L’élection dans l’Ancien Testament

Nous publions ici un extrait du livre paru en 2020 « Election and predestination : looking for answers not arguments » aux Éditions Everyday Publications Inc. 

Le mot « bachiyr » pour « choisi » ou « élu » apparaît 13 fois dans l’Ancien Testament, avec des traductions différentes selon la version choisie. Chacune des occurrences a donc été examinée avec le double objectif de cerner qui était « élu » et dans quel but. La mise en perspective scrupuleuse des contextes et des références bibliques permet par ailleurs à la Parole de parler d’elle-même.
Chronologiquement, les premières mentions de ce mot se trouvent dans le livre des Psaumes et font référence à David, à la nation d’Israël, et à Moïse. Le plus surprenant est peut-être qu’aucune ne fait référence à l’élection individuelle pour le salut du pécheur ! […] Au contraire, l’image qui émerge ainsi de l’élection dans l’A.T. est celle du choix par Dieu d’une personne, ou d’un groupe, dans un objectif particulier et/ou afin de confier un honneur particulier.

1. Le choix de Moïse

Il n’y a qu’un seul endroit dans la Bible où Moïse est explicitement désigné comme « élu » de Dieu : Psaume 106.23. Il a eu l’honneur d’être le porte-parole de Dieu (Ex 3.14-17 ; 4.12). Dieu l’a assuré de sa présence et de sa puissance (Ex 3.12). Dieu l’a appelé et lui a dit : « Je t’enverrai auprès de Pharaon, et tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les enfants d’Israël » (Ex 3.10). Le but pour lequel Dieu a choisi Moïse était de conduire les Israélites hors de l’esclavage en Égypte jusqu’à l’entrée en terre promise[note]À cause de sa désobéissance, Moïse n’a pas été autorisé à entrer dans le pays : cet aspect de son élection ne s’est donc par réalisé[/note] . Il a été envoyé pour témoigner que Dieu avait entendu leurs cris, et pour attester, par des signes et des prodiges, que le Dieu d’Israël est le Dieu vivant, vrai, et tout-puissant.

2. Le choix de David

« J’ai fait une alliance avec mon élu. Voici ce que j’ai juré à David, mon serviteur : J’affermirai ta postérité pour toujours, et j’établirai ton trône à perpétuité » (Ps 89.3-4).
En 1 Samuel 16.1, l’Éternel dit à Samuel : « Quand cesseras-tu de pleurer sur Saül ? Je l’ai rejeté afin qu’il ne règne plus sur Israël. Remplis ta corne d’huile, et va ; je t’enverrai chez Isaï, Bethléemite. Car j’ai vu parmi ses fils celui que je désire pour roi ». Le mot « vu » traduit ici l’hébreu « ra’ah » qui peut signifier « voir, regarder, inspecter, percevoir, considérer ou sélectionner ».
Alors qu’un par un les fils de Jesse se présentent devant Samuel, Dieu déclare à Samuel : « L’Éternel n’a pas choisi celui-ci » et lui révèle que son critère de choix n’est ni l’apparence physique ni la taille, mais l’état du cœur. Et ce jusqu’à la présentation de David, pour lequel le Seigneur dit : « Lève-toi, oins-le, car c’est lui ! » (v.12) Le Psaume 78.70 éclaire et confirme ce choix : « Il choisit David, son serviteur, et il le tira des bergeries.
»Dieu a choisi David pour être roi sur Israël. C’est lui qui est mentionné dans 1 Samuel 13.14 pour remplacer Saül : « L’Éternel s’est choisi un homme selon son cœur, et l’Éternel l’a destiné à être le chef de son peuple ». « J’ai choisi David pour qu’il règne sur mon peuple d’Israël » (1 Rois 8.16). La responsabilité insigne de David est d’occuper la position de roi du peuple de Dieu, pour laquelle il est investi de la présence et de la puissance de Dieu. Samuel a oint David, et « L’Esprit de l’Éternel saisit David, à partir de ce jour et dans la suite » (1 Sam 16.13 ; cf. 2 Samuel 7.9).
Comme la référence au Messie dans Ésaïe 42.1, David est appelé « Mon oint » et « Mon serviteur » (Ps 89.3-4). Dieu a fait une alliance avec David, pour établir sa descendance (lignée) et son trône (dynastie) pour toujours. « Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés, ton trône sera pour toujours affermi » (2 Sam 7.16 ; cf. 1 Chr 17.11-14 ; 2 Chr 6.16).
Le Messie viendrait de la lignée de David, plus précisément de la tribu de Juda, et établirait un royaume qui durerait éternellement. Les objectifs de l’alliance davidique, les responsabilités et les honneurs associés, sont réitérés à maintes reprises dans les Écritures[note]Ps 132.11 ; Jér 23.5 ; 30.9 ; És 9.7 ; 11.1 ; Luc 1.32,69 ; Act 13.34 ; Apoc 3.7[/note] .Pourquoi Dieu a-t-il choisi David ? David était « un homme selon son cœur » (1 Sam 13.14), et il « a observé [ses] commandements et [ses] lois » (1 Rois 11.34).

