Le tyran de Babylone Le roi de Tyr Pergame

A L’ORIGINE DU MAL

Nos ancêtres étaient certains de l’existence d’un Dieu Tout-puissant, ainsi que de celle d’un Etre opposé à Dieu. Nos contemporains, dans une civilisation que d’aucuns qualifient de « post-chrétienne », n’y croient plus! Il faut donc reposer la question: Y a-t-il quelque part, dans les cieux ou sur la terre, une force du bien et une autre du mal ? Comment expliquer tout ce qui se passe autour de nous ?

Pour nous, chrétiens, nous croyons que le Créateur, le Dieu éternel, n’est pas seul dans l’univers, que l’homme n’est pas seul (voir Héb. 12) , mais que d’autres êtres peuplent le ciel et la terre que nous connaissons. Nous avons appris que Dieu a créé un nombre considérable d’êtres spirituels, innocents, sans péché, désignés généralement sous le nom d’ « anges ».

(Le terme traduit par notre mot « ange » a la valeur de « messager, annonciateur, porte-parole », C’est pourquoi, à plusieurs reprises, le mot ange est aussi utilisé pour désigner des « messagers » de Satan. Ce sont des êtres célestes révoltés, entrés au service du Méchant).

Un de ces « anges » semble être dépeint d’une manière toute particulière dans le livre d’Esaïe, sous le nom de Lucifer et dans celui d’Ezéchiel, sous celui de Prince de Tyr. Les qualificatifs qui les décrivent ne peuvent convenir au chef d’une nation humaine, à un magistrat de l’un de nos pays, Ainsi, nous avons devant nous deux tableaux, deux images, ce qui nous conduit à leur attribuer une valeur de prophétie, à chercher une explication.

Aux ch. 13 et 14 d’Esaïe, le roi de Babylone est dépeint tout d’abord comme un TYRAN qui domine durement sur beaucoup de peuples, puis il est dénommé ensuite « astre brillant » (soit Lucifer) , fils de l’aurore (ou fils du soleil) , tandis qu’une prophétie d’Ezéchiel (chapitre 28) s’élève avec force contre le « Prince de Tyr ».

Pourquoi BABYLONE ?

Nous remarquerons d’emblée que la ville de Babylone a été le point de départ pour la formation d’un premier groupe d’hommes qui s’opposa ouvertement à Dieu. Lisez, dans la Genèse, ch. 10, les versets concernant Nimrod, ainsi que les versets 1 à 9 du chapitre 11. « Faisons-nous un NOM, afin que nous ne soyons point dispersés sur toute la surface de la terre ».

Leur révolte contre Dieu se concrétise dans leur oeuvre :

« Bâtissons une ville, une tour dont le sommet atteigne les cieux ». Ils se rassemblent, alors que Dieu leur demandait de se répandre et de soumettre toute la terre. Ils se dressent contre le Créateur. Ils n’acceptent pas son autorité. Ils le détrônent!

Après une période de gloire et de grande expansion, Babylone perdit sa place de prééminence parmi le monde civilisé d’alors: manoeuvres politiques, fortune des armes, décadence, etc. Alors le groupe de tête, la caste dirigeante des prêtres chaldéens, le noyau spirituel d’opposition au Créateur cherchant à garder son ascendant sur les peuples et les nations, émigrera (semble-t-il) successivement vers les centres d’étude philosophique, vers les capitales du commerce, vers les villes d’influence. Esaïe, au 8e siècle avant Jésus-Christ, décrivait la lutte qui, en son temps, opposait Babylone à Jérusalem.

Voici ce qu’il écrivait :

« Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant, fils de l’aurore ? Comment as-tu été renversé à terre, toi qui foulais aux pieds les nations ? Tu disais en ton coeur: Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu. Je m’assiérai sur la montagne où règnent les dieux, dans les régions lointaines du septentrion. Je monterai sur les hauteurs des nues; je serai semblable au Très-haut! » (ch. 14: 12-14) .

Les ch. 17 et 18 de l’Apocalypse décrivent à leur tour une Babylone à venir: « la mère des impudiques et de toutes les infamies de la terre ». Il semble que, dès après le déluge, le mal ait fait des progrès considérables dans le coeur des hommes – que la terre entière en est actuellement inondée – et que, s’étendant encore davantage. le mal trouvera, dans une Babylone future et non encore révélée, son paroxysme, sa plus grande expansion. Toutes les religions qui ont tendu à la glorification de la créature, plutôt qu’à l’adoration du Créateur sont par une pensée ou un enseignement reliées à la religion chaldéenne. à leur point de départ, Babylone: bouddhisme, théosophie, spiritisme, et bien d’autres philosophies anciennes et modernes ont leur base, leur origine dans cette région.

