Le jour des expiations

Lévitique 16

Dans l’A.T., les fêtes d’Israël, instituées directement par Dieu, symbolisaient des aspects importants de la rédemption éternelle du peuple de Dieu. Elles rappelaient les actes de délivrance divine du passé ; elles parlaient du pouvoir sanctifiant de Dieu pour la vie présente de la nation, et étaient enfin une anticipation de la victoire future du Messie sur le péché.

Cet article traite de la fête du « Jour des Expiations », appelé aussi « Yom Kippour » ou « Grand Pardon ». Cette fête se déroulait le 10e jour du 7e mois du calendrier religieux juif (Tishri, soit en septembre-octobre).

Yom Kippour était le couronnement de l’année religieuse, car c’était le jour où chaque Israélite ainsi que toute la nation reconnaissaient la nécessité d’une expiation, d’une repentance et d’un pardon pour leurs péchés de l’année écoulée. Cette fête donnait ainsi au croyant juif une conscience purifiée du passé pour regarder la nouvelle année avec espérance. C’était aussi le seul jour où le souverain sacrificateur avait le droit d’entrer dans le saint des saints, avec du sang à asperger sur le couvercle et devant l’arche.

Cet article prend appui sur les événements solennels de cette journée particulière, telle qu’elle est décrite dans l’A.T., pour expliquer, à l’aide du N.T. et en particulier de l’Épître aux Hébreux, comment ils ont trouvé leur accomplissement dans notre Seigneur Jésus-Christ, le suprême souverain sacrificateur.

L’Écriture définit cette cérémonie d’expiation annuelle par le mot hébreu « kippourim » (Ex 30.10 ; Lév 16.1-34 ; 23.27-32 ; 25.9 ; Nom 29.7-11) qui signifie « expiations ». L’expiation est à la fois l’effacement de l’offense causée au Dieu très saint et la purification de l’offenseur (cf. Ps 32.1 ; 99.8 ; 103.3 ; Osée 14.2 ; Néh 9.17). Cette doctrine vétérotestamentaire de l’expiation des péchés, est reprise et expliquée dans le N.T. La « propitiation » est une autre facette du salut, qui désigne l’apaisement, la pacification avec Dieu par un sacrifice (Rom 3.24-25 ; 1 Jean 4.10). Cet apaisement (Rom 5.1) détourne ainsi sa juste colère envers le pécheur et contre son péché (1 Jean 2.21 ). Ainsi, les deux Testaments enseignent que l’expiation (la suppression de l’offense) et la propitiation (la suppression de la colère divine) font partie intégrante du salut.

Étudions maintenant le déroulement des activités du Yom Kippour, telles qu’elles nous sont relatées en Lévitique 16. Rappelons-nous que le souverain sacrificateur en ce jour national d’humiliation et d’expiation offrait des sacrifices pour lui-même, pour toute la famille sacerdotale, pour le sanctuaire et pour toute la nation — et cela à cause de tous les péchés commis pendant l’année précédente.

LES CÉRÉMONIES DU YOM KIPPOUR

Voici, en résumé, le déroulement des activités qui occupaient toute cette journée :

Les v. 1 à 10 sont un résumé en trois parties de l’activité du souverain sacrificateur (Aaron) dans ce rite.

v. 1-2 : Dieu rappelle que les deux fils d’Aaron, Nadab et Abihu, avaient pénétré dans le lieu saint d’une manière impropre (Lév 10.1-2 ; Nom 3.4 ; 26.61) et qu’ils avaient été foudroyés par l’Éternel. Les règles énoncées en Lévitique 16 restreignent donc l’accès du saint des saints : 1° seul le souverain sacrificateur (Aaron, à l’époque) avait le droit d’y pénétrer,
2° une seule fois par an,
3° selon une convocation divine,
4° lors d’une occasion solennelle.

v. 3-5 : Le premier geste d’Aaron était de choisir et de mettre en réserve deux animaux (un taureau pour le sacrifice pour le péché et un bélier pour l’holocauste) qu’il allait sacrifier plus tard (v. 11-14). Puis, il devait aller s’habiller d’une manière simple et particulière afin de recevoir de la part de la nation deux boucs pour le sacrifice pour le péché et un bélier pour l’holocauste. Jusque-là, Aaron avait deux groupes d’animaux à sacrifier.

