Le chrétien et l’argent

L’auteur, né en 1909 et décédé en 1986, a exercé plusieurs ministères, dont ceux de pasteur et d’enseignant aux Institut Biblique de Nogent-sur-Marne et à la Faculté de Théologie évangélique de Vaux-sur-Seine. Cet article, paru initialement dans la revue Ichthus (1984, no 127), 25 ans avant la crise économique que nous connaissons, est un complément utile et fort actuel en marge des passages de l’Épître de Jacques consacrés au thème de la richesses et de la pauvreté.

Il est très important pour le chrétien de savoir ce qu’il doit faire de son argent, surtout si par « argent » nous parlons de tout ce qu’il possède : ses biens meubles et immeubles. En effet, nous vivons dans une société où la place d’une personne dépend, de façon considérable, de son argent. C’est un problème actuel pour nous qui sommes dans un système « capitaliste », mais c’est un problème qui a toujours existé, car malgré ce qu’affirment certains démagogues, l’homme a toujours eu le sens de la propriété. D’ailleurs c’est un sens que la plupart des animaux possèdent aussi. Les hommes et les femmes ont toujours eu des objets leur appartenant. Ceux qui vivaient dans les sociétés les plus simples avaient des ornements : des colliers ou des bagues. Dans les sociétés plus compliquées, ils ont eu des troupeaux et des esclaves, et puis des vergers et des maisons. Et puis le commerce est venu remplacer les échanges et a permis à certains hommes d’amasser du métal : de l’or ou de l’argent qui représentait la possibilité d’acheter ce qu’on désirait. L’histoire nous apprend que ce n’est pas seulement l’habileté qui enrichit le commerçant mais aussi la ruse ou le mensonge. Et le guerrier par sa violence peut aussi entasser le butin chez lui. Dans ce monde où il est placé, que doit faire le chrétien pour acquérir et conserver les biens qu’il désire ? Tournons-nous vers la Bible pour résoudre ce problème.

Ancien Testament

Dans l’Ancien Testament, la loi de Moïse, résumée dans les Dix Commandements donnés par Dieu sur le Sinaï, établit le droit de propriété de façon rigoureuse. Nous trouvons deux commandements sur dix qui protègent la propriété : « Tu ne déroberas pas », « Tu ne convoiteras pas le bien de ton prochain, quel qu’il soit ». On peut y assimiler celui qui condamne l’adultère.

L’Ancien Testament dans son ensemble considère que la richesse est une bénédiction de Dieu. Nous le voyons dans le cas d’Abraham, de Jacob, de Job, de Salomon, et de beaucoup d’autres. Mais les lois d’Israël sont ainsi faites par Dieu pour que les richesses ne s’accumulent pas chez la même personne. La terre, par exemple, une des formes principales de la richesse, appartient à Dieu qui la répartit équitablement entre des familles, selon leurs besoins en location. Dieu dit : « Le pays est à moi et vous êtes chez moi comme des hôtes étrangers… » (Lév 25.23) La Bible condamne le péché du roi Achab qui veut prendre à Naboth sa vigne (1 Rois 21). Ce dernier dit au roi : « Je ne te donnerai pas l’héritage de mes pères ! »

Pour bien montrer que l’homme n’est qu’un locataire de Dieu, il doit lui donner un pourcentage de tous ses revenus, qu’ils soient en argent ou en nature. C’est la dîme. En outre, les personnes que l’on possédait, enfants ou esclaves, devaient être « rachetées » à Dieu (Ex 13 ; No 18.15). Le droit de propriété en Israël est donc tempéré par l’affirmation sans cesse répétée que Dieu est le détenteur de toute richesse.

Malgré ces lois, la société se transforma en Israël au point que la richesse s’accumula dans les mains de quelques hommes riches et que les pauvres perdirent le peu qu’ils avaient. Les prophètes s’élevèrent alors vivement contre les richesses égoïstes : – « Ils ont confiance en leurs biens / Et se félicitent de leur grande richesse. / La libération de leur âme est chère / Et n’aura jamais lieu. » (Ps 49.7,9)
– « Je le sais, vos crimes sont nombreux / Et vos péchés énormes. / Vous opprimez le juste, vous le rançonnez, / Et vous évincez le pauvre… » (Amos 5.12)
– « Je m’approcherai de vous pour juger… / Ceux qui retiennent le salaire de l’employé, / Qui oppriment la veuve et l’orphelin… » (Mal 3.5)

Nouveau Testament

Certains commentateurs pensent que le Nouveau Testament offre un autre enseignement. Le professeur Jacques Ellul, par exemple, dit que l’Ancien Testament voit l’argent comme une bénédiction alors que le Nouveau Testament y voit une malédiction. C’est inexact. L’enseignement des deux est le même. Seulement, au temps de Jésus, la société a évolué, et la Paix Romaine assure la sécurité du commerce. De grosses fortunes ont pu se constituer, le niveau de vie s’est considérablement élevé, et l’écart entre les pauvres et les riches s’est élargi. À côté des gens très riches, une masse de pauvres souffre dans la misère.

