Rappel de l’introduction

Les réflexions qui paraissent et paraîtront sous ce titre s’inspirent du magistral ouvrage de Frederick Dale Bruner: «A Theology of the Holy Spirit – The Pentecostal Experience and the New Testament Witness» (Une théologie du Saint-Esprit – L’expérience pentecôtiste et le témoignage du NT), Hodder & Stoughton, London 1970, 390 p. A ceux qui savent l’anglais, nous ne pouvons que chaleureusement en recommander la lecture. Ce livre est aussi actuel aujourd’hui qu’au jour de sa publication.

La réception du Saint-Esprit est devenue sujet à controverse depuis l’apparition du pentecôtisme en 1906 à Lus Angeles avec son prolongement charismatique dans les années soixante. Il est impératif que l’Eglise soit édifiée, aussi en ce qui concerne ce point primordial, uniquement sur la hase de l’Ecriture sainte, l’expérience ne pouvant être un fondement valable, pour deux raisons: elle n’est jamais normative: étant subjective, elle n’est pas nécessairement authentique quant à son origine et ses manifestations.

IV. La manifestation de l’Esprit: la foi chrétienne

Préambule: foi, espérance, amour

Pour traiter le sujet de la manifestation de l’Esprit selon le NI’, il est nécessaire d’esquisser toute la doctrine du NT concernant le Saint-Esprit. Tout le poids de l’oeuvre de l’Esprit porte sur la foi, ce qui signifie: sur Jésus-Christ. L’espérance et l’amour ne sont pas des alternatives, ni des suppléments, ni encore des perfectionnements de la foi, mais le fruit spirituel de la foi même. Ce fait nous est indiqué par l’apôtre Paul dans Gal 5.5-6: Pour nous, c’est de la foi que nous attendons, par l’Esprit l’espérance de la justice. Car en Christ-Jésus, ce qui a de la valeur ce n’est ni la circoncision ni l’in circoncision, mais la foi qui est agissante par l’amour.

     L’Esprit se manifeste par la foi dans la vie du chrétien, qui est faite d’espérance et d’amour. Le premier fruit que produit l’Esprit, c’est l’assurance de la foi, suivi par l’objectif de l’espérance et la patience de l’amour. Ce sont là les manifestations les plus évidentes de la présence de l’Esprit dans la vie des croyants. Nous allons donc examiner chacune de ces manifestations: foi, espérance et amour Nous verrons que l’action du Saint-Esprit est parfaitement christocentrique.

A. L’assurance de la foi

1. Après avoir jeté les fondements théologiques de l’oeuvre rédemptrice de Christ dans les épîtres aux Galates et aux Romains, Paul arrive chaque fois à la conclusion suivante: le rôle essentiel, sinon primaire, de l’Esprit est de donner aux hommes la foi en Dieu le Père:

Parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l’Esprit de son Fils, qui crie: Abba! Père! Ainsi ta n’es plus esclave, mais fils, si ta es fils, ta es aussi héritier grâce à Dieu (Gal 4.6).

Vous n’avez pas reçu un esprit de servitude, pour être encore dam la crainte. mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! père! L ‘Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 0r si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ… (Rom 8.15-17a).

La capacité de crier «Père!» est l’oeuvre et donc la manifestation de l’Esprit du Fils. La première preuve que l’Esprit est à l’oeuvre est la foi chrétienne en Dieu le Père, et en même temps la prière adressée au Père.
 Dans ces textes parallèles, l’Esprit est intentionnellement nommé l’Esprit du Fils, non seulement parce que l’Esprit appartient au fils et est donné en lui. mais parce que l’oeuvre de l’Esprit est d’assurer les croyants que, par le Fils, ils sont véritablement fils de Dieu.

La plénitude de la grâce et la perfection de l’Evangile, c’est que non seulement le Père a envoyé le Fils pour le salut des hommes, mais il envoie aussi l’Esprit de son Fils «en bas» avec l’Evangile chrétien, et puis «en haut» dans la prière chrétienne, afin que les hommes puissent avoir le salut et savoir qu’ils l’ont. Descendu du ciel à travers l’Histoire pour entrer dans le coeur et retournant au ciel par la prière, voilà un circuit qui est dû à Dieu seul: Tout est de 1ui par lui et pour lui (Rom 11.36).

2. La signification de ce circuit trouve un commentaire dans Rom 5.5: L’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné.

Cette dernière proposition relative fait ressortir le fait que l’Esprit est un don divin et ne peut être obtenu par l’homme de quelque manière que ce soit. La forme grammaticale du verbe «donner» est au temps aoriste en grec et signifie «donné une fois pour toutes», au moment de la conversion.

Par contre, le verbe «répandre» est au parfait, ce qui indique que l’amour une fois versé dans les coeurs avec l’Esprit donné y continue constamment son oeuvre.

