Le plan glorieux de Dieu

Avant d’entrer dans le sujet, il est utile de faire quelques remarques générales :

  • La compréhension du sujet demande de ne négliger aucun verset important, sans aller au-delà de ce qui est écrit. Commençons toujours par les Écritures et non par l’étude des écrits de théologiens, si bons soient-ils.
  • Nous devons reconnaître qu’il nous est impossible de tout connaître du plan glorieux de Dieu — comme d’ailleurs sur n’importe quel autre sujet. Dieu a le droit de se réserver des aspects non révélés (cf. Jean 16.12) et il a choisi de ne pas tout nous expliquer (Deut 29.29).
  • Même si nous ne sommes pas d’accord avec Dieu (car l’homme, par nature, est rebelle), Dieu ne changera ni son plan ni sa manière de faire pour nous plaire.
  • Enfin, ayons confiance en Celui qui est totalement bon et juste.

1. Le fondement du plan de Dieu : la doctrine de Dieu

Dieu est « l’Éternel » : il n’est soumis ni au temps ni à l’espace et il existe en dehors de la création étant son Créateur souverain et immuable (Ex 3.15 ; Apoc 4.8-9). Dieu domine sur tous les aspects et les êtres de sa création (Dan 4.35 ; 1 Tim 6.15-16).Dans sa nature, Dieu est juste (Apoc 15.3), plein d’amour (1 Jean 4.8,16) et saint (És 6.3 ; 1 Pi 1.16). Il est libre de planifier et décider selon sa volonté souveraine, juste et pleine d’amour, et cela sans nous demander sur un quelconque sujet : « Cela vous plaît-il ? »

2. La définition du plan de Dieu

Les théologiens emploient le mot « décret » pour désigner l’ensemble du projet divin. D’autres termes synonymes sont utilisés dans le même sens : dessein, plan, décision, conseil arrêté… Ces mots affirment que l’Éternel Dieu a établi souverainement un plan global pour tout le déroulement de l’histoire humaine en accord avec le conseil de sa volonté. Ce mot « décret » ou « plan » est souvent mis au pluriel pour souligner que le plan de Dieu s’applique dans des domaines très variés. Le N.T. emploie plutôt le singulier pour mettre en relief l’unité et l’harmonie de la volonté de Dieu. Il a un seul plan composé de parties variées, qui recouvrent tout ce qui se passe dans notre univers en dehors de la Trinité. Dieu est ainsi la cause première de tout en dehors de lui-même.

3. Les caractéristiques du plan de Dieu

Le dessein divin est :
– unique et « simple », c’est-à-dire ni confus ni compliqué du point de vue de Dieu (Éph 1.11 ; Rom 8.28),
– sage (Rom 11.33 ; Éph 3.10),
– libre (Ps 115.3) ;
– éternel dans sa conception, sans évolution chronologique du point de vue de Dieu car il n’existe pas un passé, un présent, et un futur en Dieu — même s’il est bien évident que la réalisation du plan dans l’histoire est une succession d’événements, car nous vivons dans le temps et dans l’espace (Ps 33.9,11) ;
– immuable et inconditionnel (Éph 1.11 ; Jac 1.17) ;
– efficace (És 43.13 ; Prov 19.21).Le plan de Dieu inclut la stabilité de l’univers (Ps 119.89-91), tout événement (Dan 4.34-35 ; Act 17.26), les circonstances et la durée de la vie (Job 14.5 ; Ps 139.16), les événements « fortuits » (Mat 10.29-30), les actes libres des croyants (Éph 2.10 ; Phil 2.13) comme les actes libres des méchants (Act 2.23 ; 13.29).

4. Le but du plan de Dieu

L’Éternel décide et agit pour sa gloire. Lui, qui est parfait dans sa nature et dans ses attributs, a tout prédéterminé afin que sa gloire soit reconnue, que sa création reconnaisse qui il est et lui laisse la place qui lui est due de droit (Éph 1.6,12,14 ; Héb 13.21 ; Rom 11.36). L’être humain aime se poser la question : « Pourquoi Dieu a-t-il fait ou permis ceci ou cela ? » Le plus souvent nous n’avons pas de réponse. Le problème devient aigu lors d’une catastrophe ou d’un crime horrible. Le chrétien, quoiqu’il reste ignorant des raisons profondes et éternelles de tel événement précis, sait au fond de lui que c’est pour la gloire de Dieu.
Trois raisons font que nous avons de la difficulté à accepter que tel événement soit pour la gloire de Dieu :
– nous ne pouvons pas le voir du point de vue de Dieu ;
– nous n’avons pas tous les éléments en main pour comprendre ni pour juger l’affaire d’une manière adéquate et honnête ;
– nous ne pouvons pas connaître le but final planifié par Dieu.
Laissons à Dieu « le bénéfice du doute ». Si l’Éternel est Dieu, nous n’avons pas d’autre choix, étant donné ce que nous sommes, corrompus et ignorants des raisons souveraines de ses actes. Un jour, là-haut, nous comprendrons tout, et nous nous demanderons pourquoi nous avons été si vexés, si attristés, si contrariés, si incrédules, si critiques. Apprenons à laisser Dieu être Dieu !

