Les deux volets du salut (lère partie)

 Verset clé: …afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l’espérance de la vie éternelle. Tite 3.7

Préambule

Les réflexions que je vous soumets n’ont d’autre prétention que de refléter fidèlement ce que dit la Bible. Ce sujet étant, je l’espère, bien connu de nos lecteurs, j’éviterai d’enfoncer des portes ouvertes.

Dans cette première partie, nous allons examiner le premier volet du salut, à savoir le salut qui sauve de la perdition, qui fait passer de la mort à la vie. La base: l’oeuvre de Christ; le principe: la grâce; le moyen: la foi.

La deuxième partie traitera du salut qui fait participer au royaume, où il est question d’hériter et de régner avec Christ. La base: l’oeuvre du chrétien; le principe: une récompense; le moyen: la fidélité.

Nous prions nos lecteurs de faire abstraction de leurs positions théologiques particulières pour laisser parler la Parole, tout simplement. Je ne puis que souhaiter que, comme moi, vous découvriez certains aspects du salut dans ses implications futures qui vous avaient peut-être échappées jusqu’alors.

Précision préliminaire

Avant de nous lancer dans le sujet proposé, faisons tout de même le point sur le sens du concept «salut, sauver».

Dans l’AT, le salut signifie une délivrance d’ordre souvent matériel, collectif, personnel, quelquefois spirituel, qui est toujours l’oeuvre de Dieu. Le salut prend aussi une dimension prophétique liée à l’apparition du Messie et à l’établissement d’un royaume éternel.

Dans le NT , «salut, sauver» apparaissent environ 150 fois, avec le sens de rendre sain physiquement et spirituellement (du latin salus = santé). Le salut est une délivrance de la personne entière, une libération du péché, de la colère de Dieu, de la condamnation, de la perdition, de la mort. Comme dans l’ AT, c’est par la puissance de Dieu que le salut s’opère.

Explication

Pourquoi «les 2 volets du salut» ? Je vous propose d’entrer en matière par le texte de Zacharie 3.1-7 (à lire). – Josué, pourtant revêtu des habits sacerdotaux, est un pécheur comme tous les hommes. Dieu le revêt de justice sans que Josué n’ait rien dit ni rien fait, gratuitement. C’est le premier volet du salut. Mais après cette purification par grâce, Dieu met des conditions: si tu marches droit, si tu gardes ma parole, tu régneras parmi les autorités angéliques. C’est le deuxième volet du salut.

Premier volet
Le salut qui sauve de la perdition
(passer de la mort à la vie )

J’ai choisi 2 textes de base: Romains 4 et Hébreux 6. Il est recommandé d’ouvrir sa Bible et de lire chaque fois les versets indiqués:

v.1-3: justification et justice
– selon la chair: cette expression s’applique ici aux oeuvres, aux mérites, à la naissance, au baptême considéré comme salvateur.
-devant Dieu, ces oeuvres de la chair sont une base inacceptable en ce qui concerne la justification.
-Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté ( imputé) comme justice: ce texte est cité de Gen 15.6, première mention de la justification par la foi. Dieu fit une promesse de bénédiction à sa descendance ( semence, sing.), cité en Gal 3.16 pour montrer qu’il s’agissait de Christ, dont Abraham se réjouissait de voir la venue (Jean 8.56); dans un sens, il croyait déjà en la rédemption par Jésus-Christ! Le principe est resté le même: Dieu nous compte (déclare) justes; cela ne nous fait pas justes.

v.4-8: La foi qui sauve
Dieu justifie l’impie: Abraham aussi bien que nous, car tous sont pécheurs et donc coupables devant Dieu; tous sont justifiés en tant qu’impies. David non seulement est pardonné, mais aussi réintégré dans la communion avec Dieu.

Comment Dieu pardonne-t-il l’injuste tout en restant le Dieu juste et saint? -2 Cor 5.19-21: Christ a été fait péché pour nous (non pas « pécheur »!); il s’est substitué à l’homme pécheur en se chargeant de son péché.

Le chrétien a compris cela. Il ne fait rien pour se sauver (la sanctification ne le sauve pas); il se sait sauvé à cause de Christ uniquement.

v .9-17: Grâce et loi
Abraham est présenté comme le père de tous les croyants (Juifs et païens): avant la circoncision, avant la loi !

La promesse dont Abraham hérita se référait à Christ et fut donnée sur la base de la foi, en l’absence de la loi. Dieu lui promit d’être le père d’un grand nombre de nations avant même qu’il soit devenu le père d’Isaac!
-là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas non plus de transgression: non pas, «pas de péché»; la loi codifie le péché, le rend évident.

La foi d’Abraham va loin: il croyait que Dieu donne la vie aux morts (Héb 11.17-19) et qu’il appelle à l’existence ce qui n’existe pas (au point de rendre fertile l’ovaire desséché de Sarah !).

