Le levain

PARABOLES

Mt. 13 33

   « Jésus leur dit: le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée ».

   La portée de cette parabole pouvait être saisie par un auditeur juif attentif. Le but des discours de Jésus n’était atteint que si quelques personnes au moins en comprenaient le sens. Les lignes qui suivent nous amènent à cette pensée, car à ce moment le Seigneur « renvoya la foule ». Les paraboles suivantes ont été prononcées devant les disciples seuls (v. 44-50).

   Toutefois, ce n’est que quelques jours plus tard que les disciples saisirent le sens de cette parabole (Mt. 16:11, 12), jour où ils avalent oublié de prendre du pain dans leur nacelle.

   Ce tableau est une nécessité pour comprendre la pensée de Jésus. Le levain est l’élément important, la femme le mélange à la farine et le levain fait gonfler la pâte.

   Septante fois environ, le terme de levain revient dans la Parole, mais pour condamner cette matière. Pourquoi? Parce que Dieu se sert de ce mot comme symbole d’un mal qu’il ne voudrait voir, qu’il ne veut voir parmi les hommes qui sont ses témoins ici-bas.

   Avant d’aller plus loin, nous pensons bien faire de dire quelques mots concernant les offrandes faites à l’Eternel, offrandes faisant partie du culte rendu à CELUI qui avait choisi lsrael parmi tous les peuples de la terre.

   Comme le sujet est très vaste, nous avons laissé de côté les offrandes d’animaux. Pour celles-là, il n’est évidemment pas question de levain. Les animaux choisis dans ce but – car les animaux font aussi partie de la création divine – doivent être sans défaut.

   Les offrandes de farine – produit naturel de la terre que Dieu a créée – doivent être pures, de même. On ne doit y joindre aucun levain; c’est un ordre absolu. Lire à ce sujet les versets 14 à 20 d’Exode 12.

   L’enseignement qui découle de ces ordonnances de la Loi de Moïse est très important pour le chrétien. Celui-ci n’a plus à présenter des offrandes à Dieu. Il est libéré de cette obligation, de cette charge.

   Le Fils de Dieu Lui-même est venu sur la terre pour être l’Agneau de Dieu, l’offrande par excellence, l’offrande pure, sans tache, l’offrande que Dieu a acceptée, l’offrande qui surpasse toutes les autres. Il est mort pour nos offenses ; il est ressuscité pour notre justification. Il a souffert comme homme sur cette terre; il a donné son corps, son sang, sa vie entière, afin que nous ayions part à la vie éternelle.

   C’est ainsi qu’il est devenu notre OFFRANDE, pur, sans tache. C’est LUI que nous devons présenter à Dieu, car « c’est Celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus; nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte; ainsi par la grâce de Dieu, il a souffert la mort pour tous » (Hé. 2:9). Dans les heures d’adoration de Dieu le Père, nous lui présentons son Fils, Jésus, OFFRANDE parfaite, notre Sauveur et Seigneur.

   Le levain est une pâte que l’on a laissé vieillir et qui a subi un certain degré de fermentation acide. Cette pâte, qui ne peut plus être utilisée pour faire du pain, est devenue capable de faire lever, lors de la cuisson, la pâte de pain. Laissé à lui-même, le levain continue sa fermentation et devient une masse visqueuse, dont on s’empresse de se débarasser. C’est la corruption totale, la décomposition complète d’une matière de grande valeur. Il est à remarquer que le levain, tel quel, n’est pas un don de Dieu, mais une trouvaille de l’homme.


   Ainsi, la chose excellente qu’est une certaine quantité de pâte à pain, qui ne passe pas par la cuisson (par le feu), se détériore très rapidement, et devient dans le Livre de Dieu un symbole du mal. D’autre part, c’est ainsi que la signification du mot levain a passé dans notre langue : levain de méchanceté, de révolte, de haine, d’orgueil, etc.

   Après avoir fait passer devant vos yeux l’emploi et la fonction du levain dans la nourriture de l’homme, nous désirons citer la Loi de Moïse pour découvrir, si possible est, l’instruction qui en découle pour nous, chrétiens du 20e siècle.

   Or, nous constatons que la Loi présente une prescription générale et une exception à la règle. C’est cette règle générale que nous citerons d’abord, et ensuite l’exception (seuls les versets qui ont trait à l’offrande de farine seront reproduits ci-dessous).


