Le statut de la Bible et ses implications

DECLARATIONS DE CHICAGO

Les Editions Kerygma ont publié sous ce titre en 1998 un ouvrage de 63 pages qui regroupe le fruit du travail en commun de quelques deux cent cinquante théologiens évangéliques sur le statut de la Bible et ses implications. Ces théologiens se sont réunis à Chicago en 1978, en 1982 et en 1986 et ont signé chaque fois une déclaration commune.

Il nous semble utile de donner la plus large diffusion possible à ces textes, et nous commençons donc à vous les présenter dans ce numéro de PROMESSES. Afin de faciliter la lecture de cet important dossier, nous l’avons fractionné en plusieurs articles.

Comme l’auteur de la préface, Paul Wells, le dit, ces déclarations sont des « textes pour préparer le XXIe siècle ». Nous vivons une période particulière de combat pour la foi chrétienne car elle subit des assauts subtils venant du dedans et du dehors au sujet de celui qui est la Vérité et qui l’a aussi manifestée par la Parole incarnée et la Parole inscripturée. Une érosion profonde s’est amorcée depuis quelque trente ou quarante ans dans les milieux fondamentalistes et évangéliques pour aboutir à un courant « néo-évangélique » entraînant avec lui une philosophie imprégnée d’humanisme moderne. Certaines doctrines de la foi chrétienne orthodoxe (historique) sont mises en question, à commencer par celle de l’inerrance des Saintes-Ecritures. Il y va donc de l’autorité de la Bible, car « le christianisme est une religion d’autorité « . Ce court ouvrage est donc un don de Dieu venu à son heure pour rendre conscients les églises et les chrétiens individuels des concessions dangereuses consenties jusqu’à présent, pour affirmer avec force la doctrine de l’Ecriture, et pour réfuter les erreurs qui détruisent les bases de la foi chrétienne. Les catholiques romains, les orthodoxes, les protestants, les différentes églises, et même les Témoins de Jéhovah utilisent tous, en effet, l’ex- pression « statut de l’Ecriture « , mais il n’existe aucun consensus au niveau d’un « accord doctrinal au niveau de l’Ecriture ». Disons-le tout haut, les compromis consentis à ce niveau depuis toutes ces dernières années ont amené le christianisme à de grandes modifications quant à son contenu. Le pluralisme et le relativisme introduits dans l’église doivent être combattus vaillamment, car ils sont antiscripturaires ; ils attaquent d’abord les racines de la foi, puis ils modifient profondément son contenu au point de se rapprocher de la théologie libérale et du syncrétisme religieux. Cet ouvrage court mais très dense constitue donc une clarification pour celui qui veut suivre le Dieu vivant et vrai, dans l’obéissance à la Parole vraie, dans le Véritable, Jésus-Christ, Seigneur et Dieu. Mais il présente aussi une espérance pour l’Eglise véritable qui met sa confiance en la Parole, « roc inaltérable sur lequel les vagues (théologiques) s’écrasent et disparaissent ». Que le Seigneur nous aide à « discerner la vérité et l’erreur, la vraie prophétie et la fausse, l’Evangile et les pseudo-évangiles, la folie de Dieu et la sagesse du monde, la droite connaissance du salut et toute forme de gnose ».

Le lecteur prend d’abord connaissance d’une présentation générale des trois déclarations de Chicago. Puis, les auteurs nous donnent en liminaire une présentation de la doctrine de l’Ecriture, définissant la nature, l’interprétation et la mise en pratique de la foi biblique. La première déclaration est relative à l’inerrance biblique, la seconde à l’herméneutique biblique et la troisième à l’application de l’enseignement biblique. Chaque article contient une ou plusieurs affirmations et réfute les opinions contraires à ces affirmations; A la fin, une page est encore consacrée aux éléments bibliographiques avec l’indication d’excellents ouvrages à ce sujet. Nous considérons ce document comme une confession de foi fondamentale à la fin du 20e siècle, confession qui est d’une importance capitale à l’aube du 21e siècle, crédo qui affirme sa confiance totale en la Parole de Dieu, seule norme de notre foi. Ainsi, nous avons cru bon de nous étendre plus longuement sur chacun de ces textes, en espérant que nos lecteurs se procureront ce document pour approfondir eux-même ces textes magnifiques et limpides dans le but d’enraciner leur foi encore plus profondément en Dieu, notre Père.