3. Le choix du Messie

À l’examen de l’enseignement biblique concernant l’élection du Messie, il apparaît que son privilège insigne est d’être le délice de son Père. Il occupe la fonction de Serviteur de Jéhovah et est doté de la puissance de l’Esprit de Dieu, et c’est par lui que s’accomplissent tous les desseins de Dieu concernant la rédemption. Sa responsabilité est de « relever les tribus de Jacob » et « ramener les restes d’Israël (És 49.6), « pour annoncer la justice aux nations » (És 42.1). Son témoignage est d’être « la lumière des nations, pour porter mon salut jusqu’aux extrémités de la terre » (És 49.6).

4. Le choix d’Israël

Mes études m’ont permis d’en découvrir beaucoup plus sur l’élection d’Israël mais, même au début, ce qui suit me semblait évident :
La nation d’Israël a été choisie collectivement par Dieu avec des privilèges et des responsabilités :
i) Occuper la position à part, hautement privilégiée, d’être la propriété de Dieu, son peuple spécial, sa nation préférée « L’Éternel, ton Dieu, t’a choisi pour que tu sois un peuple qui lui appartienne entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre. » (Deut 7.6) « Vous m’appartiendrez entre tous les peuples » (Ex 19.5).
ii) Être au bénéfice de la puissance divine, qui les protégerait et pourvoirait à tous leurs besoins. Le Seigneur était pour eux Jehovah-Jireh, la force d’Israël, un bouclier et une haute retraite [note]Ex 13.3 ; 15.2 ; 1 Sam 15.29 ; 2 Sam 22.3 ; Ps 18.3, 27.2[/note].

Israël a également été choisi par Dieu pour des buts spécifiques
:i) Tenir un rôle d’ambassadeur représentant Dieu : « Vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. » (Ex 19.6)
ii) Être un témoignage pour le monde, lui transmettant la vérité de Dieu et sa personne : « C’est moi, moi qui suis l’Éternel, et à part moi, il n’y point de sauveur. C’est moi qui ai annoncé, sauvé, prédit. Ce n’est point parmi vous un dieu étranger ; vous êtes mes témoins, dit l’Éternel, c’est moi qui suis Dieu. » (És 43.11-12)

Israël a été choisi pour constituer un trophée saint de la grâce de Dieu, rendant les autres nations jalouses de la bonté et des bénédictions de Dieu. Le but du sacerdoce d’Israël était d’être un médiateur entre Dieu et le monde, invitant le reste du monde à faire confiance et à suivre ce Dieu vrai et vivant (Ex 19.5-6 ; És 45.17-25).
Cela ouvre la voie à une découverte profondément merveilleuse : l’élection souveraine d’Israël par Dieu est à la fois exclusive et non-exclusive.
Elle est exclusive au sens où Dieu a choisi d’étendre son amour expressément sur Israël, et de conclure un pacte avec eux, les établissant comme son peuple, à part parmi toutes les nations. Aucune autre nation ne pourrait revendiquer ce privilège pour elle-même.
Et l’élection d’Israël n’est pas exclusive car elle n’implique pas que seul Israël pouvait croire en Dieu ou avoir une relation avec Dieu.
En fait, l’élection d’Israël avait incontestablement un double objectif : une mission de représentation devant le monde, et une mission de témoignage à la bonté de Dieu en la faisant rayonner, de sorte que des personnes d’autres nations puissent être amenées à croire en Dieu et le servir – et c’est ce qui s’est produit.
Il existe dans les Écritures des exemples clairs de personnes qui ne faisaient pas partie par leur naissance de la nation élue et qui ont néanmoins choisi de croire en Jéhovah et de rejoindre Israël, intégrant ainsi le peuple élu. Ils sont devenus élus avec les élus et sont devenus récipiendaires de toutes les promesses, bénédictions, pactes et héritage donnés à Israël en tant que peuple élu. On peut notamment évoquer l’inclusion providentielle de Rahab et Ruth dans la lignée ancestrale de Jésus-Christ.
Cette prise de conscience débouche sur deux autres constats :