Les sacrifices de Lév. 161. Sacrifices pour le péché2. Holocaustes
Pour Aaron et les siensTaureauBélier
Pour le peuple

Bouc égorgé
Bouc pour Azazel

Bélier

Les v. 6-10 sont un résumé de la première entrée d’Aaron dans le saint des saints avec le sang du taureau, afin d’accomplir l’expiation pour lui-même ainsi que pour sa propre tribu (tous les Lévites). Ensuite, il sortait pour prendre les deux boucs réservés pour la nation en vue d’accomplir une cérémonie particulière : Aaron choisissait par le sort un des boucs comme offrande pour le péché (cérémonie reprise au v.15) ; l’autre bouc était renvoyé (comme expliqué plus en détail dans les v. 20-28).

Les v. 11 à 14 reviennent sur la cérémonie d’expiation réservée à Aaron et à sa famille. Le sacrificateur égorgeait le taureau en réservant son sang pour faire plus tard l’expiation des péchés (v.14). Puis il prenait d’une main un brasier rempli de charbons ardents provenant de l’autel des holocaustes, et de l’autre main, il prélevait deux poignées de parfum (qu’il mettait sûrement dans un bol). Il entrait dans le lieu saint pour disposer les charbons et le parfum sur l’autel des parfums, produisant ainsi une épaisse fumée qui remplissait même le saint des saints2. Il ressortait pour prendre le sang du taureau, puis rentrait dans le saint des saints afin d’asperger sept fois le couvercle de l’arche avec le sang ainsi que le sol devant l’arche.

Les v. 15 à 17 nous informent qu’Aaron sortait alors pour égorger le bouc du peuple (v.9). Il prenait son sang, puis il entrait une nouvelle fois dans le saint des saints pour asperger l’arche — exactement comme il l’avait fait pour l’aspersion du sang du taureau (v.14). Cette cérémonie était nécessaire pour expier les souillures causées au sanctuaire par le va-et-vient des Israélites qui fréquentaient le tabernacle. Cette purification incluait aussi la « tente de la rencontre ou d’assignation », placée en dehors du camp, où l’Éternel avait l’habitude de rencontrer personnellement Moïse (Ex 33.7-11 ; 34.34,35 ; 18.13,21-26). Pendant cette expiation, nul spectateur n’avait le droit d’être présent.

Les v. 18 à 19 indiquent comment Aaron sortait du lieu très saint pour aller vers l’autel de l’holocauste3 pour le purifier et le sanctifier en prenant le sang du taureau (v. 3, 6, 11,14) et celui du bouc (v. 9,15). Il aspergeait sept fois les quatre cornes de cet autel.

Les v. 20 à 28 détaillent la fonction des quatre dernières cérémonies de cette longue journée : enlever tous les types de péchés commis par chaque membre de la nation, du souverain sacrificateur jusqu’au dernier du peuple :

1. La cérémonie « d’Azazel » (v.8,10,20-22). On a beaucoup spéculé, de façon bien inutile et infructueuse, sur le sens « d’Azazel ». Une étude approfondie de l’original peut conduire à la conclusion qu’il s’agit d’un mot composé de ??? (bouc), et de ????? (partir, sortir), précédé de la préposition ??, laquelle signifie « direction vers » et aussi « en référence à l’égard de ». Ce second bouc du peuple était désigné pour « partir » : il emportait avec lui symboliquement les péchés de la nation dans un endroit désertique où il ne serait jamais retrouvé. Le renvoi de ce bouc vivant symbolisait l’enlèvement total des péchés et de leur culpabilité, après qu’Aaron eut confessé les fautes de la nation entière en imposant ses mains sur sa tête4 .

2. La cérémonie de l’holocauste (v.23-25). Pour cette occasion, Aaron devait changer ses vêtements spéciaux de ce jour après un bain rituel de purification, pour remettre ses vêtements normaux de souverain sacrificateur (8.5-9 ; Ex 28.4-39). Maintenant glorieusement habillé, il offrait les deux béliers sur l’autel de l’holocauste pour une dernière déclaration publique concernant l’expiation des péchés pour toute la nation (v.24-25).

