Le fonctionnement de l’église locale

Scott McCarty nous donne une vue biblique sur l’Église et son gouvernement avec l’exercice des divers dons et ministères dans leur pluralité et complémentarité. Une vision biblique à redécouvrir !

I. Organisme et organisation de l’Église

Notre objectif est de réfléchir sur l’Église telle que le N.T. l’a révélé. Distinguons d’abord l’Église universelle, corps de Christ, (1 Cor 12.12) de l’église locale (par ex. celle d’Antioche). Quant à la première, « l’Église est un organisme spirituel qui est le corps du Seigneur Jésus-Christ, composé uniquement de tous les croyants convertis, devenus membres de ce corps par le baptême du Saint-Esprit1, et cela depuis la Pentecôte jusqu’à l’enlèvement de l’Eglise en la présence de Christ »2. Les versets suivants appuient cette définition : Act 1.5 ; 11.15-17 ; 2.1-5 ; 1 Cor 12.12-13 ; Éph 4.11-13,15-16 ; Col 1.28 ; 1 Thes 4.16-17.

Quant à l’organisation de l’Église, voici une bonne définition : « C’est l’institution terrestre, temporelle, constituée de tous ceux qui professent la foi dans le Seigneur Jésus-Christ, dans le but de l’adorer, de pratiquer la communion fraternelle et de témoigner »3. La réalité actuelle nous oblige d’admettre que cette organisation inclut trop souvent non seulement ceux qui sont membres du corps de Christ mais aussi ceux qui ne le sont pas.

En effet, l’idée d’organisme n’est pas automatiquement contradictoire avec celle d’organisation. Paul nous montre qu’à Corinthe, les membres organiques et les membres organisationnels étaient bien les mêmes (1 Cor 1.2). Lors des débuts historiques de l’Eglise à Jérusalem (Act 2.1,47 ; 4.32 ; 5.13-14), organisme et organisation recouvraient la même réalité ; cette situation a perduré pendant les premières années qui ont suivi la Pentecôte.

Mais déjà dans Act 8.13,20-23, une rupture survient entre les deux, car il semble que Simon n’ait pas passé par une réelle conversion. Dans les épîtres, nous voyons s’élever de faux prophètes et enseignants au sein même d’une église locale. L’histoire de l’Église démontre que la notion biblique de l’Église a été complètement faussée, et qu’elle a été redécouverte à partir de la Réforme, puis du piétisme et des grands mouvements de réveils évangéliques. Cela explique que de nos jours, il peut y avoir des personnes non converties à Jésus-Christ et qui sont membres d’une église locale, alors que d’autres personnes, d’authentiques enfants de Dieu, peuvent ignorer complètement le fonctionnement néotestamentaire d’une église.

II. Sept principes essentiels

Le but de cette étude est de confirmer ce que les Ecritures nous enseignent à propos de la réalité de l’église locale, qui procède du rassemblement des croyants à un endroit déterminé. Il y a au moins sept principes essentiels dont les églises locales devraient témoigner :

1. Il y a un seul corps (Éph 4.4.).
2. Christ est la tête de ce corps (Éph 5.23 ; Col 1.18).
3. Tous les croyants sont membres de ce corps.
4. Le Saint-Esprit est le vicaire de Christ dans l’Eglise (Jean 14.16-20).
5. L’Eglise de Dieu est sainte (1 Cor 3.17).
6. Les dons sont donnés pour l’édification de l’Eglise (Éph 4.11-12).
7. Tous les croyants sont des sacrificateurs de Dieu (1 Pi 2.5-9).

Cet article examinera l’église locale à partir de ces sept points fondamentaux tout en se concentrant sur des observations complémentaires tirées du Nouveau Testament4.

1. Il y a un seul corps

Ephésiens 4.4 : Les Ecritures montrent clairement que cet organisme est le corps de Christ. La rude critique de Paul aux Corinthiens qui se réclamaient, soit de Paul, soit de Pierre…, indique parfaitement qu’aucun nom ni parti-pris humains ne doivent être source de divisions dans ce corps. Romains 1.7 établit que tous les croyants sont « appelés saints » (klétois hagios) au delà de toute étiquette dénominationnelle. Paul adressait ses lettres aux croyants de Corinthe, de Colosse, de Rome, etc. Le fait qu’il y ait aujourd’hui tant de confessions différentes dans l’Eglise est le fruit d’un esprit de discorde et d’ignorance des Ecritures. L’église locale doit reconnaître tous ceux qui professent Christ, s’ils sont sains dans leur doctrine et saints dans leur conduite. C’est l’unité, manifestée ainsi à la table du Seigneur lors de la cène.

