Le retour de Jésus-Christ (2)

Avant-propos (rappel)
Les réflexions que nous vous soumettons dans ces deux études ne doivent pas refléter une position eschatologique particulière, ce qui n’empêchera pas le lecteur d’y trouver des éléments qu’il sera libre de classer sous une catégorie ou une autre. Notre souci est de laisser parler les Ecritures et non d’ériger un quelconque système prophétique. Chacune des deux études est précédée d’un examen de quelques textes afin de déblayer le terrain en vue d’une meilleure compréhension de l’étude proprement dite.

Il est vivement recommandé de lire cette étude avec la Bible ouverte, afin de pouvoir lire toutes les références indiquées, trop longues et trop nombreuses pour être citées textuellement.

B. Retour de Jésus-Christ en relation avec l’Eglise

Réflexions préliminaires

 Pour cerner le sujet d’un peu plus près, posons-nous quelques questions fondamentales.

1. Depuis quand serons-nous là où Jésus est?
Jean 14.1-4 nous donne la réponse: . . .je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi.

2- A la lumière de 1 Thes 4.13-18:

a) Quand Christ reviendra-t-il?
… à un signal donné, à la voix d’un archange, au son de la trompette de Dieu… (cf. aussi Apoc 14.14-15).

b) Quels 2 événements se suivront-ils de près?
La résurrection des morts en Christ et l’enlèvement des vivants en Christ.

c) Où les rachetés rencontreront-ils le Christ?
Dans les nuées, c’est-à-dire à proximité de la terre.

3. Lisez 1 Thes 5.1-6. Serons-nous surpris par le retour de Jésus-Christ?
Certes non: vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur… (v. 4).

4. Lisez 2 Thes 2.1-12.

a) A qui cet avertissement est-il adressé?
Il s’adresse à l’Eglise, donc aux chrétiens (frères).

b) Quelles 2 choses doivent arriver avant le retour de Christ?

L’apostasie générale et la révélation (l’apocalypse) de l’Antichrist (l’homme impie, litt. l’homme d’impiété, celui qui rejette toute loi).

c) Certains pensent que ce/celui qui retient encore la révélation de l’Antichrist serait le Saint-Esprit qui aurait été enlevé de la terre avec l’Eglise dès Apoc 4; mais il n’y a pas de texte qui l’affirme clairement. De quel événement s’agit-il donc? Avant de répondre, lisez les textes suivants: Apoc 14.14-16 et 19.11-16.
A présent, je vous prie de lire Apoc 12.17; 13.10; 14.12; 17.6, et de comparer avec 1.9.
De qui ces textes parlent-ils?
A moins d’un préjugé insurmontable, vous avez reconnu en eux des disciples de Jésus, qui seront donc sur terre à ce moment-là.

5. Selon Apoc 1.7, qui verra le retour de Jésus-Christ?
Tout homme le verra, même ceux qui l’ont percé (le peuple juif; comparez avec Zach 12.10, qui parle du même moment). Aucun texte ne parle d’un «retour secret» de Jésus-Christ.

6. Veuillez lire Apoc 14.14-20 avant de donner une réponse.

a) Quand aura lieu la moisson? (cf. aussi Mat 24)
Elle aura lieu au retour de Christ.

b) Qui moissonnera? (comparez avec Mat 24.31)
Les anges moissonneront, la faucille d’Apoc 14.15 symbolisant les anges de Mat 24.31. Il n’est pas dit ici que Christ descend sur la terre.

7. partir d’Apoc 19.11-16, je vous invite à deux réflexions:

a) Que décrit cette scène?
Certainement le retour de Jésus-Christ sur la terre (il s’appelle Fidèle et Véritable; son nom est la Parole de Dieu, Roi des rois et Seigneur des seigneurs).

b) Quelle expression relie ce texte au précédent (Apoc 14.14-20)? L’ardente colère du Dieu Tout-Puissant (la fureur de Dieu).