Conclusion: la loi ne peut produire le salut.
v.18-22: La nature de la foi
-espérant contre toute espérance: la réalité ne permettait pas à Abraham d’espérer que se réalise la promesse (sa descendance, la venue du Messie et du salut).
-il ne douta point: il douta initialement (Gen 17.17), puis sa foi surmonta le doute. (La foi n’exclut pas le doute.)
-pleinement convaincu: Abraham avait l’assurance que, par sa puissance, Dieu accomplit tout ce qu’il promet.
-il donna gloire à Dieu: c’est l’ essence même de la foi; elle regarde à Dieu (qui il est, ce qu’il est) et non aux circonstances (elles sont là, mais Dieu peut les vaincre); le croyant est ainsi fortifié, rendu capable d’agir selon sa foi.

v.23-25: La résurrection de Christ valide le salut
-Jésus notre Seigneur, livré pour nos offenses et ressuscité pour notre justification:
1. Nos offenses sont effacées à cause de la croix.
2. La résurrection démontre que Dieu est parfaitement satisfait de l’oeuvre d’expiation par laquelle nous sommes justifiés.

Implications pratiques

Abraham illustre ce que fait la foi qui sauve:
1. Elle croit la promesse de Dieu sur la seule base de sa parole.
2. Elle nous pousse à agir selon cette parole, prouvant par là son authenticité.

Si nous croyons comme Abraham croyait, nous serons justifiés comme Abraham le fut.

Hébreux 6.1-8: Peut-on perdre le salut?
-tendons vers la perfection: les mots «parfait» et «perfection» utilisés dans l’épître aux Hébreux sont appliqués à Christ et à sa sacrificature par contraste au système lévitique (p.ex. 7.11,19). La sacrificature de Christ va au-delà du fondement déjà posé; car les v. 1b-2 sont une énumération d’éléments communs au judaïsme aussi bien qu’au christianisme.
-il est impossible de les ramener à une nouvelle repentance: impossible pour qui? (Rappel: la repentance signifie un changement radical d’attitude.) Le texte vise ceux qui ne peuvent plus changer d’attitude. Ce qui les caractérise:

1. Ils ont été éclairés par le Saint-Esprit (ce n’est pas identique avec «sauvés» ); ils ne sont plus ignorants (parallèle: Jean 8.31 mentionne ceux qui avaient cru en Jésus, mais qui ont ensuite rejeté son enseignement et sont nommésf ils du diable par Jésus; leur foi ne les a pas menés au salut).

2. Ils étaient participants au Saint-Esprit: seule la puissance du Saint-Esprit peut produire la repentance; si elle est rejetée délibérément, il n’y a plus aucune autre puissance qui puisse les mener au repentir. L’illustration des 2 terrains fait comprendre que davantage de pluie ne produira que davantage de chardons!

3. -goûté …les puissances du siècle à venir: les Juifs distinguaient entre «l’âge présent» et «l’âge messianique à venir» .Les miracles de Jésus et des apôtres après lui témoignent suffisamment de la qualité de l’âge messianique encore à venir, et ceci encore aujourd’hui (pas besoin de nouvelles preuves !).

Résumé: avoir été éclairé, avoir goûté à toutes ces bonnes choses n’est pas la même chose que de naître de nouveau.

Déduction:
Il arrive que d’authentiques chrétiens s’éloignent du Seigneur et deviennent mondains; ils vivent comme s’ils étaient de nouveau sous la souveraineté de Satan, selon la chair, mais ils n’ ont jamais rejeté Christ pour autant; ils n’ont pas perdu le salut. C’est le sens de la parole que Paul prononce sur un cas d’inceste à l’église de Corinthe: qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus (cf. 1 Cor 5.5). Satan est nommé le détenant du pouvoir de la mort (traduction littérale de Héb 2.14); mais il n’a plus ce pouvoir pour ceux qui vivent sous la souveraineté de Christ. Les enfants de Dieu égarés peuvent se repentir et être pardonnés ( cf. 2 Cor 2.6-7, qui semble indiquer que l’incestueux s’est repenti, et les lettres aux 7 églises dans Apoc 2et 3, qui appellent les croyants égarés à la repentance).

Je vous rappelle que je veux faire parler uniquement les textes de la Bible, en tirer les déductions évidentes et chercher réponse à des questions que cette quête peut susciter. Et ici, justement, je me pose la question concernant:

L’efficacité de la prière

La Bible affirme 2 choses qui, pour notre logique, sont contradictoires, voire irréconciliables :

1. Dieu est souverain; il est le Seigneur de l’univers; il accomplit tout ce qu’il se propose de faire.

2. L’homme est responsable de ses choix et de ses actions, et Dieu les respecte.

Nous ne pouvons pas concevoir que l’une de ces affirmations n’exclut pas l’autre. Nous ne pouvons que constater que la Bible affirme aussi bien la puissance souveraine de Dieu que la liberté de choix et d’action de l’homme créé à l’image de Dieu. La Bible ne craint pas de juxtaposer la responsabilité de l’homme et la souveraineté de Dieu. Je ne citerai que 3 passages:

Rejetez loin de vous tous les crimes qui vous ont rendus criminels; faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi devriez-vous mourir, maison d’Israël? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt – oracle du Seigneur, l’Eternel. Convertissez-vous donc et vivez (Ez 18.31-32). Si le peuple n’exécute pas les 4 ordres donnés, il ne vivra pas, bien que ce ne soit pas le désir de Dieu qu’il meure.

-... personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, …et je vous donnerai du repos (Mat 11.27-28). L’implication est claire: à moins qu’on vienne à lui, pas de révélation ni de repos.

– Jérusalem, Jérusalem, …combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, …et vous ne l’avez pas voulu (Mat 23.37). Dieu veut bien, mais l ‘homme souvent ne veut pas.

Nous prions, étant convaincus que Dieu peut exaucer nos prières; la prière perdrait tout sens si Dieu ne pouvait pas l’exaucer selon sa volonté. D’autre part, si nous n’étions pas convaincus de la valeur de nos propres actions, nous ne prierions jamais. Le croyant fait 1’expérience de la réalité de la prière en constatant l’exaucement. Sont ainsi établies la souveraineté de Dieu et en même temps la signification de l’action de l’homme.

Quand je prie pour la conversion de quelqu’un, je m’attends à l’action souveraine de Dieu et au libre choix de la personne. L’apôtre Paul illustre cet état de fait: pendant 3 mois, il cherche à persuader les Juifs d’Ephèse de la vérité de !’Evangile et les invite à se repentir, mais ils restent endurcis et incrédules. Ils en sont pleinement responsables. Pourtant, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés (I Tim 2.4). Mais leur incrédulité les perd. Celui qui croit a la vie éternelle,. celui qui désobéit (en ne croyant pas) ne verra pas la vie… (Jean 3.36).

«D’une part, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. D’autre part, le choix de l’homme décide de son salut ou de sa perdition. Je répète: nous ne pouvons comprendre comment ces deux affirmations de la Bible peuvent s’accorder. Mais il y a d’autres réalités que nous n’arrivons pas à comprendre. Nous ne comprenons pas, par exemple, comment Jésus pouvait être en même temps Dieu et homme, ni comment son être intérieur pouvait s’en accommoder. Et pourtant tous les chrétiens ont affirmé avec les apôtres que Jésus était aussi bien Dieu qu’homme. Nous savons que notre salut demande que Jésus soit les deux: Dieu pour être un sacrifice suffisant pour ôter les péchés de tous et avoir la puissance sur la mort; homme pour être notre substitut et s’offrir à notre place. Nous ne pouvons pas non plus comprendre comment Dieu créa l’univers simplement en parlant.» (Traduit de «Being Human», par Macaulay et Barrs, IVF Press, p.lll. )

«Si nous disons «non» à Jésus, c’est notre faute; si nous disons «oui», c’est la grâce de Dieu.» (Traduit de «Lydia», par Barbel Wilde, p.59.)

Acceptons que la Bible affirme des faits qui apparaissent irréconciliables entre eux à notre raison humaine limitée, et ne cherchons pas à les harmoniser. Paul nous avertit: aujourd’hui je connais partiellement (1 Cor 13.12). Acceptons notre limitation humaine.

Pour terminer, voici une description de ce qu’est l’Evangile qui sauve, placée sous le titre:

Les bases du salut

L’Evangile… par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement vous auriez cru en vain (1 Cor 15.1-2), D’emblée, Paul évoque le danger de remplacer les termes inspirés par l’Esprit par des expressions qui soi-disant rendraient l’Evangile plus accessible (voir «Bible en français courant», où le mot «sang» est 16 fois remplacé par «mort, sacrifice, nature humaine» ).

Quels sont les termes de l’Evangile?

1. L’ oeuvre expiatoire (propitiatoire ) de Jésus-Christ pour nos péchés est la seule base (cf. Rom 3.25; 1 Jean 2.2; 4.10).

2. La grâce, source de salut pour tous les hommes (Tite 2.11 ):les oeuvres du croyant n ‘y sont pour rien (Eph 2.9).

3. ...sauvés par le moyen de la foi (Eph 2.8). La foi est la condition qui rend le salut opérant {Jean 3.16,36).

Quels sont les éléments nécessaires au salut?

1. Conviction de péché produite par le Saint-Esprit à l’écoute ou à la lecture de la Parole, qui donne la sagesse en vue du salut par la foi en Jésus-Christ (2 Tim 3.15).

2. Repentance: confesser son péché, s’en détourner et radicalement changer de vie (2 Cor 7.10).

3. Saisir par la foi le pardon par le sang de Christ, le Fils de Dieu devenu chair, mort et ressuscité. Rom 10.9: ...si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. La foi est le «oui» du pécheur, la condition pour recevoir le salut. Il est entièrement responsable de son choix face à Christ.

4. Naître à la vie éternelle (Jean 6.47); réception du don du Saint-Esprit (Act 2.38).  Ceci dit, comme toute schématisation est sujette à caution, il faut constater que de nombreux textes déclarent sauvée toute personne qui croit dans son coeur en Jésus-Christ mort et ressuscité et qui le confesse (p. ex. Rom 10.9-10).

La perspective globale

Il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses, et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses, et par qui nous sommes. 1 Cor 8.6.

J.-P. S.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)