L’Eglise n’a pas remplacé Israël (1ère partie)

FONDEMENTS

Préambule

L’Eglise est le corps de Christ constitué par tous ceux qui croient en Jésus-Christ comme leur Sauveur mort et ressuscité dans son corps, qu’ils soient d’origine juive ou païenne. Israël, le peuple de l’ancienne alliance, n’a pas cessé d’exister pour autant; preuve en est l’Etat juif en Palestine. Dans le Nouveau Testament, le terme «Israël» se rapporte 68 fois sans équivoque au peuple juif (sur un total de 70).

Deux textes ont été invoqués pour étayer l’idée que l’Eglise aurait remplacé Israël en tant que peuple de Dieu. Le premier: Rom 2.25-29 (je vous invite à le lire). Il est évident que «Juif» ne peut remplacer «chrétien» dans ce texte, qui fait remarquer que pour être vrai Juif, il ne suffit pas d’être circoncis, autrement dit de descendre d’Abraham «selon la chair»; le vrai Juif manifeste par sa vie qu’il a la crainte de Dieu. Un païen incirconcis qui craint Dieu est supérieur à un Juif circoncis qui ne craint pas Dieu (pensée inacceptable pour un Juif du temps de Paul). Le but de Paul: montrer que la circoncision ne suffit pas. – Ce passage n’enseigne pas que tous les croyants seraient des Juifs ou que l’Eglise serait l’Israël de Dieu.

Gal 6.16 dit: Sur tous ceux qui suivront cette règle, paix et miséricorde, ainsi que sur l’Israël de Dieu. Le contexte montre qu’il s’agit de la règle de la nouvelle création en Christ. L’Israël de Dieu se réfère aux chrétiens d’origine juive. Le «Commentaire biblique du chercheur» (éditions Béthel, Québec, 1988) spécifie: «Par crainte d’être traité d’antisémite, Paul démontra, au moyen de cette bénédiction, son amour et son intérêt profonds pour Israël, soit les Juifs qui étaient venus à Christ.»

Le critère décisif se trouve dans les promesses faites à Israël. il faut poser la question: toutes les prophéties concernant Israël trouvent-elles leur accomplissement dans l’Eglise?

La lecture objective de certains chapitres des prophètes de l’Ancien Testament fait clairement ressortir qu’il y a toute une série de prédictions concernant le peuple d’Israël (l’Israël selon la chair, 1 Cor 10.18) qui ne se sont pas accomplies à ce jour. J’invite à la lecture réfléchie des chapitres suivants: Es Il, 65, 66; Jér 31,33; Ez 37; Zach 12 à 14.

Vouloir appliquer toutes ces prophéties à l’Eglise demande des tours de force exégétiques nés du désespoir. C’est pourquoi certains textes sont tout simplement ignorés par ceux qui refusent d’accepter que le plan de Dieu prévoit un avenir glorieux pour le peuple d’Israël, à commencer par le rassemblement d’Israël des quatre coins du monde: En ce jour, l’Eternel étendra une seconde fois sa main pour racheter le… reste de son peuple qui sera resté en Assyrie et en Egypte, à Patros (Haute-Egypte) et en Ethiopie (mai 1991: 25000 Juifs rapatriés en Israël par avion!), en Perse, à Babylone et en Syrie et dans les îles de le mer (l’Europe). Il élèvera une bannière pour les nations, il rassemblera les bannis d’Israël et il recueillera les dispersés de Juda des quatre coins de la terre (Es Il.11-12).

Je donnerai aux développements suivants le sous-titre:

Prophéties encore non accomplies concernant le peuple d’Israël

Je traiterai ce sujet en trois parties:


I. L’actualité confirme les prophéties.
II. L’Eglise ne remplace pas Israël.
III. Exemples de prophéties faites spécifiquement à Israël partiellement ou non encore réalisées.

Je précise que cet exposé est le fruit de ma propre réflexion, complétée par quelques textes et données supplémentaires que m’a fournis le livre de Pierre Despagne cité plus bas.

I. L’actualité confirme les prophéties

Ce processus de rassemblement s’accomplit sous nos yeux. Jamais un peuple dispersé dans le monde entier n’est revenu habiter en sa terre 2 millénaires plus tard, et cela malgré l’opposition mondiale.

La création de l’Etat juif en 1948 est un miracle historique: Un pays peut-il naître en un jour? Une nation est-elle enfantée d’un seul coup? A peine en travail, Sion a enfanté ses fils!… Moi qui fais enfanter, empêcherais-je de naître ? dit ton Dieu (Es 66.8-9).