Etude du sujet

N.B. Nous essayerons de cerner certaines expressions qui sont utilisées en parlant de l’avènement de Christ:
l’enlèvement de 1’Eglise
la première résurrection
les signes précurseurs
la grande tribulation
le millénium et le royaume éternel de Dieu

Le retour glorieux de Christ est une affirmation ferme qui n’a rien de symbolique et ne peut être spiritualisée sans la vider de tout son sens, pas plus que la première venue à Noël.

 Jésus annonce son retour en termes sans équivoque: je vais vous préparer une place, et je reviendrai et vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi (Jean 14.3. Il en ressort que ce ne sera que depuis son retour que les croyants seront avec lui, pas avant. Quand Paul dit qu’il aimerait mieux mourir pour être avec Christ, il parle d’un état intermédiaire en attendant la résurrection et la rédemption du corps (Rom 8.23); à ce moment, les paroles de Jésus s’accompliront: nous serons là où il est.

Qu’arrivera-t-il à son retour? 1)ans I Thes 4.13-18, Paul répond à une question que les Thessaloniciens lui avaient posée: ils s’inquiétaient du sort de ceux qui étaient morts avant le retour de Christ. Paul leur apprend que quand le Seigneur descendra du ciel, d’abord les morts en Christ ressusciteront, ensuite les croyants encore en vie seront transformés en un clin d’oeil (1 Cor 15.51-52). Toute l’Eglise sera enlevée à la rencontre du Seigneur dans les airs (donc à proximité de la terre), et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur (Jean 14.3). C’est cela, l’enlèvement: l’Eglise entière, les morts en Christ et les vivants en Christ, sera enlevée de la terre au retour de Christ. Cette résurrection des croyants est nommée «la première résurrection». Apoc 20 parle des deux résurrections (v. 5-6: la première, avant le règne de mille ans; v. 11-13: la deuxième, après ce règne).

Mais quand? Il ne s’agit pas de calculer une date – qui serait de toute façon fausse! Jésus disait que le Père seul connaît le moment précis de son retour même pas le Fils. Mais le texte de 1 Thes 4 nous indique que le Seigneur viendra à un signal donné, à la voix d’un archange, au son de la trompette de Dieu, à savoir la dernière trompette, selon 1 Cor 15.52. Dans Apoc 11, la septième et dernière trompette retentit, et 14.14 -16 nous montre le Christ couronne sur une nuée et une faucille à la main, au même moment où un ange, qui sort du temple (donc de la présence du Père), lui crie que l’heure est venue pour la moisson. Alors les anges sont envoyés pour rassembler tous les élus (les faucilles symbolisent les anges: comp. Mat 24.31).

Le Seigneur viendra donc quand le signal sera donné; litt.: à un cri de commandement! Mystère de la Trinité: le Père seul connaît le moment historique; et pourtant le Père et le Fils sont un…

Cependant la question reste: à quel moment? 1 Thes 5.2 dit que ce sera comme un voleur dans la nuit. Quand les hommes diront: Paix et sécurité! Or on ne sait jamais quand un voleur vient. Vraiment? Paul continue: Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. Le moment précis reste connu du Père seul; mais ses enfants ne seront pas surpris. Pourquoi? Veillons et soyons sobres: parce que si nous sommes éveillés, nous comprenons les signes des temps, et nous sommes sobres dans le boire et le manger, dans les plaisirs légitimes de l’existence, dans la prière, dans la méditation de la Parole.

La venue du Christ sera donc inattendue pour les incrédules (dans les ténèbres), mais attendue pour les croyants (dans la lumière). Pour eux, parce qu’eux seulement y croient, il y a des signes précurseurs qui sont clairement indiqués. Quels sont ces signes?

