Les bienheureux en marche vers le royaume

Dans la période où Jésus est sur la terre, il prononce des discours. L’un d’eux appelé « le sermon sur la montagne » est en quelque sorte la charte du royaume (Mat 5-7), introduite par les béatitudes1 qui vont nous occuper (Mat 5.3-12).

Deux difficultés se présentent à nous quand nous abordons cette section.

Première difficulté (qui s’étend à d’autres passages des évangiles) : Jésus parle-t-il pour les croyants de l’Église ou pour les croyants du « résidu2 pieux » des temps de la fin ?

Tout d’abord, il nous faut garder à l’esprit que Jésus voit dans ses disciples tantôt l’embryon de l’Église, tantôt les croyants pieux du « résidu juif » de la fin, car dans les Évangiles, nous sommes comme sur une frontière : nous ne sommes plus sous « l’ancienne alliance » — puisque Jésus est là — mais nous ne sommes pas encore dans la pleine bénédiction qui va être dévoilée dans les Épîtres — puisque Jésus n’est pas encore mort, ressuscité, glorifié, et que l’Esprit n’est pas encore venu.

Pourquoi ne pas envisager que ces enseignements sont pour les deux ? (Quand un père s’adresse à l’un de ses enfants, à table par exemple, les autres peuvent en tirer profit, même si cela n’est pas directement pour eux.)

Deuxième difficulté : comment traduire le mot « bienheureux » ?

Le terme grec correspondant, « makarios », est souvent traduit par « bienheureux » , mais aussi par « en marche » 3.

Comment concilier cela ? Le terme « en marche » a l’avantage de véhiculer une dynamique, une espérance, un but… Aussi nous proposons une synthèse : « en marche les bienheureux ! » (sous-entendu vers le royaume de Dieu) ou « sur la route du bonheur » (qui conduit au royaume de Dieu). Nous retrouvons d’ailleurs cette pensée de dynamique, cette marche en avant, dans plusieurs passages (És 35.5-10 ; 42.16 ; 43.16-21 ; 51.9-11 ; Apoc 7.4-17). Cela va nous éclairer les paroles parfois bien étranges de Jésus. Survolons donc les « béatitudes ».

« Bienheureux les pauvres en esprit, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux. » (v. 3)

Peu de béatitudes ont donné lieu à autant de malentendus, voire même de sarcasmes. Jésus a-t-il voulu dire que ceux qui s’avancent vers le royaume de Dieu doivent nécessairement posséder un quotient intellectuel déficient et manquer d’instruction ou, pire encore, que ce soient des gens au psychisme altéré ?

Jésus a plutôt voulu dire qu’ils doivent être comme des petits enfants qui croient simplement, qui ne raisonnent pas, qui ne sont pas occupés de leur importance. D’ailleurs ils ne sont pas importants pour le monde et le monde n’est pas important pour eux. Ils peuvent même être méprisés. La seule chose qui compte pour eux c’est qu’ils se sentent aimés. N’est-il pas désirable que nous soyons tels (Mat 18.1-4) ?

« Bienheureux ceux qui mènent deuil, car ce sont eux qui seront consolés. » (v. 4)

Beaucoup de fidèles juifs des temps de la fin tomberont sous les coups terribles de l’Antichrist pendant la grande tribulation (cf. Dan 11.35 ; Apoc 10.7-8). Et dans le temps actuel, aucun d’entre nous ne peut traverser la vie sans connaître le deuil. Mais le croyant dans le deuil possède trois grandes ressources, trois piliers sur lesquels repose sa foi.

1. La sympathie de Jésus : Cela nous renvoie à la scène de Béthanie de Jean 11. Jésus pleure avec nous. Il sympathise avec nous. Il est capable de nous comprendre, maintenant dans notre souffrance (voir Héb 4.14-16).