Ez 37.1-14: Dans cette vision, les ossements qui reprennent vie représentent toute la maison d’Israël (v.11), dont il est dit plus loin: ô mon peuple, je vous fais revenir sur le territoire d’Israël (v. 12). – Les ossements ont repris vie, mais l’Esprit de Dieu ne les habite pas encore, tel que Zach 12.10 le décrit.

La proclamation de l’Etat juif en 1948 a élevé une bannière pour les nations, et Israël est devenu une pierre pesante à soulever pour tous les peuples; tous ceux qui la soulèveront seront gravement meurtris; quant à Jérusalem, Dieu déclare: Voici que moi-même je fais de Jérusalem une coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour (Zach 12.2-3).

Quiconque a lu le livre de Dominique Lapierre et Larry Collins, O Jérusalem, doit constater que seule une intervention divine a pu empêcher que Jérusalem soit arrachée aux Juifs et ceux-ci massacrés, les Anglais étant de connivence avec les Arabes en faisant tout pour que ceux-ci réussissent. La parole de Zacharie 12.6 s’est avérée vraie: Jérusalem demeurera encore à sa place, à Jérusalem. Elle y restera jusqu’à l’établissement du royaume millénaire, quoi que fassent les ennemis. Israël a survécu à trois guerres dont chacune aurait dû l’anéantir, à vues humaines:

En 1956: Israël est attaqué par 40’000 Egyptiens équipés par l’Angleterre et la Russie (avions «Mig»); l’armée égyptienne est anéantie en une semaine. Israël fait un butin valant 50 millions de dollars.

En 1967: Israël est attaqué par 4 armées (Egypte, Irak, Jordanie, Syrie), qui sont anéanties en 6 jours! Israël fait 60’000 prisonniers, détruit 900 chars et 450 avions ennemis. 20’000 Egyptiens périssent dans le Sinaï.

En 1973: Attaque surprise pendant le Yom Kippour. Rapport des forces: 1 soldat israélien sur 15 égyptiens; 1 char sur 10 (450 chars israéliens sur 4500 chars russes); 1 pièce d’artillerie sur 24 égyptiennes. Israël se reprend si rapidement que Es 17.1 est presque accompli (la prise de Damas est donc encore à venir). Israël avance jusqu’en territoire égyptien, aux portes de Suez, et encercle une armée égyptienne de 20’000 soldats; plus tard Israël échangera 8000 prisonniers égyptiens contre 250 soldats israéliens! Israël a détruit ou capté 1500 chars et détruit les bases russes SAM.

Note: ces données se trouvent dans le livre de Pierre Despagne, Le grand retour au pays de la Bible, Maison dela Bible, Genève-Paris, 1984, p.61-79.

Ces faits historiques ont du poids pour tout lecteur qui prend la Bible au sérieux. Tous ceux qui ont attaqué Israël ont été gravement meurtris, selon la prophétie. Il est absurde de vouloir attribuer ces victoires extraordinaires à la chance ou au savoir faire des Israéliens. La main de Dieu y est bien trop évidente.

L’histoire confirme d’une manière incontestable ce que les prophètes avaient annoncé: Israël est retourné des quatre coins de la terre au pays de leurs pères; il a fait refleurir le désert; il a retrouvé son identité nationale avec une grande partie de son territoire et Jérusalem comme sa capitale, et il a successivement vaincu ses ennemis. Par contre, le retour des Juifs de l’exil babylonien n’était pas définitif; en 70 après J.-C., les Romains détruisirent Jérusalem et finirent par exiler les Juifs de leur pays; cet exil dura 1800 ans.

L ‘histoire contemporaine confirme aussi la prédiction de Ps 83.3-5: …tes ennemis s’agitent, ceux qui te haïssent lèvent la tête. Ils forment contre ton peuple des projets pleins de ruse et tiennent conseil contre ceux que tu protèges. Venez, disent-ils, faisons-les disparaître en tant que nation, et qu’on ne se souvienne plus du nom d’Israël. – On croit entendre les paroles mêmes des Arafat et Co.

Il. L’Eglise ne remplace pas Israël

L’ancienne alliance n’a jamais été révoquée en ce qui concerne l’avenir terrestre d’Israël. Par la foi en Jésus-Christ, chacun bénéficie de la nouvelle alliance, qu’il soit d’origine juive ou païenne, pour former un nouveau peuple de Dieu, le Corps de Christ, l’Eglise. Jésus-Christ n’est jamais nommé le Roi de l’Eglise, toujours le Seigneur. Il sera en ce jour le Roi d’Israël; dans Apoc 15.3, il est nommé Roi des nations.

