Le nouvel univers (Apocalypse 21.1-8)

J’ai lu l’histoire d’une dame âgée qui était sur le point de mourir. Elle était née de nouveau, et avait vécu dans la joie du Seigneur la plus grande partie de sa vie. Mais voilà que la fin approchait, et elle manifestait une grande frayeur. Elle ne voulait pas mourir. Du moins c’est ce qu’elle disait à son pasteur.

Lors d’une visite, ce dernier lui a demandé si elle savait qu’elle allait auprès du Christ, au paradis. Elle lui répondit par l’affirmative et se mit à pleurer… Surpris, le pasteur lui demanda comment elle se représentait le paradis. Elle décrivit une grande salle avec des bancs, où elle devrait chanter toute la journée ! Effectivement, sauf si l’on s’appelle Pavarotti, qui voudrait passer l’éternité ainsi ?

Sans s’en rendre compte, beaucoup de chrétiens ont été influencés par la philosophie platonicienne, où la vie matérielle est inférieure à la vie spirituelle : la matière est encombrante, négative ; la pensée est pure, positive. Plusieurs théologiens chrétiens s’en sont imprégnés, notamment Augustin, puis le catholique Thomas d’Aquin, et ont évoqué le paradis en des termes plutôt éthérés : « Le paradis lui non plus n’est pas un lieu corporel, mais spirituel.1 » Et les descriptions qu’il donne dépeignent un endroit de réflexion philosophique et théologique, où la vie se résume à un échange de nobles pensées.

Les gens réagissent différemment devant la notion de paradis :

– L’investigation : Certains s’appuient sur des livres tels que La vie après la vie (Raymond Moody) pour se faire une idée de ce qui s’y passera. Ces ouvrages sont totalement erronés dans leur interprétation des situations de mort imminente2.

– La confiance : Il suffirait de se dire que ce sera bien, puisque Dieu est bon. Ceux-là sont très prudents sur les textes qui l’annoncent.

– La méfiance : Comme on ne sait pas ce qui se passera, autant vivre pleinement aujourd’hui dans ce monde que l’on connaît.

La Bible nous demande de considérer les trésors du paradis. Dieu nous prépare une cité (Héb 11.16) ; Paul nous rappelle que « notre cité est dans les cieux ; de là nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ » (Phil 3.20) et il nous invite à « chercher les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » et à « penser à ce qui est en haut, et non à ce qui est sur la terre » (Col 3.1-2).

Non seulement il nous faut nous imprégner de ce ciel, mais Jésus nous propose de considérer que notre fidélité et notre engagement sont une forme d’investissement dans le monde à venir : « Amassez des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. » (Mat 6.20) Aucune de nos possessions terrestres ne subsistera dans le ciel — aucune voiture, aucune maison, etc. Il en sera très différemment de tout sacrifice que nous aurons fait sur terre pour Christ.

Le monde nouveau (21.1)

«Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. »

Nous sommes là après le millénium, après la déconstruction complète de l’univers actuel, après la condamnation devant le grand trône blanc.

Jean voit un nouveau ciel et une nouvelle terre : c’est donc un nouvel environnement physique. Comment se le représenter ? Peu de passages de l’Écriture en parlent précisément. Y aura-t-il de nouveaux astres dans le ciel ? Il est dit plus loin que la ville n’aura pas besoin de l’éclat du soleil ni du reflet de la lune (21.23). Comment imaginer la nouvelle terre ? Il semble qu’il y aura des montagnes puisqu’il en existe une qui sera « haute et grande » (21.10)

Quand je m’imagine le paradis, je m’imagine donc un monde avec des milliers de paysages différents. Évidemment j’aurai la capacité de jouir de cette création, et cela, pour la gloire de Dieu. Le mot « paradis » veut dire « jardin ». Le paradis, c’est le jardin du début, de Genèse 1 et 2, parfaitement rétabli. D’ailleurs un arbre est mentionné dans ce paradis, l’arbre de vie (22.2), qui nous renvoie à celui de la Genèse. C’est bien l’explosion de la perfection du début que nous trouverons alors.

Cette nouvelle terre n’aura pas de mer. La mer est le symbole d’une force indomptable. Elle fait partie des sept fléaux qui n’existeront plus dans le monde à venir : s’y ajoutent la mort, le deuil, les cris, la douleur (21.4), la malédiction (22.3), et la nuit (21.25). Toutefois la suite du texte mentionne « le fleuve de l’eau de la vie », qui alimente notamment l’arbre de vie (22.1). Est-ce à dire qu’il y a des lacs, des fleuves ?

Le paradis est un monde. Un monde qui s’inspire du premier, qui se manifeste en partie pendant le millénium, et qui dépasse notre imagination dans l’éternité. Mais c’est un monde. Et nous avons raison de nous réjouir du monde présent comme du monde à venir. En appréciant les cadeaux de Dieu, l’homme honore Dieu. Nous avons raison de remercier Dieu pour un bon repas, pour un lever de soleil, pour l’affection d’un chien, etc. Nous avons raison aussi de reconnaître que si la vie nous prive de jouir de certains aspects de la création, par un handicap, par un manque de moyens, par des relations impossibles ou inaccessibles, le moment vient où nous vivrons dans un monde réel, tangible, concret, dans une jouissance et une félicité parfaites.