Pourquoi TYR ?

Avec Ezéchiel et sa prophétie, nous croyons retrouver le groupe dirigeant des prêtres chaldéens à Tyr, ville phénicienne, située entre le Liban et la Méditerranée. A ce moment de son histoire, la ville de Tyr dominait la presque totalité du commerce dans le bassin méditerranéen.

Ezéchiel écrivait ceci (28 : 1-15)

« La Parole de l’Eternel me fut encore adressée, en ces termes : Fils d’homme prononce une complainte sur le Roi de Tyr, et dis- lui: Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Tu étais le couronnement de l’édifice, plein de sagesse, parfait en beauté. Tu te trouvais dans l’Eden, le jardin de Dieu. Tu étais couvert de pierres précieuses de toutes sortes, de rubis, topaze, diamant, chrysolite, onyx, jaspe, saphir, escarboucle, émeraude, ainsi que d’or. Les tambourins et les flûtes étaient à ton service; ils étaient prêts depuis le jour même où tu fus créé. Je t’avais établi sur la sainte montagne de Dieu: tu marchais au milieu des pierres aux feux éclatants.

Tu fus irréprochable dans ta conduite depuis le jour où tu fus créé jusqu’au temps où l’iniquité parvint à pénétrer chez toi ».

Les marins de Tyr, hardis navigateurs, avaient fondé de nombreuses colonies ou comptoirs dans tous les ports de la Méditerranée. Une d’entre elles s’était fixée à Carthage, une autre avait pris pied depuis longtemps en Italie, là où la mer Tyrrhénienne rappelle le nom de la mère patrie. Les Lucères ou Etrusques (c’était là leur nom) avaient pris part, avec deux autres peuples, à la fondation de la ville de Rome (510 avant J.-C.) .Tyr perdit sa liberté en 332 av. J.-C., tombant entre les mains d’Alexandre le Grand, roi de Macédoine. Que devint ce groupe dirigeant des prêtres chaldéens ? Nous ne savons.

Pourquoi PERGAME ?

Toutefois, nous en retrouvons la trace dans le Nouveau Testament. Nous sommes en ce moment à la fin du premier siècle de notre ère. CELUI qui donna l’ordre à l’apôtre Jean d’écrire SA révélation, lui confie une lettre adressée à l’assemblée de Pergame :

« Je sais où tu habites; c’est là qu’est le trône de Satan »

La ville de Pergame avait été renommée comme centre littéraire et artistique. Son dernier roi la légua, avec son royaume, aux Romains en -133. La célèbre bibliothèque de Pergame fut offerte à celle d’Alexandrie en Egypte, peu avant notre ère.

Le roi de Tyr

Mais revenons à la personnalité que nous croyons cachée, mais révélée, sous ce nom, dans les versets que nous avons cités ci-dessus. Dieu nous a décrit, en peu de lignes, un drame qui s’est déroulé avant que l’homme parût sur la terre. Un drame qui a affecté le ciel jusque dans l’entourage du Maître, du Créateur. Les citations que nous avons reproduites ne concernent que le passé – c’est un drame qui n’est pas terminé. Ainsi, pour l’instant, nous avons laissé de côté les prophéties pour les siècles à venir.

Donc, un jour vint où cet être décrit comme un roi mystique et caché de Tyr, si éminent dans les sphères célestes, cessa d’adorer Dieu.

« Ton coeur s’est élevé; tu as voulu te persuader que tu étais Dieu. Puis tu as dit: Je suis un Dieu au sein des mers, je suis assis sur un trône digne des dieux ».

Il avait un poste d’honneur dans le « jardin de Dieu », une région céleste qui semble avoir précédé de beaucoup le jardin d’Adam, un jardin placé sur la « sainte montagne de Dieu ». Il était le couronnement de l’édifice, plein de sagesse, parfait en beauté. Bien que magnifique et couvert de pierres précieuses aux feux éclatants, il n’était qu’une créature. Il avait un commencement: « Le jour où tu fus créé ». Or, ce grand personnage céleste s’est détourné du droit chemin, s’est enorgueilli de sa beauté. Sa sagesse se tourna en folie; il pécha, devint injuste, violent. profane: « l’iniquité parvint à pénétrer chez lui ».

En conséquence, il perdit son rang auprès du Créateur.

Ici se place, selon ce qui nous est enseigné dans la Parole de Dieu, et pour autant que nous puissions, le comprendre, le commencement du MAL.

Prenons un exemple dans la Parole.

