Les anges

Remarque: Cette étude est basée en partie sur des données qui figurent dans le «Dictionary of New Testament Theology» (édité par Colin Brown, Paternoster Press).

I. Les anges dans l’Ancien Testament

 L’AT considère les anges sous deux aspects: 1. des êtres célestes; 2. l’ange de l’Eternel.

1. Les anges, êtres célestes

Créés pour servir et louer Dieu, ils sont membres de son tribunal. Les anges sont quelquefois nommés «fils de Dieu» (Job 1.6) ou «saints» (Ps 89.6-7, où l’on trouve les deux expressions).

Les anges ne sont jamais devenus autonomes comme dans les croyances païennes cananéennes et les Israélites ne leur ont jamais rendu un culte. L’Eternel resta toujours la seule puissance créatrice dans la nature et dans l’histoire, mais les anges furent les témoins de la création du monde. Dans Job 38, où Dieu parle à Job de son activité créatrice, on lit au v.7: …tous les fils de Dieu lançaient des acclamations. Mais les anges ne sont pas sans commettre des fautes; dans Job 4.18, Dieu découvre des erreurs chez ses anges. Les anges peuvent transmettre des révélations, p.ex. dans Zach 1.9-17; Ez 4O.3ss.

La première mention d’anges se trouve dans Gen 3.24: des chérubins doivent défendre à l’homme l’accès au paradis. Dans le tabernacle, deux chérubins d’or se trouvaient face à face sur le couvercle de l’arche, pour symboliser la présence et la sainteté de l’Eternel. On peut les rapprocher des séraphins (à noter que ce mot signifie «serpents brûlants» dans Nom 21.6-8); ils ne sont mentionnés que dans Es 6.1- 7.

Les chérubins ont ceci de particulier qu’ils présentent des traits communs à l’homme et à l’animal. La description qu’en donne Ezéchiel au chapitre 1 est intéressante (v.5-10): il voit quatre animaux à l’aspect humain munis d’ailes, dont les pieds ressemblent à ceux des veaux; ils ont des mains humaines. Le plus étonnant: leurs faces sont des faces d’homme et d’aigle en même temps, et vues de droite, elles ressemblent à des lions, tandis que de gauche, elles ressemblent à des boeufs. Les séraphins, eux, ont six ailes, une face, des pieds. Il ressort de ces descriptions que les mots humains ne suffisent pas pour décrire des êtres célestes qui sont, en fin de compte, indescriptibles. Ce qui nous en est dit nous permet tout au plus d’en concevoir une approximation.

Plusieurs fois il est question d’anges qui se tiennent près de ceux qui craignent Dieu. On se souvient des deux anges qui firent sortir Lot et les siens de Sodome, et comment ils frappèrent d’aveuglement les gens malintentionnés de la ville qui voulaient s’introduire dans la maison de Lot. Dans un rêve, Jacob vit des anges monter et descendre l’échelle au-dessus de laquelle se tenait l’Eternel (Gen 28.12-13). Dieu fit voir au serviteur d’Elisée de nombreux anges qui campaient autour de la ville entourée par l’armée syrienne, qui fut ensuite frappée d’aveuglement.

L’AT mentionne aussi des «anges de malheur» (Ps 78.49, Colombe, TOB, Dhorme). Ex 12.23 nomme «destructeur» ( ou «exterrninateur» ) l’ange qui fit mourir tous les premiers-nés. Les anges sont donc aussi envoyés pour exercer les jugements de Dieu, p.ex. en frappant une population de la peste (2 Sam 24.15- 17) ou de la mort (2 Rois 19.35).

Dans les derniers livres de la Bible, les anges semblent différer entre eux par le rang et la dignité (le NT mentionne des archanges). Certains ont des noms propres. Le prophète Daniel nomme Gabriel (8.16) et Michel, qui s’occupe des affaires des nations (10;13,20-21).

2. L’ange de l’Eternel

L’Eternel lui confie des tâches spéciales. Il semble que sa personnalité disparaisse à tel point qu’ il ne faille pas lui demander son nom, ce que fit Manoah, père de Samson, quand l’ange de l’Eternel lui apparut; celui-ci lui répondit: C’est un mystère. Cet ange apparaît toujours pour aider Israël ou des individus. «Il est à la fois distinct et un avec l’Eternel… Il parle comme étant Dieu lui-même et sa personne semble confondue avec celle du Seigneur… ll ressort de cela que l’apparition de l’ange de l’Eternel est une véritable théophanie», c.-à-d. Dieu se montrant sous une forme visible (Nouveau dict. bibl., éd. Emmaüs). Certains pensent qu’il pourrait s’agir d’une christophanie, le Christ apparaissant ainsi dans l’AT, vu que personne ne peut voir Dieu et vivre (Ex 33.20). L’expression l‘ Eternel parlait avec Moïse face à face (Ex 33.11) indique qu’il lui parlait «de tout près, comme un homme parle avec un autre homme» (Bible annotée, tome A T1 ), ou comme nous lisons dans Nom 12.8, de vive voix, bouche à bouche (selon les versions).

II. Les anges dans le Nouveau Testament

Le grec emploie ange/os dans le sens de messager, ambassadeur qui parle et agit au nom de celui qui l’a envoyé. Homère utilise le terme pour indiquer le messager des dieux, tel qu’Hermès, qui escorte aussi les âmes au hadès.

