Le corps du chrétien face à l’Eternité

« C’est par la foi que nous savons que le monde a été formé par la Parole de Dieu, en sorte que les choses qui se voient ne proviennent pas de choses visibles » (Héb. 11 : 3). Le mot « créa » (bara) se trouve trois fois dans Genèse, ch. 1. Il correspond au texte cité ci-dessus, c’est-à-dire que Dieu a créé sans matériel préalable, sans élément intermédiaire, le monde que nous voyons aujourd’hui. De la poussière qu’il venait de former, Il créa un corps pour l’être qu’il allait placer sur cette terre. Puis, lui ayant donné un « souffle de vies », ce corps se mit à fonctionner: cerveau, coeur, poumons, glandes diverses, sommeil, cinq sens, tout un organisme très compliqué, qui, en général, fonctionne merveilleusement et sans qu’entre en jeu notre volonté.

Le point que nous désirons relever et qui importe ici, c’est que notre corps, formé de chair et d’os, est « charnel » ; c’est le terme que nous donne la Bible (le mot charnel se rapporte à notre être physique, en opposition à l’esprit, et deuxièmement aux instincts des sens – nous le verrons plus loin). Mais il est une création divine; nous ne devons point le mépriser, mais en prendre soin. Il a des besoins: faim, soif, et d’autres encore. Il a des appétits divers, des exigences charnelles. C’est normal. « Je vous ai parlé comme à des hommes charnels », écrivait l’apôtre aux Corinthiens, « comme à de petits enfants » (I Cor. 3 : 1). Notons bien qu’il s’adressait à des croyants en Christ. Il n’est pas écrit que ces chrétiens s’opposaient à Dieu. Non, leur croissance spirituelle avait plutôt été trop lente, capricieuse peut-être, coupée de rechutes, etc. Ils n’avaient pas obéi, semble-t-il, « de coeur » aux recommandations de l’apôtre; ils étaient encore dominés (peut-être même esclaves) de ce qui avait été le cadre et le fond de leur vie avant leur conversion à Dieu et à Christ (I Cor. ch. 5, 6).

Les mots « chair » et « charnel », pris dans le sens voulu par l’apôtre, sont en opposition à l’esprit. Ils sont relatifs aux instincts des sens, en particulier à l’instinct sexuel. Voici quelques citations: « en effet, lorsque nous vivions selon la chair, les passions mauvaises, excitées par la Loi, agissaient dans nos membres et produisaient des fruits pour la mort » (Rom. 7 : 5). « C’est pourquoi faites mourir ce qui dans vos membres est terrestre: la débauche, l’impureté, les passions, la mauvaise convoitise et l’avarice » (Col. 3 : 5). « Ils déshonorent eux-mêmes leur propre corps; c’est pour cela que Dieu les a livrés à des passions déshonorantes » (Rom. 1 : 26).

Qu’est-ce qu’une passion ? On peut avoir une passion pour les arts, la musique, la peinture, les voyages. pour des choses bonnes en elles-mêmes; on peut trop aimer le jeu, le luxe, les louanges, les éloges. Plus encore, on peut avoir une passion irrésistible pour la cigarette, le tabac, pour l’alcool, le sexe; on peut trop aimer l’argent. Une pensée raisonnable, un emploi modéré des choses mises à notre disposition peuvent être transformés en envie, puis en convoitise et devenir un acte irréfléchi; éventuellement même une passion à laquelle l’homme ne résiste plus.

C’est ainsi que l’Ecriture décrit une puissance malsaine qui domine l’homme, une force qui dégrade l’être créé par Dieu: « Ils (les hommes) se sont égarés dans leurs pensées, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres » (Rom. 1 : 21).