2 Thes 2.1-12 dit ceci: En ce qui concerne l’avènement du Seigneur et notre rassemblement auprès de lui, ne vous laissez pas ébranler de votre bon sens (sobriété!) . . . comme si le jour du Seigneur était déjà là. Le mot avènement rend imparfaitement le mot grec parousia, qui comprend l’arrivée et la présence (= il vient et il reste). Cette arrivée est liée au rasssemblement avec lui (sur les nuées, selon 1 Thes 4) et se nomme jour du Seigneur. Ce jour, nous dit le texte, n’est pas encore arrivé: Christ ne règne pas encore comme ce sera le cas pendant le millénium. Cela n’empêche pas ceux qui spiritualisent les textes de prétendre que nous serions déjà dans le millénium. J’ai tenu cette persuasion pendant quelques années, il y a 30 ans; mais l’étude approfondie des textes prophétiques, notamment aussi ceux de l’AT ont réfuté cette position comme intenable (car il y a des textes qui perdent tout leur sens quand on les spiritualise, ainsi p. ex. Ps 72, Es 60 et 66, Zach 14). Non, le Seigneur n’est pas encore revenu et n’a pas encore établi son règne sur la terre, car (dit Paul, inspiré par l’Esprit) il faut qu’auparavant l’apostasie soit arrivée et que se révèle l’homme impie, celui qui rejette toute loi divine.

Apostasie signifie ici l’éloignement de l’état de la foi: on se détourne de ce qu’on a cru. Cela doit arriver avant le retour de Christ. Regardez autour de vous l’occident n’est-il pas en apostasie? (Les prophéties bibliques visent toujours le Proche-Orient et l’Europe.) Ailleurs, il y a de nouvelles populations qui se tournent vers Christ. Mais l’occident croyant est devenu incroyant. C’est ce dont le texte parle. Nous assistons aujourd’hui à un abandon de toutes les valeurs morales et esthétiques (perte du sens de la beauté) qui étaient le résultat culturel du christianisme (il faut peu de sel pour assaisonner tout l’aliment).

L’avènement de l’impie se traduit littéralement par apocalypse (révélation) de l’homme d’impiété. A un moment donné, l’Antichrist sera dévoilé comme tel: révélé à ceux qui auront été avertis. Quand l’Antichrist se manifestera, seuls les chrétiens avertis le comprendront. Les autres se laisseront séduire en croyant que l’Antichrist apportera une paix durable. C’est pourquoi Jésus, en réponse à la question de ses disciples: Quand cela arrivera-t-il? a répondu: Prenez garde que personne ne vous séduise! La deuxième lettre de Paul aux Thessaloniciens, tout comme la première, est adressée à des chrétiens, enfants de Dieu, membres de son Corps, l’Eglise. Quel sens aurait cet avertissement si l’Eglise n’était plus sur terre à ce moment-là?

Dans la première étude, nous avions vu qu’à l’Antichrist fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre; or les saints, dans toute la Bible, ce sont les croyants, autant ceux de l’ancienne que de la nouvelle alliance. Il semble s’agir là de la grande tribulation, qui est la co1ère de la bête, donc de l’Antichrist, finalement de Satan. Elle est distincte de la colère de Dieu: Dieu ne nous a pas destinés à la colère (de Dieu), mais à la possession du salut (1 Thes 5.9). Cette colère de Dieu déferlera sur le monde quand le Christ y viendra pour juger les nations. Et il y viendra avec les siens qu’il aura préalablement enlevés sur les nuées, donc à proximité de la terre, avant de venir poser ses pieds sur le Mont des Oliviers (Zach 14.4; Act 1.1 1).

On peut se demander: Qu’est-ce qui retient l’Antichrist d’apparaître? Est-ce l’ordre de la loi dont l’Empire romain était alors le garant, ordre et loi qui se désintègrent si visiblement en notre siècle? Cela expliquerait pourquoi Paul ne le nomme pas, car écrire que l’Empire romain disparaîtrait aurait été suicidaire! On ne sait en général pas qu’il a subsisté jusqu’en 1806 sous la désignation de «Saint Empire Romain Germanique» (Heiliges Römisches Reich Deutscher Nation).

