L’enlèvement de l’Eglise

adapté de «Coming for His Bride», Dr Lehman Strauss, auteur, pasteur et prédicateur. Tiré de «Confident Living», mensuel de Back to the Bible Broadcast, Lincoln, Nebraska, mars 1988

L’Eglise est constituée de tous ceux qui croient en Christ comme leur Sauveur. Elle poursuivra sa mission terrestre jusqu’à ce que Christ vienne la chercher. Or cet événement, appelé l’enlèvement – le passage des croyants de ce monde-ci vers le ciel – peut survenir à n’importe quel moment. .

Le texte du Nouveau Testament qui nous donne le plus de détails sur l’enlèvement est certes celui de 1 Thes 4.13-18. Bien que l’ensemble de la première Epître aux Thessaloniciens fasse souvent allusion aux événements futurs, la doctrine de l’enlèvement repose sur des certitudes émanant de ces six versets.

Une raison

«Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui sont décédés» – littéralement «ceux qui dorment».

Lors de son passage à Thessalonique, l’apôtre avait sans doute annoncé le retour de Christ dans sa prédication (voir 1 Thes 2.19). Mais depuis son départ, certains des croyants étaient décédés, et leurs survivants s’interrogeaient: « Est-il possible d’espérer que ces chrétiens morts avant l’enlèvement participent à cet événement béni? » L’apôtre avait enseigné aux Thessaloniciens à vivre chaque jour dans la fervente espérance du retour imminent de Christ (voir 1 Thes 1.9-10). Mais apparemment l’apôtre ne leur avait laissé aucune instruction quant au sort des croyants décédés. Aussi se posaient-ils diverses questions à leur sujet: seraient-ils exclus de l’enlèvement? et ceux qui seront enlevés vivants, ne reverront-ils jamais leurs bien-aimés en Christ décédés auparavant?

Les chrétiens de Thessalonique étaient d’autant plus perplexes que l’apôtre avait l’habitude de répéter: Je ne veux pas que vous ignoriez… (Rom 11.25; 1 Cor 10.1; 12.1; cp Rom 1.13; 2 Cor 1.8). Poussé par le Saint-Esprit, Paul abordait donc ce sujet avec des raisons bien précises: il devait rassurer les Thessaloniciens au sujet de ceux qui dorment, une expression qui dans la Bible ne concerne que la mort des croyants et jamais celle des incroyants (voir Jean 11.11; Act 7.60; 1 Cor 11.30; 15.6, 18,51; 2 Pi 3.4).

Un raisonnement

Car si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont décédés (1 Thes 4.14). Cette espérance repose sur le solide fondement d’un raisonnement bien étayé. Le mot si gagnerait à être remplacé par puisque. Ainsi l’espérance du retour de Christ pour les siens, qu’ils soient morts ou vivants lors de sa venue, est un fait aussi certain et essentiel que celui de la mort et de la résurrection de Christ lui-même. L’homme privé de certitudes au sujet de la mort et de la résurrection de Christ n’aura pas non plus de certitude par rapport à sa propre résurrection. Ici le raisonnement est logique. L’espérance chrétienne ne repose pas sur une philosophie spéculative quelconque. La mort physique et la résurrection corporelle de Jésus-Christ sont le fondement même de notre assurance: Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts (1 Pi 1.3). La préposition si de 1 Thes 4.14 écarte tout doute. Christ étant mort et ressuscité, aucun racheté ne sera oublié dans la tombe lorsque Jésus reviendra. Sa propre résurrection est le gage de la nôtre (voir Rom 8.11; 1 Cor 6.14; 15.20-22).

Une révélation

Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du Seigneur (1 Thes 4.15). Cette phrase n’implique pas nécessairement la citation par l’apôtre Paul de paroles prononcées par le Seigneur au cours de son ministère terrestre, et qui n’auraient pas été transcrites jusqu’alors (voir Act 20.35). Du reste, rien dans les quatre Evangiles ne correspond pleinement à ce passage de l’Epître aux Thessaloniciens. Et si quelques versets de son discours sur le mont des Oliviers évoquent bien l’enlèvement, le Seigneur, en Mat 24, met surtout l’accent sur des scènes consécutives à cet événement (voir Mat 24.29-31).

