Le millénium

Le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, est à la fois un livre ouvert et un livre fermé. Il est ouvert, car il y a une bénédiction divine à sa lecture: « Heureux celui qui lit et ceux qui entendent la Parole de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites. Car le temps est proche ».

Il est ouvert pour celui qui prend la peine de lire et de chercher à comprendre. Il est fermé pour ceux qui veulent l’ignorer ou qui le méprisent. La foi en Dieu et en Son Christ est nécessaire pour saisir le sens spirituel du livre. Elle est la base qui permet à l’homme de discerner l’ensemble et ainsi les conclusions que donne la Parole de Dieu. Pour nous chrétiens, l’Apocalypse est à la fois résumé et conclusion.

Après un premier chapitre d’introduction et deux autres comprenant des lettres à sept églises d’Asie, l’apôtre Jean est invité à monter au ciel au cours de sa vision. il entend une voix fui dire: « Je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite ».

Instantanément, l’apôtre se trouve transporté dans une autre sphère. Les chapitres quatre et cinq le placent et nous placent en face de deux personnages entourés d’une multitude de serviteurs. Nous comprenons qu’il s’agit de :

Dieu, le Créateur des cieux et de la terre, et de son Fils, Jésus-Christ, le rejeton de David, présenté là dans son rôle le plus humble – un Agneau immolé.

Nous voulons nous associer à la salutation finale (5 : 13) : A celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, soient la louange, la gloire et la force, aux siècles des siècles. Amen !

LE RETOUR DE CHRIST

Pour ne pas allonger nos explications, nous laisserons de côté les périodes premières du christianisme. Dès la deuxième moitié du siècle écoulé et jusqu’à nos jours, l’annonce du retour de Christ a rempli le coeur et nourri l’espoir d’une grande partie des chrétiens de nos pays de l’occident. Telle la salutation de: « L’an prochain à Jérusalem » du peuple juif dispersé dans le monde, ainsi la promesse des anges selon Actes 1 : 11 : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel », cette proclamation, disons-nous, est chère à tous ceux qui, aujourd’hui, s’estiment encore et toujours des étrangers sur cette terre – « ceux de la route ».

Car ce retour est la réalisation de la promesse de l’enlèvement de l’église chrétienne à la rencontre de son Sauveur. L’église, comme telle, aurait terminé sa tâche, son oeuvre de témoignage sur la terre. Il en serait de même pour l’Esprit-Saint quant à la tâche qui lui a été dévolue en son temps pour l’édification de l’église. Par ailleurs, la Parole nous annonce qu’Israël sera rempli de l’Esprit pour l’accomplissement de l’oeuvre qui sera la sienne, car, « alors, je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication » (Za. 12: 10).

Le retour de Jésus-Christ : « apparaissant de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel », c’est-à-dire « sur une nuée », a été associé à une époque de souffrances terribles pour toute l’humanité et cela sur l’ensemble de notre terre. Cette période a reçu le nom de GRANDE TRIBULATION.

Cette tribulation n’est pas le sujet de notre étude. En quelques mots, disons simplement qu’il s’agit d’un jugement de l’homme. Dieu le punira, mais l’homme lui-même, avec les moyens dont il dispose aujourd’hui, sera certainement souvent l’agent de ses propres angoisses, tourments et douleurs.

MILLENIUM

Après quoi, l’humanité, jugée et épurée, aura part à une autre période exceptionnelle de paix, de repos, d’abondance, de bien-être, de longévité. Satan sera lié. Il ne pourra plus agir, il ne pourra plus conduire les hommes au mal, il ne pourra plus suggérer ses pensées, en un mot il ne pourra plus nuire.

Ainsi commencera ce que l’on a appelé le « MILLENIUM », une période bénie de mille ans. Pendant ce laps de temps, l’ensemble de l’humanité jouira de multiples bienfaits. Jésus-Christ reviendra une deuxième fois; Il posera ses pieds « sur le Mont des Oliviers ». Ce retour n’est pas à confondre avec le premier « sur les nuées » pour enlever l’église. Ce deuxième retour sur la terre est en faveur du peuple d’Israël. Israël reconnaîtra alors en Jésus de Nazareth « Celui qu’ils ont percé ». Ils l’acclameront comme le Christ, l’Oint de Dieu le Père. Jésus règnera sur un peuple repentant, humble et soumis (voir Hé. 8: 10-13).

