Le message du jugement

 

Cet article est un large extrait du ch. 3 du livre de Francis Schaeffer, La mort dans la cité, écrit il y a 47 ans.  Consacré au livre de Jérémie, l’ouvrage reste toujours actuel par la pertinence de ses propos. Il est disponible à La Maison de la Bible en format papier ou électronique.

Jérémie s’est adressé à une génération très semblable à la nôtre. On a appelé Jérémie « le prophète qui pleure », car il se lamentait sur son peuple. Nous aussi devons pleurer sur l’Église à cause de son abandon de Dieu, et sur l’ensemble de notre culture, qui a suivi dans ce sillage.

Son message, dont Jérémie 1.10 nous donne les grandes lignes, n’était pas facile à délivrer : « Regarde, je t’établis aujourd’hui sur les nations et sur les royaumes, pour que tu arraches et que tu abattes, pour que tu ruines et que tu détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes. » Notez l’ordre dans lequel ces verbes se succèdent : les négatifs d’abord, les positifs ensuite. Cela correspond aux deux aspects du message, mais ce qui est négatif doit venir en premier lieu et être vigoureusement proclamé. Juda s’était révolté contre Dieu et la vérité révélée, et cette révolte marquait toute la vie de la nation ; le message confié à Jérémie devait être avant tout un message de jugement. Il est impérieux, je le crois, que nous fassions entendre cette note-là aujourd’hui. Le christianisme n’est ni romantique, ni veule, mais au contraire réaliste et rude. Aussi la Bible nous transmet-elle le message de Jérémie dans tout son réalisme, et il incombe à l’Église de prêcher ce même message aujourd’hui si elle veut être de quelque utilité à notre génération. Ne nous étonnons pas des réactions ! La Bible ne nous laisse aucune illusion : ce message ne saurait être bien accueilli par une chrétienté et une culture en révolte. Ecoutez plutôt : « Voici, je t’établis en ce jour sur tout le pays comme une ville forte, une colonne de fer et un mur d’airain, contre les rois de Juda, contre ses chefs, contre ses sacrificateurs, et contre le peuple du pays. Ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas ; car je suis avec toi pour te délivrer, dit l’Éternel » (1.18-19). Voilà les difficultés qui attendaient Jérémie dans son ministère. Aussi le chrétien qui rêve d’un ministère facile dans une culture où le christianisme est minoritaire manque-t-il totalement de réalisme. La tâche ne pouvait pas être facile au temps de Jérémie, et il n’y a aucune chance qu’elle soit plus aisée pour nous aujourd’hui.

La multiplication des formes de piété et des activités religieuses ne signifie rien pour Dieu et n’éloigne pas son jugement. La nouvelle théologie, et parfois, hélas, les compromis de certains secteurs de la chrétienté dite évangélique, dépouillent le culte de l’élément même qui le rendait agréable à Dieu. Nous avons vu dans les Lamentations que les Juifs s’étaient détournés de la vérité révélée ; or, précisément, Dieu ne peut pas accepter l’adoration d’hommes qui ont rejeté sa révélation propositionnelle. En parlant ainsi, nous ne jonglons pas avec des notions théologiques abstraites, nous traitons le problème concret de la foi en Dieu et en la vérité révélée.

Mais, à travers le message de Jérémie, Dieu veut encore nous apprendre autre chose. En effet, le prophète ne se contente pas de flétrir la piété formaliste, mais il se lance dans une dénonciation formelle de l’apostasie de son temps. Remarquez, à ce propos, que l’Église, depuis quatre décennies, utilise de moins en moins ce terme ; cela est symptomatique de notre époque et démontre à quel point le relativisme propre au concept hégélien de la synthèse a envahi l’Église moderne. D’aucuns, il est vrai, emploient le mot apostasie d’une façon dure et déplaisante ; c’est sans doute regrettable. Cependant, selon la Parole de Dieu, l’apostasie existe bel et bien, et si nous ne qualifions pas ainsi le fait de se détourner de Dieu, nous sommes infidèles à sa Parole.

D’apostasie, Dieu nous en parle par la bouche de Jérémie, en termes extrêmement forts, sévères, parfois même choquants ! « Lorsqu’un homme répudie sa femme, qu’elle le quitte et devient « la femme d’un autre, cet homme retourne-t-il encore vers elle ? Le pays même ne serait-il pas souillé ? Et toi, tu t’es prostituée à de nombreux amants, et tu reviendrais à moi ! dit l’Éternel. » (3.1) Dieu nous invite à revenir à lui, mais son invitation exige l’aveu de notre apostasie.

Jérémie ne se contente pas de réprouver l’apostasie religieuse, il condamne également certains péchés spécifiques, et c’est aussi ce que nous devons faire à notre époque. Dans Jérémie 5.7, nous lisons : « Pourquoi te pardonnerais-je ? Tes enfants m’ont abandonné, et ils jurent par des dieux qui n’existent pas. » Il s’agit encore une fois de péché dans le domaine religieux ; mais remarquez maintenant avec quelle précision la fin du verset évoque les effets de notre société d’abondance : « J’ai reçu leurs serments, et ils se livrent à l’adultère, ils sont en foule dans la maison de la prostituée. » Leur prospérité les stimule au péché ; n’est-ce pas des plus actuel ? Pensons aux pièces de théâtre, aux romans, aux films, à la peinture et à la sculpture modernes : dans notre société d’abondance, le message de l’art est souvent un appel à la vie hédoniste.

