Le retour de Jésus-Christ (1)

Avant-propos
 Les réflexions que nous vous soumettons dans ces deux études ne doivent pas refléter une position eschatologique particulière, ce qui n’empêchera pas le lecteur d’y trouver des éléments qu’il sera libre de classer sous une catégorie ou une autre. Notre souci est de laisser parler les Ecritures et non d’ériger un quelconque système prophétique. Chacune des deux études est précédée d’un examen de quelques textes afin de déblayer le terrain en vue d’une meilleure compréhension de l’étude proprement dite.

 Il est vivement recommandé de lire cette étude avec la Bible ouverte, afin de pouvoir lire toutes les références indiquées, trop longues et trop nombreuses pour être citées textuellement.

A. Le retour de Jésus-Christ en relation avec le monde

Textes à lire: Dan 7 et Apoc 13.1-10

Eléments principaux

NB: Les termes du texte sont ceux de Dan 7.

  1. 4 vents – cf Apoc 7.1; Ez 37.9
  2. 4 bêtes:
    1. lion à ailes d’aigle et coeur d’homme
    2. ours avec 3 côtes dans sa gueule, Apoc 13.2
    3. léopard à 4 ailes et 4 têtes
    4. 4e bête (LA bête): dents de fer 10 cornes (Apoc 12.3; 13.1; 17.12) et petite corne avec yeux; paroles arrogantes (Apoc 13.5-6)
  3. des trônes:
    1. Ancien des jours: cheveux purs comme laine (Apoc 1.14) flammes de feu (Es 30.27) roues de feu (Ez 1.15; 10.6)
    2. juges
    3. livres (Ex 32.32!) Apoc 20.11-15
    4. la bête tuée et brûlée (Apoc 19.20)
    5. (Ez 1.5; Apoc 1.7,13; 14.14) fils d’homme sur nuées du ciel (proximité terre) (Deut 33.26). ON lui donne domination sur la terre (Mat 28.18; Ps 72.11; 102.23)
  4. 4 bêtes =4 rois (et royaumes, Dan 7.23)
     la 4e bête persécute les saints (Apoc 13.7; 16.6),
      envahit toute la terre pendant 42 mois (Apoc 13.5); les saints lui sont livrés (Apoc 13.7).
      ON lui ôtera la domination de la terre (Apoc 19.20); le royaume sera donné au peuple saint/aux saints (Es 60.10-16; 1 Cor 6.2; Apoc 2.26; 20.4);
      tous les gouvernements obéiront à Dieu (Es 66.23; Apoc 15.4).

Conclusion: Tout gouvernement dépend du bon plaisir de Dieu: Dan 4 22c 5 21 Jér 27.5.

Etude du sujet

Les éléments évoqués mènent à la fin de l’âge de grâce, car ils débouchent sur l’établissement du royaume messianique. Le vocabulaire est propre au domaine apocalyptique (nombreux parallèles dans l’Apocalypse de Jean).

Début de la vision de Daniel: les 4 vents lâchés symbolisent 4 bêtes. Dans Zach 6.5, les 4 vents symbolisent 4 chars tirés par 4 chevaux aux couleurs distinctes (autre expression apocalyptique). Dans Apoc 7.1, les 4 vents sont retenus par 4 anges. Ici, ils sont lâchés: les 4 bêtes sortent de la grande mer (Méditerranée). Mais il ne semble pas que ce soient les mêmes empires que ceux décrits par la statue dans Dan 2, car dans Dan 7, les 4 empires font irruption simultanément! Cela ne s’est encore jamais produit: c’est encore à venir. Et cela présuppose des perturbations politiques chaotiques en Moyen-Orient.

Si Daniel avait assimilé les 4 bêtes aux 4 royaumes du chap 2 (très probablement Babylone, Mèdes et Perses, Grèce, Rome), il n’aurait pas été perplexe; mais il paraît comprendre qu’il s’agit d’autre chose. L’ange aussi ne fait pas le rapprochement et va directement au dénouement: le royaume éternel. Il ne donne pas de détails sur les 3 premières bêtes, seulement sur la quatrième.

Il est instructif de remarquer que dans Apoc 13 la bête réunit en elle-même les caractéristiques des 3 premières bêtes (léopard, ours, lion). La quatrième bête est différente de toutes les précédentes: c’est du jamais vu! Apoc 13 nous apprend que sa puissance lui est donnée par le dragon (Satan). Elle a aussi 10 cornes (10 royaumes ou gouvernements). Dans Dan 7 une onzième corne se manifeste: elle est petite (insignifiante). La comparaison avec d’autres textes montre qu’il s’agit de l’Antichrist, qui se fera une place parmi les nations, puis attaquera et se soumettra 3 des 10 royaumes, ce qui créera une commotion parmi les autres royaumes. Cependant I’Antichrist gagnera la suprématie sur eux tous, Satan aidant.

L’Antichrist aura des yeux d’hommes: une capacité de pénétration et de discernement démoniaque. Il aura une bouche parlant avec arrogance et blasphémera contre Dieu, le ciel et les puissances angéliques, particulièrement contre le nom de Dieu. L’islam en est un exemple; dans la mosquée bâtie sur l’emplacement même du Temple de l’Eternel, il y a cette inscription: «son nom est Allah (et non Yahvé), il n’a pas de fils (Jésus-Christ nié en tant que Fils de Dieu), il n’a besoin d’aucune aide (négation du Saint-Esprit)»; la Trinité est ici remplacée par Allah, qui n’a donc rien en commun avec le seul Dieu Père, Fils et Saint-Esprit que la Bible nous révèle.