La Loi de Moïse – L’INTERDICTION DE JOINDRE LE LEVAIN

   Lorsque quelqu’un fera à l’Eternel une offrande en don, son offrande sera de fleur de farine ; il versera de l’huile dessus et il y ajoutera de l’encens (Lévitique 2:1).

   Sur toutes tes offrandes tu mettras du sel, signe de l’alliance de ton Dieu (Lé. 2:13).

   Aucune des offrandes que vous présenterez à l’Eternel ne sera faite avec du levain; car vous ne brûlerez rien qui contienne du levain parmi les offrandes consumées par le feu devant l’Eternel (Lé. 2:11).

   Voici la loi de l’offrande. Les fils d’Aaron la présenteront devant l’Eternel, devant l’autel (Lé. 6:7).

   Le sacrificateur prélèvera une poignée de la fleur de farine et de l’huile, avec tout l’encens ajouté à l’offrande, et il brûlera cela sur l’autel comme souvenir, d’une agréable odeur à l’Eternel (Lé. 6:8).

   Aaron et ses fils mangeront ce qui restera de l’offrande; ils le mangeront sans levain, dans un lieu saint, dans le parvis de la tente d’assignation (Lé. 6:9).

   On ne le cuira pas avec du levain (Lé. 6:10).


LA LOI DES OFFRANDES – LA MISE EN PRATIQUE DE LA LOI

   Voici la loi du sacrifice d’action de grâce, qu’on offrira à l’Eternel (Lé. 7:11).

Lé. 7:12

   Si quelqu’un l’offre par reconnaissance, il offrira, avec le sacrifice d’actions de grâce, des gâteaux sans levain pétris à l’huile, des galettes sans levain arrosées d’huile, et des gâteaux de fleur de farine frite et pétris à l’huile (Lé. 7:12, voir plus loin Lé. 7:13).

Lé. 23 Les fêtes de l’Eternel

   Le premier mois, le quatorzième jour du mois, entre les deux soirs, ce sera la Pâque de l’Eternel (Lé. 23:5: Ex. 12:14-20, lire l’ordre donné par Moïse pour célébrer une fête en l’honneur de l’Eternel).

   Et le quinzième jour de ce mois, ce sera la fête des pains sans levain en l’honneur de l’Eternel, vous mangerez pendant sept jours des pains sans levain (Lé. 23:6).

   Il est facile de déduire par la lecture de ces ordonnances que les offrandes destinées à être présentées devant l’Eternel et brûlées sur l’autel ne devaient être accompagnées d’aucun levain, ni en contenir. L’interdiction était absolue. Pour bien montrer sa volonté à ce sujet, Dieu avait institué une fête de la durée d’une semaine. Pendant ce temps, aucune maison ne devait contenir la moindre parcelle de levain. Une peine de mort était le sort du négligent ou du récalcitrant (Ex. 12:19).


La LOI de Moïse – qui ordonne de joindre du levain – l’exception

   Vous pourrez en offrir ( en = du levain avec de la farine) à l’Eternel comme offrande de prémices; mais il n’en sera point présenté sur l’autel (pour être consumé par le feu) comme offrande d’agréable odeur (Lé. 2:11-12).

   Sacrifice d’actions de grâce.

   A ces gâteaux, il ajoutera du pain levé (c’est-à-dire avec du levain) pour son offrande, avec son sacrifice de reconnaissance et d’actions de grâce (Lé. 7:11-14).

La mise en pratique de la LOI

   Vous ferez à l’Eternel une offrande nouvelle (Lé. 23:16) (après la fête des prémices ou fête de la moisson).

   Vous apporterez de vos demeures deux pains, pour qu’ils soient agités de côté et d’autre (ou balancés de côté et d’autre) ; ils seront faits avec deux dixièmes de fleur de farine, et cuits avec du levain: ce sont les prémices à l’Eternel (Lé. 23:17).

   Le sacrificateur agitera les victimes de côté et d’autre devant l’Eternel, avec le pain des prémices (v. 17) et avec les deux agneaux: elles seront consacrées à l’Eternel, et appartiendront au sacrificateur (Lé. 23:20; v. Lé. 7:14).

