps de la fin !

2. Les grenouilles envahissent le pays

La grenouille était en Égypte une représentation de Héket, la déesse de l’amour. La grenouille est un animal impur selon les lois du Lévitique.
Les grenouilles envahirent tout le pays d’Égypte, jusque dans les maisons, les chambres à coucher, les lits, et aussi les ustensiles du quotidien, fours et huches à pain.
On peut rapprocher la plaie des grenouilles de la sexualisation de notre époque. Depuis la révolution sexuelle des années 60, toutes les barrières morales sont tombées et toutes les nations ont été atteintes par la vague de la pornographie. Cela se manifeste dans la vie de tous les jours : la publicité est devenue agressive et saturée de symboles sexuels. Personne n’y échappe. En tant que chrétiens, il nous faut veiller et prendre clairement position sur ces sujets.
Quand les médias ont fêté le cinquantenaire du mouvement de Mai 68, certains ont reconnu que tout n’était pas bon dans l’idéal prôné alors. Avec le recul, on peut constater que ces « grenouilles » ont tellement corrompu la société qu’elles ont détruit les mariages, ruiné la capacité à aimer et à tisser des liens. Mais aucune émission sur le jubilé de Mai 68 n’a évoqué la possibilité de revenir en arrière ; personne n’a reconnu que c’était une erreur. Au contraire, depuis, tout s’est encore aggravé ! La théorie du genre n’est rien d’autre qu’une escalade excessive jusqu’à l’absurde qui atteint et transforme les enfants dès la crèche ; ils sont souillés par les grenouilles !
C’est également ce qui s’est passé jadis. Les grenouilles sont arrivées et qu’ont fait les devins ? Comme pour le sang : ne pouvant éliminer le miracle, ils l’ont imité ; les grenouilles se sont encore multipliées et la situation a empiré !

3. La poussière devient des poux

Les poux se nourrissent du sang des humains. Lévitique 17.11 relie le sang et l’âme. D’un point de vue symbolique, les poux qui se nourrissent de sang évoquent le fait que notre âme est attaquée. Par exemple, la dépression est, depuis des décennies, une maladie endémique dans les pays occidentaux.
Il est faux de penser que nous, chrétiens, ne sommes pas touchés parce que l’Épître aux Philippiens nous exhorte à nous réjouir toujours. Malgré les encouragements bibliques, nous pouvons être atteints. Dans sa souveraineté, Dieu permet ces plaies, mais le croyant a Dieu comme sa ressource : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse » (Ps 46.2).
On pourrait dire qu’il faudrait appeler toute la chrétienté à prier et supplier instamment Dieu pour qu’il enlève toutes ces plaies. Ce genre d’appel a été fait afin que Dieu mette fin à la crise sanitaire, au confinement et à la crise économique. Mais est-ce juste ? Dieu a quelque chose à dire à travers ces plaies, et tant que nous, les êtres humains, n’avons pas compris ce que Dieu veut nous dire, le temps de la discipline n’est pas terminé… Dieu veut nous secouer ; c’est pourquoi nous devrions bien davantage prier pour que son message soit entendu par le plus grand nombre possible de personnes et qu’elles se l’approprient. Prions pour que nous nous humiliions, que nous revenions vers le Seigneur et ainsi recevions son pardon (cf. 2 Chr 7.14).

II. Les trois plaies du 2e cycle

À partir de la 4e plaie, il se produisit un changement : Dieu distingua son peuple : « Mais, en ce jour-là, je distinguerai le pays de Goshen où habite mon peuple, et là il n’y aura point de mouches, afin que tu saches que moi, l’Éternel, je suis au milieu de ce pays. J’établirai une distinction entre mon peuple et ton peuple. Ce signe sera pour demain. L’Éternel fit ainsi » (Ex 8.18-20). Le peuple de Dieu était sauvé .