Le mot ange/os se trouve 175 fois dans le NT, dont 67 fois dans l’Apocalypse. Il n’est utilisé que 6 fois pour désigner des hommes. Dans un sens général, la conception des anges qui prévaut dans l’AT est aussi celle du NT. Quand ils apparaissent, le monde surnaturel fait irruption dans le nôtre.

Dieu étant présent en Jésus, il est accompagné d’anges sur la terre: ils sont présents avant, pendant et après sa naissance; après avoir été tenté par Satan, les anges le servent; à Gethsémané, un ange le fortifie; un ange roule la pierre du tombeau du ressuscité et parle aux femmes; après l’ascension de Jésus, ils parlent aux apôtres et viennent à leur aide par la suite. Quand Jésus reviendra, les anges seront à ses côtés (2 Thes 1.7).

L’épître aux Hébreux prend grand soin de démontrer la supériorité de Jésus par rapport aux anges. Auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils ?.. Que tous les anges de Dieu l’adorent… (1.5-6). Aussi ne devons-nous rendre un culte qu’à Dieu et à son Fils, jamais aux anges (Col 2.18-19). Il est intéressant de savoir que les anges eux-mêmes ont refusé d’être adorés, ainsi dans Apoc 19.9-10 et 22.8-9, où l’ange dit à Jean: Garde-toi de m’adorer! Je suis ton compagnon de service et celui de tes frères. Tout de même assez étonnant, non? Par contre, 1 Cor 6.2-3 nous révèle que nous jugerons les anges, vu que les saints jugeront le monde (les saints étant tous ceux qui croient en Jésus-Christ), associés qu’ils seront au règne de Christ.

Puisque les anges seront jugés, ils sont responsables de leurs actes, comme les hommes. Cependant ils ne semblent pas bénéficier de l’oeuvre rédemptrice de Christ, car ils ont toujours connu les splendeurs et la sainteté de Dieu; en outre, n’étant pas de la race humaine, ils n’ont jamais été sous l’influence du péché originel. Par ailleurs, il est à relever que les anges font de l’oeuvre de Christ leur principal sujet de méditation. Les chérubins penchés sur le propitiatoire (le couvercle de l’arche) l’indiquent par anticipation, et Pierre le confirme (1 Pi 1.12), tout comme Jean (Apoc 5.6-14). De cette manière, les anges bénéficient aussi de l’oeuvre de Christ, puisqu’elle les pousse à l’adoration.

Jude v.6 se réfère à des anges qui ont quitté leur propre demeure, qui ont donc suivi Satan dans sa révolte contre Dieu. Selon Jude, ils sont gardés dans des chaînes perpétuelles au fond des ténèbres en attendant le jour du jugement. Jésus dit du feu éternel (l’enfer) qu’il a été préparé pour le diable et ses anges (Mat 25.41).

Paul mentionne un ange de Satan en relation avec la fameuse écharde dans sa chair (2 Cor 12.7). Il y a donc des anges déchus qui ne sont pas enchaînés. D’ailleurs, les anges déchus peuvent souvent être associés aux démons, pour autant que ceux-ci puissent être considérés comme des créatures distinctes des anges déchus.

Les anges, qu’ils soient bons ou mauvais, sont aussi nommés dignités, dominations, puissances, autorités, principautés (Eph 1.21; 3.10). Col 1.16 révèle que Christ les a aussi toutes créées, et Col 2.15 proclame qu’il a dépouillé les anges déchus de leur pouvoir par la croix. Aussi n’avons-nous pas à craindre qu’aucune puissance que ce soit puisse jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Christ, qu’elle soit d’en-haut (céleste) ou d’en-bas (satanique ou terrestre): Rom 8.38-39.

Et les anges gardiens? demanderez-vous. Certainement que les paroles de Jésus dans Mat 18.10 s’y réfèrent. Parlant des petits enfants, Jésus dit: …leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. Il est encourageant de savoir que les anges sont en quelque sorte nos gardiens: Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut (Héb 1.14) ? Les anges sont plus près de nous que nous l’imaginons; des anges n’ont-ils pas été logés chez des chrétiens exerçant l’hospitalité, à leur insu (Héb 13.2)?

Les anges observent l’Eglise; c’est en partie à cause d’eux que la femme doit avoir, dans l’Eglise, sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend (1 Cor II.10),cette autorité étant celle de l’homme, qui à son tour dépend de Jésus-Christ, seul Chef de l’Eglise. Fait saisissant, les anges désirent plonger leurs regards dans les merveilles de l’Evangile (1 Pi 1.12).

Cela devrait nous encourager d’en savoir toujours davantage nous-mêmes. Nous n’épuiserons jamais les richesses de la Parole, dans laquelle nous découvrirons, au fil de nos lectures, des trésors insoupçonnés de la richesse insondable de Christ (Eph 3.8). Car c’est bien sur Christ que notre pensée doit se concentrer en premier lieu. Nous aussi, comme les chrétiens de Colosses et de Laodicée, pouvons être enrichis d’une pleine certitude de l’intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, Christ, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance (Col 2.2-3).

J.-P.S.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)