L’Eglise primitive

Sa simplicité – Sa force – Son exemple

Plusieurs chrétiens se sentent aujourd’hui un peu nostalgiques quand ils lisent le Nouveau Testament. Les choses semblaient alors tellement simples. Que voyons-nous aujourd’hui ? De grandes et puissantes organisations religieuses qui se mêlent de réformes politiques et sociales. La simplicité et la spiritualité de l’église primitive ont-elles disparu pour toujours ?

Au cours des âges, il y a eu des groupes de croyants qui se sont détournés du courant principal de la chrétienté et ont décidé de prendre les Saintes Ecritures comme seul guide. Ils ont été en grande partie ignorés par le christianisme institutionnalisé, mais ils ont connu une vraie bénédiction spirituelle et la grande joie de plaire à leur Seigneur en agissant ainsi.

L’attraction vers une personne

Les premiers disciples étaient unis, non parce qu’ils étaient membres d’une organisation, mais par leur amour pour la même personne. Ils avaient entendu l’appel du Seigneur et ils étaient devenus ses disciples (Mt. 4 : 18-29). Leur vie entière était centrée sur lui; ils apprenaient de Lui, ils Lui obéissaient, ils L’aimaient. Cette relation qu’ils avaient avec Lui était une relation personnelle. Elle se manifestait par une loyauté qu’on oserait presque qualifier de fanatique. Pierre exprimait le sentiment de tous les autres disciples lorsqu’il a dit: « Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Mt. 26 : 35).

Après l’ascension de Jésus-Christ, les nouveaux disciples ont été abreuvés du même esprit. Ils prêchaient au nom de Jésus-Christ (Ac. 4: 12, 18); ils baptisaient en son nom (Ac. 10: 48); ils s’assemblaient en son nom (Mt. 18: 20); ils faisaient des miracles en son nom (Ac.3 : 6); ils défiaient l’opposition en son nom (Ac. 4: 18-20); ils souffraient joyeusement pour son nom (Ac. 5: 41). Est-il surprenant que le monde ait commencé à les appeler « chrétiens » ? (Ac. 11 : 26).

Les croyants qui saisissent aujourd’hui cet esprit délaissent toute étiquette ecclésiastique et se réjouissent de porter le nom de Christ devant le monde. Ils ne désirent employer, que les termes que l’on trouve dans la Bible pour désigner les chrétiens, tels que croyants, frères, saints. Pour eux, l’Ecriture est encore valable: « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus…» (Col. 3: 17).

Soumission à la Parole

Pour les croyants des premiers temps, la seule autorité était la Parole de Dieu. L’Ancien Testament existait déjà et le Nouveau Testament, qui était en train d’être rédigé, furent reconnus comme ayant la même autorité (II Pi. 3: 15-16). Les apôtres insistaient sur l’enseignement des nouveaux convertis (Ac. 2 : 42). Leur Seigneur ne leur avait-il pas commandé de leur enseigner « à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt. 28 : 20). Les vies vécues autrefois indépendamment de Dieu devaient maintenant être modelées selon l’enseignement de la Parole (Ro. 6: 17).

L’enseignement était l’activité la plus importante lors des réunions de l’église primitive (Ac. 2 : 42). La Parole devait éclairer chaque aspect de la vie. Ceux qui avaient vécu dans les ténèbres devaient maintenant marcher dans la lumière (1 Jn 1 : 6, 7). II n’y avait pas de recours à une autorité supérieure. « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (I Co. 14 : 37). Ceux qui veulent aujourd’hui suivre le modèle de l’église primitive doivent insister de nouveau sur l’autorité absolue et inchangée de la Parole de Dieu pour tout ce qui concerne la foi et la conduite. Si Dieu n’avait pas parlé, l’homme n’aurait jamais vraiment pu connaître la vérité spirituelle.

Direction par les anciens

Les églises primitives étaient comme des familles. Les familles du peuple de Dieu. Certaines étaient jeunes dans la foi et d’autres avaient davantage de maturité dans la connaissance du Seigneur et de sa Parole (I Jn 2 : 13, 14). Dans chaque famille, il doit y avoir une direction et c’est la même chose pour l’église locale. Après qu’une église avait été formée et qu’elle se fût réunie pendant un certain temps, les premiers missionnaires revenaient et désignaient ceux qui étaient qualifiés pour diriger l’assemblée (Ac. 14 : 21-23). Plus tard, les qualifications requises pour une telle direction spirituelle ont été données en détail par écrit pour les générations futures (Tit. 1 : 5-9 ; 1 Ti. 3 : 1-7). Pour être un dirigeant, il faut avoir une bonne connaissance de la Bible, être moralement au-dessus de tout reproche et savoir diriger sa maison.

Ces dirigeants étaient appelés anciens ou évêques (c’est-à-dire surveillants) et ils étaient les pasteurs du troupeau. Ils avaient une lourde responsabilité. Un jour, ils devront rendre compte du travail qui leur était confié (Hé. 13: 17). Dans chaque église locale, cette responsabilité reposait sur un groupe d’hommes; il n’y avait jamais un seul ancien ou un seul pasteur. « Le salut est dans le grand nombre de conseillers » (Pr. 11 : 14). Les premiers missionnaires confiaient chaque église à la charge de tels anciens. A ce moment, il n’y avait pas d’autorité plus élevée, ni fédération d’églises, ni évêque en charge d’un diocèse ou de surintendant au-dessus d’une région. C’était merveilleusement simple. La direction était laissée entre les mains d’hommes spirituels de l’endroit, qui étaient le plus en mesure de prendre les décisions concernant l’oeuvre qui avait été confiée à leurs soins.