2. Christ est la tête du corps

Ephésiens 5.23 ; Colossiens 1.18 : Puisque le corps est celui de Christ, il est tout à fait normal qu’il en soit la tête. Lui seul est le Maître de ceux qui forment les différentes parties du corps. L’Eglise dans sa forme universelle et locale doit compter sur lui pour tous ses besoins. Ni le président d’un synode ou d’une communauté évangélique, ni l’évêque d’un diocèse, ni l’évêque de Rome, ne sont habilités à usurper la place de la Tête du corps de Christ. L’exemple affligeant d’un Diotrèphe dans 3 Jean 9-10 est significatif et a été cité pour nous prévenir du danger constant d’une soif de pouvoir charnel au sein de l’église même. « Les quartiers généraux », selon W. MacDonald5, sont dans les lieux célestes où se trouve la tête, Christ. Ce dernier nous enseigne qu’il n’appartient pas à ses disciples d’exercer l’autorité sur qui que ce soit de façon hiérarchique, démagogique, semblable à celle du monde (Mat 26.20).

3. Tous les croyants sont membres du corps

Actes 2.47 : L’assemblée locale doit enseigner cela en toute sincérité et vérité. La base d’une communauté authentique se trouve dans Rom 15.7 : « Accueillez-vous donc les uns les autres, comme Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu. » Trois autres exigences sont requises pour l’acceptation d’une personne nouvelle dans une église : – Un croyant doit avoir une vie qui honore Dieu (1 Cor 5.11 ; 10.21).
– Un croyant sous discipline pour des raisons valables et bibliques dans une église, et qui ne se repent pas, ne devrait pas être accepté dans une autre église.
– Une personne doit être trouvée fidèle à la doctrine du Christ (2 Jean 10).

D’autre part, il ne doit y avoir aucun favoritisme ; un frère faible doit être reçu comme le frère fort, car l’accueil est à la base de la vie. L’accueil d’un frère ne doit pas dépendre de sa connaissance approfondie de la Bible, ni de sa situation sociale, mais de sa vie en Jésus-Christ.

Il y a au moins cinq démarches requises dans les Ecritures concernant la façon d’accueillir une personne nouvelle dans une assemblée :
a) par une lettre de recommandation (Rom 16.1) ;
b) par le témoignage de personnes reconnues ou de confiance (Mat 18.16 ; Act 9.27) ;
c) par une personne qui, ayant la confiance de l’assemblée, peut en recommander une autre (Rom 16.1 : Phœbé est recommandée par Paul à l’église de Rome) ;
d) par une réputation de bon serviteur de Christ (2 Cor 3.1-3) ;
e) par un entretien consciencieux des anciens avec la personne en question (1 Pierre 3.15). Si la personne à accueillir enseigne des hérésies, l’église ne recevra pas ce faux docteur et sa doctrine sera réfutée (Tite 3.10; 1 Tim 5.20).

4. Le Saint-Esprit est le vicaire de Christ dans l’Eglise

Jean 14.16-27 : Le Saint-Esprit réside dans l’Eglise aujourd’hui ; donc les croyants devraient se fier à lui pour faire connaître la volonté de Christ en toute chose. Si quelqu’un dans l’église essaie d’usurper la place souveraine de conducteur réservée à l’Esprit, il étouffe la liberté de l’Esprit et gêne ainsi la vie et les ministères de l’assemblée. Comme nous le verrons plus loin à propos des anciens ou des évêques, l’idée du ministère qui s’accomplit par un seul homme dans l’église n’est pas biblique. Les Ecritures ne parlent jamais d’un ministre de Dieu qui doit seul tout planifier, toujours prêcher et tout diriger. C’est contraire à l’idée de l’Esprit qui dirige et à la notion biblique de collégialité (Act 20.17-35 — notez le pluriel du mot « anciens »).

5. L’Eglise de Dieu est sainte

1 Corinthiens 3.17 : L’église locale doit vivre saintement afin de révéler correctement la sainteté du Dieu trois fois saint. Il doit y avoir une discipline sage et équitable pour les membres qui s’égarent. Ils doivent être successivement avertis (1 Thes 5.14), évités (2 Thes 3.11,14-15), puis écartés (Tite 3.10), jusqu’à ce qu’ils se repentent et soient réintégrés dans la communauté. Cette discipline doit être appliquée avec douceur (Gal 6.1), impartialité (Jac 2.1), avec le concours de toute l’église (2 Cor 2.6), et en prenant soin de ne pas réagir trop fort.

