Le mariage

Ce que nous croyons

Nous abordons aujourd’hui la dernière contribution de la série d’articles parus sous ce titre. Dès le prochain numéro, nous entamerons une série sous le titre FONDEMENTS.

1. Une institution divine

Le mariage n’est pas un sacrement, mais une institution établie par Dieu dès la création de l’homme et de la femme, et ceci avant la chute en Eden.

Dans le tout premier chapitre de la Bible, notre seule autorité en la matière, le texte dit: Dieu créa l’homme à son image; . . . homme et femme il les créa (v. 27). Au deuxième chapitre, la création de la femme à partir de l’homme est décrite en détail; le récit se termine par ces mots: C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair (v. 18-25).

Jésus-Christ, comme pour authentifier ce récit, en cite les dernières paroles et ajoute cette précision significative: Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni (Mat 19.4-6). Un homme et une femme qui se marient sont donc unis par Dieu lui-même.

   Il en découle:
a) Le mariage n’est pas une coutume inventée par l’homme, mais une ordonnance divine.
b) Hommes et femmes sont des créatures de Dieu; ils n’ont pas le droit de s’unir autrement que pour former un couple marié; ainsi l’a ordonné le Créateur.
c) Les Etats n’ont pas le droit de passer des lois sur le mariage qui diffèrent de celles stipulées clairement dans la parole de Dieu.

2. Le mariage est une union à vie

Les paroles du Seigneur citées plus haut en témoignent.

Si la Bible permet exceptionnellement le divorce, elle n’y encourage pourtant jamais, car Dieu hait le divorce (Mal 2.16, où il est nommé répudiation). Ce même prophète explique pourquoi Dieu n’agrée pas les offrandes: Parce que l’Eternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie (2.13-14).

Voici ce que dit Jésus concernant le divorce: Quiconque répudie sa femme, sauf pour infidélité (se traduit aussi par prostitution, débauche) et en épouse une autre, commet un adultère (Mat 19.9). Si Jésus envisage la possibilité d’un divorce en cas de fornication, il n’exclut pas pour autant la possibilité d’un pardon accordé par le conjoint lésé; combien de fois Dieu ne nous pardonne-t-il pas nos infidélités à nous! Paul, dont l’autorité apostolique n’est pas contestée, ordonne au conjoint croyant de ne pas empêcher son conjoint incroyant de se séparer de lui s’il le désire, pour l’amour de la paix, et il précise: le frère ou la soeur n’est pas lié en pareil cas (1 Cor 7.12-17).

La fornication ou l’incrédulité d’un des conjoints peuvent donc, mais ne doivent pas, être la cause d’un divorce que Dieu permet. La Bible ne donne aucune autre raison qui permettrait le divorce.

En effet, dans l’intention de Dieu, le mariage est une union à vie, et tout chrétien fidèle à son Maître ferait bien de ne même pas considérer l’éventualité d’un divorce.

3. Caractéristiques et but du mariage

Mari et femme se complètent. Leur relation maritale satisfait leur besoin d’amour, de communion et d’aide mutuelle. En créant la femme, Dieu dit: Je lui ferai (à Adam) une aide qui sera son vis-à-vis (Gen 2.18).

Le premier ordre que Dieu donne à Adam et Eve, le voici: Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la (Gen 1.28). La procréation est donc le but premier de l’union physique du couple. Cet ordre de procréer fut donné avant qu’Adam et Eve fussent chassés du paradis, de sorte que la relation sexuelle normale dans le mariage n’est jamais un péché, tout au contraire!

La famille est l’unité de base de la société humaine. Il s’y trouve l’amour et la discipline, ainsi que la nourriture pour le corps et pour l’âme. De la santé de la famille dépend la santé de la société.

L’apôtre Paul mentionne encore une raison qui peut être à la base d’un mariage: le manque de continence. Dans ce cas, le fait de se marier peut prévenir un comportement immoral.

4. Restrictions à observer

Le mariage est un état honorable et correspond à la loi de Dieu (voyez Héb 13.4). Nulle part la Parole ne nous dit qu’il serait plus «saint» de rester célibataire. Cependant, il y a une restriction que tout chrétien né de Dieu doit observer; Paul, en parlant de la liberté de se marier, spécifie: . . . seulement, que ce soit dans le Seigneur (1 Cor 7.39). Un enfant de Dieu n’épousera donc pas un enfant du monde.

Autre restriction: il est interdit d’épouser quelqu’un de parenté plus proche que cousin ou cousine, même quand la parenté a été acquise par mariage. Les lois énoncées dans Lév 18.6-23 et 20.10-21 sont toujours valables, vu qu’elles se réfèrent à des relations permanentes et non aux cérémonies passagères du rituel juif.

5. Le mariage est soumis à certaines règles

Il ne suffit pas d’un consentement mutuel pour qu’un mariage soit valide. Il doit être conclu et célébré en public. Nous trouvons cette pratique dans la Bible. Par le fait que Jésus prenait part aux repas de noces, il montrait bien son approbation aux festivités nuptiales. A Cana, il changea même de l’eau en vin pour que les invités n’en manquent pas!

L’histoire de Joseph et Marie montre qu’il était honteux d’avoir des relations avant la célébration du mariage. Quand Marie se trouva enceinte par le Saint-Esprit, Joseph (ignorant d’où venait sa condition) voulut la répudier secrètement pour ne pas l’exposer au déshonneur (Mat 1.18-19). Nous les chrétiens du 20e siècle ferions bien de nous rappeler que nous n’avons pas le droit de nous unir physiquement avant que le mariage ait été conclu, quoi qu’en disent certains, influencés par le laxisme de notre époque.

