Les Béatitudes dans l’Apocalypse

Le titre de cet article va peut-être vous surprendre ! La tradition évangélique réserve d’ordinaire le terme de « béatitudes » aux listes de Matthieu 5.1-12 et Luc 6.20-23. Par ces paroles, Jésus-Christ avait un but particulier : enseigner aux siens les normes que Dieu fixe à disciple — dans sa conduite spirituelle personnelle et dans ses relations interpersonnelles. Le mot « béatitude » signifie à l’origine « un état de bien-être ». Déclarer un individu « bienheureux » est lui souhaiter d’être dans un état de bonheur, de félicité, d’honneur.

Mais connaissons-nous les sept « béatitudes » du livre de l’Apocalypse (1.3 ; 14.13 ; 16.15 ; 19.9 ; 20.6 ; 22.7.14) ? Elles sont bien différentes de celles des Évangiles dans leur sens et leur portée, car leurs contextes et leurs contenus sont tout autres. Celles de Jésus ont été énoncées dans l’environnement paisible du début de la prédication du royaume de Dieu, tandis que celles de l’Apocalypse ont été écrites pendant une période de sévère persécution à la fin du 1er siècle. Elles s’inscrivent dans un kaléidoscope eschatologique catastrophique de la fin des temps, où certaines promesses et assurances sont destinées à encourager le disciple à rester fidèle à l’Agneau envers et contre tout. Ces exhortations de l’Apocalypse ont affermi le dévouement des disciples persécutés depuis lors.

Les sept bénédictions

1. « Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ! » (1.3)

« Heureux » peut aussi être traduit par « béni » : vu les thèmes fréquemment tragiques de ce livre, il me semble que « béni » est mieux adapté que « heureux ». On peut recevoir une bénédiction de Jésus même pendant une crise décourageante ! La bénédiction vient encore d’En-haut, malgré les drames horribles qui se déroulent pendant la période de la tribulation. Cette bénédiction venait et viendra à la suite de la lecture attentive et obéissante de la Parole écrite. La lecture et la compréhension de ce livre s’avèrent un peu difficiles ; une promesse de bénédiction est donc offerte pour inciter le disciple à aller jusqu’à la fin de son engagement envers Christ.

Voici trois leçons à tirer du verset :

(a) Les seuls vrais bienfaiteurs sont le Père et l’Agneau, par l’Esprit. La bénédiction n’est pas à chercher en idolâtrant tel ou tel « grand ».

(b) Il y a une vraie bénédiction à recevoir la Parole de Dieu (cf. 1 Thes 2.13).

(c) La lecture publique est bénie ; donc lisons davantage la Bible à haute voix, en particulier en réunion d’église.

Prière : Seigneur Jésus, fais de moi un lecteur quotidien fidèle et obéissant à la parole de Dieu. Amen.

2. « J’entendis du ciel une voix qui disait : Écris : Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. » (14.13)

Le contexte indique que cette bénédiction est réservée aux persécutés, qui font face à une mort certaine en raison de leur fidélité à la parole du Père et à la foi prêchée en Jésus (14.12-13). Leur réconfort vient du fait qu’ils sont déjà dans un état de bénédiction, car ils seront bientôt avec le Père et l’Agneau (cf. Phil 1.21,23 ; 3.20-21). Le Saint-Esprit vient confirmer la première promesse. La persécution pourrait épuiser le corps et assommer l’âme et l’esprit ; on pourrait être tenté de lâcher prise et se dire intérieurement : « À quoi tout cela sert-il ? » La voix venant du ciel réconforte les fidèles chancelants : « Votre prochaine arrivée là-haut vaut la peine ; donc restez fermes, car l’épreuve qui peut vous conduire à la mort ouvre la porte au repos. » En plus, « leurs œuvres les suivent » : toute leur activité pour représenter fidèlement Jésus en face de l’opposition diabolique acharnée sera largement récompensée au ciel (cf. Luc 10.7 ; 1 Tim 5.18 ; Jean 4.36).

Prière : Seigneur Jésus, fortifie-moi par l’Esprit saint pour que je te reste fidèle malgré l’opposition et la tentation de te renier. Amen.

3. « Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte ! » (16.15)

Le contexte est celui de la 6e coupe de jugement (16.12-16) qui décrit la préparation à la longue campagne1 d’Harmaguédon. C’est à la fois une promesse (celle d’avoir la surprise de voir le Seigneur) et un avertissement solennel. Jésus cherche à préparer les siens (ceux convertis pendant la période de la grande tribulation) à lui rester fidèles en dépit de l’opposition injuste venant d’hommes inspirés par Satan et sous le contrôle de l’antichrist. « Veiller », « rester en éveil » signifie anticiper la visite de quelqu’un d’important (ici Jésus) à n’importe quel moment en gardant ses vêtements (on ne se met pas en pyjama si l’on attend un visiteur de marque !) « Marcher nu » est une image annonçant une réprimande au jour de jugement ; « garder ses vêtements » signifie pratiquer de bonnes œuvres (Éph 2.10) en accord avec le salut qu’on possède (cf. 19.8).

Je vois personnellement des leçons spirituelles pratiques pour nous :

–  Jésus n’a pas encore dévoilé le moment exact de son retour pour nous ; aussi soyons préparés (cf. Mat 25.1-13), ne nous relâchons pas (cf. 1 Thes 5.5-8).

Continuons à faire du bien aux autres en dépit des circonstances contraires (cf. 1 Th 2.8-10 ; Mat 25.35-36 ; Tite 2.13-14 ; 3.1-2 ; 2 Cor 9.8 ; Éph 2.10).

Rappelons-nous que nous comparaîtrons devant le tribunal de Christ (2 Cor 5.10) : quel embarras pour nous s’il nous trouve dans un état incompatible avec les exigences morales de sa Parole (cf. 3.18)…

 Prière : Seigneur Jésus, stimule-moi par l’Esprit à prendre au sérieux ma responsabilité de te représenter avec fidélité, parce que je ne veux pas avoir honte devant toi. Amen.

4. « L’ange me dit : Écris : Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l’Agneau ! Puis il me dit : Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu. » (19.9)

Tout né de nouveau en Jésus-Christ depuis la Pentecôte est au bénéfice de cette bénédiction : l’Église de tous les siècles participera à une fête céleste grandiose, le « banquet nuptial » qui suivra son mariage spirituel avec l’Époux (l’Agneau, Jésus-Christ) (19.7).

Prière : Merci, Seigneur Jésus, pour ce privilège futur.

Le verset 10 décrit la réaction appropriée : adorer Dieu le Père pour cette perspective inestimable concernant Jésus et nous, les sauvés.

Ne serait-t-il pas convenable que nous fassions pareil ? Si cette bénédiction est surtout réservée pour le ciel, nous avons le privilège maintenant de nous réjouir en attendant la gloire ! Ne nous en privons pas ici-bas, frères et sœurs ! Vibrons dans l’anticipation de cette expérience future inouïe, en dépit des tempêtes de la vie.

Prière : Père Céleste, fortifie-moi pour rester fidèle à l’Agneau immolé malgré toute opposition qui me pousse à le renier. Gloire à toi ! Amen.

5. « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. » (20.6)

Le mot « saint » signifie une séparation du mal puis une consécration — un dévouement au service de Dieu. Le croyant sauvé, ayant été mis à part et justifié à sa conversion (Rom 3.22-26 ; 5.1-2 ; 8.30), cherche pendant son pèlerinage ici-bas à se séparer quotidiennement de ce qui ne correspond pas au saint caractère moral de Dieu.

Les saints mis à mort pendant la période de la tribulation seront ressuscités pour participer activement avec Christ à son règne millénaire : c’est leur récompense pour leur fidélité face à des persécutions souvent mortelles. Ils vont servir d’intermédiaires entre le Roi Jésus et les pécheurs (ceux nés pendant le millénium naîtront avec la nature adamique et vont donc pécher, cf. 20.7-9).

Notre texte mentionne une « seconde mort » : elle aura lieu après le jugement du grand trône blanc après la fin du millénium. C’est la mort après laquelle il n’y aura aucune possibilité de retour ni de pardon. Tous les perdus de toute l’histoire humaine y seront rassemblés pour subir leur juste jugement !

