Les enseignements de l’Ancien Testament (26)

I. Remarque préalable

L’histoire de Gédéon occupe une place centrale dans la période des juges, entre Josué, le successeur de Moïse, et Saül, le premier roi d’Israël. Cela se passe au 12e siècle av. J.-C. L’histoire de Samson, autre juge bien connu, se situe au 11e siècle.

Le problème numéro un de la période des juges est l’idolâtrie (Baal, Astarté) et la souveraineté du Seigneur sur son peuple élu, le peuple de l’alliance. N’est-ce pas souvent aussi notre expérience, peuple de la nouvelle alliance?

Comme dans toute la Parole, le sacrifice est la condition à partir de laquelle Dieu fait grâce. Tous les sacrifices de l’AT préfigurent le sacrifice suprême du Christ à la croix, qui a valeur universelle.

II. Rappel d’événements antérieurs

Ils se trouvent au 6e chapitre du livre des Juges.

1. Dieu veut sauver Israël; il envoie un ange à Gédéon: Dieu est avec toi! De là l’injonction de Dieu: Va avec la force que tu as, à savoir la force de Dieu, non la sienne propre.

Et nous? Paul écrit à Timothée: Fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ! Nous aussi, comme Gédéon, sommes pauvres et sans force par nous-même.

2. L’offrande que Gédéon veut déposer devant l’Ange est préparée selon l’instruction de celui-ci; les ingrédients sont ceux d’un repas, mais l’Ange en fait un sacrifice. Le tout est consumé par le feu, qui est signe de jugement et de purification; le feu indique aussi que Dieu agrée l’offrande de Gédéon (cf. Lév 9.24). L’Ange dit à Gédéon: Sois sans crainte, tu ne mourras pas; c’est l’effet qu’a aujourd’hui le Christ offert comme sacrifice à la croix pour quiconque croit en lui.

3. Gédéon doit purifier sa propre maison, qui est encore celle de son père. Il y renverse les idoles et les brûle sur un autel qu’il bâtit à l’Eternel: c’est l’effet que la croix doit avoir dans la vie du croyant. Mais l’effet sur les contemporains est tout autre: tuons Gédéon! Suivre le Seigneur peut être dangereux; il y a un prix à payer.

4. Gédéon fut revêtu de l’Esprit de l’Eternel.
 Dans l’AT, l’Esprit de Dieu (jamais nommé «Saint-Esprit») «revêtit» certains hommes ou «fut sur eux» pour les habiliter à agir avec puissance, tels Jephté, Samson et David.
5. Le signe que Gédéon demande à Dieu par l’intermédiaire de la toison de laine ne veut pas dire qu’il doute de Dieu; il doute de lui-même.

La rosée sur la toison signifie peut-être la bénédiction de Dieu sur Gédéon (je reconnaîtrai que tu sauveras Israël), tandis que la rosée autour de la toison (sur tout le terrain) signifierait la bénédiction de Dieu sur tout Israël. Ainsi aussi, toute une église peut-elle être bénie par un seul de ses membres.

Pour résumer: Gédéon a reçu une parole de Dieu; Dieu a revêtu Gédéon de son Esprit; Gédéon a prié avec foi et a reçu une réponse. C’est là aussi notre équipement pour combattre Satan: la Bible – l’Esprit – la prière.

III. La démarche de Gédéon

Elle illustre le principe de la victoire, comme un examen du texte de Juges sept nous le fait voir. Une partie du texte sera reproduite au fur et à mesure du développement.

1. Disponibilité

Gédéon et tout le peuple qui était avec lui se levèrent de bon matin et campèrent près de la source de Harod (v. 1).

Il faut se préparer pour la bataille; il n’y a pas de temps à perdre! Et Gédéon ne campe pas n’importe où, mais à l’endroit de la source. Buvons-nous à cette source d’eau vive qui coule de la personne de Jésus? Boire de cette eau assouvit à tout jamais la soif de tout notre être qui soupire après la présence de Dieu et la relation d’amour avec lui, que nous nous en rendions compte ou non. Les paroles que je vous dis sont Esprit et vie. Cette déclaration de Jésus nous invite à boire à pleins traits à la source de la Parole vivante.