Si, dans notre monde post-chrétien, l’Église ne condamne pas le péché, elle ne suit pas l’exemple de Jérémie et reste en deçà du message qu’il a proclamé de la part de Dieu : condamnation d’une religion purement formaliste, condamnation de l’apostasie, condamnation des péchés sexuels, et, enfin, condamnation du mensonge, car le prophète s’y attaque aussi : « Oh ! Si j’avais au désert une cabane de voyageurs, j’abandonnerais mon peuple, je m’en éloignerais ! Car ce sont tous des adultères, c’est une troupe de perfides … Ils se jouent les uns des autres, et ne disent point la vérité ; ils exercent leur langue à mentir, ils s’étudient à faire le mal. » (9.2,5) Il ressort de ce passage que Dieu attache un grand prix à la véracité. Mais aujourd’hui, où l’on ne croit plus en aucun absolu, il est de plus en plus courant de ne pas dire la vérité, et la tromperie a droit de cité. En affaires, on essaie souvent, dans les limites légales, de ne pas honorer un contrat. Les employeurs ne tiennent pas leurs promesses et les employés le leur rendent bien. De par leur abandon de Dieu, seul fondement sur lequel on puisse établir des absolus en ce qui concerne la vérité et le mensonge, les hommes sont devenus perfides et hypocrites.

Les hommes agissent en général par la force de la tradition et de l’habitude, et non en fonction d’une base chrétienne solide et rationnelle, ce qui est fort laid. Cette écœurante hypocrisie est si patente dans la culture et dans l’Eglise, que les chrétiens auraient dû la dénoncer il y a des années déjà, sans attendre que la présente génération nous la jette au visage. Rappelons-nous que les vertus les plus belles perdent leur éclat si elles cessent d’émaner de la source qui les avait produites.

Jérémie s’en prend également à ceux qui cherchent de l’aide auprès du monde au lieu de s’adresser à Dieu. Ce péché revêtait de son temps une forme bien définie ; les Juifs regardaient du côté de l’Égypte et d’autres grandes nations pour recevoir du secours contre Babylone.

Dieu nous avertit qu’à vouloir chercher de l’aide auprès du monde, nous allons au-devant de pénibles humiliations et d’un échec certain. A notre époque de relativisme, où la nouvelle théologie rabaisse la religion au rang de la psychologie, l’Église doit donner la démonstration de la réalité de sa foi en l’existence de Dieu. Il nous « faut chercher l’aide directement auprès de Dieu, et ainsi nous « accomplirons l’œuvre du Seigneur selon la méthode du Seigneur », comme avait coutume de le dire Hudson Taylor (fondateur de la Mission à l’Intérieur de la Chine).

Pour conclure, quelle était la teneur du message de Jérémie ? S’agissait-il d’un message facile ? Certainement pas, car voici ce qu’il devait dire aux Juifs de son temps : « Vous marchez vers un anéantissement total parce que vous avez tourné le dos à Dieu et refusé de vous repentir. Dieu, qui intervient dans l’histoire, va détruire complètement votre culture. » C’est ainsi que nous lisons : « L’Éternel me dit : C’est du septentrion que la calamité se répandra sur tous les habitants du pays. » (1.14) Et encore : « Voici, je fais venir de loin une nation contre vous, maison d’Israël, dit l’Éternel ; c’est une nation forte, c’est une nation ancienne, une nation dont tu ne connais pas la langue, et dont tu ne comprendras point les paroles. » (5.15) Leur culture est menacée de destruction totale ; cette prophétie se répète tout au long du livre de Jérémie.

Voici ce que Dieu veut dire par là à notre génération : « Ô peuples, ô culture, pensez-vous que la connaissance que vous détenez aujourd’hui — inadéquate puisqu’elle ne tient pas compte de l’ensemble du réel (où le surnaturel voisine avec le naturel, et où tout ne saurait s’expliquer par le seul jeu des forces horizontales), pensez-vous donc que cette connaissance vous permettra de forger les instruments de votre délivrance ? Sachez-le, tout cela va se retourner contre vous, comme une épée dans la main d’un homme épuisé. Vous vous fiez à votre technologie, toujours plus poussée, mais cette même technologie vous détruira. » Tant qu’il ne se trouvera personne pour prêcher courageusement ce message au monde d’aujourd’hui, l’Église ne sera pas prise au sérieux.

Il faut dire et redire à notre génération qu’on ne se moque pas de Dieu, qu’il jugera notre culture à cause de son rejet délibéré de l’extraordinaire lumière dont elle bénéficiait. Dieu est un Dieu de grâce, mais le revers de la grâce, c’est le jugement. Si Dieu existe, si sa sainteté n’est pas un vain mot (et sans un Dieu saint, il n’y a pas d’absolus), le jugement fondra inexorablement sur le monde.

Pourquoi tant d’inconsistance et de superficialité chez les chrétiens évangéliques de tout âge ? C’est qu’ils passent à côté de la réalité suprême, de la réalité décisive, à savoir que Dieu existe de fait, qu’il est objectivement présent. La Bible est ce qu’elle est parce que Dieu, dans son existence objective, l’a donnée par le souffle de sa bouche, sous la forme de déclarations précises énoncées dans les termes et selon les règles du langage humain.

En dernière analyse, sur quoi notre christianisme est-il axé ? Sur quel pivot repose-t-il ? Serait-ce sur autre chose que sur la réalité même de Dieu ? Dans tout ce qui compose la trame de notre vie, quand nous étudions, quand nous enseignons, croyons-nous que Dieu est là, proche et présent ?

Croyons-nous vraiment à la réalité de son existence, ou nous contentons-nous de vivre avec une croyance propre à notre milieu social ? Si l’existence et la sainteté de Dieu sont effectives, comment concevoir qu’il reste insensible à l’apostasie du monde occidental ? À moins de lui annoncer le jugement de Dieu, nous ne pourrons prêcher avec efficacité à notre génération.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

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(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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