   Il reste à signaler qu’une règle semblable est donnée pour les sacrifices d’actions de grâce, pour les offrandes volontaires et pour les sacrifices en vue de l’accomplissement d’un voeu. Ces offrandes ne sont pas brûlées sur l’autel et sont remises au sacrificateur.

   Selon les ordonnances de la Parole que nous venons de lire, le Juif était appelé à joindre du levain à la farine lors d’une offrande spécialement désignée: c’est l’exception dont nous parlions.

   Que devait penser l’adorateur apportant au sacrificateur deux pains cuits avec du levain? Alors que selon la règle générale, selon toutes les autres ordonnances, le levain était rejeté, repoussé, honni de la présence de l’Eternel, de l’autel des holocaustes et des sacrifices ! Il devait savoir que le péché, la rébellion étaient attachés à son coeur, à ses pas.

   Tout comme Dieu acceptait les offrandes pures présentées au nom du peuple par le sacrificateur, de même Dieu acceptait l’obéissance de chaque famille en particulier, de « chaque demeure », obéissance représentée par ces « deux pains cuits avec du levain », apportés à la tente d’assignation (ou au Temple). Dieu acceptait ce don de la part de son peuple, Israël, tout en lui rappelant:

que le mal était toujours à sa porte,
que le sacrificateur, désigné du milieu du peuple, afin « de présenter des offrandes et des sacrifices » était lui-même soumis au péché,
et que « la faiblesse était aussi la part du souverain sacrificateur » (Hé. 5:1-4).
* * *

Que pouvons-nous tirer de cet enseignement ?

   Pour un temps, Dieu a laissé de côté son peuple – Israël – mais pas pour toujours ! Son Fils, repoussé par Israël et par ses chefs, son Fils s’est adressé à tous les hommes, à toutes les nations. Il a annoncé que tous pouvaient avoir recours au Créateur comme à un Père: NOTRE PÈRE ! Ainsi le chrétien possède un gros avantage. Il a accès au Père, il a accès à sa Parole, il possède un intercesseur. Le Christ, offrande parfaite face au Père, est devant ses yeux: l’homme, selon sa volonté, peut être pardonné, racheté, sans argent, sans aucun don…

   Mais, comme le Juif d’autrefois, le chrétien sait que, tant qu’il a encore les pieds sur la terre, il possède un corps de poussière, et peut encore tomber, pécher… Toutefois, il est instruit et sait qu’il a un Avocat auprès du Père, et qu’il peut tourner les yeux vers lui. Il sait que le sang de Christ a payé sa dette et qu’il est toujours efficace. Il sait qu’il peut se présenter devant Dieu et demander pardon au NOM de son Fils

.

   « Si nous (chrétiens) marchons dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité » (I Jn 1:6). « Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous nous séduisons nous-mêmes » (v. 8). Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons (le Fils) menteur »(v. 10).

   « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (v. 9). Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus nous purifie de tout péché (v. 7).

   Dieu donne ainsi au chrétien, par l’oeuvre de l’Esprit-Saint, l’assurance qu’il est pardonné.

   Ce n’est pas tout. Non seulement, nous sommes encouragés à « offrir sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom » (Hé. 13:15), mais nous Lui apportons aussi une part du fruit de notre travail : « et n’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir » (Hé. 13:16).

   Dieu accepte de la part du chrétien (lors du culte en particulier) l’OFFRANDE PURE QUE REPRÉSENTE SON FILS; Dieu accepte que nous LE lui apportions, que nous LE célébrions. Dieu prend plaisir au fruit de nos lèvres (encore dans ce monde et selon la « chair »), fruit encore imparfait. Dieu accepte aussi le fruit de notre travail ici-bas, c’est-à-dire le don d’une partie du revenu des biens matériels qu’Il nous a confiés, alors que ces biens portent aussi la marque de l’imperfection et du péché.


La femme

   Comme dans toute la Bible, la Loi nous montre que l’Eternel a choisi le levain comme symbole du mal et du péché. La Parabole du levain, dans le Nouveau Testament, n’est donc pas une exception.

Pour de très nombreux et nouveaux lecteurs, nous répétons que le « royaume des cieux » représente l’ensemble du christianisme sur la terre, soit en bien, soit en mal. Jésus, prophétiquement, le décrivait par les paraboles de Mt. 13 (voir plus loin).

