Le Moyen-Age en occident, de 590 à 1517 (5)

Histoire de l’Eglise

de 590 à 1517

L’EMERGENCE DE L’OCCIDENT CHRETIEN

Comment décrire une période si riche, si variée, si difficile, et si longue – en si peu de mots ? Nous nous contenterons de survoler les grandes lignes de l’histoire pour en capter son mouvement. Cette période de près de 1000 ans enfante les idées fondatrices des Temps modernes. Le Moyen Age débute au 6e siècle. C’est alors que « la chrétienté », chaperonnée par la papauté, essaie de transformer progressivement la société occidentale à son image. L’Europe catholique atteindra son zénith aux 12e et 13e siècles, avant d’essuyer les crises des 14e et 15e siècles qui préparent la Réforme du 16e siècle. Cette société, quoique « christianisée » extérieurement, manque de puissance spirituelle véritable parce qu’elle a sombré dans la superstition, la hiérarchisation ecclésiastique, et une rigidité doctrinale anti-biblique. D’autres facteurs, comme le féodalisme, l’immigration constante de tribus « barbares » (porteuses parfois de valeurs comme le respect des femmes, l’honneur, et l’amour de la liberté !), ainsi que l’amalgame du spirituel et d’une politique sordide, gangrènent la société. Le conflit religieux opposant la chrétienté occidentale (latine) centrée à Rome, à la chrétienté du Proche-Orient (grecque) centrée à Constantinople, entraîne peu à peu la perte du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord à l’islam. L’histoire occidentale de cette période ressemble à une courbe : elle commence en bas, monte, puis descend en un peu plus de 900 ans .

L’Europe devient le terrain où s’affrontent et s’entraident quatre nouvelles entités raciales et culturelles :

– l’entité latine composée des Italiens, des Espagnols, des Français, et des Portugais ;
– l’entité celtique composée des Gaulois, des Vieux Bretons, des Pictes, des Ecossais, des Gallois, et des Irlandais ;
– l’entité germanique composée de nombreuses tribus ;
– l’entité slave composée des Bulgares, des Tchèques, des Slovaques, des Croates, des Polonais, et des Russes.

Cette masse disparate se fond graduellement aux vestiges de la civilisation gréco-romaine. Elle fera naître une civilisation romano-germanique dominée par les forces actives :

1. de la papauté,

2. du monachisme,

3. du féodalisme : une forme d’organisation politique et sociale caractérisée par l’existence de fiefs et de seigneuries dans laquelle une hiérarchie de dépendance et de domination gère toute la vie du serf jusqu’au roi ; chacun en son rang doit l’obéissance et le service à son supérieur ; ce dernier a la responsabilité d’accorder propriété et protection à son inférieur. L’Eglise de Rome fait partie intégrante de ce système corrupteur de la spiritualité. Elle devient une forte puissance politique, économique, voire militaire, à travers le contrôle spirituel exercé sur les rois et les seigneurs, lorsqu’elle le peut ! On est très loin du christianisme biblique.

4. de la scolastique : une forme de système philosophique et théologique qui vise à mettre sur pied d’égalité la Révélation divine et la raison humaine en synthétisant les idées des classiques grecs et romains, les principes de la Bible, les écrits patristiques, ainsi que toute la littérature chrétienne d’avant l’an 590 ! Les thèses de la scolastique supplantent souvent les déclarations de l’Ecriture. Thomas D’Aquin – le « Docteur Angelus » du 13e siècle – devient le maître incontesté de cette méthode par ses écrits. Il désire prouver que la raison humaine autonome collabore au salut de l’homme et l’aide à vivre chrétiennement1. Les doctrines de la papauté actuelle trouvent leur fondement dans son système théologique. Th. d’Aquin affirme que le salut de Dieu passe nécessairement par la soumission au pape et par les Sacrements !

Ce qui se passe alors va modeler toute la mentalité européenne. Les forces vives politiques, économiques, sociales, et spirituelles actuelles qui rivalisent pour le pouvoir, surtout en Occident, tirent leur énergie des initiatives diverses lancées au Moyen Age ! En effet, la forme politico-militaire de l’Empire romain occidental est brisée en 475, mais la philosophie et l’esprit de la Rome ancienne circulent encore dans les veines du corps de l’Europe moderne, qui rêve de se reconstituer en un (Saint) Empire hégémonique.

La chrétienté de cette période lutte durement pour s’implanter en dehors des frontières de l’ex-Empire romain. En moins de 5 siècles, des moines, peu instruits, étroits d’esprit mais zélés, téméraires et héroïques, ont « christianisé » une très large partie de l’Europe (13 pays recensés).

Malheureusement, ils ne prêchent pas selon les enseignements du Nouveau Testament, mais selon ceux de la Tradition ecclésiastique romaine. En général, la conversion se fait en masse, en suivant la décision du roi, du seigneur ou du chef local ! Toute méthode est bonne pour convertir des païens : spirituelle, économique, et même militaire !