Le père de l’enfant prodigue (Luc 15 : 11-32) laissa partir son fils – il lui donna et lui laissa la disposition de la moitié de son bien – il estima que son fils était libre – qu’il pouvait sortir – qu’il pouvait rentrer…

Ce chérubin protecteur, oint pour un service spécial, était libre. Il pouvait sortir. Il pouvait entrer…

Ce fut dans le coeur que se trouva le point de départ :

A la base, il s’agissait d’orgueil (voir I Tim. 3 : 6) .
L’orgueil s’est développé en ambition.
L’ambition devint, en pratique, une rébellion.
Le résultat sera la destruction :

« Je ferai surgir en ton sein un feu qui te consumera, et je te réduirai en cendres… ».

Quoique Dieu fût le créateur de tous les êtres célestes, Il n’est pas, strictement parlant, le créateur du Diable. Il a créé un être angélique. Celui-ci, un ange de haut rang, se séparant de Dieu par un acte d’indépendance accompli volontairement, s’est transformé en un adversaire. A l’origine, le Diable était LUCIFER, le fils de l’aurore, le plus élevé de tous. Il perdit son nom glorieux, par suite de sa révolte. Mais il ne perdit aucun de ses droits; il ne perdit pas sa suprématie sur une armée d’anges tombés simultanément avec lui.

Le Diable a toujours accès là où Dieu tient ses assises, ses séances (Job ch. 1 et 2). II est toujours actif sur la terre, parmi les hommes. Il est « le Prince de ce monde, le Prince des ténèbres, le dieu de ce siècle, l’adversaire, l’accusateur ». II continue à oeuvrer avec son intelligence supérieure, avec sa très grande puissance. Il est libre dans certaines limites.

Où a-t-il son trône aujourd’hui ?

Pergame n’est plus! Babylone, avec sa classe de prêtres chaldéens et dominés par l’esprit du Malin, a été le point de départ de l’opposition au Créateur. Babylone, une ville mystique, mystérieuse, sera le point d’arrivée, le point culminant. Puis Babylone trouvera sa fin… (Apoc. ch. 18) .

Cependant, nous n’y sommes point encore !

Par les trois passages de l’Ecriture ci-dessus, nous avons essayé de faire ressortir l’origine du mal. Il n’y a pas d’autre explication que celle de la Bible: un jour, l’iniquité s’est trouvée dans le coeur d’un être céleste. Là, nous nous arrêtons.

Quelqu’un s’est exprimé comme il suit :

« Mais où est-il celui qui paralyse coeurs et âmes ?
Qui envoie, sans relâche, les mille et les cents à la tombe ?
Qui brouille les pas du chrétien, qui travaille et fossoie ?
Qui sème l’ivraie, alors que Dieu répand le bon grain ?
On dit que Diable, il n’y a pas, et quoi ce serait vrai !
Mais quel est cet être intelligent qui oeuvre à sa place ?
On nous dit qu’il n’est point, ce lion rugissant, prêt à dévorer !
Mais qui donc est responsable des tensions, à l’Etat, à l’Eglise, au foyer ?
Si d’un commun accord Satan n’est point ici !
Les gens simples aimeraient bien savoir
Qui aujourd’hui fait ce vilain turbin!

(adapté)

Pour le chrétien. ..

Jésus vous dit :
« Prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 16 : 33)
Et vous invite à demander chaque jour : « Délivre-nous du Malin » (Mat. ch. 6) .

Une promesse :
« Le Seigneur est fidèle; il vous affermira et vous gardera du Malin » (II Thess. 3 : 3) .

Le combat continue :
« Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur et par sa force toute-puissante. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les embûches du Diable » (Eph. 6: 10-11).

Et plus encore :
Nous savons certainement que chaque homme qui est né de Dieu ne continue pas à marcher dans le péché. Mais CELUI qui est issu de Dieu le garde sans relâche, et le Malin n’a aucune prise sur lui (voir I Jean 5: 18).



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Si un aveugle conduit un aveugle
Le drame à éviter

Nous disons bien le drame à éviter parmi les chrétiens. Quel drame ? Ce serait d’entendre dire par Jésus: « Je ne vous ai jamais connu ». Ce serait, après avoir dit pendant sa vie « Seigneur, Seigneur », après avoir fréquenté les cultes, après s’être cru un chrétien, ce serait de s’entendre dire : « jamais connu! ». Pas agréé, pas accepté dans les « demeures éternelles ». y aurait-il quelque chose de plus terrible ?

Constater finalement qu’il y a eu une vaste erreur, une fausse route, un faux signal de direction… et de voir la porte de l’Enfer qui s’ouvre.

« Ce n’est pas quiconque me dit: Seigneur, Seigneur! qui entrera dans le Royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux »,

« Toute plante que mon Père céleste n’a point plantée sera déracinée.., si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous dans la fosse »
(Mat. 15: 13-14),



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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)