6. Les dons pour l’édification dans l’église

Éphésiens 4.11-12 ; 1 Corinthiens 12 : Ces textes nous dressent une liste de quelques-uns des dons. Chaque croyant appartient organiquement au corps de Christ, et il possède au moins un don qu’il ou elle a l’obligation d’exercer dans le but d’édifier le corps tout entier et l’église locale en particulier. C’est l’Esprit qui est à l’origine du don de chaque individu dans l’église. Tel don n’est pas plus important que tel autre devant le Seigneur, mais une assemblée pourrait décider à un moment donné de mettre en avant tel ou tel don selon les circonstances, c’est-à-dire selon un besoin pressant, pour une certaine durée.

Actes 13.1-3 souligne la réalité des divers dons utilisés pour édifier toute l’assemblée. Actes 15.35 nous rappelle aussi que beaucoup d’autres croyants ayant reçu un don, participaient activement aux offices et aux activités. Un seul homme n’accaparait pas toute la place des ministères, comme c’est souvent le cas de nos jours. Dans Actes 20.28, les anciens sont exhortés à nourrir le troupeau, l’église. 1 Corinthiens 14.26 nous enseigne que, lorsque les croyants sont réunis, chacun a le privilège et la responsabilité d’édifier les autres. Philipe Schaff, spécialiste de l’histoire de l’Eglise, écrit : « Dans l’église apostolique, la prédication et l’enseignement n’étaient pas réservés à une classe particulière, mais au contraire, chaque converti pouvait proclamer l’évangile au non-croyant, et chaque chrétien pouvait prier et, s’il en avait le don, enseigner et exhorter dans la congrégation. »6

Colossiens 3.16 dit que plusieurs doivent participer à l’enseignement, au chant, à l’exhortation, c’est-à-dire chaque frère ayant reçu un don pour l’enseignement, l’exhortation, etc., peut l’utiliser dans l’église, quand l’Esprit le pousse à le faire, en communion avec les anciens.

Les femmes ne doivent pas enseigner lors des réunions publiques de l’église, n’usurpant pas la place des hommes dans les ministères. Elles exercent d’autres ministères importants (1 Tim 2.12 ; 1 Tim 5.1-16 ; Tite 2.1-10 ; Pr 31.10-31). La Bible dépeint des tableaux de femmes de Dieu remarquables. Ne méconnaissons pas leur rôle. D’autre part, nous regrettons une certaine démission des hommes dans les affaires du Seigneur. Manqueraient-ils d’une vision renouvelée pour la cause du Ressuscité !?

Alexander MacLaren affirme : « Je ne peux pas m’empêcher de croire que la pratique actuelle consistant à limiter l’enseignement de l’église à une classe officielle, a causé bien des dommages. Pourquoi la prédication devrait-elle être réservée à un seul homme ? »7 Le cléricalisme a réprimé les dons spirituels. L’Esprit ne permettra pas que les dons soient mal utilisés. Nous devons retourner aux Ecritures et mettre en pratique ses préceptes, c’est-à-dire utiliser chacun son don et encourager les autres à exercer le leur, en priant les uns pour les autres dans ce sens. L’église locale a la responsabilité de veiller à ce que chacun ait l’occasion de discerner et de vérifier quel est son don, puis de l’exercer.

7. Tous les croyants sont des sacrificateurs de Dieu

1 Pierre 2.5,9 : C’est la responsabilité de chaque église de faire en sorte qu’il y ait une forte adhésion à cette vérité. Toute autre sorte de « prêtrise » ecclésiastique doit être rejetée. Le « prêtre » (le converti) — autrement traduit par « le sacrificateur » — dans le corps de Christ doit offrir en sacrifice : 1. son corps (Rom 12.1) ;
2. ses biens matériels (Héb 13.16) ;
3. sa louange (Héb 13.15).