Si Paul voulait dire qu’il s’agissait du Saint-Esprit, pour quelle raison ne l’aurait-il pas nommé? Il faut aussi noter que, jusqu’au chap. 19 de l’Apocalypse (noces de l’Agneau), il est plusieurs fois question de ceux qui sont restés fidèles au témoignage de Jésus, ce qui ne peut viser que des chrétiens, preuve que le Saint-Esprit est encore présent (Apoc 12.17; 13.10; 14.12; 17.6).

Les textes bibliques ne nous permettant évidemment pas de trancher sur cette question, n’essayons pas de percer une prophétie que Dieu a voulue assez obscure pour que son sens exact ne puisse apparaître qu’à son accomplissement.

Voici en fait ce que le Seigneur nous dit aujourd’hui: «Quand vous verrez les pays christianisés se détourner en masse de la foi en Christ et en sa Parole, vous saurez que l’apostasie est là. Quand vous verrez l’Antichrist se manifester, vous saurez que mon retour est imminent. Et voici ma consigne pendant tout le temps de l’attente: Veillez, priez, soyez sobres. »

Une dernière question se pose: Comment concilier le règne éternel, sans fin, établi à toujours, dont parle sans exception l’AT en prédisant le règne à venir du Messie, avec le millenium que ne mentionne d’ailleurs que l’Apocalypse (20.1-7)? Que le chiffre mille soit figuratif ou non, il dénote néanmoins une longue période limitée et non infinie.

Question subsidiaire: Ce règne nommé «millénium», aura-t-il lieu sur notre terre ou sur la nouvelle terre (peut-être notre terre renouvelée)? Voici la réponse que je soumets à votre considération: Je me dis que le règne de mille ans sur notre terre (renouvelée) du Fils de Dieu bafoué et rejeté pourrait bien être l’inauguration du règne éternel de Jésus-Christ, règne millénaire qui, après le dernier sursaut de Satan et la destruction des ennemis des saints et de Jérusalem (la ville bien-aimée), suivis du dernier jugement (cf. Apoc 20), déboucherait sur le règne éternel, cosmique, universel, englobant la terre et les cieux pour toute l’éternité.

Je concluerai là où j’ai commencé. La venue (l’apocalypse = la révélation) de Jésus-Christ et son règne sur la terre, précédés de la résurrection des croyants de l’ancienne et de la nouvelle alliance et simultanément de l’enlèvement de l’Eglise, aussi bien que de l’apostasie générale et du court règne de l’Antichrist: tout cela n’est pas une invention née de l’imagination des prophètes et des apôtres. Ce sont «les lendemains qui chantent» qui sont illusoires.

S’il y a une chose qui ressort de ces études, c’est que la venue de Christ, notre résurrection et enlèvement à Sa rencontre, son règne sur la terre et notre règne avec lui, sont des faits prophétiquement établis, exactement au même titre que les prophéties de l’AT qui annonçaient la venue de Christ à Noël. Celles-ci se sont accomplies à la lettre. Verriez-vous une raison soutenable pour que les prophéties relatives à l’avènement glorieux de Jésus-Christ ne s’accomplissent pas tout aussi littéralement?

Je suis bien conscient que le sujet du retour de Christ a donné lieu à des interprétations très diverses et souvent impressionnantes. La plupart d’entre elles ont voulu aller trop loin dans l’établissement d’un système prophétique détaillé où l’on fait dire aux textes bibliques ce qu’ils ne disent souvent pas vraiment. Mon souci principal a été de n’affirmer que ce que certains textes choisis disent vraiment, quitte à avancer ici ou là une supposition dont l’appréciation est laissée au jugement personnel du lecteur.

Je précise encore une fois que ce que j’avance ne correspond pas forcément aux vues d’autres frères que j’apprécie beaucoup.

Mais nous tous, quelle que soit notre opinion sur certains détails, avons à entendre le Seigneur nous dire:

Voici, je viens rapidement, et j’apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son oeuvre.
Amen, viens, Seigneur Jésus!

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)