Liberté pour le Saint-Esprit

Chaque église locale était donc confiée aux soins d’un groupe d’anciens qui avaient les Ecritures comme guide (Ac. 20 : 32). Les apôtres avaient une très grande confiance en la suffisance de la Parole de Dieu pour la direction et la croissance spirituelle des croyants (II Ti. 3: 16, 17). En plus de les laisser avec un livre, ils les laissaient avec la certitude que le Saint-Esprit continuerait à travailler dans leur coeur et dans leur vie. « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite (complète) pour le jour de Jésus-Christ » (Ph. 1 : 6).

Le Seigneur lui-même leur avait promis, avec la venue du Saint-Esprit, une puissance pour témoigner (Ac. 1 : B). Ils avaient connu d’une manière merveilleuse cette puissance qui les avait rendus capables de parler avec assurance pour Jésus-Christ, malgré l’opposition (Ac. 4: 19, 20). C’est ainsi que l’évangile s’est répandu à travers l’empire romain comme une traînée de poudre allumée par l’Esprit de Dieu. Quand les apôtres laissèrent de petits groupes de chrétiens derrière eux, ils l’ont fait avec l’assurance que le Saint-Esprit, qui les avait conduits à Christ, continuerait de les diriger et de les fortifier. I1s croyaient que le Saint-Esprit leur donnerait les dons spirituels nécessaires à la croissance des chrétiens (Ep.4 : 11; 1 Co. 12 : 4-7). On enseignait à chaque chrétien qu’il était utile et qu’il avait une fonction à accomplir dans l’église locale (I Co. 12: 12). Chacun réalisait qu’il était désormais le temple du Saint-Esprit (I Co. 6 : 19) et que la vie de Dieu devait s’exprimer en lui.

Ces églises primitives encourageaient le développement des dons de chaque personne. Il n’y avait pas de division entre un clergé et les laïcs et la prédication n’était pas réservée à une classe privilégiée. La plupart des réunions étaient sans cérémonie et p1usieurs y prenaient part. Tous les hommes avaient la liberté de prier publiquement (I Ti. 2 : B). (Dans les réunions mixtes de l’église, c’est les hommes qui prenaient la parole, (1 Co. 14: 34). Différents frères pouvaient proposer un cantique, donner un enseignement ou une exhortation. De cette façon, des dons variés commençaient à se développer et à se faire connaître au groupe (I Co. 14 : 26). Avec le temps, certains étaient reconnus comme prophètes ou enseignants. Toutefois il y avait toujours moyen pour une nouvelle voix de se faire entendre et pour un nouveau don de se manifester (I Co. 14: 31). Il n’est pas surprenant que Paul compare l’église à un corps dans lequel chaque membre a une fonction à remplir (Eph. 4: 11-16).

Le repas du Seigneur

Dans Ac. 2 : 42 nous voyons les différentes activités qui avaient lieu lors des réunions des églises primitives: « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières ». L’enseignement, la communion fraternelle, la fraction du pain (le repas du Seigneur) et la prière, voilà ce qui constituait leurs réunions. Le commandement du Seigneur: « Faites ceci en mémoire de moi » était encore très frais à leur mémoire. Au début dans leur amour et leur ferveur, ils se rappelaient peut-être chaque jour du Seigneur (Ac. 2 : 46). Plus tard, les églises ont pris l’habitude de prendre le repas du Seigneur chaque dimanche (Ac. 20 : 7).

C’était le moment le plus important de leurs réunions, un moment d’adoration intense, alors que plusieurs frères conduisaient l’assemblée dans la prière et que l’on partageait le pain et la coupe. Les coeurs étaient attendris dans la présence de Dieu en se souvenant de l’agonie du Sauveur sur la croix. Le pain et la coupe n’étaient que des symboles pour rafraîchir la mémoire: le pain, le corps meurtri du Seigneur Jésus; la coupe, son sang répandu. Les églises primitives attisaient souvent leur amour pour le Seigneur en se souvenant de Lui de cette manière. Les chrétiens d’aujourd’hui ont terriblement besoin d’un attachement semblable à Jésus-Christ (I Co. 11 : 23-26).

Le retour du Seigneur

Quand les chrétiens quittaient la table du Seigneur, les larmes aux yeux, c’était pour affronter un monde hostile. Leur coeur était plein d’amour les uns envers les autres (Ac. 2 : 44, 45). Ils se souciaient grandement de ceux qui n’avaient pas encore reçu Jésus-Christ, car ils savaient que sans Lui les hommes sont condamnée (Ac. 4: 12). Ils évangélisaient partout, parlant aux hommes de leur merveilleux Sauveur. Ils étaient connus comme des hommes qui attendaient… qui attendaient le retour du Seigneur Jésus-Christ.

Aucun groupe ne peut se dire vraiment chrétien s’il n’est pas marqué par une foi profonde dans le retour de Jésus-Christ. « Vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre des cieux son Fils…» (I Th. 1 : 9, 10). Chaque église se considérait comme une colonie de pèlerins en route vers le ciel, attendant avec persévérance le retour de son Roi (Ph. 3 : 20). Alors, et seulement alors, tous leurs espoirs seraient réalisés. C’était la « bienheureuse espérance » qui remplissait leur coeur et les faisait chanter. La dernière prière de la Bible est prononcée avec cet ardent soupir: « Amen! Viens, Seigneur Jésus! » (Ap. 22 : 20).

Simplicité, spiritualité, puissance… on a la nostalgie des premiers temps de l’église. Et pourtant, Dieu est toujours le même et, au cours des âges, de petits groupes de chrétiens sont revenus à la simplicité de l’église primitive et y ont trouvé la bénédiction de Dieu. « Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez » (Jn 13: 17).
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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)