La capitale (21.2)

« Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme une épouse qui s’est parée pour son époux. »

Lorsque Jean écrit ces lignes, Jérusalem est en ruine depuis 25 ans. C’est une ville que nul ne connaît. Mais une autre Jérusalem existe déjà quelque part : « Mais au contraire vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades d’anges ; de la réunion et de l’assemblée des premiers–nés inscrits dans les cieux ; de Dieu, juge de tous ; des esprits des justes parvenus à la perfection. » (Héb 12.22-23) C’est comme si elle était en cours d’aménagement. Jésus a dit avant de partir : « Je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. » (Jean 14.2-3)

C’est une ville sainte, en ce que nul être pécheur n’y entrera : « Il n’y entrera rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge, mais ceux-là seuls qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau. » (21.27)

Elle est « prête », littéralement, « arrangée » — un terme qui nous a donné le mot « cosmétique » — comme une épouse qui s’est parée pour son époux. L’image de la ville rejoint celle de l’épouse, l’ensemble de ceux et de celles que le Seigneur a sauvés. Ce sera la consommation éternelle entre Christ et son Église. C’est le moment que Paul prophétise en 1 Corinthiens 15.28 : « Et lorsque toutes choses seront soumises [au Christ], alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. »

Le Seigneur (21.3)

« J’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui–même sera avec eux. »

Le meilleur du nouvel univers est que Dieu sera avec nous — ou plutôt qu’enfin nous serons avec lui ! La voix vient du trône, comme pour indiquer l’autorité absolue de ce qui est annoncé. Avec cette déclaration, Dieu n’est plus transcendant, c’est-à-dire un Dieu distant, éloigné de sa création, visible seulement de derrière (Ex 33.23), ou dans la nuée et la colonne de feu (Ex 13.21-22), ou dans l’humble incarnation de Christ (Phil 2.5-8 ; Col 1.16).

En fait, c’est l’univers qui devient l’habitation de Dieu. Apocalypse 21.22 affirme d’ailleurs : « Je n’y vis pas de temple, car le Seigneur Dieu Tout-Puissant est son temple, ainsi que l’Agneau. » Il n’y a plus de distance à franchir : Dieu est là, son temple est lui-même, et ce nouvel univers est sa tente ! C’est un retour à l’intention de Dieu en Genèse d’être le Dieu des hommes et de demeurer au milieu d’eux. Le paradis accomplit l’inverse de Genèse 3.21-24 : nous avons accès à l’arbre de vie et à la présence de Dieu.

Je ne sais pas m’imaginer la proximité immédiate de Dieu : plus par la prière, pas au travers de notre imagination, mais en direct ! Nous suffira-t-il de tourner la tête pour voir le Christ dans sa gloire ?

Pour autant, Dieu reste infini, inconnaissable dans son essence. Allons-nous découvrir chaque jour un peu plus de sa personne ? En discutant avec Jésus, allons-nous grandir en amour pour lui chaque jour davantage ? En regardant son trône et sa personne, serons-nous saisis d’une admiration croissante ?

Dieu est souverainement satisfait et rassasié de bonheur en lui-même (1 Tim 1.11) et il veut nous introduire dans ce bonheur. Jésus a prié : « Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17.24) Nous ne cesserons de nous rassasier du spectacle de sa gloire, complétée par la parfaite humilité et l’immense amour manifesté à la croix. Et cette gloire aura un effet immédiat : 1 Jean 3:2 « Lorsqu’il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jean 3.2) L’état d’esprit du Seigneur sera une joie en nous : « L’Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi un héros qui sauve ; il fera de toi sa plus grande joie ; il gardera le silence dans son amour pour toi ; il aura pour toi une triomphante allégresse. » (Soph 3.17) Vous vous représentez la scène ?

La consolation (21.4)

« Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »

L’expérience du passé, tellement empreinte de larmes et de douleurs, sera terminée. Et c’est Dieu lui-même qui passe le baume. Le geste est tendre et reflète sa bienveillance particulière. Ainsi s’achèvera ce que Jésus a commencé avec sa première venue, et particulièrement avec son calvaire : « Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé… » (És 53.4)

Il n’y aura aucun deuil, puisque que la première et la seconde mort ne feront plus partie des risques ou des réalités (cf. 1 Cor 15.54-57).

Nous serons à jamais dans un corps glorifié qui ne subira aucune altération, qui ne vieillira pas, qui ne connaîtra pas la douleur. Cela conduit tout naturellement à plusieurs questions :

– Quel âge aurons-nous, si nous ne vieillissons pas ? Ou à quoi ressemblera le nourrisson qui meurt, et qui se retrouve au paradis ? La Bible ne donne pas la réponse !

– Qu’implique l’absence de douleur sur notre activité ? Pas de marteau qui manque le clou ? Pas de randonnée dans des gorges et des précipices ? Là encore, nous n’avons que notre imagination. Une imagination qui sait que le Christ ressuscité passait au travers des murs sans passer par les portes, et que son rapport à la matière actuelle était très différent. Une imagination qui sait aussi que nos pensées glorifiées seront plus sages que maintenant, et peut-être parfaitement incapables d’un geste malencontreux ?