La papauté, dont on connaît aujourd’hui la forme et la puissance, commence effectivement en 590 avec le règne de Grégoire 1er, surnommé « Grégoire le Grand ». Il brille par ses capacités d’organisation, de vision, et par son travail acharné. Il réalise la synthèse des décrets conciliaires, des enseignements des « Pères de l’Eglise », des superstitions païennes d’une populace illettrée, et de la Bible en un seul corps : l’« orthodoxie romaine ». Ce pape peut être légitimement appelé le fondateur doctrinal et spirituel de la papauté moderne. Son importance pour l’Eglise de Rome est inestimable, mais catastrophique pour ceux qui recherchent la vérité biblique ! Les papes qui lui succéderont disposeront de deux armes redoutables pour se faire obéir:

1. L’excommunication

2. L’interdit, sorte de grève ecclésiastique contre tout un village, une nation ou un pays. Lorsqu’un roi refuse d’obéir au pape, les prêtres n’assurent plus que le baptême et l’extrême onction : pas de mariages, pas d’enterrements, pas d’eucharistie ! Lorsqu’un village, un peuple, ou une nation tombe sous l’interdit, c’est « la fin du monde »! L’interdit sera prononcé au moins 80 fois ! En général, la pression est telle que les « insoumis » cèdent. Aux 12e et 13e siècles, les papes sont les monarques absolus de l’Europe ! Faut-il voir dans ces pratiques l’origine du pouvoir étendu et de la déférence accordée aux papes des temps modernes par des chefs d’états ; même si ces derniers ne craignent plus l’interdit, la crainte du pape subsiste, car il se présente comme le représentant de Dieu sur la terre. Les papes légitiment leur pouvoir par des références bibliques comme Mat 6.10 ; Jér 1.10 ; ou 1 Tim 2.5.

Pour établir le Ciel sur la terre, les papes emploient à cette époque deux moyens :

– Les croisades : 7 croisades majeures contre l’islam au Proche-Orient. « DEUS VULT » (Dieu le veut !) est leur cri de ralliement. Ces expéditions ont lieu entre 1095 et 1291. Toutefois, l’islam finira par repousser les soldats de l’Eglise. Reconnaissons que l’Evangile n’a pas besoin ni de lieux « sacrés », ni de l’épée pour avancer. Les papes ont oublié la leçon des trois premiers siècles de notre ère dans ce domaine.
– La scolastique (voir ci-dessus) : elle motive la création des universités à partir de la fin du 12e siècle, et crée une soif d’apprendre de nouvelles connaissances.

L’opulence outrancière et l’arrogance spirituelle des papes des 12e et 13e siècles suscitent des revendications, de la part des masses populaires et même de certains ecclésiastiques, en faveur d’un retour à la simplicité et à la pauvreté de l’Eglise des premiers siècles. Des voix comme celles de l’abbé Arnold de Brescia, de Pierre Valdo de Lyon (ses descendants spirituels existent encore dans le Piémont et en Amérique), des Cathares (Albigeois) se font entendre. Rome emploie de gros moyens pour ramener tous ces « égarés » au bercail : prédication, croisades intérieures nationales, Inquisition (appelée pieusement « Saint Office » à partir de 1542, puis « Congrégation pour la doctrine de la foi » par le pape Paul VI après 1965. Ce changement de nom ne modifie en rien son caractère ni son but ! Tout est seulement devenu plus subtil). Les ordres mendiants – franciscains, dominicains, clarisses – créées au 13e siècle se transforment en armes efficaces pour contrer les accusations dirigées contre les richesses de la papauté et des ecclésiastiques.

En dépit de « l’invention » par Boniface VIII (1294-1303) de la vente des indulgences pour renflouer les coffres de la papauté, le pouvoir papal décline inexorablement. La tendance est renforcée par l’émergence des sentiments nationaux, et par la volonté d’autonomie des gouvernements fatigués des agissements peu louables des papes. Ce déclin ira de pair avec la sécularisation progressive de la société, et avec l’augmentation des connaissances dans tous les domaines.

Un nouveau type de civilisation se prépare. Durant les 14e et 15e siècles, une tension se fait sentir entre le monde médiéval mourant et un monde nouveau naissant. Cette tension est aggravée par la Guerre de Cent Ans (1337-1453), la Peste Noire (qui débute en 1347, vient d’Asie centrale, et tue en Europe en quelques années de 25 à 50 % des populations selon les pays !), l’anarchie générale, le Grand Schisme papal (1395-1434, deux papes régnant au nom de St Pierre, l’un à Avignon en France, l’autre à Rome, chacun soutenu par l’un ou l’autre pays européen !). Cette fermentation favorise de nouvelles recherches intellectuelles et spirituelles. L’humanisme et la Renaissance préparent le terrain aux réformes demandées par Wyclif (professeur de théologie à l’université d’Oxford, 1378-1384), Jean Hus (professeur à l’université de Prague, 1391-1415), Savonarole (prieur dominicain italien, 1490-1498), ainsi que d’autres grands « pré-réformateurs ». Leur intégrité, leur conviction, leur courage sont des exemples. Ils devraient inspirer notre génération égarée qui ne perçoit plus la grandeur et la fidélité de Dieu parce qu’elle s’est coupée de ses racines bibliques.

Nous voilà aux portes de la Réforme du 16e siècle.

Nous traiterons dans un prochain article de la chrétienté proche-orientale de 285 à 1453. Pour qui cherche à comprendre l’état actuel d’une grande portion des « chrétiens » portant le nom d’« orthodoxes », la période byzantine est absolument déterminante.

1 Cette approche existe encore aujourd’hui parmi les catholiques, et même parmi un grand nombre d’évangéliques.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)