2. Discernement

L ‘Eternel dit à Gédéon: Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux pour que je livre Madian entre ses mains; Israël pourrait en tirer gloire contre moi… Publie donc ceci: Que celui qui est craintif et tremblant s’en retourne… 22000 hommes parmi le peuple s’en retournèrent, et il en resta 10000 (v. 2-3).

Les deux tiers des hommes convoqués ont peur et sont inutilisables. Si beaucoup de chrétiens sont inutilisables, c’est que la puissance de l’ennemi les impressionne plus que les promesses de Dieu. Voici leur raisonnement: «Il faudrait être au moins aussi nombreux que l’ennemi!» Non! Il faut abandonner la religion du nombre, surtout quand elle est au prix de la vérité, qu’elle se nomme multitudinisme, syncrétisme ou oecuménisme.

3. Triage

L ‘Eternel dit à Gédéon: Le peuple est encore trop nombreux. Fais-les descendre vers l’eau, et là je t’en ferai le triage… l’Eternel dit à Gédéon: Tous ceux qui laperont l’eau avec la langue comme lape le chien, place-les à part de tous ceux qui se mettront à genoux pour boire. Ceux qui lapèrent l’eau… firent au nombre de 300… L ‘Eternel dit à Gédéon. C’est par les 300 hommes qui ont lapé que je vous sauverai et livrerai Madian entre tes mains. Que tout le reste du peuple s’en aille chacun chez soi… Le camp de Madian était au-dessous de lui dans la vallée (v. 4-8).

300 sur 32000, ce n’est même pas 1%! Qu’avait-il de particulier, ce centième de tous les hommes? Ces 300 ne lâchèrent pas leurs armes; ils restèrent vigilants.

Le Seigneur veut des serviteurs vigilants. Mais comment choisir? De la manière la plus impopulaire qui soit: par des exigences précises. Il n’y a pas d’Evangile facile! L’Evangile a ses lois, ses ordres, et aussi ses promesses. Dieu veut des décidés.

La vraie bataille se livre à l’intérieur. Si je suis prêt à consacrer de mon temps, de mes forces, de mes aises, de mon argent, de ma liberté, pour servir le Seigneur, donc pour le glorifier, alors tout est résolu. La victoire passe par la croix pour vivre la vie en Christ.

4. Voir et croire

L ‘Eternel dit à Gédéon pendant cette nuit-là: Lève-toi, descends au camp, carje l’ai livré entre tes mains. Tu écouteras ce qu ‘ils diront, et… tes mains seront fortifiées… Il descendit avec Poura, son serviteur, jusqu’aux avant-postes du camp… Voici qu ‘un homme raconta un rêve à son camarade: … un pain d’orge roulait dans le camp de Madian; il a heurté la tente et elle est tombée… Son camarade répondit. Ce n’est rien d’autre que l’épée de Gédéon, homme d’Israël… Dieu a livré entre ses mains Madian et tout le camp (v. 9- 14).

L’ennemi est innombrable, alors qu’Israël ne compte que 300 hommes. La victoire est logiquement du côté du grand nombre. C’est ce que voient les yeux de la chair. Pourtant, en écoutant ces deux hommes de la grande armée, on constate qu’ils ont peur. L’un rêve de Gédéon et du Dieu d’Israël, et ils ont peur.

Les sceptiques qui s’affichent incrédules, les athées, sont souvent hantés par l’idée de Dieu. Ne nous laissons pas impressionner par ce qu’ils font ou disent (Voltaire, Sartre…). Seul leur nombre les rassure: ils sont la majorité. Ils marchent par la vue.

Ne marchons pas par la vue: elle nous montre une armée invincible. Marchons par la foi: elle nous montre le petit nombre, mais Dieu est avec eux. Je n’ai jamais vu Jésus-Christ, mais je crois en lui. Sa parole et ses promesses me suffisent. Je vois la réalité avec les yeux de l’Esprit. La rencontre avec Jésus met la réalité dans sa vrai proportion.

