Le Saint-Esprit donné (2)

 Veuillez vous référer à l’introduction à cette série dans Promesses No 90.

A. Le message de la foi

1. L’enseignement du NT

Comment Dieu communique-t-il le Saint-Esprit aux hommes? Par une question, Paul rappelle aux Galates comment ils ont reçu l’Esprit: Est-ce en pratiquant la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou en écoutant avec foi? (3.2)

Le moyen utilisé par l’Esprit n’est rien d’autre que le message de la foi, à savoir le message de Jésus-Christ mort à la croix pour nous.

Le danger que couraient les Galates était de vouloir mettre en oeuvre des moyens plus «élevés» que la simple foi en Christ par laquelle ils avaient reçu l’Esprit initialement. Paul insiste: la pratique de la loi et le message de la foi s’excluent mutuellement. Il n’y a pas d’autre évangile soi-disant «plus plein» par lequel le chrétien recevrait une plus grande plénitude de l’Esprit, par exemple en remplissant les conditions d’une plus parfaite obéissance.

Le message de la foi, qui est à la fois la condition et le moyen pour recevoir l’Esprit, n’est pas seulement le point de départ de la vie chrétienne, mais il est aussi le moyen continuel qui permet de vivre la vie chrétienne dans l’Esprit.

Le message de la foi hier, aujourd’hui et demain est le moyen choisi par Dieu pour communiquer le Saint-Esprit aux hommes. C’est là le sens du passage de GaI 3.1-5, que je cite ici dans la transcription moderne faite par Alfred Kuen.

1. Ah! mes pauvres amis galates! Que vous êtes donc insensés! Qui vous a fascinés ainsi? On dirait que vous avez été ensorcelés! Ne vous ai-je pas dépeint Jésus-Christ, le crucifié, comme s’il avait été cloué à la croix sous vos yeux? Où est restée votre compréhension de sa mort?

2. Je ne vous poserai qu’une seule question: comment avez-vous reçu le Saint-Esprit? Etait-ce parce que vous aviez accompli strictement les oeuvres exigées par la loi, parce que vous aviez observé toutes les ordonnances rituelles, ou bien plutôt parce que vous avez accueilli avec foi le message de la Bonne Nouvelle?

3. Manquez-vous à ce point d’intelligence? Vous avez commencé votre vie chrétienne avec l’Esprit de Dieu, et vous voulez la par achever par vos propres efforts? Croyez-vous que vous atteindrez la perfection par des pratiques toutes matérielles?

4. Avoir fait tant d’expériences exaltantes pour rien! Auriez-vous vraiment reçu de si grandes bénédictions inutilement! Valait-il la peine de tant souffrir pour tout oublier? J’ai peine à le croire. Et encore, si c’était pour rien!

5. Lorsque le Seigneur vous a donné son Esprit, lorsqu ‘il agit puissamment parmi vous, opérant des prodiges étonnants, pourquoi le fait-il? Parce que vous avez observé la loi juive? N’est-ce pas plutôt parce qu’après avoir entendu prêcher l’Evangile, vous l’avez accepté avec foi?

Dans la première question au verset 2, Paul utilise l’aoriste, temps de la conjugaison grecque qui correspond au passé simple (ou défini) français et indique donc un fait passé considéré comme achevé. Dans sa deuxième question au verset 5, Paul utilise le participe présent pour indiquer que le Saint-Esprit continue à être donné pleinement par le moyen de la foi et sans le moyen d’oeuvres quelconques. Il combat ainsi l’enseignement des faux docteurs selon lequel il faut, en plus de la foi, l’obéissance à des exigences légales ou autres pour recevoir le Saint-Esprit pleinement.

Non pas que Paul aurait jamais contesté la nécessité de se soumettre aux commandements de Dieu, tout au contraire! Mais ce n’est pas le moyen par lequel l’Esprit est donné et oeuvre en le croyant.

En résumé: L’obéissance au message de la foi est diamétralement opposée à l’obéissance à des conditions quelles qu’elles soient. Cette dernière obéissance implique une constante concentration sur soi-même, alors que l’obéissance au message de la foi est portée sur les intérêts des autres. La présence continuelle de l’Esprit est un don que Dieu accorde en réponse à la foi en Christ et à rien d’autre.

Pour votre recherche personnelle, voici quelques textes qui éclairent la doctrine du NT: Rom 10.16-17; i Thes 1.4-5; 2.13; 2 Thes 2.13-14; 1 Cor 2.4-5; 2 Cor 3.3,6; Eph 6.17; 1 Pi 1.12; Jean 6.63; 16.8; 20.22.

2. Conséquences d’une doctrine erronée

a) Comment atteindre à la plénitude?

Comme c’était le cas pour les chrétiens de Galatie, le danger pentecôtiste consiste à chercher la plénitude de l’Esprit en remplissant certaines conditions.

S’il est vrai, dit-on, que la vie chrétienne commence par l’acceptation du message du salut par la foi seule, l’Esprit n’est pourtant pleinement donné que suite à une séparation totale de tout péché connu (comme si le péché inconnu était négligeable), à un abandon absolu et une soumission complète au Seigneur. Cela crée les deux niveaux de chrétiens – les chrétiens tout court et les chrétiens remplis de l’Esprit – qui caractérisent le pentecôtisme.