2. La résurrection de Jésus : Quand tout semblait perdu, quand la mort avait même atteint le Fils de Dieu venu dans l’humanité, Dieu a manifesté sa puissance en le tirant de la mort, montrant ainsi qu’il était supérieur à cette terrible conséquence du péché de l’homme. La lumière du matin de Pâques éclaire maintenant nos plus sombres deuils et nous montre que ce qui paraît définitif ne l’est pas.

3. La venue de Jésus : « Le Seigneur lui-même descendra du ciel et les morts en Christ ressusciteront premièrement… » (1 Thes 4.16-17), c’est-à-dire ces bien-aimés appartenant à Christ que nous pleurons. Ainsi, nous sommes consolés à leur sujet. Leur corps que nous avons enseveli va être transformé !

« Bienheureux les débonnaires, car ce sont eux qui hériteront de la terre. » (v. 5)

Un débonnaire est quelqu’un qui est plein de bonté, doux. Il n’insiste pas sur ses droits (cf. Phil 4.5). Pourquoi revendiquerais-je agressivement un droit et une possession si je suis en route vers le royaume ?

Plus que pour nous, l’expression « hériter de la terre » sera une merveilleuse promesse, et un encouragement pour le résidu juif pieux accablé par toutes les spoliations du règne de l’Antichrist.

« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice car ce sont eux qui seront rassasiés. » (v. 6)

Notre monde est plein d’injustices. Elles engendrent frustrations et souffrances pour les plus faibles. Elles nous heurtent, nous révoltent ; mais nous ne pouvons faire que peu de choses en face d’elles. Il faudra qu’arrive le règne du Messie sur la terre pour que la justice soit enfin instaurée (voir Ps 9.7-9 ; 72.12-14). Toutefois, nous pouvons poursuivre personnellement et ardemment ce qui est juste devant Dieu, entre nous et dans l’Église.

Le résidu juif souffrira aussi de l’injustice, mais il sera lui aussi sur le chemin du bonheur, sur le chemin du règne.

« Bienheureux les miséricordieux, car c’est à eux que miséricorde sera faite. » (v. 7)

Notre monde est dur, c’est la loi de la jungle, du chacun pour soi, du « pousse-toi que je passe ».

Mais les miséricordieux font attention à la misère qui les entoure, ils ont un cœur qui cherche à prodiguer au moins un peu de soulagement. Le résidu juif en bénéficiera alors pour entrer dans le règne (És 49.13 ; Jér 12.15 ; Osée 2.23). Sommes-nous ces miséricordieux dans le temps présent ?

« Bienheureux ceux qui sont purs de cœur, car ce sont eux qui verront Dieu » (v. 8)

Si nous sommes de ceux-là, notre amour pour Dieu sera exclusif. Le propos de notre cœur sera clair, nos motivations simples. Nous rechercherons sa volonté et non la nôtre, sa gloire et non la nôtre. Pensons à un exemple pratique parmi beaucoup d’autres : nous ne « forcerons pas les portes », mais nous laisserons Dieu nous les ouvrir si c’est sa volonté. Si réellement nous maintenons dans la durée cette attitude de cœur et de foi, nous « verrons Dieu » agir. Il n’y aura pas de doute, ce sera lui.

« Ceux qui sont purs de cœur » — le résidu pieux sera de ceux-là, quand « ils retourneront vers Dieu de tout leur cœur » (Jér 24.7 ; 29.11-14).

« Bienheureux ceux qui procurent la paix car ce sont eux qui seront appelés fils de Dieu. » (v. 9)

Les conflits sont incessants et à tous les niveaux dans notre monde. Dans les couples, dans les familles, entre voisins, entre nations. Mais ces bienheureux qui s’avancent vers le royaume recherchent la paix, au prix même de certains de leurs intérêts. Ils savent que la paix sera une caractéristique du royaume terrestre du Messie, qu’il l’incarnera (Mich 5.4) ; que le règne sera fondé sur la justice (És 32.17-18). Mais dès à présent, ces bienheureux « la procurent » à ceux qui les entourent. Ils manifestent déjà les caractères du Dieu de paix ; ils en sont « les fils ». Que Dieu nous soit en aide pour la procurer autour de nous !

« Bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice car c’est à eux qu’est le royaume de Dieu. Vous serez bienheureux quand on vous injuriera et qu’on vous persécutera… » (v. 10-12)

Jésus ferait-il ici (comme aussi lors de la deuxième béatitude) l’apologie de la souffrance ? Assurément non. La souffrance est difficile, même terrible ; mais elle manifeste, chez la personne qui la traverse, la fidélité, la pureté — tel le métal dans le creuset.

Ceux qui sont (et seront, pour le résidu juif) soumis à la persécution violente, sont (et seront) plus que d’autres, aux portes du royaume. Ils y auront en tous cas une place de choix. Ils y recevront la couronne de vie (Apoc 2.10). Mais, dès maintenant, ils peuvent se réjouir d’être estimés dignes de souffrir pour le nom infiniment glorieux de leur Maître. « L’Esprit de gloire et de Dieu demeure sur eux. » (1 Pi 4.12-14)

Beaucoup de chrétiens souffrent actuellement souvent jusqu’à la mort, mais ils sont ces bienheureux.

Conclusion

Tous ces bienheureux sont en marche vers le royaume. Le résidu juif pieux portera en son temps tous les caractères mentionnés ci-dessus. Ils seront développés en eux par un grand travail de cœur et de conscience, au travers de la « grande tribulation » (Mat 24.21), pour les préparer à reconnaître le Messie qu’ils avaient rejeté4 (voir Zach 12. 10-11).

Pour nous, chrétiens, qui attendons et aimons l’apparition glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ (Tite 2.13 ; 2 Tim 4.8), nous sommes aussi ces bienheureux en qui le Saint-Esprit forme ces caractères, au travers des épreuves et des difficultés de la vie.

1 Le terme « béatitude » désigne le bonheur que Dieu donne à ses élus. « Les béatitudes » désignent plus spécifiquement les expressions de Matthieu 5 commençant par « bienheureux ».
2 Le terme « résidu » traduit aussi par « reste » (voir par ex. Rom 9.27 ; 11.5) ne véhicule pas la pensée de quelque chose de méprisable, de peu de valeur, mais au contraire de ce qui retrouve des caractères originels et, de ce fait, est précieux pour Dieu. Ces juifs pieux, qui se repentiront du rejet du Messie et entreront dans son règne avec lui, portent bien ces caractères.
3 Le terme grec « makarios » veut dire : bienheureux, heureux, chanceux ; ce terme signifie qu’une personne est bénie de Dieu et que cette bénédiction la remplit de joie, la rend heureuse. Il correspond au terme hébreu « ashréhy » (que l’on trouve 26 fois dans les Psaumes, 8 fois dans les Proverbes et 3 fois en Ésaïe) et qui est compris de différentes façons par les hébraïsants : il peut être une interjection, une exclamation « heureux ! » ou un nom pluriel, « les bonheurs », traduit par « ô les bonheurs de » . Ce mot là, au singulier : « èshèr » vient d’une racine verbale qui signifie à la forme intensive « mener, guider » et à la forme simple « marcher », d’où la traduction de Chouraqui : « en marche ! » Une théologienne suisse, Thérèse Glardon a écrit à propos de la traduction de Chouraqui pour ce terme : « Ce dernier rapprochement suggère non des bonheurs statiques ou des satisfactions béates, mais des bonheurs dynamiques, toujours à découvrir, toujours neufs et qui nous mettent en mouvement. » Dieu est deux fois qualifié de makarios : c’est une de ses qualités qu’il nous souhaite (1 Tim 1.11 ; 6.15).
4 Retrouvailles magnifiquement illustrées par l’histoire des frères de Joseph (Gen 45)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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