Un détail significatif: l’armée de Gédéon est une armée de serviteurs. Tous servent un Maître, un Seigneur, et l’un l’autre. Tandis que dans l’armée madianite, ils sont camarades: tous sont égaux, il n’y a pas de maître (pourtant il y en a un, à leur insu: Satan).

IV. Les sept principes de la victoire

En réalité, la victoire a déjà été remportée par Jésus-Christ, mais elle doit pouvoir se manifester dans notre vie.

1. Faites comme moi!

Lorsque Gédéon eut entendu l’explication du rêve, il se prosterna, revint au camp d’Israël et dit: Levez-vous, car l’Eternel a livré entre vos mains le camp de Madian… il remit à tous des cors et des cruches vides, avec des torches dans les cruches. Il leur dit: Vous me regarderez et vous ferez comme moi… Vous direz. pour l’Eternel et pour Gédéon (v. 15-17)!

Nous prosternons-nous quand le Seigneur nous a donné une révélation par sa sainte Parole? Il s’agit en premier lieu d’une attitude intérieure d’adoration; mais rien ne doit nous empêcher de nous mettre à genoux comme l’apôtre Paul (Eph 3.14).

L’apôtre Paul nous invite à plusieurs reprises à faire comme lui, voire même comme le Seigneur: Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur (1 Thes 1.6). Soyez donc les imitateurs de Dieu… et marchez dans l’amour (Eph 5.1). Ayant reçu, par le Saint-Esprit, l’amour de Dieu (Rom 5.5), c’est dans l’exercice de son amour que nous sommes invités à imiter Dieu, le Seigneur, et non dans l’exercice des miracles qui étaient les signes de sa messianité, comme ils furent après la Pentecôte les signes qui authentifiaient les apôtres (par définition: ceux qui avaient vu le Seigneur, dont Paul fut le dernier; il le dit en 1 Cor 15.8, où le texte grec porte: en tout dernier, il s’est fait voir à moi comme à l’avorton).

Etre semblable à son Fils est même le but que Dieu a en vue pour chacun qu’il a prédestiné à être son enfant (Rom 8.28).

2. Sonnez du cor!

Quand je sonnerai du cor,… vous sonnerez aussi du cor tout autour du camp et vous direz: Pour l’Eternel et pour Gédéon (v. 18)! – si la trompette rend un son incertain, qui se préparera au combat (l’apôtre Paul dans 1 Cor 14.8)?

Le témoignage chrétien doit être clair et distinct, en premier lieu en ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ, notamment sa divinité, la valeur expiatoire de sa mort et la réalité de sa résurrection physique, qui est le gage de la victoire. Aussi Paul termine-t-il son grand chapitre sur la résurrection par cette affirmation: Grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ (1 Cor 15.57).

En sonnant du cor (ou de la trompette, selon d’autres versions), les 300 engagent le combat. Ils ont pris une position stratégique autour du camp de l’ennemi. Sommes-nous toujours conscients que l’annonce du salut par Jésus-Christ nous engage dans un combat? Et qu’il importe que chacun soit là où le Seigneur veut le placer? D’autant plus que notre combat n’est pas contre la chair et le sang, mais contre… les dominateurs des ténèbres d’ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes (Eph 6.12).

C’est un combat à mort, ne l’oublions jamais. Et les seules armes offensives que nous ayons: l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu. Priez en tout temps dans l’Esprit.., avec une entière persévérance (Eph 6. 17-18). Nourris de la Parole et persévérants dans la prière, après avoir revêtu les armes défensives énumérées par Paul juste avant dans Eph 6, conscients que la victoire est donnée par Jésus-Christ, les forces du mal seront vaincues. Y croyons-nous? Voici la victoire qui triomphe du monde: notre foi (1 Jean 5.4).

3. Brisez les cruches!

…aux abord du camp,…ils sonnèrent du cor et brisèrent les cruches… (v. 19).

 Paul compare les chrétiens à des vases de terre (2 Cor 4.7). Ils doivent être brisés. Nos coeurs de pierre doivent être brisés: L ‘Eternel est près de ceux qui ont le coeur brisé (Ps 34.19). Qu’est-ce à dire? Ceci: nos plans et nos volontés doivent être brisés par ses plans et ses volontés. Car l’Evangile de Jésus-Christ est l’Evangile de la mort à soi-même.