3. La cérémonie du sacrificateur lévite choisi (v.26). Après avoir amené le bouc vivant dans le désert, le Lévite devait changer ses vêtements et se laver avant de pouvoir entrer dans le camp, car il avait été en contact avec le bouc renvoyé qui symbolisait le péché. Quand bien même ce Lévite accomplissait un acte ordonné par Dieu, cette purification soulignait que la nature pécheresse héritée d’Adam reste même chez celui qui est sauvé. Et le pécheur sauvé a besoin aussi d’un « lavage spirituel » régulier (cf. 1 Jean 1.8-10) pour « renvoyer au désert », pour ainsi dire, ses péchés quotidiens.

4. La cérémonie de la consommation totale par le feu (v.27-28). Elle devait avoir lieu en dehors du camp où les restes des deux animaux offerts en sacrifice pour le péché (le taureau et le premier bouc) étaient totalement consumés. Le Lévite chargé de cette tâche devait nettoyer ses vêtements et se laver avant de pouvoir retourner au camp.

Les v. 29 à 34 sont une sorte de résumé du Yom Kippour sous forme d’exhortation :
– Les v. 29 à 31 précisent la date, les conditions (v.29) et les raisons de cette journée.
– Les v. 32 à 34 soulignent que seul le souverain sacrificateur dûment consacré par l’onction pouvait officier ce jour-là. Tout souverain sacrificateur devait être un descendant en ligne directe d’Aaron. Cette prescription était « perpétuelle » pour la nation d’Israël, aussi longtemps que l’ancienne alliance existerait, jusqu’à l’avènement du « prophète » annoncé par Moïse (Deut 18.15, 18), le Messie, le parfait souverain sacrificateur à venir.

LE SYMBOLISME DU YOM KIPPOUR SELON L’ÉPÎTRE AUX HÉBREUX

Le système lévitique jouait le rôle de préfiguration des réalités spirituelles futures amenées par Jésus-Christ en tant que Souverain Sacrificateur. Les protagonistes du culte et leurs actes, les animaux sacrifiés, font ainsi office de « types », de « figures » de la rédemption future en Christ. Celui-ci a été lui-même le sacrifice parfait qui a réglé définitivement la question du péché et du salut éternel (7.25 ; 9.12) pour tout pécheur repentant et croyant (Act 20.21). Jusqu’à quel point le croyant de l’A.T. a-t-il compris les profondeurs des richesses spirituelles éternelles « cachées » dans le rituel lévitique ? Il est impossible de l’évaluer, mais heureusement, l’Épître aux Hébreux éclaire pour nous la supériorité de Jésus et de son œuvre rédemptrice par rapport au système lévitique (8.6). Cela nous amène à louer et à remercier Dieu pour la perfection de son plan de salut.

Ni le souverain sacrificateur de l’A.T., ni les sacrifices d’animaux pour les péchés ne pouvaient régler définitivement la question du pécheur et de ses péchés (Héb 5.1-3 ; 9.8-10 ; 10.11). Toutefois, le rituel solennel du Jour des Expiations illustrait par avance dans tous ses détails la réalité présentée par l’Épître aux Hébreux.

C’est grâce à sa vie et à son caractère parfaits que Jésus, Fils de Dieu, a pu s’offrir comme sacrifice acceptable au Père et assumer légitimement son sacerdoce selon Melchisédek (Héb 2.17-18 ; 4.14-16 ; 5.7-10 ; 7.26-28). Jésus-Christ fut à la fois le sacrifice parfait puis le souverain sacrificateur parfait (Jean 1.29 ; 3.16), seul capable de proposer un remède au péché, potentiellement pour toute l’humanité (Rom 3.23-24, 1 Jean 2.2) et effectivement pour les croyants (1 Tim 4.10 ; Rom 3.25).

La nécessité, la réalité, l’utilité et l’efficacité du sang de Jésus-Christ sont soulignés pour mettre une fin définitive à la séparation des pécheurs d’avec leur Créateur (Héb 1.3c ; 2.17 ; 7.27c ; 8.3 ; 9.11, 12, 14, 22, 26-27 ; 10. 10,12, 14, 29 ; 12.2d, 24 ; 13.12, 20). Ce qui frappe, dans Lévitique 16, c’est le fait qu’Aaron a dû entrer et sortir du sanctuaire plusieurs fois pour régler provisoirement la question du péché pour la nation, tandis que Jésus a tout fait en une seule fois.