Présentation générale

par James I. Packer

En 1977 fut fondé « Le Conseil international sur l’inerrance biblique » qui avait pour objectif de consolider, en 10 ans, « la confiance chancelante du peuple chrétien dans l’entière véracité des Ecritures » […] « par des publications et l’enseignement académiques ». L’ensemble des travaux a été marqué par trois conférences au sommet dont sont issues les trois déclarations que nous présentons aujourd’hui. Le premier sommet, celui de 1978, a reformulé la conception chrétienne traditionnelle de l’Ecriture Sainte: la révélation canonique, l’inspiration et l’inerrance des Ecrits des auteurs sacrés. Le deuxième sommet en 1982 a traité des principes herméneutiques et des critères de l’interprétation biblique et a été caractérisé par un très large consensus. Le troisième sommet en 1986 s’est préoccupé de l’application de l’Ecriture sainte aux réalités de la vie d’aujourd’hui. Le fondement trinitaire détermine la vie entière de l’Eglise et de son témoignage. « Un certain nombre de préoccupations en rapport avec la société » (l’éthique sociale chrétienne) a donc été traité lors du troisième sommet. Ce document est donc le témoignage d’un large consensus entre les défenseurs de l’inerrance et marque clairement la frontière entre eux et ceux qui la mettent en doute.

Liminaire: La doctrine de l’Ecriture

Ce préliminaire présente en huit points les principaux thèmes de la doctrine de l’Ecriture et de son actualisation dans la vie d’aujourd’hui. La Bible,  » livre de vie » et non pas « manuel de théologie et d’éthique » est constituée de 66 livres avec des textes de caractères divers: « didactiques, doctrinaux, liturgiques, relatifs à la piété ou à la morale », sous différentes formes: « sermon, lettre, hymne, prière, loi, liste, proverbe ou réflexion philosophique ou pratique ». « Sa colonne vertébrale est un ensemble de récits historiques s’étalant sur des millénaires et rapportant comment Dieu le Créateur est devenu Dieu le Rédempteur après que le péché fut entré dans le monde et eut corrompu l’humanité ». Les cultures des civilisations du Proche-Orient ancien des temps où la Bible fut écrite et la distance qui les sépare de notre pluriculture occidentale moderne, rendent souvent difficile le discernement et « l’application la plus fidèle et la plus sage des principes bibliques ». Il faut donc « dégager les vérités universelles sur Dieu et sur l’homme, en relation l’un avec l’autre », et les appliquer au contexte culturel moderne, en tenant compte des principes permanents suivants :

I. L’autorité de l’Ecriture et celle du Christ ne font qu’un

L’Ecriture est « le canal et l’organe de l’autorité du Christ », lui-même ayant certifié « qu’elle était la Parole et la seule autorité permanente ». Elle se compose de l’Ancien Testament auquel Christ a rendu témoignage et dont il a constamment fait usage et du Nouveau Testament inspiré lui aussi par le Saint-Esprit dont Jésus-Christ avait promis la venue pour assister les « auteurs apostoliques et prophétiques » dans leur rédaction. Donc, « l’autorité de l’Ecriture et l’autorité du Christ ne font qu’un », et il est impossible d’être fidèle à Christ en s’accommodant d’une lecture « sceptique et sélective » de la Bible.

II. L’Ecriture procède de la pensée de Dieu, l’Esprit

La Bible est totalement cohérente, car elle possède de Dieu l’Esprit. « Toute apparence de contradiction ou de confusion internes est donc trompeuse ». Dieu est vrai et ce qu’il dit ne peut être que vrai. Donc, l’harmonie des Ecritures est une vérité de base, et la tâche de l’exégète est de trouver comment comprendre et essayer de résoudre les difficultés et contradictions apparentes, en faisant totalement confiance à la véracité des Ecritures, car son Auteur, le Dieu vrai, a donné sa Parole comme certaine et sans aucune erreur.

III. Une révélation progressive

Il y a des « différences entre les étapes successives de la révélation divine », et nous devons « rester attentifs au fait que certaines exigences de Dieu aux temps pré/néotestamentaires étaient seulement temporaires ». Mais de ces exigences se dégageaient des principes spirituels et moraux permanents qui ont été appliqués et qu’il faut discerner avant de les actualiser aujourd’hui.