L’église chrétienne, ayant été enlevée au ciel, le peuple juif aura à son tour le privilège d’annoncer la Parole de la vie éternelle. Il proclamera la justice divine, l’amour de Dieu, le pardon pour tous les hommes en Jésus-Christ, l’obéissance à la Parole de Dieu. Ce sera le témoin, comme l’église l’a été pendant deux mille ans.

Le Millénium ? Un millier d’années, où l’homme pourra plus facilement et à loisir choisir de servir Dieu ou non. N’étant plus sous la pression, sous l’influence de l’Ennemi qui a suggéré à l’homme de devenir comme Dieu (par la connaissance du bien et du mal), cet homme pourra en toute tranquillité, déterminer lui-même sa voie, son chemin…

N’oublions pas qu’ici-bas, tout a un commencement et s’achemine vers une fin. Le millénium aura aussi une fin. Par la volonté expresse de Dieu, Satan, délivré de ses chaînes, aura de nouveau la faculté d’opérer à sa guise et de chercher ainsi à dominer à nouveau le coeur des hommes: « Il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre ». Il rassemblera des hommes, « nombreux comme le sable de la mer… pour investir le camp des saints et la ville bien-aimée (Jérusalem) pour la guerre ». « Mais un feu descendit du ciel et les dévora! ».

Qu’est-ce que l’homme ? Après dix siècles de vie facile, sous la direction bienveillante d’un Roi de Paix, à la voix d’un peuple rempli de l’Esprit, sans pression aucune, l’homme ne sera pas guéri! Son coeur sera resté le même. A la voix du Tentateur, il s’élèvera à nouveau contre le Saint des Saints – pour la guerre.

C’est, hélas, la fin du millénium et sa conclusion. Après cela interviennent les événements de la fin du monde. Les non-croyants, les « non-concernés », seront jugés « selon leurs oeuvres ». Les croyants seront sauvés et vivront pour l’éternité, selon leur foi. La terre et les oeuvres de l’homme seront détruites par le feu.

Dans un autre ciel, sur une nouvelle terre, la joie sera sans ombres, la justice parfaite sera reine.

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LA RAISON DU MILLENIUM ?

1. Une fois de plus, le Créateur veut montrer à l’homme non seulement sa justice, mais son amour insondable. Dans les conditions les plus favorables, Dieu veut démontrer aux yeux de tous, qu’Il est prêt à pardonner, à accueillir dans ses bras. Mais il ne forcera pas. Comme de tous temps, et à ce moment-là aussi, l’homme doit faire acte de volonté, car il est libre…

2. Accorder à Israël toutes les bénédictions annoncées par les prophètes de l’Ancien Testament. Ces bénédictions sont confirmées par l’apôtre Paul dans l’épître aux Romains, ch. 9 à 11 (notamment). « Si la mise à l’écart (d’Israël) a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon le passage de la mort à la vie ? » (Ro.11:15).

3. Christ est l’Oint de Dieu. I1 est le Messie, c’est-à-dire le Roi qu’attend le peuple juif. Il est bien à présumer qu’une bonne part lui sera aussi accordée. Il règnera sur Israël, et par son intermédiaire sur la terre entière.

Nous avons dit plus haut que l’Apocalypse est un livre ouvert et fermé, tout à la fois. C’est un message qui montre à l’avance ce qui va se passer dans des temps que nous croyons très proches.

Il n’est pas étonnant que de nombreux chrétiens aient essayé d’en découvrir le sens. Il n’est pas étonnant non plus que leurs conclusions soient discordantes. Ce fut le cas dès les premiers siècles de l’histoire chrétienne. Les différentes interprétations se rejoignent sur quelques points, diffèrent sur d’autres. Ce sont des considérations qui concernent les temps à venir; elles ne touchent nullement à la confiance qu’ont les vrais chrétiens quant à la valeur de la Bible et à la foi en Dieu et en son Christ. On peut différer, car on ne saurait affirmer !

L’avenir seul nous unira. D’ailleurs, il a été dit aux apôtres eux-mêmes en réponse à leur question: « Dis-nous quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » (Mt. 24 : 3). Et voici la réponse de Jésus: « Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans les cieux, ni le Fils, mais le Père seul » (Mt. 24: 36).

Et encore une seconde question, importante entre toutes, car elle concerne leur pays et leur peuple: « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? ».Et Voici la réponse de Jésus. « Ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » (Ac. 1 : 17).

Pour ce qui nous concerne, nous sommes invités à lire et à garder les choses que nous apporte ce dernier livre de la Bible. Les apôtres n’ont pas reçu de réponse à leurs questions. Ce qu’ils attendaient, ils ne l’ont point vu !