Le fait que chaque croyant soit un « sacrificateur » ne devrait pas créer de désordre dans l’église. Chaque « sacrificateur » doit regarder vers le Grand Sacrificateur et suivre les instructions de la Parole (spécialement le Nouveau Testament). Il n’y a aucune preuve scripturaire dans le Nouveau Testament de l’influence judaïque selon laquelle il faudrait une classe d’hommes mis à part pour les services divins, une hiérarchie dans l’église, des vêtements sacerdotaux, des édifices somptueux et des autels consacrés, etc., ou toute autre forme de rituels qui créent une séparation nette entre le « clergé » et « les laïcs », comme c’est le cas dans la chrétienté des grandes Églises officielles. L’historien Schaff soutient que l’opposition entre clergé et laïcs n’a pas eu sa place durant l’époque apostolique8.

III. Les deux ordonnances

Il existe deux ordonnances, (qu’il vaut mieux ne pas appeler des sacrements car ce n’est pas eux qui rendent « saints »), acceptées par la majorité des croyants évangéliques. La première est le baptême du croyant né de nouveau en Christ et la seconde la cène.

1. Le baptême du croyant né de nouveau en Christ

Romains 6.1-10 expose la signification du baptême du croyant : la mort de Christ représente celle de tous les croyants. Par sa mort, Christ a réglé une fois pour toutes la question du péché : son châtiment, son pouvoir et les péchés à venir. Chaque croyant est mort avec et en Christ ; par conséquent, le péché ne doit plus avoir théoriquement de pouvoir sur le chrétien, et cette victoire sur le péché est gagnée par l’obéissance à Christ et à sa Parole

Le baptême par immersion est un acte public d’obéissance à la volonté du Seigneur (Mat 28.19-20), illustrant ainsi l’identification du croyant avec la mort en Christ. De même que Jésus est remonté du royaume des morts, la sortie du croyant hors de l’eau représente son désir de marcher « en nouveauté de vie et de se montrer digne de l’appel de Dieu ».

Le baptême étant une sorte de représentation d’ensevelissement, il nous semble que l’immersion (le sens étymologique du grec) est la forme du baptême qui illustre le mieux l’identification du croyant au Christ mort et ressuscité. Nulle part dans la Bible nous lisons qu’un enfant doive être baptisé ou qu’un évêque ecclésiastiquement ordonné soit seul qualifié pour baptiser.

2. La cène

Luc 22.18-20 et 1 Corinthiens 11.23-29 sont les sources principales où est expliquée l’ordonnance de la cène (ou repas du Seigneur). Jésus a donné l’ordre selon lequel les éléments de la cène doivent être pris : en premier lieu, le pain, qui représente symboliquement son corps offert pour les croyants nés de nouveau en Christ, puis, en second lieu, la coupe, symbole de son sang versé pour eux.

Le but principal de ce repas est de rappeler aux croyants la mort du Seigneur pour eux. L’autre but, selon Paul, est « d’annoncer la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il revienne » (1 Cor 11.26). Il n’y a pas de moment bien déterminé pour pratiquer cette célébration ; cela peut se faire aussi souvent que l’Esprit l’ordonne. Les chrétiens de Troas se réunissaient le dimanche, « premier jour de la semaine, pour rompre le pain », c’est-à-dire prendre le repas du Seigneur (Act 20.7). Mais cela ne veut pas dire que les chrétiens doivent rompre le pain d’une manière légaliste chaque dimanche. Gummey dit que « les épîtres d’Ignace, martyrisé en l’an 107 après Jésus-Christ, nous présentent le partage du pain et du vin comme étant le centre de l’ordre et de la vie de l’église, la source de l’unité et de la communion fraternelle »9. W. MacDonald cite Spurgeon : « Je suis sûr que ceux qui connaissent la douceur de communier tous les dimanches, ne seraient pas satisfaits s’ils devaient le faire moins fréquemment.10 » Jonathan Edwards11 semble avoir opté aussi pour la communion hebdomadaire. 1 Corinthiens 11.27-29 avertit le croyant n’étant pas en règle avec le Seigneur et avec ses semblables (v. 20-22) de ne pas participer au repas du Seigneur. Plutôt que de se priver de la cène, il est exhorté à « s’examiner soi-même » et à se repentir devant Dieu en se mettant en règle avec lui et avec son prochain avant de prendre la cène.

V. Les deux offices

Cette dernière partie de l’étude est réservée à l’examen de la forme actuelle de gouvernement d’une église locale selon le N.T. Dieu a établi un ordre pour la direction d’une église locale. Cet ordre néo-testamentaire n’est pas hiérarchique (au sens ecclésiastique du terme) mais au fil du temps, la chrétienté l’a rendu tel.