5. Le plan de Dieu et le péché

Quel est le rapport entre le plan de Dieu et le péché ? Comment Dieu, qui est bon et veut le bien-être de tous, a-t-il pu permettre le péché ? Dieu est-il l’auteur du péché du fait qu’il est la cause première de tout ? Pourquoi le mal existe-t-il ?
Ces questions sont légitimes, car Dieu a fait de l’homme un être rationnel, même si sa raison sera toujours « abîmée » par sa nature pécheresse. L’homme qui cherche une explication adéquate pour l’aider dans sa foi de croyant la trouvera. L’homme qui pose des questions afin d’essayer de blâmer Dieu, parce qu’il ne veut pas accepter la solution offerte dans la Bible, n’aura jamais une réponse satisfaisante pour sa logique tordue. Le principe divin demeure : il faut croire avec l’œil de la foi pour pouvoir comprendre. Avant d’entamer ce sujet, que chacun examine son cœur : dans quel état suis-je spirituellement ? ouvert ou fermé, obéissant ou rebelle, humble ou orgueilleux, adorateur ou critique ?
Voici quelques éléments de réponse, à examiner ensemble, sans les séparer :

    • La Bible place toute responsabilité du péché personnel sur le pécheur. Toute personne honnête reconnaît qu’elle est responsable pour ce qu’elle dit et fait.  Au jour du jugement, toute bouche sera fermée et l’homme pécheur n’aura aucune excuse pour ce qu’il est, ni pour ce qu’il a fait. Il ne pourra jamais accuser Dieu pour ses propres œuvres de péché (Apoc 22.12 ; Ecc 12.16).
    • Dieu hait le péché qui est contre sa nature et contre ses commandements pour le bien-être de l’univers (Ps 5.5-7).
    • La crucifixion du Christ fut prévue avant la fondation du monde (Act 2.23 ; 1 Pi 1.19-20 ; Éph 3.11 ; 2 Tim 1.9). La croix répondit à un besoin précis, ôter le péché (1 Jean 3.5) ; elle fut donc « planifiée » !  Si elle fut planifiée, il est logique de déduire que le péché fait aussi partie du plan. À cause de l’Agneau immolé, présent dans les pensées de Dieu le Père avant la fondation du monde, nous savons que Dieu a été « au courant » du péché et l’a intégré dans son plan.
    • Dans son omniscience, Dieu aurait pu créer un plan dans lequel n’aurait pas figuré le péché. Il a délibérément choisi autrement. Donc Dieu a un certain rapport, incompréhensible, avec le péché, et ceci en sachant que l’introduction du péché allait lui coûter son propre Fils (Jean 3.16). La présence du péché n’a pas pris Dieu au dépourvu.
    • Dieu a créé des êtres (anges, hommes) libres avec la possibilité d’obéir ou de désobéir. Ceux qui ont désobéi au début sont les vrais auteurs du péché, car le péché n’a jamais commencé avec Dieu, il n’a jamais eu son origine en Dieu.
    • Le plan divin renferme les actes volontaires, même mauvais, des hommes. Dieu a permis au péché d’exister. Pour autant, sa sainteté et sa sagesse divines ne sont pas souillées par l’existence du mal ; elles ne le sont pas par sa décision de permettre le mal. Dieu est donc responsable de la présence de l’idée du péché dans son plan, mais l’homme reste toujours responsable de son acte de péché (cf. Mat 26.24).
    • Dieu ne nous a pas révélé dans les Écritures la raison pour laquelle il a permis le péché. Tout au plus, pouvons-nous constater que l’introduction du mal a permis à Dieu de révéler de cette façon sa justice, sa miséricorde et sa grâce en Jésus-Christ dans le salut du pécheur. Quel mystère ! Incompréhensible, voire invraisemblable et illogique pour notre raisonnement humain ! Mais qui dit que le Créateur doit se soumettre à notre façon de raisonner ?
    • La présence du péché coûta infiniment plus à Dieu qu’à l’homme. L’horreur et la souffrance endurées par le Fils de Dieu incarné sont totalement incompréhensibles à l’homme. Le cri sur la croix (Ps 22.2 ; Mat 27.46) prouve que, s’il y avait eu une autre possibilité pour sauver l’homme, Dieu l’aurait fait. Il démontre donc que Dieu n’agissait ni égoïstement, ni insensiblement, en incluant le mal dans son plan.

6. Quelques observations pratiques sur le plan de Dieu

    • Cette doctrine nous réconforte. Calvin disait que, s’il ne croyait pas à la souveraineté de Dieu, il serait l’homme le plus inquiet du monde, car il passerait son temps à penser à tous les accidents et les malheurs qui pourraient lui tomber dessus. Tout ce qui nous arrive est « couvert » par la souveraineté de Dieu.
    • Cette doctrine nous encourage. Nous pouvons aller de l’avant dans notre vie quotidienne de chrétiens sachant que notre Père céleste nous a déjà préparé de bonnes œuvres pour que nous les pratiquions après notre conversion (Éph 2.10). Cela veut dire que chaque jour a sa « couleur », son utilité, ses leçons, voire ses disciplines, ses récompenses. Ceci enlève la monotonie de la vie : elle est une aventure extraordinaire qui se terminera lorsque nous arriverons à bon port.
    • Cette doctrine influe directement sur notre service de témoins. Dieu a un autre but pour nous, autre que notre bonheur personnel, voire égoïste. Il veut que nous soyons des témoins pour Jésus Christ (Act 1.8 ; Mat 28.19).  Si nous ne croyons pas au plan de Dieu pour nous dans ce domaine, nous serons frustrés et nous aurons mauvaise conscience. En se fiant à lui pour lui être obéissant, le Saint Esprit sera libre en nous pour rendre témoignage à travers nous de la personne et de l’œuvre de notre Seigneur à ceux avec qui il nous mettra en contact.
    • Cette doctrine doit nourrir notre adoration pour notre Dieu si extraordinaire qui doit avoir la première place dans notre vie (Ps 145.21).

7. Conclusion

Ce que nous croyons influence fortement qui nous sommes et ce que nous faisons. Ainsi, ce que nous croyons sur la souveraineté de Dieu influence non seulement notre être entier, mais également nos actions. Prions simplement : « Père Céleste, manifeste ta souveraineté tout au long de cette journée et que je l’accepte ! »

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)