Les chapitres 1 à 3 de la Genèse

Tant notre Seigneur Jésus que l’apôtre Paul se réfèrent à des détails historiques de Genèse 1 à 3 pour étayer leur enseignement sur le rôle des femmes par rapport à celui des hommes dans le foyer et dans l’assemblée. Regardons plus en détail six textes qui sont utilisés dans le N.T.

1. Genèse 1 : Hommes et femmes, images de Dieu

Le premier chapitre de la Genèse décrit comment Dieu a créé les êtres vivants et leur habitat. Le chapitre culmine au v. 27 où Dieu crée « l’homme à son image — homme et femme ». Qu’implique cette image ? Quelles en sont les conséquences ? On a beaucoup écrit sur cette imago Dei, mais la plupart des commentateurs chrétiens sont d’accord pour dire que nous, les humains, ressemblons à Dieu, et que cette image nous rend différents du reste de la création. Il y a au moins trois domaines où nous ressemblons à Dieu.

a. Adam et Eve comme individus

Il est des domaines, comme la créativité, la spiritualité, la moralité, la capacité à établir des relations, à penser, à se réjouir, etc. où les hommes et les femmes sont conjointement l’image de Dieu. Sous d’autres aspects, peut-être l’un des sexes reflète-t-il mieux l’image de Dieu que l’autre : la tendresse, les soins et l’affection sont généralement mieux exprimés par les femmes.

b. Adam et Eve comme couple

Nous ressemblons aussi à Dieu ensemble, dans la relation homme-femme. En Dieu existent éternellement des relations entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Il y a aussi un ordre dans la trinité (1 Cor 11.3). En tant que couple, Adam et Eve furent aussi créés pour refléter ces aspects de relation et d’ordre. Ensemble aussi, comme homme et femme, nous sommes appelés à multiplier, soumettre la terre et exercer la domination sur la création. Ensemble, nous sommes bénis par Dieu.

c. Adam comme homme

L’apôtre Paul explique que l’homme (et non la femme) « est l’image et la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l’homme » (1 Cor 11.7). Paul utilise le terme « image » dans un sens différent qu’en Genèse 1, où les êtres humains sont « l’image » de Dieu dans un sens général et sous des aspects variés. En 1 Cor 11, Paul se réfère à un aspect particulier de cette « image générale », propre à l’homme. Cette image découle de l’analogie de relations entre Adam et Eve d’une part, Dieu et Christ d’autre part : « le chef de la femme est l’homme, et le chef de Christ est Dieu » (1 Cor 11.3). Dieu constitue la « tête » dans une relation entre égaux ; de même, l’homme est la « tête » dans une relation entre égaux. Dans ce sens, l’homme (et non la femme) est l’image de Dieu.
Avant de passer au chapitre suivant, notons que Genèse 1 dit que nous sommes créés à l’image de Dieu, mais n’explique pas vraiment ce que cela signifie. Tout au plus, cela évoque la nécessité d’unité, de collaboration et de coopération entre hommes et femmes. Mais il n’y a rien qui suggère des rôles égaux ou différents pour l’homme et la femme.

2. Genèse 2 : Adam créé avant Ève

En 1 Timothée 2.12, Paul explique qu’il ne permet « pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme; mais elle doit demeurer paisible. Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite ». L’ordre dans lequel les choses furent créées est-il si important ? Certainement, Dieu aurait pu créer l’homme et la femme en même temps. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Et pourquoi ce « détail » est-il mis en avant quand il s’agit de définir l’autorité dans l’église ? Dans la pensée de Dieu, le premier-né d’une famille avait une place spéciale. Dans l’A.T., le fils aîné héritait d’une double portion et, à la mort de son père, remplaçait celui-ci comme chef de famille.

Le thème de l’autorité et de la responsabilité du premier-né est également développé en Col 1.15-18 en relation avec notre Seigneur Jésus. Christ est présenté comme « le premier-né de toute la création », celui qui est « avant toutes choses » et qui est « la tête du corps, de l’Église », « le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier ». Le fait que l’homme ait été créé avant la femme est par conséquent riche de sens. Dès le commencement, Dieu avait en vue une fonction spéciale pour les hommes et une fonction spéciale pour les femmes.

Si l’ordre de la création fait sens, les animaux ont-ils alors, dans une certaine mesure, autorité sur les êtres humains parce qu’ils ont été créés les premiers ? Non, car ils n’appartiennent pas à l’espèce humaine. L’autorité de l’homme sur eux se montre par le fait que Dieu a donné à l’homme le privilège et la responsabilité de les nommer.