Il est plus vraisemblable que ces vérités au sujet de l’enlèvement et de la résurrection des croyants aient été l’objet d’une révélation spéciale réservée à Paul. D’autant plus que plusieurs des déclarations de l’apôtre se réfèrent à une révélation directe qui lui a été accordée, ce qui lui permet de se réclamer d’une pleine inspiration divine (cp Act 16.6; 18.9; 1 Cor 11.23; 15.3; 2 Cor 12.4; Gal 1.12; Eph 3.3). Il n’a donc rien imaginé ou inventé; mais le Saint-Esprit lui a révélé ces mystères. C’est pourquoi les croyants n’ont aucune crainte à avoir, car Dieu lui-même est la source de cette révélation pleinement authentique, crédible et digne de confiance.

Cette révélation spéciale a aussi dissipé bien des mystères. Ainsi: Nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont décédés (v.15). On aurait pu penser que les rachetés encore vivants lors de l’enlèvement auraient pu avoir une « longueur d’avance » sur leurs frères et sours décédés précédemment. Mais non, ils ne les devanceront pas. Au contraire, les morts en Christ qui seront arrachés au tombeau auront l’insigne privilège de précéder les croyants demeurés vivants pour l’avènement du Seigneur.

Un autre point apparaît en ce verset 15. Paul espérait personnellement connaître l’enlèvement de son vivant. Il croyait que cet événement étant imminent, il pouvait se produire à tout instant. Bien qu’il se soit refusé à formuler une date quelconque, il souhaitait ardemment être du nombre des vivants en ce jour et à cette heure suprême (cp 1 Cor 15.51-52; Phil 4.5; Tite 2.13). Il faut dire qu’aucun des apôtres ni aucun des premiers chrétiens ne se sont attendus à ce que le temps de l’Eglise s’étende à près de 2000 ans. Cependant rappelons aussi que Paul envisageait simultanément la possibilité de mourir avant l’avènement du Seigneur (cp 2 Cor 5.1-10; Phil1.23-24; 2 Tim 4,6).

Un retour

Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel (1 Thes 4.16). Voilà qui implique littéralement le retour corporel de Christ. Jésus a dit: je reviendrai… (Jean 14.3). Les deux témoins célestes de l’ascension de Jésus l’ont attesté: Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel (Act 1.11). Ce retour ne saurait donc être la venue du Saint-Esprit ni celle d’un ange, mais bien celle du Seigneur Jésus-Christ lui-même. Du reste, l’expression lui-même déjà mise en évidence en 1 Thes 3.11 ressort aussi en 1 Thes 4.16. Oui, c’est le Seigneur lui-même, mort et ressuscité, que nous attendons! Lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois… (l Pi 2.24). C’était son corps; pas son esprit qui fut enseveli dans le tombeau de Joseph d’Arimathée. C’est son corps qui fut enlevé (Marc 16.19; Luc 24.51) et élevé devant les disciples vers le ciel (Act 1.9), et ce sera le même corps qui descendra du ciel (1 Thes 4.16).

Deux résurrections

Jésus l’a dit: Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement (Jean 5.28-29). Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle (Dan 12.2). Il y aura donc deux résurrections distinctes. Avec l’enlèvement, les rachetés connaîtront la résurrection pour la vie; après la grande tribulation, les perdus ressusciteront pour la damnation. Sauvé ou perdu, chaque individu qui a vécu ressuscitera physiquement un jour. Mais l’enseignement d’une résurrection globale et simultanée ne cadre pas avec l’interprétation des passages précités. Gardez toujours à l’esprit qu’il y aura deux résurrections, la première qui mène à la vie, la deuxième qui mène à la damnation.

La première résurrection

L’Ecriture nous montre qu’elle ne surviendra pas d’un coup, mais qu’elle se manifeste par étapes ( voir 1 Cor 15.20-23). Christ est déjà ressuscité, et il est les prémices de ceux qui sont morts. Puis ce sera le tour de ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement (l Cor 15.23). Précisément l’étape à laquelle se réfère le passage de 1 Thes 4.16 que nous étudions en ce moment.