4. Saisissez les torches!

Les trois colonnes sonnèrent du cor et brisèrent les cruches; ils saisirent de la main gauche les torches… (v. 20).

La cruche de notre égocentrisme une fois brisée, nous pouvons montrer la lumière du Christ. Vous brillez comme des flambeaux dans le monde, portant la parole de vie (Phil 2.15-16). Tout chrétien né de l’Esprit est fait pour être allumé, pour être vu, pour briller! Autrefois, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur (Eph 5.8).

Les torches consistent en résine accumulée. Il nous faut avoir accumulé quelque chose. On ne confie pas des tâches importantes à des débutants. Accumuler de la résine, cela commence par du lait, puis du pain, enfin de la viande. C’est une image de la nourriture spirituelle contenue dans les Ecritures.

Que chacun de nous s’examine. Le Seigneur devrait-il nous adresser ces paroles qui se trouvent en Héb 5.13-14? Quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice, car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui. par l’usage, ont le sens exercé au discernement du bien et du mal.

5. Proclamez son nom!

Vous direz: pour l’Eternel et pour Gédéon (v. 20)!

Ils proclament leur foi tout haut. Gédéon était le sauveur d’Israël envoyé par Dieu, un des nombreux avant-coureurs du Sauveur. Proclamons donc bien haut: «Pour Dieu et pour Jésus-Christ!» Ou en aurions-nous même un tout petit peu honte? Je n’ai pas honte de l’Evangile: c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Rom 1.16). A Timothée, Paul précise qu’il n’a pas honte de souffrir à cause de l’Evangile: car je sais en qui j’ai cru (2 Tim 1.12).

Jésus-Christ, mon Seigneur et mon Dieu (Jean 20.28)! Osons le déclarer devant le monde incrédule qui nous entoure! Ce monde n’a pas honte de publier et de vendre sa littérature souvent insalubre et d’une immoralité malsaine partout. Et nous?

6. Chacun à sa place!

Ils restèrent chacun à sa place autour du camp, et tous les hommes du camp se mirent à … prendre la fuite (v. 21).

Chacun reste là où Dieu le place. Les femmes ne doivent pas prendre la place des hommes; et les hommes doivent prendre leur place. Les jeunes ont leur place: ils ont de l’ardeur mais manquent d’expérience. Les plus âgés ont leur place: ils sont plus pondérés et ont des responsabilités convenant à leur maturité spirituelle.

La devise dans l’Eglise de Jésus-Christ n’est pas: «Place aux jeunes!» – mais: «Chacun à sa place!» Aux plus âgés, il est enjoint de ne pas mépriser un frère encore jeune ayant reçu un ministère particulier, tel Timothée (1 Tim 4.12). Aux jeunes, il est dit: Obéissez à vos conducteurs et soyez-leur soumis (Héb 13.17).

7. Laissez Dieu agir.

Les 300 hommes sonnèrent donc du cor et, dans tout le camp, l’Eternel tourna l’épée des uns contre les autres. Les hommes du camp s’enfuirent… (v. 22).
Alors que les incrédules sont dans l’incertitude, s’agitent et ne savent à quoi s’attendre, les chrétiens, forts des promesses reçues, s’attendent à l’action de Dieu. Et il agit, et comment! Les ennemis s’entretuent dans leur refus de Dieu. Cela doit susciter dans le coeur du chrétien un grand amour pour ce monde qui se déchire.

Mais bien avant, le coeur du Père a souffert à voir le monde aller à sa perte, tellement qu’il a accompli le sacrifice suprême: Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. En fin de compte, c’est là le témoignage bouleversant de ceux qui portent le flambeau de l’Evangile de Jésus-Christ.

Jean-Pierre Schneider

Remarque: Pour certaines des pensées de cette étude, je me suis inspiré de notes prises au cours d’une prédication donnée par Maurice Ray dans les années soixante.

Un christianisme qui colle avec la réalité

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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