Les deux épreuves de la traversée du désert

Lire Deut. 1.2; 8.2-5

« La traversée du désert » est une expression devenue populaire pour désigner une tranche de vie difficile ou une épreuve de longue durée dont on espère sortir. « Traverser » le désert implique que l’on y entre et que l’on en sort ensuite à l’autre bout. Parce qu’ elle est une épreuve-type, la traversée du désert par Israël éclaire les épreuves de notre vie avec le Seigneur. Chaque épreuve personnelle a ceci de bon: les enseignements reçus par son moyen nous marquent d’une façon durable, voire définitive.

Distinctions fondamentales: La traversée du désert par Israël comporte non une épreuve, mais deux épreuves distinctes, très différentes par leur nature. Rien de commun entre les deux, hormis leur lieu géographique (le désert) et la sauvegarde des promesses inconditionnelles de Dieu. La charnière entre les deux, c’ est la révolution de Kadès Barnéa (Deut. 1.21-46).

Sur le critère de la communion avec le Seigneur, on peut distinguer:
1) Les épreuves que l’ on subit en accord avec Dieu, dans la communion avec lui, la main dans la main: c’est la première partie du désert.
2) Les épreuves que l’on subit en conflit avec Dieu: c’est la seconde partie du désert. Voyons-les séparément:

1. D’Egypte à Kadès Barnéa

Cette épreuve n’était pas la conséquence d’ une désobéissance particulière. Dieu avait en vue la délivrance du peuple, sa libération d’un esclavage injuste et cruel. Le désert, c’était d’abord la libération, puis la liberté, et à ce titre il est l’ image la plus classique de la conversion, ce qui suggère fortement que la conversion est une épreuve ou va de pair avec une épreuve. Effectivement, les conversions se produisent souvent dans la souffrance, les dangers, comme la sortie d’Egypte. (Du reste, peut-il exister des conversions sans souffrances?) Mais ces souffrances seront des tribulations en communion avec le Seigneur, car il nous fera très tôt la grâce de souffrir pour lui: on aura des difficultés venant de l’ennemi, de personnes qui nous touchent de près aussi, voire de nous-mêmes.

Lorsque le peuple d’Israël entre au désert, ce sera approximativement pour un an et demi, selon le conseil de Dieu. Après avoir échappé à Pharaon, il bénéficiera d’un temps de retraite pendant lequel il pansera les blessures de l’esclavage. Il goûtera une liberté inconnue auparavant, il pourra jouir de son affranchissement, ainsi que de la sollicitude de l’Eternel, pour acquérir une unité nationale avec Dieu comme roi, et se préparer spirituellement à la conquête de Canaan. « Spirituellement » car il n’avait même pas besoin d’armes de qualité pour la conquête, ni d’ entraînement militaire, puisque Dieu combattait avec lui, parfois même à sa place. Dans certains cas, comme la traversée de la mer, le peuple n’avait qu’à contempler la défaite spectaculaire de l’ennemi.

Il devra aussi recevoir la Loi, contracter avec Dieu une alliance solennelle, se structurer administrativement, construire la tente de la rencontre, acquérir la connaissance de Dieu, c’est-à-dire recevoir la révélation de son être, de son optique et de ses exigences, de ce qui lui plaît et lui déplaît, de la façon d’obtenir son pardon et de s’approcher de lui.

Ce « séjour » au désert permettait l’adaptation à une nouvelle vie, de la même façon qu’à la conversion on découvre le Sauveur et la vie éternelle.

Au travers d’événements bouleversants, Dieu révélera que le peuple est toujours pécheur. Tous ses faux pas ont contribué à cette révélation. C’était une période d’école et d’examen spirituels, qui démontre que toute bénédiction reçue (dont le salut) est une épreuve qui manifestera notre comportement. En serons-nous reconnaissants, humbles, orgueilleux, méprisants, désireux de dominer les autres ou de partager avec eux? Tous les cas de figures existent. Dans notre vie, tous les épisodes, agréables ou désagréables, auront servi à révéler notre cour.

Les bénédictions révélatrices du cour et de la foi du peuple furent: la dernière plaie d’Egypte, la traversée de la mer des Roseaux à pied sec, l’anéantissement des Egyptiens dans les flots, les dons de l’ eau, de la viande et de la manne. Mais le peuple a eu peur de l’armée égyptienne, il a maugréé pour l’eau et la nourriture, il a adoré le veau d’or. Chaque fois Dieu lui a pardonné et a maintenu sa promesse de lui donner le pays promis. Le maintien de cette promesse toujours d’actualité, conforte la certitude du salut: en effet, quels que furent ses crimes, le peuple héritera inéluctablement de Canaan, tout comme le disciple inconséquent du Seigneur sera discipliné autant que nécessaire afin de recevoir le salut sans porter atteinte à la sainteté de Dieu.

Avec un tel programme de conversion (!) la traversée du désert (en principe onze jours de marche) a duré plus d’un an. C’était nécessaire et ce temps était réduit au minimum. En arrivant à Kadès-Barnéa, c’ est la fin de cette épreuve passionnante et glorieuse. Vous êtes arrivés, dit l’Eternel, prenez possession du pays (Deut. 1.21).

Dans cette épreuve, Israël révèle son incrédulité. Il refuse catégoriquement d’entrer dans le pays: c’est une révolte à main levée contre l’Eternel (Nom 15.30), une révolution.

 L’Eternel, qui ne supporte ni l’incrédulité ni la rébellion, lui donne l’ordre de retourner dans le désert jusqu’à la fin de la quarantième année, jusqu’ à ce que tous les guerriers rebelles soient morts. Mais les guerriers refusent de faire demi-tour, ils partent seuls à l’assaut du pays et sont battus à plate couture. Cette épreuve devait pourtant avoir une fin glorieuse pour le peuple comme pour l’Eternel.