IV. L’Ecriture est suffisante et claire

L’Eglise est sous l’autorité de la Bible. D’une part, « les prétentions traditionnelles du magistère catholique romain ne sont ni justifiées bibliquement ni vraisemblables en elles-mêmes. D’autre part, celles de certains groupes protestants se disant conduits et enseignés par l’Esprit ne le sont pas davantage, tant que manque l’appui biblique ». Ce sont les deux extrêmes : L’Eglise catholique romaine qui se place au dessus de l’Ecriture par sa tradition et le charismatisme qui se réclame de révélations extra-bibliques. La foi chrétienne historique a démontré que « l’Ecriture canonique s’interprète d’elle-même de l’intérieur sur tous les sujets d’importance pour la vie: la foi, l’espérance, l’obéissance, l’amour et le salut ». L’Ecriture telle que nous la possédons est donc suffisante et claire; cette affirmation des réformateurs est confirmée par « la quasi-unanimité des commentateurs respectueux des Ecritures sur ces points essentiels ». La Bible est donc « complète en tant que révélation de Dieu et claire quant à son message et à sa signification » pour ceux qui acceptent de se soumettre à son autorité. Toutefois, il est vrai qu’à cause de la « sanctification intellectuelle des chrétiens qui est encore imparfaite, comme le reste de leur sanctification » il existe des « divergences d’opinion entre lecteurs « évangéliques » sur des points secondaires ». Mais ce n’est pas une mise en cause de la « clarté intrinsèque » de la Bible.

V. L’Ecriture doit nous façonner intellectuellement, moralement et spirituellement

Les auteurs réfutent le réductionnisme de la doctrine biblique par une contextualisation culturelle. Les deux siècles précédents ont produit ce phénomène par le rationalisme, le libéralisme, le modernisme et l’existentialisme théologiques. Au contraire, « toute opinion humaine sur les valeurs, les priorités et les devoirs doit être évaluée et, si nécessaire, corrigée à la lumière de cette révélation ». « L’Ecriture dévoile l’ouvre du Créateur, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation (Jac 1.17), ses voies et sa volonté pour l’humanité en tant que telle ». « Le péché plonge l’intelligence dans les ténèbres et l’égare quand il s’agit de choses d’importance capitale ». l’Ecriture seule peut « éclairer nos ténèbres mentales et spirituelles » et les « limites des conceptions et prétentions de toute culture » et apporter les rectifications nécessaires. « L’approche correcte de l’Ecriture consiste à la laisser nous façonner intellectuellement, mentalement et spirituellement ». Nous devons donc chercher en nous ou dans notre culture l’obstacle qui barre, la route au discernement de l’application de la Parole à notre situation.

VI. Les désaccords sur la meilleure application des principes bibliques ne doivent pas troubler

Ce point évoque la difficulté de l’application des principes bibliques à une situation donnée, du fait qu’elle est conditionnée par « les limites de notre information ». Nous trouverons donc nécessairement des apparitions de désaccords sur la « façon la meilleure et la plus sage d’agir » (exemples : problèmes industriels, politiques, économiques, etc.). Que l’on ne soit pas troublé, car ce n’est pas une question de principes d’application ni forcé- ment un reflet « des interprétations opposées de l’infaillible Ecriture ».

VII. Une liberté responsable

 » En appliquant des principes bibliques, il convient de reconnaître des zones de liberté dans l’espace balisé par les lois de Dieu ». A nous . »la responsabilité de choisir les options qui nous semblent les plus fécondes pour la gloire de Dieu et le bien de l’humanité, dont le nôtre ». Les facteurs personnels ou culturels peuvent influencer cette application, mais sans aucun désaccord au sujet de la Bible.

VIII. Pour appliquer la Bible, il ne faut pas s’appuyer sur sa propre sagesse

L’onction de l’Esprit nous est nécessaire à l’application de l’Ecriture, et il ne faut pas nous appuyer sur notre propre sagesse. Reconnaissons humblement que nos connaissances sont limitées. Nous avons à apprendre constamment face à l’infinie richesse et sagesse de Dieu et le Saint-Esprit doit faire de la lumière dans nos sours et nos intelligences à travers la Parole.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)