3. Genèse 2 : Ève prise d’Adam

La formation d’Ève à partir d’une côte d’Adam souligne probablement l’égale valeur de chacun d’eux. Ils ont été faits de la même substance. Cette idée est confirmée par la réaction enthousiaste d’Adam quand il rencontre Ève pour la première fois : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! ». Mais l’apôtre Paul utilise cet acte de Dieu pour fonder la position de l’homme comme « tête » dans le couple, et pour justifier les fonctions différenciées que Dieu réserve à chaque sexe : « En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme. » (1 Cor 11.8) Quel est le raisonnement de l’apôtre ?

Dans la pensée de Dieu, il y a une association entre origine et autorité. Cette idée est appliquée à notre Seigneur Jésus : « En lui ont été créées toutes les choses. Tout a été créé par lui et pour lui. » (Col 1.16) Nous retrouvons le même principe dans les relations de famille : les enfants tirent leur origine de leurs parents et ces derniers exercent leur autorité sur eux tant qu’ils sont à la maison (Éph 6.1-2). Telle est probablement la ligne de pensée de Paul en 1 Corinthiens 11. Adam est la source de laquelle Ève (et à travers elle le reste de l’humanité) a tiré son origine ; c’est pourquoi Adam a reçu une place d’autorité1 .

Anticipant les abus possibles de cette autorité associée à l’origine, Paul ajoute immédiatement : « Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme. Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme existe par la femme, et tout vient de Dieu. » (1 Cor 11.11-12) Le fait qu’après Adam tous les hommes soient nés d’une femme est le rappel constant que les hommes et les femmes ont besoin l’un de l’autre, qu’ils dépendent l’un de l’autre et qu’ils sont d’égale valeur. De même, le fait que Dieu ait choisi de créer Eve à partir d’Adam est un rappel symbolique constant que Dieu, dès le commencement, avant que le péché soit entré dans le monde, avait assigné un rôle spécial aux hommes.

4. Genèse 2 : Ève créée pour être l’aide d’Adam

Adam éprouvait une forme de manque. Dieu attendit jusqu’à ce qu’il se sente seul. Alors il créa une femme pour être sa compagne et sa collaboratrice. Dieu dit : « Je lui ferai une aide qui lui corresponde. » (Gen 2.18) Le mot hébreu traduit ici par « aide » est aussi utilisé maintes fois pour décrire Dieu comme l’« aide » d’Israël2

Parallèlement, en Genèse 2, il est évident qu’Ève a été créée pour aider Adam, sans pour autant obtenir une autorité sur lui. Paul, inspiré par le même Esprit que celui qui avait inspiré le texte de la Genèse, le confirme : « L’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme. » (1 Cor 11.9) Ève a été faite pour le bien d’Adam et non le contraire. Adam et Ève travaillaient comme une équipe de partenaires d’égale valeur, où Ève était appelée une « aide ». Avant la chute, hommes et femmes avaient été créés avec des rôles différents et complémentaires

.

5. Genèse 3 : Ève a été trompée et non Adam

En Genèse 3, un serpent « rusé » s’approcha d’Ève et lui suggéra de manger du fruit défendu. Elle mangea, en donna à Adam et il mangea. Quelle différence y a-t-il entre le péché d’Ève et celui d’Adam ? L’apôtre Paul explique qu’Ève a été trompée et non Adam : « Adam n’a pas été séduit, mais la femme, séduite, s’est rendue coupable de transgression. » (1 Tim 2.14) Adam était-il moins pécheur ? De toute évidence, non ! A tout prendre, il était plus coupable parce qu’il pécha sciemment, sans être trompé. C’était une rébellion consciente.

Certains suggèrent que Paul ne veut pas qu’une femme enseigne ou prenne de l’autorité sur l’homme parce que les femmes sont plus crédules ou plus faciles à tromper que les hommes. Ce n’est pas la pensée de Paul, puisque par ailleurs il encourage les femmes âgées à enseigner les jeunes femmes (Tite 2.3,4). Du reste, les hommes eux aussi sont tentés et pèchent !