L’Antichrist recevra pouvoir de toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation, selon Apoc 13. Et Jean précise: Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre (v. 7, comme Dan 7.25). Cette période de l’Antichrist est restreinte à 3 ans et demi (Apoc 13.5: 42 mois). Cette courte période sera une éternité d’enfer pour les persécutés, car l’Antichrist est décrit comme

terrible     irrésistible     cruel et rapace
très fort dévorant fracassant tout

En fait: C’est une image des effets effroyables de l’humanisme athée, de tout ce qu’il y a de mauvais dans le coeur de l’homme et qui a pris de l’ampleur depuis la chute en Eden jusqu’à culminer à ce monstre diabolique qui dévorera toute la terre.

Si Dieu permet cela, son but est le même que toujours: que les hommes se rendent compte où les a menés leur incrédulité, leur occultisme, leur idolâtrie, et qu’ils se repentent, même si la plupart continueront à blasphémer (Apoc 16.9,11,21).

Et pourtant, quelle envolée sublime la prophétie prend dans ce contexte affolant! Car pendant que cela arrive sur la terre, une action parallèle se développe dans le ciel, qui va balayer toute l’horreur satanique qui terrorise le monde.

Des trônes sont placés, et l’Ancien des jours, qui signifie aussi bien Dieu le Père que le Fils (v. 9 et 22) y prend place. La description est celle d’Apoc 1.14 (où non le trône, mais les yeux étaient comme une flamme de feu). Comme le Père a remis tout jugement au Fils (Jean 5.22), c’est lui qui, pendant que Satan ravage la terre, s’assied sur un trône, et avec lui les juges (les principautés célestes); et les livres furent ouverts. Le fleuve de feu signifie le jugement, car c’est par le feu que l’Eternel exerce ses jugements (Es 66.15), après l’avoir exercé par l’eau lors du déluge. Le jugement décrit dans 2 Thes 1.6-10 se prépare au ciel, d’où il fonce sur la bête, qui est tuée et jetée en enfer (Apoc 19.20). Les autres bêtes reçoivent une prolongation de vie, probablement jusqu’à ce que le gouvernement millénaire de Christ soit établi (Dan 7.12).

Ce jugement est exercé par le Fils de Dieu qui vient sur la terre pour ce faire (Dan 7.13-14 et 21-22). Il s’agit du retour de Christ que nous attendons. Mat 24.30 dit: Le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire. Jésus devant le sanhédrin, lors du procès postiche monté contre lui, dit à ses juges hypocrites: Vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel. Et Jean rapporte: Voici qu’il vient avec les nuées; tout oeil le verra; et un peu plus loin: Je regardai, et voici une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme (Apoc 1.7; 14.14). Quel est le signe du Fils de l’homme, sinon qu’il paraîtra sur les nuées du ciel, ce qu’aucun faux christ ne fera jamais. Nous attendons ce retour spectaculaire, qui mettra un terme à la fureur de Satan.

C’est à ce moment qu’aura lieu la première résurrection et, en même temps, l’enlèvement de l’Eglise pour rencontrer le Seigneur dans les airs (1 Thes 4.15-17).

Dan 7 nous dit que, comme l’Antichrist reçut la puissance par Satan, Christ la reçoit par Dieu, avec l’accord des principautés célestes: On lui donna la domination, l’honneur et la royauté. Il s’agit de Dieu et les élohim (anges puissants). Que va-t-il faire de cette puissance, le Fils de Dieu? Nous avons vu qu’il va juger. Mais ensuite il va établir son règne sur toute la terre (v. 14). C’est la contrepartie de l’Antichrist -mais au lieu de 3 ans et demi, un royaume éternel jamais détruit, car le millénium débouchera sur le royaume éternel que prédit tout l’AT.

Dan 7 nous parle aussi du sort des saints – notre sort! Il en parle sous deux aspects:

1. Pendant le règne de 1’Antichrist:
Les v. 21-22 nous apprennent que la corne (l’Antichrist) fera la guerre aux saints et l’emportera sur eux, les opprimera, oui même qu’ils seront livrés entre ses mains, comme dans Apoc 13.7, où nous avons vu les saints vaincus. C’est la fureur de la bête qui déferle sur eux – sur nous peut-être bientôt! Cela fait partie de notre participation aux souffrances de Christ. Car il ne faut pas confondre la fureur de la bête avec la colère de Dieu, qui désigne le jugement réservé aux impies. Avant ce jugement, les saints seront rassemblés avec le Seigneur dans les airs pour recevoir le royaume.

2. Pendant le règne de Jésus-Christ:
Les saints partageront la gloire du Christ: Dan 7.18,27. S’ils doivent régner avec Christ, cela implique la fonction de juges: v. 22. Dans la lettre à Thyatire, il est parlé de la co-régence des saints avec Christ: Au vainqueur à celui qui garde mes oeuvres jusqu ‘à la fin, je donnerai autorité sur les nations. Avec un sceptre de fer il les fera paître… ainsi que j’en ai reçu moi-même le pouvoir de mon Père (Apoc 2.26-27; cf 19.15). Voilà où nous allons si nous remplissons la condition évoquée dans ce texte. L’apôtre Paul en parle dans la dernière lettre qu’il écrivit: Si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui, et il continue: Si nous le renions, lui aussi nous reniera, en tant que co-régnants, et non en tant que lui appartenant, comme le montre la suite: Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même (2 Tim 12.11-13).

Comme on comprend l’apôtre Paul qui estime qu ‘il n ‘y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous (Rom 8.18)!

Nous aimerions préciser qu’il est difficile de tenir une position rigoureuse quant à certains détails du sujet traité. Cependant, PROMESSES a toujours suivi les mêmes grandes lignes.

Jean-Pierre Schneider

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)