Le grain de sénevé

P A R A B O L E S

(ou grain de moutarde)

Matthieu 13

   Dans les précédents cahiers de Promesses, nous avons présenté la « parabole du semeur et des terrains », puis celle de la « Bonne semence et de l’ivraie ». Rappelons que le semeur est Jésus-Christ, le Fils de Dieu. L’ivraie, c’est l’ennemi qui s’oppose à Dieu dans toutes ses oeuvres.

   Le terme « royaume des cieux » décrit l’ensemble du développement du christianisme dès le premier jour: positif ou négatif, bon ou mauvais, fort ou faible. C’est un avertissement donné aux chrétiens par Jésus-Christ lui-même. Pour nous, vingt siècles plus tard, nous en constatons le bien-fondé. Son étude nous est encore profitable aujourd’hui.

   Le royaume des cieux est semblable à… ? A qui, à quoi ? Dans cette parabole, il est semblable à un « grain de sénevé qu’un homme prend ». Le verset 32 le désigne comme « la plus petite des semences ». Une autre traduction la considère comme « la moindre des semences », c’est-à-dire de la moindre valeur -ce qui pouvait fort bien être le cas à cette époque. Normalement, c’est un légume utile à l’homme, une plante feuillue peu élevée.

   Ainsi donc, l’homme a pris cette semence et l’a semée dans son jardin. Elle a germé, la plante est sortie de terre; elle pousse vigoureusement, dépasse le stade d’un légume…, devient un arbre !

   En général, une plante qui pousse anormalement ne porte pas ou peu de fruit, car la puissance de croissance se porte sur les branches et sur les feuilles. Le point central de la parabole est là: une croissance anormale.

   Et, ajoute Jésus: « Il devient un arbre, en sorte que les oiseaux du ciel viennent faire leur nid dans ses branches ». Avec cette explication, nous en avons la raison : les oiseaux du ciel viennent y nicher.

   Nous lisons dans l’Ancien Testament qu’il était nécessaire qu’en toutes choses, l’Israélite soit amené à faire la distinction entre ce qui était considéré comme pur et ce qui était impur.

« C’est là une loi perpétuelle que vous observerez de génération en génération, afin que vous soyez toujours en état de discerner ce qui est saint et ce qui est profane, ce qui est souillé et ce qui est pur »
(Lév. 10: 10).

   Jésus avait expliqué (parabole du semeur, ch. 13: 4), que des oiseaux vinrent et mangèrent la semence répandue sur le bord du chemin. Il ne semble pas que l’on puisse accuser les oiseaux de manger la graine non recouverte de terre, car ils se sont servis facilement. Toutefois, au verset 19, Jésus décrit ces oiseaux et montre celui qui, dans l’ombre, les dirige: le Malin. Le Diable vient et enlève ce qui a été semé. Ainsi, dans ce cas précis, nous sommes avisés que l’oeuvre des oiseaux est mauvaise. C’est une comparaison. En lisant la parabole du sénevé, nous devons comprendre que :

  1. cette plante (le sénevé) est devenue anormalement grande et que ce n’était pas la volonté de Dieu ;
  2. que les oiseaux du ciel pouvaient y nicher, et que cela n’est pas selon la volonté de Dieu ;
  3. et nous notons aussi que Jésus n’en a pas fourni d’explication. Pourquoi ? L’Ancien Testament nous en donne la clé.

   Dans Ezéchiel 31 : 6, l’Eternel donne, par son prophète, au Pharaon d’Egypte, l’exemple d’un autre pays, l’Assyrie.

   « Elle était pareille à un cèdre du Liban, à la ramure opulente, élevant sa cime jusqu’aux nues… Tous les oiseaux des cieux nichaient dans ses branches, toutes les bêtes des champs faisaient leurs petits sous ses rameaux et des nations nombreuses habitaient toutes sous son ombre…, aucun cèdre ne pouvait rivaliser avec lui dans le jardin de Dieu ». – Et voici la conclusion de cet avertissement au Pharaon : « Tous les oiseaux des cieux s’abattent sur son tronc mutilé… afin qu’aucun arbre planté près de l’eau ne puisse s’enorgueillier de sa hauteur …, car ils sont tous voués à la mort…, tous mêlés aux enfants des hommes, à ceux qui descendent dans la tombe » (Ez. 31 : 13 et 14).

Autre exemple: c’est le roi Nébucadnetsar de Babylone qui s’exprime :

   « Je vis au milieu de la terre un arbre d’une hauteur gigantesque. Sa cime touchait aux cieux, et on l’apercevait de toutes les extrémités de la terre…, les bêtes des champs s’abritaient sous son ombre; les oiseaux du ciel se tenaient dans ses branches, et toute créature tirait de lui sa nourriture » (Da. 4: 10-12). – « Il (un ange) cria d’une voix forte et parla ainsi: abattez l’arbre et coupez ses branches… Que les bêtes s’enfuient loin de son ombre et les oiseaux loin de ses branches (v. 14). Cette sentence a été rendue par un décret des anges, cette décision est un ordre des saints, afin que tous les vivants reconnaissent que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes; qu’il la donne à qui il veut et qu’il y élève le plus humble de tous » (v. 17).

Un autre exemple, mais pris dans Apoc. 18: 2 :

   « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande. Elle est de- venue la demeure des démons, la prison de tout esprit impur, la prison de tout oiseau immonde et odieux… -J’entendis une voix qui venait du ciel et disait: Sortez de Babylone, ô mon peuple, de peur qu’en par- ticipant à ses péchés, vous n’ayez aussi part à ses plaies » (v. 4).