   La LOI de Dieu interdit le levain d’une manière générale et l’ordonne par une seule exception. Partout le levain est symbole du mal, et même, dirons-nous, d’un mal ou d’un péché particulier.


   Nous poserons de nouveau quelques questions:

   « A quoi le royaume des cieux est-Il semblable? » Est-il semblable àla femme? Non ! Au levain? Non. A de la farine? Non !

   A quoi donc? Au résultat du travail de ces trois agents.

   La femme a pris de la farine et du levain et les a mélangés. le levain a travaillé (selon sa nature) et a fait lever toute la pâte. Le résultat, ce sont donc des pains levés. Le royaume des cieux est ainsi semblable à des pains levés !

   Il est certain que bon nombre de Juifs présents face à Jésus en ce jour-là ont compris cette parole. Celle-ci nous ramène à la fête des moissons et aux deux pains cuits avec du levain que chaque famille devait apporter au sacrificateur.

   La maîtresse de maison, la femme de notre parabole, était donc priée de préparer deux pains levés pour la fête. Elle en prépare une quinzaine. Elle a exagéré…

   Or, semble-t-il, elle ne l’a pas fait sans intention. Elle s’est assurée de trois mesures de farine (environ 35 kg) et de la quantité de levain nécessaire. Puis il est écrit qu’elle « cacha » (grec) le levain dans la farine. Elle ne fit pas ce travail ouvertement. Pourquoi, c’est difficile à savoir. Mais c’était une question religieuse: dans le cadre de l’adoration due à l’Eternel, selon une loi religieuse. Elle devait apporter deux pains cuits avec du levain au sacrificateur. Elle en apporte une quinzaine (ou une trentaine, voir Lé. 23:17).

   Manifestement, la maîtresse de maison a exagéré. La LOI demandait d’elle – de sa famille – deux pains cuits avec du levain. Pour quelle raison a-t-elle ajouté? Sans doute avait-elle quelque chose en vue. Mais c’était une faute: elle ajoutait à la Parole (Apoc. 22:18).

   Cette parabole représente un des traits du christianisme au long des siècles, une tendance générale, un des maux.

   Lequel ? D’exagérer, d’ajouter, de vouloir être grand alors que la Parole nous recommande d’être petits, humbles, comme le Christ l’a été lorsqu’il était sur la terre.

   Peu de jours après, Jésus revint sur ce thème, en disant aux disciples: « Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens ». Et après avoir rappelé la double multiplication des pains, il ajouta: « Ne comprenez-vous pas que ce n’est pas au sujet de pains que je vous ai parlé ? Gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens ». Alors les disciples comprirent que ce n’était pas du levain du pain qu’il avait dit de se garder, mais de l’enseignement des pharisiens et des sadducéens » (Mt. 16:6, 11, 12).

   Dans Luc, au ch. 12, v. 1, nous trouvons une autre précision : « Avant tout, gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie ». Et maintenant, nous arrivons au but: le levain est le symbole d’un enseignement, lequel est caractérisé par une influence qui a nom l’hypocrisie.

   Cet enseignement est donc un des caractères du royaume des cieux. Cet indice, cette marque sera visible, sensible dès le commencement du royaume jusqu’à sa fin: « jusqu’à ce que toute la pâte soit levée! ».


Conclusion

   L’hypocrisie est un vice qui consiste à se faire passer pour une personne que l’on n’est pas. Nous ne voulons pas le décrire ici. La Parole de Dieu nous en donne maint exemple. Voici quelques passages bibliques pour celui qui voudra les explorer: Mt.23:11-53; Mc. 8:15.

   Le levain, placé dans les deux pains, rappelle au chrétien que le MAL fait toujours partie de son être, mais que le Christ est aussi son Avocat auprès du Père. L’assurance de son salut reste entière et la paix que Dieu donne demeure.

   De plus, la douzaine de pains levés rend attentif au fait que l’ennemi a envahi le christianisme par un désir malsain, polluant, de toujours etre grand, plus grand, important, un désir de « présence au monde » et même de domination !

Alors que le Fils de Dieu est venu sur la terre sans beauté, ni éclat pour attirer nos regards, méprisé, dédaigné, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, abandonné des siens.
Alors que le chrétien est invité à ressembler à son Maître…

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)