L’invitation (21.5-7)

« Celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris, car ces paroles sont certaines et vraies. Il me dit : C’est fait ! Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement. Tel sera l’héritage du vainqueur ; je serai son Dieu, et il sera mon fils. »

Du trône futur, Dieu nous lance encore cette invitation. Il dit à Jean d’écrire, avec l’assurance que c’est le Saint Esprit qui signe ces propos. Ces paroles sont vraies, comme toutes les paroles de la Bible (2 Tim 3.16-17 ; 2 Pi 1.20-21 ; 1 Thes 2.13).

Dieu se présente dans son éternité, source et destinée, alpha et oméga3, commencement et fin.

L’invitation que Dieu nous lance du trône est positive, riche en bienveillance. Le thème de la soif est celui qui est le plus souvent souligné pour décrire celui qui cherche Dieu, qui cherche son salut (És 55.1-2 ; Jean 7.37) Voilà l’essence du christianisme : être rassasié d’une eau éternelle. Son prix ? Elle est gratuite ! On plutôt, elle a été achetée par quelqu’un d’autre, en sorte qu’on en bénéficie par pure grâce (Éph 2.8-9 ; Tite 3.5). Dieu nous invite à participer à son banquet, à sa fête, gratuitement. La seule nécessité est se repentir dans la foi. Seul Christ ouvre l’accès à cette promesse (Act 4.12). Mais cette gratuité du salut s’accompagne d’un avertissement solennel.

L’avertissement (21.8)

« Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre : cela, c’est la seconde mort. »

Il n’y aura aucun pécheur dans le paradis — du moins aucun pécheur qui n’ait reçu la grâce du pardon du Christ. Et comment savoir si l’on a reçu la grâce du pardon ? Par la réalité de notre marche avec Jésus. Le salut n’est pas seulement le fait de « recevoir Christ » mais de « marcher en lui ». Un changement est nécessaire (voir 1 Cor 6.9-11 où Paul évoque une vie caractérisée par le péché des Corinthiens au passé). Un homme qui dit avoir accepté Christ et qui demeure dans ses péchés sans gêne, ni repentance, ni croissance, n’a pas vraiment l’assurance du salut de Christ. Dieu évoque cette réalité en dressant cette liste non exhaustive :

– les lâches, ou les peureux : ceux qui, par timidité ou peur de la persécution, ont rejeté Christ ;

– les incrédules : ceux qui n’acceptent pas la révélation de Dieu et demeurent incroyants ;

– les abominables : le mot a une connotation de souillure ;

– les meurtriers : ceux qui tuent — physiquement, par la langue… ;

– les débauchés : essentiellement en lien avec l’immoralité sexuelle sous toutes ses formes ;

– les magiciens : ceux qui s’adonnent à la magie, l’astrologie, la sorcellerie, les guérisseurs, etc. ;

– les idolâtres : ceux qui participent aux cultes païens ou à leurs festivités, ceux qui ont centré leur vie sur quelqu’un ou quelque chose d’autre que Dieu ;

– les menteurs : ceux qui trompent ou mentent…

Il y a deux erreurs à éviter par rapport à cette liste :

– Celle consistant à l’ignorer en disant : « Je suis chrétien, je pèche et ce n’est pas grave. » Ce n’est pas que nous devions être parfaits pour entrer au ciel. Mais la réalité de notre salut se mesure à notre marche. Cette marche reflète-t-elle le salut du Christ ? Non pas que la marche doive être parfaite, mais elle doit être caractérisée par une pratique de la repentance. Si ta vie est marquée par l’immoralité, l’incrédulité, le mensonge, sans repentance… Dieu t’invite à sérieusement reconsidérer ton assurance du salut.

– Celle consistant à croire que le salut s’obtient en respectant cette liste. Un indice nous montre que ce n’est pas possible : « tous les menteurs » iront en enfer. Je n’ai jamais rencontré quiconque qui n’ait jamais exprimé un mensonge, en tant qu’enfant ou en tant qu’adulte. Christ est mort pour des pécheurs ! C’est par la foi que nous sommes sauvés. Cette liste est là pour nous éveiller à la réalité du péché et à la solennité de la mort. Tout au long de ces deux derniers chapitres de la Bible, on retrouve ce mélange de félicité et de mise en garde. Attention, le lac de feu, l’enfer, l’étang de soufre, la seconde mort, ne sont pas à prendre à la légère.

 

  1. Thomas d’Aquin, « Somme théologique », vol 1, question 102.
  2. Florent Varak, « La réincarnation », livre disponible en ligne sur « Un poisson dans le net » à http : //www.unpoissondansle.net/reincarn.
  3. Première et dernière lettre de l’alphabet grec. Le titre est déjà présent en 1.8 et répété en 22.13 par Jésus en personne, soulignant, s’il était nécessaire de l’affirmer, que Jésus est véritablement Dieu.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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