Les morts en Christ ressusciteront premièrement (l Thes 4.16). L’expression morts en Christ est synonyme de ceux qui dorment en Christ (v.14). Le mot premièrement utilisé dans ce passage implique de manière absolue le fait que les morts en Christ ressusciteront avant que les vivants ne soient changés. Au lieu d’être désavantagés parce qu’ils seront décédés avant que l’enlèvement n’intervienne, ils ressusciteront avant les croyants demeurés sur la terre jusqu’à ce moment-là. Et si le moindre doute subsistait encore quant aux risques pour les morts en Christ de manquer une part de la bénédiction inhérente à l’enlèvement, il est définitivement dissipé par la phrase: Les morts en Christ ressusciteront premièrement.

Dans le texte de 1 Thes 4, il n’est nullement fait allusion à l’ensemble des trépassés, mais seulement à la résurrection des rachetés, ceux qui sont morts en Christ. Cette première résurrection s’inscrit dans le cadre de la seconde venue de Christ sur la terre; car après la grande Tribulation il reviendra régner ici-bas. C’est pourquoi la première résurrection englobera encore les croyants sauvés pendant la grande Tribulation et devenus martyrs. Eux aussi ressusciteront. L’apôtre Jean l’atteste: Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans (Apoc 20.6).

Une réunion

Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur (l Thes 4.17). Les morts ressuscités et les vivants en Christ formeront dès l’enlèvement un seul groupe pour rencontrer leur Seigneur. Oh! la majesté d’une telle scène devrait remplir nos cours à la fois de respect sacré et d’une attente joyeuse. Ce sera le jour de la merveilleuse réunion des enfants de Dieu, et dès lors tout ce que nous ferons, nous le ferons ensemble!

Je pense à toutes les divisions qui affligent le peuple de Dieu. Il est des chrétiens qui n’adressent pas la parole à certains de leurs frères en Christ. Je connais une jeune fille chrétienne qui a refusé d’adresser la parole à sa mère pendant des années. Oh! quel merveilleux jour ce sera, lorsque tous ceux qui sont en Christ seront réunis; alors toute querelle sera apaisée, et les affligés seront consolés. Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.

Alléluia!

Une nouvelle affirmation

Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles (1 Thes 4.18). Voici le baume pour les cours brisés, la parole de consolation pour ceux qui pleurent, et pour tous un vibrant espoir. Les Thessaloniciens traversaient des jours difficiles; aussi ces paroles de réconfort durent-elles leur apporter un nouveau courage, une espérance renouvelée. Paul leur montrait qu’ils n’auraient pas à affronter la grande Tribulation, mais qu’ils devraient se préparer à l’enlèvement, délivrance qui devrait précéder ces terribles événements. Aussi pourraient-ils se consoler réciproquement. Comme pasteur, j’ai eu l’insigne privilège de partager cette glorieuse perspective avec de nombreux enfants de Dieu frappés par le deuil, suite au départ d’un de leurs bien-aimés, et j’ai vu à quel point chacun des mots de Paul pèse de tout son poids pour communiquer force et secours en toute situation.

Soyez prêts

Toute dissertation sur l’enlèvement serait incomplète si l’on n’en tirait pas une application pratique. Une chose est de savoir que Christ peut revenir à n’importe quel moment, C’en est une tout autre que d’être prêt pour le moment de ce retour. Sans aucun doute, l’enlèvement sera, pour certains chrétiens, comparable à la brusque fermeture d’une trappe, tout simplement parce qu’ils ne se seront pas préparés à rencontrer le Seigneur. Sa venue pour chercher son Eglise sera soudaine et foudroyante. Et Dieu a tenu à garder secrète la date de ce retour.