Le croyant en Christ bénéficie maintenant de nombreux bienfaits, dont le croyant de l’A.T. ne pouvait pas encore jouir parce qu’il faisait partie de l’ancienne alliance (Héb 2.14-15,18)5 .

Le souverain sacrificateur de l’A.T. occupait une place spirituelle primordiale pour le peuple juif. Le Seigneur Jésus-Christ, notre souverain sacrificateur, accomplit davantage : il inaugure la nouvelle alliance par son sang précieux (Héb 7.22 ; 8.6, 7-13 ; 9.15, 20 ; 10.29 ; 12.24 ; 13.20). Cette alliance est totalement différente de l’ancienne par son origine, ses accomplissements, ses moyens et ses buts. L’alliance mosaïque avec son système légal fut annulée à la Croix (ch. 8, surtout le v. 13 ; Col 2.14).

UN APPEL

Comment répondre à ce que le Seigneur a fait pour l’expiation et la propitiation de nos péchés6 , en vue de nous attacher éternellement au Dieu saint, qui est béni éternellement ?

Témoigner humblement, mais avec courage, force et intelligence devant le monde, de notre attachement à Jésus-Christ comme seul Sauveur et unique sacrificateur et médiateur (Héb 13.13-14 ; 1 Pi 2.12 ; 3.15-16).
Offrir à Dieu le Père la louange qu’il mérite pour nous avoir donné ce souverain sacrificateur unique, et cela malgré les circonstances souvent difficiles par lesquelles nous passons (Héb 13.15).
Pratiquer généreusement le partage de nos biens, en donnant de bon cœur, sans rien demander en retour, car ainsi nous suivons l’exemple du sacrificateur qui s’est sacrifié (Héb 13.16).
Demander à Dieu qu’il nous accorde, dans sa grâce, un plus grand amour pour Jésus-Christ, un amour dont la preuve est notre obéissance fidèle jusqu’à ce qu’il vienne.

1 Le mot « expiatoire » utilisé par la version Segond en 1 Jean 2.2 et 1 Jean 4.10 serait mieux traduit ailleurs par « propitiatoire », comme c’est le cas dans d’autres versions (Darby, Osty,…).
2 Le saint des saints est aussi appelé le « lieu très saint ». Il désigne la seconde partie du tabernacle, derrière le second voile, où se trouvait uniquement l’arche de l’alliance, avec son couvercle appelé le « propitiatoire ».
3 « Holocauste » signifie « entièrement brûlé ». Sur cet autel, les animaux étaient brûlés entièrement après avoir été préalablement égorgés.
4 L’imposition des mains du souverain sacrificateur à ce moment-là signifiait l’identification de la nation entière avec la victime expiatoire. Je ne crois pas qu’on puisse utiliser cette imposition des mains tout à fait particulière pour justifier d’imposer les mains à tout va.
5 Voir aussi : 3.1, 14 ; 4.14-16 ; 5.9 ; 6.9-12,18-20 ; 7.25 ; 9.11-12, 14, 15d, 22b, 24c, 26c, 28b-c ; 10.10,14,16-18,19-20,21-22,23,24,25,36,37,39 ; 12.1-3,5-13 (le privilège d’avoir un Père exceptionnel qui s’occupe de notre « éducation »), 15a,22-23 ; 13.1-17.
6 Voici quelques références supplémentaires de textes qui peuvent être rapprochées de Lévitique 16 : Rom 3.24-25 ; 4.25 ; 8.34 ; 1 Cor 11. 23-26, 31 ; 2 Cor 5.19, 21 ; 1 Jean 1.7-10 ; 2.1-2 ; 1 Tim 2.5 ; 1 Pi 2.24 ; Col 1.20 ; Act 2.23-24, 36 ; Apoc 1. 5-6,18 ; Tite 2.14 ; Luc 22.17-20 ; Gal 3.13. Cf., Mich 7.19 ; És 53 ; Ps 103.12 ; Éz 18.22a.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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