L’erreur a été résumée ainsi: «En tant que pécheurs, nous acceptons le Christ; en tant que saints, nous acceptons le Saint-Esprit.» Cependant le trait distinctif du message apostolique consiste en la toute-suffisance de l’Evangile du salut par la foi pour le début, la continuation et l’accomplissement de la vie du chrétien. Non seulement le chrétien reçoit le Saint-Esprit une fois pour toutes par le message de la foi, et cela sans conditions spéciales à remplir, mais il continue à être équipé pleinement par l’Esprit par ce même message, et ce sans le moyen de techniques particulières, y compris un baptême du Saint-Esprit qui serait à rechercher après la conversion.

La prédication fidèle de la grâce en Jésus-Christ est le moyen constant pour avoir la plénitude de l’Esprit.

b) Où est la plénitude?

Le pentecôtisme préconise une recherche de la plénitude du Saint-Esprit en recherchant l’Esprit lui-même. L’épître aux Colossiens enseigne clairement que la plénitude se trouve uniquement en Christ et nulle part ailleurs. En fait, le sujet de cette lettre est le thème principal de la doctrine pentecôtiste: la plénitude.

La description sublime du Christ dans Col 1 se termine par cette déclaration pertinente: Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude (v. 19) – donc aussi celle du Saint-Esprit. Au deuxième chapitre, Paul renchérit: En lui (Christ) habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Et vous avez tout pleinement en lui (v. 9-10). Toute la divinité, y compris le Père et le Saint-Esprit, se trouve pleinement réunie en Jésus-Christ, de sorte que quiconque croit en Christ a reçu, en lui et par lui, toutes les bénédictions imaginables et ne doit pas rechercher d’autres moyens que la foi en Christ pour «obtenir» plus de plénitude ou de bénédiction. Le croyant peut jubiler avec Paul écrivant aux Ephésiens: Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (1.3).

La plénitude que les chrétiens ont en Christ est vraiment pleine, non pas parce qu’ils seraient capables de se l’approprier, mais parce que Christ est capable de s’approprier les chrétiens.

L’épître aux Colossiens ne contient aucune condition préalable demandant de faire le vide pour recevoir la plénitude. Au contraire, Paul y combat rigoureusement toute condition de ce genre, car les faux docteurs invitaient les Colossiens à la mortification, à l’abandon à des visions, à l’application de règlements diététiques, dont Paul dit qu’ils ne sont que préceptes et enseignements humains… qui ne méritent pas d’honneur et contribuent à la satisfaction de la chair (Col 2.16-23).

Non, dit Paul, ne concentrez-vous pas sur vos obligations subjectives sans valeur, mais sur votre condition objective: vous êtes en Christ, donc vous avez la plénitude, car être en Christ signifie être en celui en qui habite toute la plénitude divine. La plénitude appartient à Christ; le croyant est en Christ; donc le croyant a la plénitude. Insinuer que le croyant, tout en étant en Christ, aurait besoin d’une plénitude spirituelle additionnelle ou d’une quelconque appropriation: voilà l’hérésie colossienne.

L’argumentation de Paul dans les épîtres aux Galates et aux Colossiens a de graves conséquences pour la doctrine pentecôtiste. Selon Galates, il n’y a qu’un moyen pour recevoir le Saint-Esprit, à savoir le message de la foi en Christ, à l’exclusion de toute autre condition. Selon Colossiens, les croyants ont à rechercher la plénitude de l’Esprit au seul endroit où ils l’ont reçue initialement, à savoir en Christ.

Question

Y a-t-il une distinction à faire entre le Christ habite en vous et l’Esprit de Dieu habite en vous? L’Esprit, troisième personne de la Trinité, vient-il habiter le croyant après coup, indépendamment de Christ, deuxième personne de la Trinité, ou vient-il en Christ Jésus? Est-ce que être en Christ ne signifie qu’une plénitude partielle?

Réponse

La réplique de Paul est claire: En Christ, le croyant a tout, et cela parfaitement; le chrétien qui est en Christ n’a pas reçu qu’une mesure de la puissance. Il n’a pas à rechercher ce qu’il a déjà pleinement en Christ. Par la foi, il a reçu tout ce que Dieu veut lui donner, à lui personnellement et pleinement, et en permanence, puisque par la foi il reçoit le Christ. Le chrétien qui a reçu Jésus-Christ, non seulement a reçu tout ce dont il a besoin, mais il a reçu tout ce qu’il peut jamais avoir.

Preuves scripturales

Rom 8.9-11: Pour vous, vous n ‘êtes plus sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ Jésus d ‘entre les morts donnera aussi la lie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

1 Cor 6.17: Celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.

1 Cor 15.45: Le premier homme, Adam, devint en être vivant. Le dernier Adam (= Christ) est devenu un esprit vivifiant.

Col 2.10: Vous avez tout pleinement en lui (ou: vous êtes remplis en lui), qui est le chef de toute principauté et de tout pouvoir.

Jean 3.34-35: Celui que Dieu a envoyé (= Christ) dit les paroles de Dieu, parce que Dieu donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main. Cette affirmation de Jean-Baptiste résume la pensée de Paul, pensée qui est, ne l’oublions pas. celle du Saint-Esprit qui inspire Paul. A savoir: La divinité tout entière habite corporellement (=personnellement ) en Jésus-Christ. C’est pourquoi celui qui n’a ou ne trouve pas Dieu en Christ ne l’aura ou ne le trouvera nulle part ailleurs en dehors de Christ où qu’il aille (selon Luther).

Jean-Pierre Schneider

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)