1. Les anciens

Le N.T. établit clairement que les « anciens » ou « évêques » (en grec « surveillants ») sont les seuls responsables humains d’une assemblée locale12.

Il faut faire une distinction entre la signification du mot « sacrificateur » dans le N.T. et la signification actuelle du mot « prêtre », car le mot « sacrificateur » dans le N.T. ne désigne jamais un prélat ou un prêtre ecclésiastique (comme dans l’Eglise catholique romaine). Il ne fait non plus jamais référence à une personne qui a la charge d’un diocèse. Les mots « anciens » ou « évêques » sont synonymes (voir Tite 1.5-7 ; 1 Pi 5.12 ou Act 20.17-28 où ces deux termes désignent les mêmes personnes : l’apôtre charge les anciens de l’église d’Ephèse de nourrir (paître) l’église dans laquelle le Saint-Esprit les a établis « surveillants »). E-G. Forrester explique que les termes « ancien » et « évêque » correspondent à une seule et même fonction, que le premier terme est emprunté à la synagogue et le second aux communautés grecques, et enfin que l’un se rattache à la notion de « dignité » (ou âgé, ayant de l’expérience) et l’autre à celle de « service »13. Schaff commente l’identité des officiants en notant qu’ils apparaissent comme une pluralité dans la même congrégation14. Cette interchangeabilité des termes a continué d’être courante jusqu’à la fin du premier siècle. Il observe également, à juste titre, que la distinction « entre les anciens qui enseignent »… et les « anciens qui dirigent » ne bénéficient pas d’une confirmation apostolique.

Finalement, seul le Saint-Esprit peut qualifier ou désigner un individu pour être ancien. On trouve dans 1 Tim 3.1-7 et Tite 1.6-9 une liste d’une vingtaine de qualifications requises pour qu’un frère soit reconnu comme ancien. W. MacDonald résume en disant « qu’il doit être capable de se maîtriser, de bien gérer son propre foyer et qu’il doit être un lutteur pour la vérité de Dieu »15. Rien ne laisse croire dans la Bible qu’un ancien doive nécessairement avoir un diplôme d’études quelconque, bien que cela puisse toujours être utile pour la formation. Les critères de Dieu sont plus élevés et plus sûrs que les exigences ecclésiastiques parfois lacunaires et discutables de l’homme. Dosker résume en disant que « leur rôle est de diriger (Rom 12.8), de surveiller (Act 20.17,28 ; 1 Pi 5.2), de prendre soin du troupeau de Dieu (Act 20.28). Or, le mot archéin (diriger) au sens hiérarchique n’est jamais utilisé. De plus, chaque église possédait son « école » d’anciens-surveillants (Act 20.17,28 ; Phil 1.1 ; 1 Tim 4.14). Il est évident que du temps de Paul, l’église n’a jamais fait de distinction entre ancien et évêque »16. Les textes de 1 Tim 4.2, Tite 1.3 et 2.15 montrent que les anciens doivent reprendre, blâmer et exhorter ceux qui en ont besoin.

L’assemblée doit se souvenir de ses anciens, les reconnaître comme tels, les soutenir et les respecter. Ceux qui dirigent bien sont dignes d’un double honneur, surtout ceux qui peinent au ministère de la Parole et à l’enseignement, c’est-à-dire qu’ils doivent bénéficier d’un support financier ou matériel (1 Tim 5.17-18). Certains subvenaient eux-mêmes à leurs besoins par un travail. Leurs métiers ne doivent pas prendre aux anciens de l’église tout leur temps. Quant à leur discipline, Paul donne des consignes précises (1 Tim 5.19-20). Cette section sur les anciens devrait suffisamment indiquer au lecteur que le ministère accompli entièrement par un seul homme va à l’encontre de l’enseignement des Ecritures.

2. Les diacres

Il va sans dire que dans un sens général chaque croyant est un « diacre » ou « serviteur » du Seigneur et de l’église. Ce terme est aussi utilisé pour l’accomplissement des divers ministères dans l’Eglise (1 Cor 12.5). Mais, dans 1 Timothée 3.8-13, cette fonction est spécifique à ceux qui ont été choisis dans l’église locale pour un diaconat (service) précis. Dans le N.T., ils ne commandent ni ne dirigent l’église. Ils sont les serviteurs des autres. Le même texte nous donne les qualifications d’un diacre sans préciser leurs fonctions en détail. Nous pensons qu’ils assument des tâches précises et ils en réfèrent aux anciens. Inutile de préciser que les diacres qui se considéreraient comme les dirigeants de leur église locale sont en désaccord avec l’Ecriture. Ils devraient, soit être des anciens, soit cesser d’accomplir le travail des anciens et bien plutôt essayer de s’acquitter convenablement de leurs propres tâches. Notons que dans 1 Tim 3.13 un diacre qui remplit bien sa fonction avance et progresse dans la foi.