D’une part, l’épître aux Hébreux démontre que tout le côté rituel, sacrificiel, cultuel de l’ancienne alliance est devenu caduc, par le fait qu’en la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ ces ombres des choses célestes (8.5) sont devenues des réalités. Les chapitres 9 à 11 de l’épître aux Romains insiste sur l’accomplissement encore à venir des promesses faites au peuple de l’ancienne alliance. Rom 9.28 dit, en parlant manifestement des fils d’Israël: Le Seigneur exécutera pleinement et promptement sa parole. Paul, se référant à sa descendance israélite, d’Abraham, de la tribu de Benjamin, déclare formellement: Dieu n’a pas rejeté son peuple qu’il a connu d’avance (cela ne ferait aucun sens si cela se rapportait à l’Eglise). Et la suite montre qu’il ne s’agit pas seulement des Israélites devenus chrétiens par la foi en Christ, mais du peuple juif en tant qu’entité ethnique.

Les trois chapitres de Romains 9 à 11 font nettement la distinction entre le peuple d’Israël et les croyants ressortissants des païens: il y a endurcissement partiel d’Israël jusqu’à ce que la totalité des paiens soit entrée (11.25). Quand cela se sera produit, tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit: Le libérateur viendra de Sion (Jérusalem), il détournera de Jacob (qui ne peut pas être l’Eglise) les impiétés; et telle sera mon alliance avec eux, lorsque j’ ôterai leurs péchés (11.26-27). La prophétie y relative se trouve p.ex. dans Jér 31.33-34 et Zach 12.10; elle prédit la conversion en bloc d’Israël quand ce peuple verra le Christ venu en gloire, celui qu’ils ont percé; jusqu’à présent, tout Israël n’a encore jamais vu le Messie ainsi. La suite du texte montre qu’il y a une nette distinction entre l’Evangile et l’élection d’Israël en tant que peuple de l’ancienne alliance: En ce qui concerne l’Evangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons gratuits de Dieu sont irrévocables ( 11.28.29).

Dans Actes 15, Jacques, le frère du Seigneur, mentionne d’abord l’intervention de Dieu pour prendre parmi les nations (païens) un peuple consacré à son nom (v.14), sur quoi il cite Amos 9.11-12: Après cela, je reviendrai, et je relèverai la tente de David… Il s’agit donc là d’une nouvelle étape dans l’accomplissement du plan de Dieu: après la formation de l’Eglise, le relèvement d’Israël.

De même, lorsque les disciples demandent à Jésus quand il rétablira le royaume pour Israël, Jésus, loin de réfuter cette idée, répond que seul le Père en connaît le moment (Act 1.6- 7).

Les chrétiens sont appelés enfants d’Abraham parce qu’ils sont justifiés par la foi comme lui; il est ainsi le père de tous ceux qui croient, bien qu’incirconcis (Rom 4.11 ). Pour eux, les promesses faites à Abraham se sont réalisées: ils sont héritiers selon la promesse (Gal 3.29), dont le contenu est aussi bien la venue du Médiateur et la réception de l’Esprit que la patrie et la cité célestes (Héb 11.16). Mais il est évident que la possession éternelle du pays de Canaan, que Dieu promit à la descendance d’Abraham, ne peut être appliquée à l’Eglise, formée d’individus juifs et païens suite à leur foi personnelle, nommée «Corps de Christ», dont les promesses concernent l’héritage céleste et non terrestre, bien que, selon Apoc 20.4-6, les croyants ressuscités lors de l’avènement de Christ, régneront avec lui (Christ) pendant (les) mille ans; ceci est deux fois répété.

Il est manifeste que les promesses faites au peuple de l’ancienne alliance concernant le pays promis et le rétablissement du trône de David à Jérusalem même ne peuvent pas être spiritualisées pour être appliquées au peuple de Dieu qu’est l’Eglise, bien que certains détails peuvent aussi avoir un sens symbolique. L’interprétation des prophéties de l’Ancien Testament doit respecter 2 principes complémentaires:

1. Chercher tout d’abord la signification littérale en rapport avec Israël.

2. Chercher ensuite s’il y a une signification symbolique, un éventuel sens spirituel, à la lumière d’autres passages dans la Bible,

La partie suivante de cet exposé met en évidence des prophéties de l’Ancien Testament concernant de toute évidence le destin du peuple d’Israël et non l’Eglise.

J.-P.S

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)