Tout enseignement qui laisse entendre que l’Esprit ne fait qu’introduire l’amour dans le coeur et ensuite le quitte jusqu’à ce que le croyant soit devenu assez obéissant ou se soit suffisamment vidé pour mériter que l’Esprit vienne habiter en lui, coupe le croyant du fondement à partir duquel il se sait aimé de Dieu en tant que son enfant.

3. Dans les trois textes cités plus haut, le ministère de l’Esprit a pour effet d’ouvrir le coeur du croyant à la connaissance de l’amour de Dieu. C’est aussi cette vérité qui apparaît dans 1 Cor 2.12:

Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin de savoir ce que Dieu nous a donné par grâce.

Paul s’adresse à tout chrétien de l’église de Corinthe (et au-delà) comme ayant reçu l’Esprit de Dieu (il dit: nous), dont le but est de faire comprendre la grâce. Ce que Dieu donne est gratuit. Le plus important de ses dons gratuits est le Saint-Esprit, qui permet à l’enfant de Dieu de comprendre ce qui lui est donné et d’en être assuré.

Il est intéressant de constater que le ministère de l’Esprit ne consiste pas ici à révéler des choses futures, cachées, mystérieuses, mais des choses déjà reçues. L’Esprit n’attire pas l’attention sur lui-même, mais sur la grâce. C’est la grâce, et non l’Esprit lui-même, qui est au centre de la manifestation de l’Esprit.

Par la réception de l’Esprit, le chrétien non seulement a obtenu les dons de grâce, mais il sait aussi discerner ce que sont ces dons et ce qu’ils signifient. Pour résumer: le Saint-Esprit rend le chrétien apte à comprendre l’oeuvre de Dieu.

4. Le Saint-Esprit est aussi décrit comme un acompte (les arrhes), donc une garantie pour la réception du tout. Or la partie reçue en acompte est du même genre que le tout. Celui qui nous affermit avec vous en Christ et qui nous a donné l’onction, c’est Dieu. Il nous a aussi marqués de son sceau et a mis dans nos coeurs les arrhes de l’Esprit (2 Cor 1.22; cf aussi 2 Cor 5.5).

Quand Dieu donne son grand salut, il le donne avec la garantie qu’il l’a donné, et cette garantie est le Saint-Esprit. L’apôtre Jean a compris cela de la même manière: A ceci nous reconnaissons que nous demeurons en 1ui et lui en nous, c’est qu’il nous a donné de son Esprit (1 Jean 4.13; 3.24: par l’Esprit qu’il nous a donné). La connaissance ou assurance que Dieu est en nous est indissolublement liée au don de l’Esprit.

Enfin, l’Eglise a le moyen de vérifier (contrôler, tester) que le témoignage de l’Esprit qu’elle perçoit est bien celui de l’Esprit de Dieu: Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit; mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Reconnaissez à ceci l’esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu, et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n ‘est pas de Dieu, c’est celui de l’antichrist (1 Jean 4.1-3).

Dans sa première lettre, Jean combat les gnostiques, pour lesquels Jésus n’était pas vraiment humain, ni le Fils de Dieu qui souffrit à la croix en tant que Dieu devenu chair. Les gnostiques pensaient que la présence de l’Esprit devait forcément s’attester par des manifestations extérieures, extraordinaires ou surhumaines. Mais l’évidence que l’Esprit est à l’oeuvre se trouve dans la confession du Seigneur Jésus-Christ devenu homme dans la chair ou, pour parler avec Paul, dans une chair semblable à celle du péché (Rom 8.3).

La démonstration que l’Esprit a été reçu n’est pas d’ordre mystique ou extatique, mais consiste en un clair témoignage que l’homme Jésus, Jésus dans sa chair, est le Christ incarné. Ce témoignage, cette confession, est la première évidence sans équivoque de la divinité et de la présence de l’Esprit (cf aussi 1 Cor 12.1-3).

Soit dit en passant, l’extase était, au premier siècle, un phénomène courant dans les religions à mystères, voire le point culminant de l’expérience spirituelle; elle ne pouvait donc pas être considérée comme une preuve de l’action du Saint-Esprit. Il est intéressant de constater la similarité du déroulement des phénomènes entre le pentecôtisme et les religions à mystères: 1. obéissance active (préparation); 2. obéissance passive (se vider, s’abandonner); 3. manifestation audiovisuelle (glossolalie extatique).

A notre connaissance, il n’est nulle part dit que Dieu rende le récepteur conscient d’avoir reçu le Saint-Esprit (même pas dans Gal 4.6). Par contre, l’Esprit le rend conscient d’être fils de Dieu, signe infaillible qu’il a reçu l’Esprit.