En fait, tout ce qui domine l’homme et l’obsède, tout appétit insatiable est passion. Pour le chrétien, tout ce qui prend une place réservée à Dieu et à Christ dans la vie psychique et physique devient passion. Aujourd’hui, nous voulons chercher à comprendre quels sont les devoirs du chrétien concernant son corps, laissant à plus tard ce qui concerne l’âme. En effet, la Parole de Dieu nous invite à prendre soin de notre corps, car il est écrit: « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous » (Rom. 8 : 11). « Il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité et que ce corps mortel revête l’immortalité » (I Cor. 15: 53). Certes, cela concerne la vie à venir, mais aujourd’hui : « Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, et n’obéissez pas à ses convoitises » (Rom. 6: 12). « Vos corps sont les membres de Christ », « le temple du Saint-Esprit ». Création divine, le corps du croyant a une grande valeur aux yeux de Dieu, alors qu’il n’est que poussière…». Ce que Dieu veut, c’est votre propre sanctification ; c’est que vous vous absteniez de l’impudicité; c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu » (I Thes. 4 : 3-5). « Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité » (Col. 3: 5, cp. Rom. 7: 5, Gal.5 : 24, Marc 7: 21-23. II Tim. 2: 22).

L’essentiel des pages suivantes est condensé des livres « Man’s Origin, Man’s Destiny » et « Herkunft und Zukunft des Menschen », de M. A. E. Wilder Smith, Editions Telos, 9535 Heerbrugg.

L’Ecriture Sainte fait au croyant deux grandes promesses, parmi tant d’autres. La première est le renouvellement du caractère, de l’être intime (âme), au moment de la rencontre avec Christ, à l’heure de la repentance, du pardon des péchés, et par conséquent à la nouvelle naissance. Ce renouvellement de l’homme intérieur se continue pendant tout le reste de sa vie; il est résumé en ces mots: « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création » (II Cor. 5: 17).

Ce renouvellement est activé par la lecture de la Bible, la prière, la communion avec d’autres chrétiens et par l’effort porté à obéir à la volonté de Dieu. Le chrétien est appelé à réformer son caractère, de telle manière qu’il puisse un jour ressembler à son Maître, Christ. C’est la première grande promesse. En termes plus modernes, il est souhaitable que la philosophie de la vie de Christ devienne celle du croyant.

Ce renouvellement ne peut rester isolé. Il influe l’ensemble de l’être humain. Il envahit le corps de l’homme. Les yeux commencent à briller différemment; l’expression de la face devient autre: seules les personnes qui n’ont pas fait l’expérience de la nouvelle naissance douteront de ces faits. L’Ecriture s’exprime comme il suit :

« Nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit » (II Cor. 3 : 18). La langue chante un « chant nouveau » (Ps. 96 : 1-4). Les forces de la jeunesse sont renouvelées (Esaïe 40 : 31).

Nous savons, en effet, que si cette tente (notre corps) où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste… » (II Cor. 5 : 1-2).

Pour parler en langage moderne, l’apôtre nous informe que ce corps sera dissous. Cependant, nous pouvons être tranquilles, car Dieu a déjà prévu, pour nous, un autre corps, supramatériel (mais pas immatériel), pour recevoir notre âme et notre esprit. Car « nous les vivants qui serons restés (c’est-à-dire qui serons en vie au moment du retour du Seigneur), nous serons tous ensemble enlevés avec eux dans les nuées » (I Thes. 4: 17). Ces chrétiens-là ne passeront pas par le passage souvent si pénible de la mort, mais le corps mortel sera transformé en un instant en un corps de « résurrection », la mortalité sera remplacée instantanément par l’immortalité (I Cor. 15: 53, 54).

En effet, la « chair et le sang » ne sont pas propres à la vie du royaume supramatériel de Dieu. « Mais notre cité est dans les cieux, d’où nous attendons le Seigneur Jésus-Christ qui transformera notre corps humilié (par le péché, la faiblesse, la maladie, la mort), en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses » (Phil. 3: 20, 21).

Dans le verset ci-dessus, nous avons l’essence de la deuxième promesse faite au chrétien. La vie n’est pas sans signification, comme de nombreux penseurs modernes aiment à le répéter à satiété. Voici le but de la vie ici-bas : « Car nous sommes dans cette tente (notre corps) …non pas pour nous dépouiller, mais pour nous revêtir (pour nous donner un corps éternel), afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie » (II Cor. 5: 4, 5). Certainement, Dieu nous en a donné l’assurance et laissé une garantie sous la forme du don présent et actuel du Saint-Esprit. Car « celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’Esprit » (II Cor. 5: 5).