Jésus est particulièrement sévère pour les riches. Dès sa naissance, il est du côté des pauvres. Sa mère, Marie, annonce que Dieu va « renvoyer les riches à vide. » (Luc 1.53) Il ne choisit pas de naître dans un palais mais comme un pauvre parmi les plus démunis.

Pendant son ministère, à maintes reprises, le Christ condamne les riches. Il déclare qu’un chameau passe plus facilement par le trou d’une aiguille qu’un riche par la porte du Royaume de Dieu (Mat 19.23). Il dit : « Malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation. » Il raconte la parabole du riche insensé (Luc 12.20) et l’histoire du mauvais riche et de Lazare (Luc 16.19-31). Il parle de la « séduction des richesses qui étouffe la parole de Dieu » (Mat 13.22).

Les apôtres, à leur tour, prendront la même attitude. Ainsi Jacques dira : « Le riche se flétrira dans ses entreprises. » (Jac 1.11) « A vous maintenant, les riches ! Votre richesse est pourrie, vos vêtements sont mités. Votre or et votre argent son rouillés ; et leur rouille s’élèvera en témoignage contre vous et dévorera votre chair comme un feu. Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs et dont vous les avez frustrés crie… » (Jac 5.1-6)

On pourrait citer bien d’autres passages, mais nous ne devons pas commettre l’erreur de penser que la richesse est un péché en soi et la pauvreté une vertu, aux yeux de Jésus et de ses disciples. Il n’y a pas de condamnation systématique de la propriété. Jésus a raconté des paraboles où l’homme riche est l’image de Dieu le Père, par exemple dans l’histoire de l’enfant prodigue, dans celle des ouvriers loués à différentes heures, ou dans celle des mines et des talents. Le Bon Samaritain a de l’argent et s’en sert bien. Jésus ne condamne pas le fait de chercher un trésor ou une perle rare. Il porte une robe sans couture, un vêtement de luxe, il va manger chez les publicains, qui sont hommes d’argent ; il loge chez Zachée.

Il n’y a pas de différence fondamentale entre l’Ancien et le Nouveau Testaments ; l’un et l’autre mettent en garde contre le danger que représente la richesse. D’abord parce que la richesse fait naître un dangereux sentiment de sécurité.

La fortune est une ville forte pour le riche (Prov 10.15). On a l’impression d’être abrité à l’ombre de l’argent (Eccl 7.12). L’argent semble répondre à tout (Eccl 10.19). On aime à croire : « Je suis riche, je n’ai besoin de rien… » (Ap 3.17)

Ensuite la richesse donne l’impression qu’on peut tout acheter, que l’on est tout-puissant. À tort : « Que ton argent périsse avec toi, toi qui as cru que le don de Dieu s’achetait à prix d’argent ! » (Act 8.18)

Enfin la richesse donne soif d’en avoir davantage, même par des moyens malhonnêtes. Mais « …quand les richesses s’accroissent, n’y attachez pas votre cœur. » (Ps 62.11b) La Bible nous met donc en garde contre l’amour de l’argent. Attention ! cet amour, nous pouvons l’éprouver même si notre portefeuille est vide.

« L’amour de l’argent, c’est la racine de tous les maux. » (1 Tim 6.10) « Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent. » (Hébr. 13.5) Ne nous confions pas dans les biens que nous avons, comme le riche insensé. La solution n’est pas de dilapider, de gaspiller l’argent que nous avons, comme le fils prodigue (Luc 15). La solution est d’administrer, de gérer les biens qui appartiennent à Dieu en réalité. Nous sommes tous dans la situation de serviteurs qui ont reçu plus ou moins de talents de leur Maître et doivent les administrer sagement (Mat 25.14-30). Ceux qui en ont reçu beaucoup doivent veiller particulièrement à les gérer selon la volonté de leur Maître, sachant qu’ils auront des comptes à rendre.

Aujourd’hui

Pratiquement, que devons-nous faire pour obéir à la Parole de Dieu ?

Nous devons savoir que l’argent est une nécessité qu’il faut utiliser sans lui permettre de devenir une obsession. Je crois qu’il faut faire nôtre la prière de Proverbes 30 : « Ne me donne ni pauvreté, ni richesse. » (v. 8) Méfions-nous du pouvoir de séduction de l’argent.

Surtout restons toujours conscients du fait que notre argent appartient à Dieu, même si nous croyons l’avoir « gagné ». Il est un père tendre et miséricordieux qui veut notre joie et notre bonheur. Il sait que nous avons besoin de détente et de loisir. Toutefois, méfions-nous des efforts de notre société de consommation qui nous pousse à gaspiller notre argent, à tout dépenser sans compter. Nous sommes les gérants des biens de Dieu, responsables devant notre Maître des biens qui nous ont été confiés. Demandons-lui la sagesse qui nous manque pour être fidèles, et nous n’aurons pas à rougir quand nous devrons lui rendre nos comptes, et que nous l’entendrons dire : « Cela va bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur. »

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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