4. Les mouches venimeuses

Le mot hébreu pour « mouches » désigne quelque chose qui est mélangé. Tout le pays fut envahi par un assortiment de toutes sortes de mouches venimeuses. Cette plaie fait penser aux divers miracles, signes, prodiges mensongers, tromperies qui accompagneront la venue de l’Antichrist (2 Thes 2.9-12).

5. La peste bovine

Parmi les terribles jugements de la fin se trouve la « peste » (Apoc 6.8). Cela désigne des épidémies dévastatrices. Le mot hébreu pour « mort » est celui qui désigne les pestes ou les épidémies. Le quart de la terre sera touché et tué — ce qui représenterait environ 2 milliards de morts. Ce que nous vivons aujourd’hui avec l’épidémie du coronavirus n’est pas comparable avec ce qui va se produire. Le pire est à venir, avec les jugements apocalyptiques !

6. Les ulcères

Ces ulcères firent irruption sur les hommes, y compris les devins (Ex 9.11). Ils furent eux-mêmes atteints : leur stupidité a été évidente pour tous (2 Tim 3.9). Les dirigeants les plus opposés à l’Évangile seront eux-mêmes atteints par les jugements à venir dont ils n’auront pu éviter l’arrivée.

III. Les trois plaies du 3e cycle

Au cours du troisième cycle, les plaies s’intensifièrent à un point tel qu’on n’avait jamais vu cela avant : « Il n’y avait jamais eu et qu’il n’y aura jamais rien de semblable » (Ex 10.14 ; cf. 11.6). La période précédant immédiatement le retour du Seigneur sera une « détresse […] si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais » (Mat 24.21).

7. La grêle

La très grosse grêle est évoquée plusieurs fois dans l’Apocalypse (8.7 ; 11.19 ; 16.21). Les jugements apocalyptiques seront si sévères qu’ils dévasteront la terre.

8. Les sauterelles

Le prophète Joël rapproche les sauterelles de l’invasion qui déclenchera le dernier conflit mondial, le pire de tous. L’incroyable plaie de sauterelles qui a ravagé Israël à son époque est une description symbolique de l’attaque venant du nord et de la venue du jour de l’Éternel (Joël 2.1-11). Ce jour de l’Éternel désigne la grande tribulation à la fin de laquelle le Seigneur Jésus viendra lui-même.
Après qu’un quart de l’humanité aura déjà été détruite par les épidémies et la famine (Apoc 6.8), un tiers le sera par la guerre (Apoc 9.15). Tout cela n’est pas comparable avec ce que nous vivons actuellement et qui déclenche déjà une belle panique.

9. Les ténèbres

On pourrait penser que cette plaie n’est pas si terrible. Mais elle symbolise l’obscurité spirituelle du monde. Bientôt l’humanité sera dans une complète obscurité spirituelle, sans aucune orientation possible (Luc 21.25-26). Ces ténèbres entraîneront un immense désespoir : « Il y aura de l’angoisse chez les nations […] les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre. »

VI. Le 4e cycle

10. La mort des premiers-nés

Finalement, Dieu lui-même passa au travers de l’Égypte : « Au milieu de la nuit, l’Éternel frappa tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu’au premier-né du captif dans sa prison, et jusqu’à tous les premiers-nés des animaux » (Ex 12.29). C’est ce qui va arriver pour le monde entier : « Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire » (Luc 21.27).
Mais le verset qui suit est un grand encouragement pour les chrétiens dans un moment difficile : « Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. » (Luc 21.28). Lorsque les premiers signes du temps de la fin arrivent, ils ne doivent pas nous anéantir mais nous encourager mutuellement : le Seigneur vient bientôt ! Nous ne pouvons pas calculer le moment de son retour, mais nous devons attendre le Seigneur chaque jour avec joie en regardant en haut. Et utilisons à fond le temps qui nous reste pour avertir les hommes qui sont aujourd’hui déjà tellement en détresse alors même que cette plaie est minime par rapport à ce qui se produira d’ici quelques temps :  Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut » (2 Cor 6.2). «Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb 3.7).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)