Si vous n’avez pas encore accepté le salut par la repentance envers Dieu et la foi en Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés, c’est le moment de lui offrir votre soumission. Ainsi vous n’entrerez jamais dans la deuxième mort éternelle qu’est l’étang de feu (20.14-15).

Prière : Merci, Seigneur ressuscité, de récompenser activement tes fidèles d’une manière juste pendant le millénium. Amen.

6. « Et voici, je viens bientôt. — Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre ! » (22.7)

Le Seigneur interpelle le lecteur brusquement, puis il promet que son apparition sera soudaine. « Bientôt » n’est pas une mesure sur l’échelle du temps, mais un mode d’apparition : « rapidement ». Si lors de sa première venue, Jésus était entré progressivement dans son ministère, sa seconde venue sera subite.

Le Seigneur promet une bénédiction spéciale à toute personne qui prend au sérieux le contenu du livre. Une des leçons principales est l’exaltation de la gloire du Père et du Seigneur Jésus-Christ, l’Agneau. Preuve en est la présence de 15 doxologies (1.5b-6 ; 4.8,11 ; 5.9-10,12,13 ; 7.10,12 ; 11.16-18 ; 15.3-4 ; 16.5-6,7 ; 19.1-3,4,6-8), dont 9 sont réservées uniquement au Père, 3 uniquement à l’Agneau, et 3 au Père et à l’Agneau2.

Prière : Aide-moi à apprécier et à garder dans mon cœur et dans ma vie les vérités apprises par la lecture et la méditation de ce livre.

7. « Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville ! » (22.14)

Le sang de Jésus-Christ joue un rôle primordial dans l’accomplissement de notre salut, car il signifie que nos péchés ont été enlevés éternellement et le résultat est notre droit d’accès auprès du Père et de l’Agneau (1.6 ; 5.9 ; 7.14). Au millénium, les rachetés ressuscités de la tribulation vont jouir de tous les privilèges de la citoyenneté (És 25.8 ; Rom 8.29 ; 1 Jean 3.2 ; Apoc 7.13-17 ; 22.1-5).

Prière : Merci, notre Père Céleste, parce que, par le sang versé de Jésus-Christ notre Sauveur, toute personne née de nouveau va pouvoir bénéficier abondamment de tous les privilèges que tu nous réserves avec le Seigneur.

Résumé et conclusion

Ce livre unique dans toute la Bible est un mélange d’extrêmes : il va des hauteurs de l’existence céleste avec Dieu le Père et avec Jésus, l’Agneau, par l’Esprit, jusqu’aux profondeurs de la dépravation humaine attisée par Satan. Sa lecture doit conduire le pécheur à la repentance et à la foi pour échapper à l’étang de feu, et stimuler le converti à une vie de fidélité disciplinée en face de toute opposition.

Au milieu de toutes ces descriptions, le lecteur peut désaltérer son âme et son esprit à sept oasis de « bénédictions » qui nous sont déjà accessibles. Pour en jouir, souvenons-nous que :

– la lecture de la Parole est une nécessité pour rester proche de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.

– la Parole lue apporte du bien-être seulement si on y obéit et la met en pratique.

– la Parole avertit chacun qu’il existe une règle inviolable et indestructible : tout sera récompensé à la fin, soit le mal, soit le bien. Chacun donc doit décider maintenant de quel côté il veut se ranger.

– les bénédictions divines sont innombrables (et vont bien au-delà des sept traitées dans cette étude). Elles sont utiles pour soutenir chaque sauvé dans toutes les situations imaginables. À nous de décider si nous voulons les recevoir.

1Le mot grec indique une bataille qui n’est pas courte.
2 Au ciel, la louange et l’adoration sont spécialement et exclusivement adressées aux deux premières personnes de la Trinité. L’Esprit ne reçoit ni adoration ni prière. De ce fait, il me semble raisonnable de croire que notre adoration et nos prières ici-bas doivent être uniquement réservées à Dieu et à Jésus, avec l’aide précieuse et l’inspiration du Saint-Esprit (1 Cor 14.15 ; Éph 6.18 ; Phil 3.3).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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