Il y a plusieurs raisons à cette règle. Tout d’abord, l’acte sexuel fait d’un homme et d’une femme une seule chair à savoir une union physique indissoluble, qui doit aller de pair avec un engagement à vie, conformément à l’intention divine.

Ensuite, l’union maritale fait entrer dans une relation toute nouvelle, qui implique la séparation des parents et la fondation d’un foyer (l’homme quittera son père et sa mère). Cette nouvelle relation doit prendre priorité sur toutes les relations antérieures. Que de mariages gâchés pour ne pas s’être conformés à cet ordre de Dieu!

Dieu donne à chaque membre de la famille un rôle qui est clairement défini dans Eph 5.22-6.4:

– Le mari est particulièrement invité à aimer sa femme; l’exemple qui lui est proposé est l’amour de Christ pour l’Eglise, amour qu’il a prouvé en se donnant pour elle. Peut-on imaginer exigence plus sublime? Maris chrétiens, vous sentez-vous interpellés?

– La femme est invitée à se soumettre en toute chose (!) à son mari, qu’elle doit considérer comme son chef au même titre que l’Eglise considère le Christ comme son chef. Avec un mari qui aime sa femme comme décrit plus haut, cela ne doit pas faire problème. Femmes chrétiennes, vous sentez-vous interpellées?

– Les enfants doivent obéir à leurs parents selon le cinquième commandement du décalogue, s’ils veulent avoir une vie heureuse par la suite. En même temps, les pères sont exhortés à avertir et corriger (discipliner) leurs enfants sans pour autant les exaspérer en leur cassant les pieds. Cela vaut évidemment aussi pour les mères.

Que le monde sourie de ces préceptes bibliques, donc chrétiens, ne doit pas nous étonner; mais que des gens qui se veulent chrétiens les négligent sous prétexte qu’ils ne seraient «plus de notre temps», c’est grave, car ils se privent, eux et leurs enfants, des bénédictions qui se rattachent à une marche fidèle à la parole de Dieu. Par contre, si ces règles, qui sont toutes des règles d’amour, étaient observées dans les familles chrétiennes, celles-ci auraient un rayonnement dont le témoignage serait des plus percutants.

Conclusion

Les prophètes de l’Ancien Testament font continuellement un parallèle entre le péché de l’adultère et l’infidélité du peuple à son Dieu, l’Eternel. Parce que le mariage est une institution divine, elle est sacrée, à tel point que Dieu l’utilise également dans le Nouveau Testament pour illustrer la relation entre Jésus-Christ et son peuple, l’Eglise. Ceux qui sont coupables d’adultère détruisent le symbolisme qu’illustre le mariage, à savoir l’union de Christ, l’époux divin, avec l’Eglise, son épouse sainte. Ceci explique pourquoi, aux yeux du Dieu trois fois saint, l’adultère est un péché particulièrement outrageux.

Moïse est un autre exemple du même principe. Dieu qualifie Moïse de: homme de Dieu; serviteur de l’Eternel qui est fidèle dans toute ma maison, prophète incomparable que l’Eternel connaissait face à face; chef juge, libérateur d’Israël (réf. dans l’ordre: Deut 33.1; 34.5; Nom 12.7; Deut 34.10-11; Act 7.35). Et pourtant Dieu ne lui permit pas d’entrer en Canaan, la terre promise qu’il aurait ardemment désiré voir. Pourquoi? Il avait frappé le rocher d’Horeb une seule fois pour en faire sortir de l’eau pour Israël; ce rocher était le Christ, nous dit 1 Cor 10.4. Cette action était symbolique: Christ devait être frappé à la croix pour donner la vie. Quand Israël passa pour la deuxième fois au même rocher, Moïse devait lui parler pour que l’eau en jaillisse, car Christ mourut une fois pour toutes, et quiconque a reçu sa vie peut lui parler pour recevoir ses bénédictions. En frappant à nouveau le rocher, Moïse détruisit le symbole se rapportant à Christ, et Dieu le punit en lui refusant l’entrée en Canaan. Ceux qui aujourd’hui croient devoir répéter le sacrifice de Christ sous quelque forme que ce soit se rendent aussi coupables que Moïse: Leur châtiment sera à la mesure de leur péché.

L’adultère n’est jamais justifiable, qu’il soit commis par un chrétien ou un incrédule. Mari et femme doivent se rester fidèles dans n’importe quelle situation. Toute excuse ne fait que témoigner d’une fatale insoumission envers Dieu. Par contre, pour le ou la coupable qui se repent, il y a le pardon de Dieu et du conjoint: Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice (1 Jean 1.9).

Le caractère sacré du mariage trouve son expression sublime dans les noces de l’Agneau. Dans Mat 22, Jésus dit que les noces qu’un roi fit pour son fils sont semblables au royaume des cieux. Une fois que l’Eglise, qui n’est encore que la fiancée de son époux céleste, sera finalement «mariée» au Christ pour l’éternité, les noces de l’Agneau auront lieu (Apoc 19). Le mariage entre un homme et une femme est le faible reflet de ce mariage céleste indissoluble, et la fidélité des époux préfigure la fidélité inaltérable du divin époux.

Seul un mariage qui remplit ces conditions peut être à l’honneur du Seigneur et béni par lui.

Adaptation d’une esquisse de Stuart Olyott par Jean-Pierre Schneider

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)