Lorsque la nouvelle naissance, confirmée par le don de l’Esprit, a assuré le point de départ d’une personnalité renouvelée et restaurée, le Seigneur dirige notre attention sur la question de notre corps, car notre corps devient nécessairement l’enveloppe, le vase dont a besoin le nouveau-né dans un environnement différent. L’âme du chrétien, l’être intime est préparé en vue de vivre dans la présence du Créateur. Le sang et la chair doivent être transformés pour hériter du Royaume éternel, tout comme la chenille doit être métamorphosée pour vivre dans l’air, devenue papillon.

Le corps à venir, éternel, en supra-matériel, sera évidemment un organe neuf (la chair et le sang ayant été éliminés), mais sa structure sera en quelque sorte basée sur le vieux corps de chair, tout comme le corps de la chenille forme la base structurelle du nouveau papillon. Ainsi, aujourd’hui même, notre corps de poussière, assujetti à la pourriture et à la mort appartient à Celui qui l’a formé, au Créateur; de ce fait, il est saint, c’est-à-dire séparé pour Dieu, mis à part (cf. I Cor. 6 : 13, 19).

Il est ainsi essentiel que nous n’estimions pas pouvoir traiter notre corps comme nous le voulons; nous ne pouvons en faire ce que nous désirons. Aussi étrange que cela paraisse, les péchés dont il a été le siège, les oeuvres pour lesquelles il a servi de base, ne disparaissent pas du tout. Ils demeurent comme une base, un fondement. Les outrages physiques (outrages aux bonnes moeurs, par exemple) laissent au cours de la vie une trace sur le corps ou sur les cellules cérébrales ; ils sont enregistrés dans la « mémoire cellulaire ». Comment ? Nous ne le savons pas! C’est encore un mystère.

Notre corps physique sera métamorphosé, tout comme le corps de Jésus-Christ a été transformé après la résurrection. Ce dernier a certainement gardé diverses marques ou empreintes de sa vie passée ici-bas. On peut bien admettre que la marque des clous constitue une exception, car nous savons qu’Il a été « l’Agneau immolé dès avant la fondation du monde », ce qui nous donne une explication suffisante.

Une raison profonde nous invite à garder notre corps dans un état de « sainteté », bien qu’il soit appelé à disparaître. Les quelques versets suivants devraient suffire pour nous instruire. « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps ». On ne se rend pas encore compte du mal qu’apportent les contraceptifs distribués dans les hautes écoles et les collèges, mais nous sommes informés de la pensée du Créateur concernant l’impudicité, la fornication et l’adultère. « Le corps n’est pas fait pour l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps » (I Cor. 6 : 13, 18; cp. Eph. 5: 3; Col. 3: 5; Gal. 5: 19). Nous sommes clairement avertis que celui qui se joint à une prostituée pèche contre la sainteté (pureté) de son propre corps.

En Christ, le chrétien s’est tourné vers Dieu. En Christ, il Lui appartient. Renouvelé, métamorphosé, le corps du chrétien appartient au Créateur. Il n’est pas un terrain de jeu pour satisfaire à toute indulgence. D’une manière à nous encore incompréhensible, il demeure la base de notre futur corps éternel. Si la base n’est pas en ordre, la superstructure en supportera les conséquences ! Pourquoi le Créateur tient-il tant à l’homme et à son corps en particulier ? Il désire qu’il revienne à Lui – corps, âme et esprit. Pourquoi est-il si intéressé à notre vie tout entière ? Nous ne le saurons pas ici-bas. Mais le fait qu’Il nous aime et qu’Il veut nous arracher des mains du Méchant a été prouvé par

L E   D O N   D E   S O N   F I L S
envoyé pour un temps comme homme sur la terre, afin de vivre, de mourir, de ressusciter pour apporter, face à sa créature, la preuve qu’Il l’aimait, qu’Il l’aime. A toujours !

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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)