Le dénouement de l’épisode de la Chute ne remet pas en question l’autorité conférée à Adam :
– Après que les deux ont mangé du fruit défendu, c’est Adam qui doit comparaître le premier devant Dieu (3.9). Même si Ève a péché la première, Adam, en tant que « tête », doit répondre d’abord.
– Quand Dieu voulut parler, il choisit Adam. Satan choisit d’approcher d’abord Ève. Adam était-il auprès d’elle quand cela eut lieu (Gen 3.6) ? Ève choisit de dialoguer directement avec le serpent et prit alors l’initiative de manger du fruit. Les actes de Satan et d’Ève montrent leur indifférence quant au rôle de « tête » d’Adam.
– Ève est-elle responsable de l’entrée du péché dans le monde ? La réponse de l’apôtre est claire : « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort. […] La mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam. » (Rom 5.12,14) Bien qu’Ève ait péché la première, c’est Adam, en tant que représentant de la race humaine, qui est tenu pour responsable collectif.

6. Genèse 3 : Ève et Adam punis par Dieu

Après qu’Ève et Adam eurent péché, Dieu maudit le serpent et la terre, et punit l’homme et la femme. Les effets de cette punition affectent, entre autres, trois domaines :

a. Les effets de la punition de Dieu sur les hommes

Dieu accusa Adam de deux mauvaises actions :
– il avait « écouté la voix de sa femme » : c’est-à-dire qu’il avait suivi passivement, au lieu de protéger sa femme en exerçant une autorité selon Dieu ;
– il avait « mangé de l’arbre » : c’est-à-dire qu’il avait choisi de désobéir à l’interdiction positive de Dieu.
Quelle fut la malédiction ? Des ronces et des épines croîtraient désormais pour rendre le travail d’Adam plus difficile. Notons que le travail en lui-même n’est pas une malédiction (comme le pensent certains paresseux !) ; en Gen 2.15, avant la chute, « l’Éternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder ».
-> Le péché d’Adam et sa punition ont déformé et rendu plus difficile à vivre un bon projet de Dieu : le travail.

b. Les effets de la punition de Dieu sur les femmes

En punissant la femme pour sa mauvaise action, Dieu dit : « J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur. » (3.16) Donner naissance à des enfants n’était pas une punition, car Dieu avait demandé de « fructifier et de multiplier » avant la chute (Gen 1.28). La punition d’Ève était la douleur liée à l’enfantement.
-> Le péché d’Ève et sa punition ont déformé et rendu plus difficile à vivre un bon projet de Dieu : l’accouchement.

c. Les effets de la punition de Dieu sur la relation homme-femme

La seconde punition sur la femme a affecté les deux : « Tes désirs se porteront vers ton mari, mais, il dominera sur toi. » Que signifient les mots « désirs » et « dominer » ? Au chapitre suivant, Dieu utilise les mêmes termes quand il dit à Caïn : « Le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui. » (Gen 4.7) Peut-être dans ce contexte, le « désir » signifie une tendance à contrôler et « dominer », gouverner, être le maître dans un sens fort. La rivalité s’est introduite dans la relation homme-femme.
-> Le péché d’Adam et Ève et sa punition ont déformé et rendu plus difficile à vivre un bon projet de Dieu : l’autorité aimante et protectrice de l’homme dans la relation mari-femme.

Conclusion

Genèse 1 enseigne que Dieu avait conçu l’homme et la femme pour travailler ensemble, comme une équipe d’êtres humains d’égale valeur, créés tous deux à l’image de Dieu. Genèse 2 met en évidence que les hommes et les femmes sont égaux, mais avec cependant des rôles différents : Dieu a donné à l’homme la responsabilité d’exercer l’autorité et à la femme la responsabilité d’aider. Aux yeux du Créateur, l’homme, la femme et leur relation étaient toutes « très bonnes ». Genèse 3 décrit comment le péché est entré et a déformé la bonne création originelle de Dieu. Ce n’est pas la chute qui donne à l’homme et la femme des rôles différents, mais la chute est la raison qui les rend plus difficiles à vivre.

Ces textes de la Genèse forment ainsi le fondement de notre compréhension des relations hommes-femmes. Toutefois, ils ne sont pas tout l’enseignement biblique sur ce sujet et, à leur lumière, il nous appartient de chercher dans tout le reste des Écritures d’autres textes, d’autres exemples, pour vivre ces relations selon Dieu.

1Le lien entre la formation d’Ève de la côte d’Adam et l’autorité d’Adam sur Ève n’est pas évident dans le texte de Genèse 2. En effet, Adam n’a pas été directement responsable de la création d’Ève : il dormait et c’est Dieu qui a tout fait (Gen 2.21-22). La relation entre origine et autorité se discerne surtout dans ce texte par le fait qu’Adam reçoit l’autorité pour donner un nom à sa femme : Ève (Gen 2.23b).
2Voir, parmi d’autres citations : Deut 33.7,26,29 ; Ps 33.20 ; 121.2.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)