Quelle que soit notre vision, notre compréhension actuelle, nous arriverons ensemble au bout du voyage. Tous ensemble, nous pourrons apprécier, comparer, comprendre l’oeuvre de Dieu. La joie au coeur, nous saisirons les plans de son amour et de sa justice envers une humanité rebelle. Nous nous souviendrons des « pourquoi ? » auxquels aujourd’hui nous avons peine à répondre !

« Prenez garde, veillez et priez, car vous ne savez quand ce temps viendra » (Mc 13 : 33). « Gardez-vous d’être troublés » (Mt. 24 : 6).

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NOTICE

Nous nous excusons de présenter cette étude avec quelques références bibliques seulement. Les lecteurs de «PROMESSES», en Afrique surtout, n’ont pas toujours une Bible à disposition. Trop de citations auraient rendu le texte vraiment indigeste. A grands traits, nous avons esquissé quelques-uns des événements qui, selon la Parole, sont à attendre pour un avenir prochain. La manière de comprendre l’Apocalypse décrite ci-dessus a reçu le nom de « Pré-Millénarisme ».

Les traits caractéristiques en sont 1. Le retour de Christ pour enlever l’église.
2. Le temps de la grande tribulation.
3. Le millénium, un temps de paix pour toute la terre.
4. Finalement, les événements de la fin de notre monde. Parmi une riche littérature, signalons :

R. Pache : «Le retour de Jésus-Christ », 370 pages. Editions Emmaüs, CH. 1806 St-Légier, Suisse. – Livre recommandé.

Plusieurs brochures de M. Pierre Despagne, 87 rue Général Leclerc, F 58, Cosne s. Loire, France.

En anglais, « The Basis of the Premillenial Faith », Ch. C. Ryrie, c/o Loizeaux Brothers, Neptune, USA.
D’autres solutions ont été suggérées. Notons-en deux : Le « Non-Millénarisme », c’est-à-dire qu’il n’est attendu ni le retour de Christ avant un millénium, ni millénium. Le Bien et le Mal, l’église chrétienne et les autres religions (le reste du « monde ») continuent tous ensemble comme jusqu’ici, et cela jusqu’à la destruction de notre globe par le feu. Le retour de Jésus-Christ ne se situerait qu’à la dernière heure pour les événements de la fin.
Pour étude: W. J. Grier, « Le grand dénouement », Editions Grâce et Vérité. F 68059 Mulhouse, France.

Le « Post-Milllénarisme » prévoit une période pendant laquelle le christianisme ferait d’énormes progrès, un millénium de paix et de liberté sans pareilles. Cette période se terminerait par un temps de méchanceté et de révolte contre Dieu. A ce moment-là, le Christ reviendrait et vaincrait l’Ennemi de Dieu. Puis ce seront les événements de la fin du monde.

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PRÉ-MILLÉNARISME

« Promesses » est édité par un groupe de chrétiens dont les pensées à ce sujet sont, dans les grandes lignes, en faveur du Pré-millénarisme. Le préfacier du livre de M. W. J. Grier juge ces divergences « d’importance seconde ». Nous sommes bien d’accord et nous l’avons précisé (voir page 204). Une différence d’appréciation trouve place au niveau du peuple d’Israël. Ceux qui adhèrent au Pré-millénarisme estiment biblique un retour du Christ comme Roi sur Israël, et, ensuite, qu’Israël aura pour un temps une place préférentielle dans la perspective divine.

Lorsque Dieu est venu parmi Israël, ne s’est-il pas manifesté par le moyen de la nuée, la shékina ?

Lorsque Christ est venu parmi les hommes, n’est-ce pas par le Saint-Esprit ?

Comment se présentera le Christ « sur le Mont des Oliviers » ? Quelle sera la forme de sa manifestation à Israël ?

Les anges de Dieu sont ici présents parmi les hommes, « pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ». Comment oeuvrent-ils ?

Qu’en sera-t-il de ceux qui, au cours « d’une première résurrection », seront appelés à régner avec Jésus-Christ ?

CE QUI UNIT les partisans des différentes solutions proposées est l’attente du RETOUR de Christ, quelle qu’en soit l’heure, une profonde espérance qui est source et de foi et de patience. Puis « il remettra le royaume à Celui qui est Dieu et Père ». Car Il faut qu’Il règne jusqu’à ce qu’Il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à Celui qui lui a remis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous » (voir I Co. 15 : 24-28).


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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)