Dans une telle perspective, quels doivent être les attitudes et les actes qui assurent au chrétien à la fois sécurité et pleine approbation de Dieu? L’apôtre Paul, qui attendait pour lui-même aussi bien l’enlèvement que la mort en Christ, pouvait écrire: Pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ approche (2 Tim 4.6). Il est un fait inéluctable: le jour vient où notre séjour terrestre prendra fin, soit par la mort, soit par l’enlèvement. Dans ce passage, Paul envisage sa mort comme imminente. En même temps il affirme sa conviction inébranlable par rapport à la couronne de justice qui lui est destinée et que le Seigneur a réservée à tous ceux qui auront aimé son avènement (2 Tim 4.8). Parce que Paul aimait cet avènement et vivait dans la perspective de l’apparition de son Seigneur, il pouvait affirmer: Maintenant je suis prêt…

Suis-je personnellement prêt, maintenant?

Peut-être avons-nous l’intention louable de nous préparer au retour de Jésus, mais cela ne veut pas dire que nous soyons réellement prêts aujourd’hui. Vivre dans l’expectative du retour de Christ ne peut que produire en nous le besoin urgent d’une vie sanctifiée et d’un cour entièrement dévoué à son service. Les chrétiens que j’ai rencontrés au cours des années et dont le cour vibrait à la perspective du retour de Christ, étaient tous entièrement dévoués au salut des âmes. Je n’ai par contre jamais rencontré un croyant charnel, égoïste ou mondain, manifestant un intérêt quelconque pour l’avènement du Seigneur Jésus-Christ. Voici du reste neuf passages de l’Ecriture qui nous exhortent à une vie sainte et à un service fructueux en vue de ce retour: 1 Cor 4.5; Col 3.4-5; 1 Thes 5.23; 2 Tim 4.1-2; Tite 2.11-13; 1 Pi 1.7; 4.12-13; 1 Jean 2.28; 3.1-2.

Mystère et soudaineté

Permettez-moi d’examiner encore brièvement l’exhortation de Paul aux Corinthiens au sujet de l’enlèvement: Voici je vous, dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’oil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés (1 Cor 15.51-52).

Il est d’importantes vérités qui ne doivent pas être considérées avec superficialité. Ce passage nous dit que l’enlèvement est un mystère. Or ce n’était pas un mystère que les saints doivent ressusciter un jour, et la doctrine de la résurrection n’avait pas été introduite par Paul, puisque tout l’Ancien Testament – comme le Nouveau – démontre que les morts doivent ressusciter. Le mystère réside plutôt dans le fait qu’au retour de Christ certains des saints seront enlevés sans connaître la mort. L’expression ceux qui dorment qui ne concerne donc que les morts en Christ, fait allusion au sommeil du corps. Lorsqu’un croyant décède, il se rend auprès de Christ. Ce n’est pas Christ qui vient à lui, c’est son âme qui a directement rendez-vous avec Jésus. Son esprit est dès lors auprès du Seigneur (2 Cor 5.8). Cependant, que nous dormions ou que nous soyons vivants lorsque Jésus reviendra, nous serons changés. Tel était le secret, le mystère que le Saint-Esprit avait confié à Paul.

Une autre vérité est la soudaineté de l’enlèvement: en un instant, en un clin d’oil. La translation des saints sera d’une rapidité extrême. Songez par exemple à ce croyant qui gît sur un lit de maladie, endurant des souffrances presque insupportables et qui, en une fraction de seconde, partira à la rencontre du Seigneur dans les airs, dans un corps qui ne connaîtra plus aucune souffrance. Et tout cela se produira en l’espace d’un clin d’oil.

Une dernière vérité révélée situe l’événement dans le temps: à la dernière trompette. La trompette sonnera…
Le rôle de cette trompette n’est pas d’annoncer la séparation d’avec Dieu ou le jugement, mais bien la résurrection et la vie. Ce n’est pas un ange qui soufflera dans cet instrument, et nous ne pouvons pas l’apparenter aux trompettes de jugement résonnant dans l’Apocalypse. Il s’agira de la trompette de Dieu (I Thes 4.16); elle sera la dernière de la période de la grâce. Le son de cette trompette ne sera pas perçu du monde entier, car Dieu ne convoquera que ses rachetés pour qu’ils viennent à sa rencontre et soient toujours avec lui. Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Une perspective propre à nous jeter à genoux pour nous humilier, nous préparer… et adorer!

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)