A. De nombreux individus au sein de la nation élue d’Israël se sont rebellés contre le Seigneur, l’ont rejeté et se sont éloignés de lui. Bien qu’ils aient été tous choisis par Dieu, tous n’ont pas choisi de le suivre comme Seigneur. Peu d’entre eux lui ont vraiment fait confiance et ont cru en lui. Nombre de ces élus n’ont pas rempli le but assigné par Dieu avec leur élection. De nombreux Israélites, bien qu’élus, ont été complètement désobéissants et seront éternellement perdus. Pourtant, ils font toujours partie des élus collectivement, en tant que nation physique d’Israël. Cela indique donc que l’élection d’Israël de l’Ancien Testament n’était pas une élection quant au salut, mais plutôt une élection basée uniquement sur leur descendance physique d’Abraham, d’Isaac et Jacob. Tout Israël a été élu, mais tout Israël n’a pas choisi le Seigneur.

B. Un parallèle comparable peut être établi entre Saül et David. Tous deux sont appelés « l’élu de Dieu ». Chacun d’entre eux avait été expressément élu par Dieu pour la même mission insigne : être roi d’Israël. Tous deux en ont reçu la puissance, le Saint-Esprit étant venu sur eux les armer pour remplir leur mission et leur élection.
Pourtant, les différences dans leurs choix personnels sont flagrantes. La fin de la vie de Saül a été marquée par la désobéissance et la rébellion. Le Seigneur a pu dire de David, qu’il avait trouvé un homme selon son cœur, un homme qui accomplirait toute sa volonté (Act 13.22 ; voir aussi 1 Sam 13.14). David a été choisi pour continuer la lignée du Messie, et son trône a été désigné comme le trône du Messie, le trône éternel. Pourquoi le privilège d’un si grand dessein a-t-il été accordé à David et non à Saül ? Simplement parce que David a choisi le chemin de la foi et de l’obéissance, au contraire de Saül. Alors que Saül et David avaient tous deux été choisis par Dieu, seul David a choisi Dieu. David a embrassé les bénédictions et les responsabilités auxquelles le Seigneur l’avait appelé. Saül aurait pu faire un choix similaire et aurait pu bénéficier de la plénitude de la bénédiction du Seigneur, car nous lisons que le Seigneur « aurait affermi pour toujours [son] règne sur Israël » (1 Sam 13.13). Bien au contraire, Saül « a rejeté la parole de l’Éternel » et a donc été rejeté par le Seigneur (1 Sam 15.23).
Dans tout cela, nous voyons clairement que les élections de David, de Moïse, du Messie et d’Israël ont comporté chacune un but précis et un privilège, en incluant la responsabilité d’une mission et d’un témoignage et la bénédiction associée à la position et à la puissance.

Tableau de synthèse de l’utilisation du mot hébreu « bachiyr »

Référence Mot français Qui est élu ? Élection individuelle ou collective Élu/s pour quoi ?
Ps 89.4 Mon élu David Individuelle Pour être roi et appartenir à la lignée messianique
Ps 105.6 Ses élus La nation d’Israël Collective Pour être serviteur de Dieu
Ps 105.43 Ses élus La nation d’Israël Collective Pour recevoir des possessions, des bénédictions et un héritage
Ps 106.5 Tes élus La nation d’Israël Collective Pour recevoir des possessions, des bénédictions et un héritage
Ps 106.23 Son élu Moïse Individuelle Pour être le conducteur du peuple, un médiateur entre Dieu et son peuple
2 Sam 21.6 L’élu de l’Éternel Saül Individuelle Pour être roi
És 42.1 Mon élu Le Messie Individuelle Pour apporter le salut aux nations
És 43.20 Mon élu La nation d’Israël Collective Pour publier mes louanges
És 45.4 Mon élu La nation d’Israël Collective Pour être serviteur de Dieu
És 65.9 Mes élus Israël restauré Collective Pour recevoir des bénédictions futures
És 65.15 Mes élus Israël restauré Collective Pour recevoir des bénédictions futures
És 65.22 Mes élus Israël restauré Collective Pour recevoir des bénédictions futures
1 Chr 16.13 Ses élus La nation d’Israël Collective Pour être serviteur de Dieu

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)