Les attentes du monde d’aujourd’hui à l’égard de l’Eglise

Nous vivons un temps de crise et de mutations profondes.

Plus que jamais dans l’histoire de l’humanité, les progrès technologiques permettraient de produire des biens et des services de qualité en abondance et rapidement, et pourtant les besoins fondamentaux de millions de personnes ne sont pas satisfaits. Les moyens de communications connaissent une expansion sans précédent, et pourtant les gens se sentent de plus en plus isolés. Le génie génétique et d’autres découvertes scientifiques laissent entrevoir la stabilisation sinon ta guérison de maladies considérées jusqu’il y a peu comme incurables ou irréversibles, et pourtant de nouvelles épidémies, la drogue et la pauvreté extrême tuent de trop nombreuses personnes dans la fleur de l’âge.

En dépit de ces prouesses technologiques et des immenses retombées et virtualités positives qu’elles entraînent, les hommes et les femmes des pays les plus riches de la planète tremblent pour leurs emplois, ont peur de voir leurs salaires et autres revenus diminuer au point de ne plus leur permettre d’acheter l’indispensable. Ils appréhendent d’être agressés psychiquement et physiquement. En un mot comme en cent, la plupart des êtres humains craignent aujourd’hui pour leur sécurité.

La société entière est en désarroi, crispée face à l’avenir, se demandant de quoi demain sera fait. La confiance dans les gouvernements s’érode dangereusement.

Cette situation constitue évidemment le terreau idéal de l’ émergence d’une nouvelle quête de spiritualité. Pour le chrétien que je suis, cette quête est rationnelle et réjouissante lorsqu’elle emprunte les chemins qui conduisent au seul vrai Dieu. Elle est en revanche irrationnelle et regrettable quand elle se manifeste par une fascination pour les religions orientales, les horoscopes ou les gourous tyranniques, assoiffés d’argent et parfois même de sang.

Il ne fait guère de doute que des millions d’êtres humains attendent quelque chose des Eglises chrétiennes, aujourd’hui peut-être même davantage qu’hier, même s’il en a toujours été ainsi. Les Ecritures l’attestent, puisque nous pouvons lire ce passage dans l’épître aux Romains (8.19): la création attend… avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.

Mais cette attente est le plus souvent non formulée, confuse, comme tapie au fond de l’âme, à la lisière entre l’angoisse et l’espérance.

Par ailleurs cette attente présente un caractère ambigu, ressemblant étrangement à celle des enfants à l’égard de leurs parents, à celle des citoyens face à l’Etat, ou encore à celle des élèves face à leurs enseignants.

L’enfant fera tout pour que son père lui passe ses caprices, mais simultanément il souhaite que son père lui résiste afin de le protéger. Nous désirons presque tous que l’Etat prélève moins d’impôts et qu’il nous laisse faire presque n’importe quoi, mais dans le même temps nous en voudrions aux pouvoirs publics de ne plus assumer correctement leurs tâches et de ne plus réprimer les agissements qui mettent gravement et objectivement la vie sociale en péril. La plupart des élèves déploient des trésors de patience et d’imagination pour travailler le moins possible et obtenir de leur maître une agréable mansuétude, mais ils finissent par mépriser ceux qui n’exigent rien d’eux.

Ainsi sont les être humains, écartelés dans leur âme, comme victimes d’une espèce de schizophrénie morale, souhaitant pour eux-mêmes à la fois le bien et le mal, sans être capables de toujours trancher ce dilemme sans aide extérieure.
Cette contradiction ontologique, constitutive de la nature humaine, se retrouve évidemment dans leur attente face à l’Eglise chrétienne. D’un côté, nous, humains, aimerions que l’Eglise accommode son message aux vents de l’histoire, aux nécessités idéologiques et aux mours du moment, qu’elle taise tout ce qui résonne désagréablement à nos oreilles, mais d’un autre côté, nous aspirons, souvent plus inconsciemment que consciemment il est vrai, à entendre de l’Eglise un message vrai et fort, fondé sur l’entier de la révélation de Dieu, dût-elle blesser nos âmes et troubler notre confort ainsi que certaines de nos certitudes et pratiques dont nous soupçonnons qu’elles pourraient être fausses.

La Bible traite magistralement de cette contradiction majeure de l’âme humaine, notamment dans un épisode de l’histoire d’Israël que l’on découvre dans 1 Rois 22. Le roi de Juda et celui d’Israël projettent d’attaquer la Syrie pour reprendre un territoire perdu. Mais avant de faire la guerre, ils entendent connaître la volonté de Dieu. Les nombreux prophètes courtisans leur annoncent bien sûr la victoire. Mais pour plus de sécurité, on envoie chercher Michée, dont on connaît la fidélité à Dieu. Survient cette conversation révélatrice entre Michée et le roi d’Israël. Le roi s’exprime: Michée, irons-nous attaquer Ramoth en Galaad, ou devons-nous y renoncer? Michée, dans un instant de faiblesse ou par ironie répond: Monte, tu auras du succès… Et le roi lui dit: Combien de fois me faudra-t -il te faire jurer de ne me dire que la vérité au nom de l’Eternel? Michée affirme alors qu’il faut renoncer à la reconquête. Le roi d’Israël, furieux, dit à Josaphat, roi de Juda: Ne te l’ai-je pas dit? Il ne prophétise sur moi rien de bon.