A Kadès, Israël a manifesté son inaptitude à la conquête, non pas faute de capacités, puisque c’est Dieu qui distribue les capacités, mais faute de foi et d’obéissance.

2. De Kadès Barnéa à Canaan

C’est la seconde épreuve du désert, une épreuve non pas de bénédiction, mais de jugement. Ce n’est plus une simple traversée, mais une errance interminable. Pour les combattants, l’issue n’en sera pas le pays de la promesse, mais la mort, sans avoir vu le pays promis.

Cette épreuve durera 38 ans, soit presque 30 fois plus que l’ épreuve de bénédiction. La différence de temps est significative, car lorsqu’on souffre en accord avec le Seigneur, l’épreuve est mesurée et limitée à nos forces. C’est pourquoi il est écrit: Les tentations que vous avez connues ont toutes été de celles qui se présentent normalement aux hommes… Dieu ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de votre capacité de résistance; mais au moment où surviendra la tentation, il vous donnera la force de la supporter et aussi le moyen d’en sortir (1 Cor 10.13. FC). Au contraire, lorsque nous souffrons à cause de notre incrédulité ou d’un mauvais comportement, l’épreuve persiste le temps nécessaire, parce qu’ elle doit nous vaincre, afin que Dieu soit glorifié en remplissant son contrat à l’égard de notre salut. Mais dans cette hypothèse, la sollicitude de l’Eternel persiste également: les Israélites ont continué de recevoir la manne et l’ eau; leurs chaussures et leurs vêtements ne se sont pas usés et leurs pieds n’ ont pas enflé. Nous savons que cette épreuve dans le conflit avec Dieu a bien fini pour le peuple. Ce principe de l’école divine, qui nous concerne, se retrouve tout au long de l’histoire d’Israël et justifie l’avenir terrestre glorieux du Messie de Jérusalem et du peuple d’Israël.

3. Notre traversée du désert.

La traversée du désert par Israël est une image remarquable de notre traversée personnelle de la vie terrestre.

Car on peut toujours faire le parallèle entre le peuple d’ Israël et un chrétien, ou un homme que Dieu appelle. C’est ce que nous ferons. Selon ce principe, la vie de chaque homme est aussi un voyage probatoire et d’apprentissage spirituel.

Pendant leur vie, les descendants d’Adam sont éprouvés par un examen spirituel. Tous ont naturellement le sentiment de l’éternité, de l’infini, d’ une nouvelle vie et ils choisissent de chercher Dieu ou de le fuir, de le croire ou de le nier, de pratiquer la justice ou l’injustice.

Le Seigneur trouvera des gens comme Moïse, Josué ou Caleb, et aussi des gens comme les vaincus du désert. Les vainqueurs ne seront pas les plus doués, les plus capables, les moralistes, les beaux discoureurs, mais plutôt les humbles qui auront reconnu leur misère spirituelle et mettront leur confiance en Dieu. Les chances sont égales pour tous dans le domaine spirituel. De prétendus disciples seront perdus, comme Judas et des enfants de chrétiens, tandis que des brigands et des enfants d’incrédules seront sauvés.

Les élus seront passés par les épreuves très variées qui auront jalonné leur vie terrestre, et je prie pour l’issue de mes épreuves et celles de mes amis, fussent-elles douloureuses ou glorieuses.

S’il nous arrive de passer par une épreuve, contrairement aux épreuves sportives et autres compétitions qui servent de spectacles, le Seigneur et nous seuls en connaissons la nature et la raison. Parlons-en au Seigneur, et éventuellement à qui pourrait nous aider. Plaidons avec le Seigneur, et ne nous laissons pas complètement écraser par ceux qui font mine de nous juger, de se moquer, de se mettre en colère, voire de moraliser comme les consolateurs fâcheux de Job, cet Arabe exemplaire.

Parce que nous ne savons: pas de quoi demain sera fait, voici un dernier verset d’encouragement et une réflexion. Le verset: Toute correction (donc épreuve conflictuelle ), il est vrai, paraît être au premier abord un sujet de tristesse et non de joie; mais plus tard elle procure un fruit paisible de justice à ceux qu’elle a formés (Héb 12.11). Cela veut dire qu’il existe une compensation pour les vainqueurs de l’épreuve. Une fois l’ affliction terminée, nous comprenons son utilité. Et nous voyons que les vraies valeurs, celles qui subsistent éternellement, ne sont pas les valeurs habituelles du monde, mais celles du Seigneur, que nous comprenons mieux ensuite.

Et voici la réflexion: « Le pire dans une épreuve, c’ est qu’ elle soit inutile ». Vous vous rendez compte: lutter pour rien, souffrir pour rien ? A Kadès, les Juifs ont envoyé des espions en Canaan: ce n’ était pas le conseil de Dieu. Cette mission d’espionnage apparaît comme une épreuve inutile, car elle a conduit le peuple à la révolte: ils auraient dû marcher par la foi, sans vouloir contrôler au préalable la valeur de la promesse de l’Eternel. En revanche, l’épreuve terrible de 38 ans a été utile, malgré son contexte conflictuel. En effet, les enfants des rebelles se comporteront bien quand leur tour viendra de conquérir Canaan, ce qui laisse penser que les guerriers défaillants se sont repentis et ont bien enseigné leurs enfants.

Enfin, pour cerner notre responsabilité: quelle que soit la nature de l’épreuve (en communion ou en conflit avec Dieu), ce sont les personnes éprouvées qui décident de l’efficacité de l’épreuve. C’est la règle dans le domaine spirituel: de la même manière que nul ne sera sauvé ou perdu par la décision d’un autre que lui-même, ce sont les intéressés qui décident si leur épreuve sera utile ou non.

H.L.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)