VI. Conclusion

Cet exposé ne présente pas une conception personnelle de l’auteur sur le fonctionnement de l’église ni la façon de la mettre en pratique. Il importe de comprendre d’abord le « pourquoi » de quelque chose avant le « comment ». Le cheminement pour parvenir au type de gouvernement préconisé dans la Bible peut varier naturellement selon les situations, mais toujours en accord avec les Ecritures. Nous n’avons, à dessein, pas parlé de ceux qui travaillent « à plein temps » dans l’église. Il se peut qu’ils ne soient même pas des anciens, surtout s’ils sont jeunes (1 Tim 3.6). C’est aux assemblées locales de décider de leur rôle, de leur statut et de leur soutien. Il en va de même pour un système d’organisation (conseils, comités, écoles du dimanche, etc.). Puisse le lecteur examiner sa propre situation dans la structure de gouvernement de son église, et qu’il se mette devant le Seigneur en demandant son secours s’il devait y avoir quelque chose à changer. Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec nous tous.

Notes
1 L’expression « baptême par le Saint-Esprit » selon 1 Cor 12.12-13 signifie simplement que la personne qui s’est repentie, et croit en Jésus-Christ, est introduite dans le corps de Christ au moment de sa conversion. Une simple lecture du texte grec exclut l’interprétation erronée pentecôtiste-charismatique
2 Dr. John A. Witmer, Notes non publiées, cours Theology 103, Dallas Theology Seminary, automne 1959.
3 John A. Witmer, idem.
4 William MacDonald, Christ Loved the Church, Walterick Publishers, 1956.
5 William MacDonald, idem, p. 26
6 Philipe Schaff, The History of the Church, vol. II, p. 124.
7 Alexander MacLaren, 1826-1910, prédicateur baptiste en Angleterre renommé comme « prince des prédicateurs des exposés par texte », cité par MacDonald dans Christ Loved the Church, p. 50-51.
8 Philipe Schaff, The History of the Church, pp. 56-60 et 486.
9 H.G. Gummey, The Lord’s Supper, International Standard Bible Encyclopedia, édition 1939, vol III, p. 1923.
10 MacDonald, idem, p. 72.
11 Jonathan Edwards, 1703-1758, un des plus grands théologiens réformés, calviniste et puritain, à l’origine des deux grand réveils de 1734-1735 et 1740-1741 aux Etats-Unis. Cité par W. MacDonald, Christ Loved the Church, p. 73.
12 Bibliquement et historiquement, ces deux termes décrivent la même personne sous deux aspects différents : « anciens » = âge, sagesse et expérience ; « évêques » = activité de gardien, inspecteur.
13 E.G. Forrester, Church Government, International Standard Bible Encyclopedia, vol. I, p. 479.
14 Ph. Schaff, idem, p. 493. Il est regrettable que Schaff (1819–1893) le plus grand historien américain de l’Eglise du XIXe siècle, ait assimilé le don de pasteur (don de service) automatiquement aux responsabilités de direction qui sont celles des anciens, alors qu’un ancien peut ne pas avoir nécessairement un don public de pasteur ou d’enseignant tandis qu’un ministère marquant de pasteur ou d’enseignant peut s’exercer sans faire partie du corps des anciens, c’est-à-dire qu’il peut être supra-local. Je cite Schaff ici pour montrer qu’ancien et évêque sont synonymes.
15 W. MacDonald, Christ Loved the Church, p. 86-87.
16 Henry E. Dosker, International Standard Bible Encyclopedia, edition 1957, vol. I, p. 654.

Cette étude a été écrite par l’auteur en 1960, lorsqu’il fit ses études de théologie biblique au Dallas Theological Seminary. Après 47 ans de service, d’études du Nouveau Testament et de l’histoire, ses convictions à ce sujet sont restées inchangées, bien que le document ait été amélioré depuis. Si la même étude avait été rédigée aujourd’hui, elle aurait été davantage inductive et aurait plus souvent recouru aux sources francophones accessibles maintenant.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

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(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

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Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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