Toute l’ambiguïté de l’attente des hommes à l’égard de l’Eglise se trouve dans ces dialogues. On veut connaître la vérité tout en désirant ne pas la connaître. On flatte et consulte les faux prophètes tout en les méprisant. On attend des prophètes véritables qu’ils annoncent la vérité, tout en les haïssant de cette haine faite d’un mélange d’admiration, de respect et d’aversion.

Or le devoir de l’Eglise est clairement de s’inspirer de l’attitude des prophètes véritables et non de celle des faux prophètes; de répondre aux aspirations justes, les meilleures et les plus élevées de l’être humain, et non de céder aux mauvais penchants qui se cachent en chacun de nous.

L’Eglise existe pour servir de témoignage à la vérité révélée en Jésus-Christ. Cette mission lui a été confiée par Dieu lui-même. L’Eglise ne peut être fidèle à l’humanité qu’en étant fidèle à Dieu et à sa Parole.

Aujourd’hui, comme par le passé, être fidèle à Dieu consiste tout d’abord, pour l’Eglise, à rappeler à nos contemporains les grandes vérités bibliques, à savoir:

Que l’univers est une création de Dieu et non pas le produit du hasard et de la nécessité comme le disait Jacques Monod dans les années soixante. Le premier verset de la Bible contient cette affirmation centrale: Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.

Qu’en dépit du mal et de l’action de Satan, Dieu exerce une souveraineté absolue sur l’histoire et la vie de tout être humain. A l’Eternel la terre et ce qu’elle renferme, le monde et ceux qui l’habitent (Ps 24.1).

Que tout être humain est marqué par le péché originel à la suite d’un mauvais choix de nos ancêtres communs, Adam et Eve. Il convient d’ajouter que dans leur situation nous aurions tous agi de la même manière, tentés que nous aurions été par le goût de l’inconnu, par l’attrait du mal, en dépit des conséquences connues.

Qu’il n’y a de salut individuel pour l’éternité qu’en Jésus-Christ. Il n y a de salut en aucun autre; car il n y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Act 4.12).

Que le ciel et la terre passeront (Luc 21.33). Cela implique que l’état définitif du Royaume de Dieu n’est pas de cette terre.

Qu’en conséquence l’Etat, institution divine, existe pour rendre la vie sur terre possible en dépit de la méchanceté du cour humain, selon le texte célèbre du 13e chapitre de l’épître aux Romains.

Pour l’Eglise, être fidèle au Dieu de Jésus-Christ consiste en outre à rappeler aux hommes et aux femmes de ce temps, le génie de Dieu, le génie de la Bible, le génie du christianisme, pour reprendre le titre d’un livre de Chateaubriand. L’Ecriture dit de Dieu qu’il est omnipotence, amour, justice et sainteté. Personnellement j’aime ajouter qu’Il est le génie incarné, sa quintessence.

Ce génie se retrouve dans l’équilibre qui caractérise la Bible. Il convient de le faire redécouvrir à nos contemporains.

L’Ecriture dit: Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures, car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu (Rom 13.1). Mais, dans un chef-d’ouvre d’équilibre, elle nuance tout aussitôt en proclamant: Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Act 5.29), ce qui légitime l’objection de conscience contre les lois et ordres iniques de l’Etat. Appliquée uniquement dans ce domaine, l’Ecriture préviendrait aussi bien contre l’anarchie que contre le totalitarisme, ce qui souligne son apport inestimable aux nations et à la société.

Dans la foulée, l’Eglise doit répéter qu’il n’y aurait jamais eu de démocratie sans christianisme et plus particulièrement sans le protestantisme.

Cet équilibre exceptionnel et parfait de la Bible caractérise également les relations parents-enfants telles qu’elles devraient être: Enfants obéissez à vos parents, est-il dit en Eph. 6.1, mais la nuance suit immédiatement: Pères, n’irritez pas vos enfants (Eph. 6.4).

Alors que les Ecritures appellent sans cesse les hommes à être justes et saints, elle n’hésite pas à dire: Ne sois pas just à l’excès (Ecc17.16). Quel incroyable équilibre. Quelle incroyable richesse.

La Bible ruisselle de vérité tout au long de ses pages. Loin d’être un livre de contes, elle dépeint l’homme tel qu’il est, sans fard. Les errements du grand roi David y sont décrits sans complaisance. L’apôtre Paul a pu écrire à son propre sujet: Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas… Misérable que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort?. (Rom 7.19,24).

Le livre qui dit cela ne peut qu’être le livre de la Vérité. L’Eglise de Jésus-Christ doit plus que jamais répandre la révélation du Dieu de Jésus-Christ dans le monde où Dieu l’a mise et s’adonner à un véritable travail apologétique.

Chers amis lecteurs, merci d’être des témoins de la vérité dans vos villes et vos villages. Et souvenez-vous de ce que Christ disait à l’Eglise de Sardes: Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu la parole, garde-la… (Apoc 3.3).

J.-P. G.
Dr. ès sc. politiques

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

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(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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