Il est aussi à noter que, dans tous les textes de Paul et de Jean examinés jusqu’ici, l’Esprit ne rend jamais témoignage à lui-même, ni à une quelconque oeuvre qu’il accomplit, pour attirer l’attention sur lui-même. Plutôt, l’Esprit se manifeste indirectement en rendant capable de prier Abba! Père! et de confesser que Jésus est aussi bien humain (1 Jean 4.3) que divin (1 cor 12.3).

5. Résumons. Le don du Saint-Esprit rend les croyants aptes, non seulement à connaître, à comprendre, à discerner, à confesser l’amour de Dieu le Père par la grâce dont ils sont l’objet en Jésus-Christ son Fils, mais aussi à lui adresser leurs prières en tant que ses enfants. Là où la grâce du Seigneur Jésus-Christ et l’amour de Dieu sont au centre de nos préoccupations, il y a la communion du Saint-Esprit (2 Cor 13.13).

Question: Qu’est-ce qui est au centre de ma vie? de la vie de mon église, de mon assemblée, de ma communauté?

B. L’espérance de la foi

Le ministère de l’Esprit n’agit pas que dans le présent; il s’étend aussi à l’avenir: Pour nous, c’est dans la foi que nous attendons, par l’Esprit, l’espérance de la justice (GaI 5.5).

Lorsqu’on se préoccupe trop intensément de la plénitude spirituelle, comme ce fut le cas dans le contexte colossien par exemple, on risque de perdre de vue le «pas encore» de l’espérance chrétienne. Car ceux qui sont en Christ, non seulement ont reçu la justification, la plénitude, la vie et la rédemption, mais nous qui avons les prémices (l’acompte) de l’Esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la redemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous avons été sauvés. Or; l’espérance qu’on voit n ‘est plus espérance… Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance (Rom 8.23-25). Aux Ephésiens, Paul écrit: N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption(4.30).

Si toute la plénitude spirituelle nous avait déjà été donnée pleinement, on pourrait se passer de l’espérance, et la foi ne serait plus foi. Mais par l’Esprit, le chrétien non seulement croit, il espère aussi.

Et pourtant, l’espérance chrétienne n’est pas la même chose que prendre ses désirs pour la réalité; c’est une attente ferme et sûre produite en nous par l’Esprit. Comme nous l’avons vu, l’Esprit de Dieu est la garantie de notre adoption, à savoir la rédemption de notre corps (Rom 8.23), qui sera revêtu d’incorruptibilité pour devenir ce corps spirituel dont Paul parle dans 1 Corinthiens 15. La raison pour laquelle l’espérance ne trompe pas est d’ailleurs assez inattendue: parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné (Rom 5.5). Notre espérance n’est pas de l’optimisme, elle se fonde sur l’amour de Dieu qui nous est révélé par l’Esprit et dont la démonstration objective est la mort de Jésus-Christ à la croix.

L’attente pleine d’espérance n’est pas, dans le NT, une attente de la plénitude du Saint-Esprit. L’objectif de l’espérance et de l’attente dans le NT n’est pas l’Esprit; il est le moyen, la garantie, mais non le but de l’attente et de l’aspiration chrétienne. Selon le NT, le chrétien n’attend pas, au-delà de Christ, une seconde expérience, comme s’il avait reçu l’Esprit imparfaitement à la convesion. Après la Pentecôte, le verbe «attendre» n’est jamais employé en vue de la réception du Saint-Esprit. Plutôt, le chrétien attend par ou dans l’Esprit, par la foi, l’accomplissement de l’espérance de l’Eglise, c’est-à-dire l’héritage de Christ. Ce n’est que parce que Dieu a déjà donné son Esprit que l’espérance chrétienne a de la substance.

Finalement, si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas (Rom 8.9). Un chrétien sans l’Esprit, ou un chrétien où l’Esprit ne serait qu’eu dehors de lui («sur lui») sans habiter en lui, cela n’existe pas. La marque par laquelle tout chrétien né de Dieu se distingue de l’incrédule est précisément le fait que l’Esprit de Dieu habite en lui.

Le passage d’Eph 1.13-14 cité ci-après fournit une conclusion appropriée aux considérations sur le ministère d’espérance du Saint-Esprit; en même temps, il résume son action à travers l’annonce de l’Evangile centrée en Christ et énonce le but eschatologique. La traduction qui suit tient compte de la forme exacte du texte grec:

En lui (condition), vous aussi, ayant entendu la parole de la vérité, l’Evangile de votre salut (le message), en lui ayant cru (la foi), vous avez été scellés du Saint-Esprit de la promesse (le baptême), qui constitue l’acompte (la garantie) de notre héritage, en vue de la rédemption (l’adoption) de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire (but final).

Jean-Pierre Schneider,
chargé de la traduction-adaptation par la rédaction de Promesses

Un christianisme qui colle avec la réalité

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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