   Et maintenant, chers amis, qu’en dirons-nous ? En réalité, le royaume des cieux aujourd’hui, sur la terre, est composé de communautés ou d’églises et de chrétiens -les uns convertis, les autres ne l’étant pas ou pas encore. Les uns et les autres forment, aux yeux du monde, le christianisme.

   Quelques chrétiens sont des semeurs. d’autres sont passifs. De plus, certains hommes se sont glissés parmi les églises et sèment de l’ivraie. L’Eglise devient un terrain de lutte ; n’en soyons pas étonnés. Jésus nous l’a dit :

   « Alors aussi, plusieurs succomberont à l’épreuve. Ils se trahiront et se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s’élèveront et séduiront beaucoup de gens » (Mt. 24: 10-11). –« Mais celui qui persé- vérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » (v. 13).

   Par cette parabole, Jésus conseille à ses disciples de ne pas rechercher les grandes choses, surtout quant à l’Eglise, rassemblement des croyants. Plus elle devient nombreuse, plus le mal peut s’y glisser, ce qu’il est très facile de comprendre.

   C’est bien dans cette perspective que Jésus décrivit ses serviteurs (Luc 22 : 32) comme étant un petit troupeau, auquel le Père a l’intention de donner le royaume. Ce point précis est la condition pour recevoir, au moment voulu, le royaume promis. La même pensée se retrouve concernant l’Eglise, lorsque Jésus déclare: « Car là où deux ou trois sont réunis en mon NOM, je suis au milieu d’eux » (Mt. 18: 20). Ainsi, pour manifester sa présence sur la terre, Il se contente d’un groupe de deux ou trois chrétiens. N’est-ce point là le minimum pour porter la charge d’un témoignage fidèle ?

   Il n’est donc pas dans la pensée du Seigneur de souhaiter de vastes rassemblements. La plante de sénevé, semée et désirée par le Maître de famille, doit rester de grandeur normale, afin d’être utile.

   L’histoire du christianisme fait état d’une tendance humaine à toujours vouloir prendre la place de l’Esprit Saint, à vouloir rassembler les fidèles sous un même toit ou sous une même direction. « Nous sommes le nombre, donc nous sommes forts », dit le monde. Mais il ne doit pas en être ainsi parmi les églises fidèles. « Dieu a choisi les choses folles du monde; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes… afin que personne ne se glorifie devant Dieu  » (I Co. 27 : 29). Et l’apôtre Paul, parlant de lui-même, dit: « car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co. 12: 10).

   Pratiquement, toutes les dénominations protestantes ont passé par ce genre de développement. Bien souvent, le commencement d’une église n’a consisté qu’en un nombre restreint de chrétiens, désireux de servir humblement le Seigneur sur la oase de quelques vérités bibliques redécouvertes. Le mouvement s’étant étendu, les associations s’étant multipliées, le groupement initial devenu plus important a perdu une partie du sens de ses responsabilités envers son Maître et Seigneur.

   Nous répétons que le royaume des cieux décrit dans ces paraboles est l’image actuelle du christianisme, vu dans son ensemble. Chaque parabole le décrit sous une de ses multiples faces. D’une manière générale, il s’est étendu au delà de toute espérance. Puis il a subi les assauts de l’ennemi: revers, succès. Il a vieilli, il s’est renouvelé; il a disparu d’un côté, il est vivant de l’autre. Nous ne le décrirons pas. Il vaut mieux poser la question: que nous dit l’Ecriture ?

   Notons tout d’abord que nous pourrions étudier la question au point de vue du christianisme en général, de l’église chrétienne locale ou du chrétien lui-même. Nous nous occuperons de l’église locale.

   L’église chrétienne locale ne doit pas chercher à s’agrandir au delà d’une certaine proportion. Comme son Maître et son Chef, elle doit rester dans l’humilité, dans la sobriété. Elle ne doit pas chercher à dominer.

   « Vous êtes une lumière du monde; une ville située sur une montagne ne peut être cachée » (Mt. 5: 14). Il est selon Dieu de chercher à former un grand nombre de petites communautés plutôt que de grandes églises. Plusieurs phares valent mieux qu’un seul.

   Il va sans dire qu’une église locale du Christ dont être formée de convertis, de vrais chrétiens pour présenter une famille unie -afin que chacun puisse se connaître, se saluer, pour que les anciens puissent suivre les nouveaux-nés, les petits, ceux qui grandissent, ceux qui vieillissent, ceux qui retombent. C’est la cohésion, c’est l’intérêt des uns pour les autres.

   Faites un petit calcul. Combien de fois, en une année, un pasteur pourra-t-il visiter -avec amour et avec intérêt- 50 familles, 100 familles, 150 à 200 familles ? Edifier, exhorter, consoler (1 Co. 14), c’est le rôle de ceux qui ont un don de berger du troupeau, don d’amour, de compassion, de manière à englober « tous les aspects de la vie ».

   Dans les églises très (trop !) nombreuses, il faut porter un soin tout spécial à sélectionner les « anciens » (conseillers de paroisse, etc.). Il faut les instruire, leur donner des études bibliques, les former pour appuyer les pasteurs et les remplacer. Ce sont des aides précieux qui donneront leur concours pour maintenir l’unité dans la communauté. Ce sont ceux-Ià qui visiteront les malades, qui prieront, qui inviteront.

   Une communauté qui cherche à être conduite par la Parole et le Saint-Esprit demeure active, aussi bien au-dedans qu’au dehors. Lorsque chaque chrétien est encouragé à participer à la vie de l’église, selon les dons que l’Esprit lui a confiés et sans que l’un ne s’élève au-dessus des autres, sans oublier que l’humilité est à la base de l’reuvre de Christ, alors, elle sera vraiment cette lumière sur la montagne –qui ne peut être cachée.

(à suivre)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)