Le chapitre interdit

La révélation faite à Esaïe : Lumière de l’Eternel

Esaïe 53 : 4

« Cependant, ce sont nos maladies qu’Il portait; c’est de nos douleurs qu’Il s’était chargé. Et nous, nous pensions qu’Il était puni, frappé par Dieu, et humilié » (v. 4).

   Le prophète continue à contempler le Personnage central de sa prophétie; au travers de Lui, il ne voit pas seulement celui qui doit souffrir au-delà de toute mesure, mais il considère le moment historique où le peuple d’Israël s’est éloigné de Dieu, où il a choisi son propre chemin. Suivant les développements de son intelligence naturelle et de la logique humaine, l’homme suivit sa propre voie, opposée à celle que le Saint de Dieu, béni soit son Nom, révélait au prophète.

« A qui la puissance de l’Eternel a-t-elle été révélée ? »

   Il se trouve des personnes qui pensent que le prophète se réfère à la nation d’Israël souffrant parmi les nations. Certes, il est vrai que, pendant de nombreux siècles, le peuple d’Israël a souffert par la main des nations, mais il n’est pas du tout exact qu’lsraël ait souffert pour ou EN FAVEUR des nations.

   Comment se fait-il que le peuple d’Israël se trouve dans la position d’être séparé, d’être différent de toutes les autres nations, et pourquoi doit-il subir et supporter à redoublées reprises de telles souffrances ? N’est-il pas exact que le fait pour Israël d’être distinct et séparé (parmi les nations) trouve sa source dans sa destinée messianique, que le Dieu Saint, béni soit son NOM, a choisi pour lui ? Les souffrances et la Diaspora d’Israël ne sont-elles pas l’aspect NEGATIF de cette destinée ? En d’autres mots, la Diaspora n’est-elle pas le résultat direct de l’infidélité d’Israël envers son Dieu, de son abandon des sentiers divins, de son aveuglement spirituel ? Aux yeux du prophète se dessine le moment où Israël se détournera du Personnage de la présente prophétie, moment qui va décider de son sort pour de nombreuses générations.

   Ce fut la cassure, la séparation entre Dieu et le peuple d’Israël.

« A qui la puissance de l’Eternel a-t-elle été révélée ? »

   Aux jours du second temple, Jésus de Nazareth apparut et se présenta comme l’Oint de Dieu, comme le Messie. Au commencement de son ministère public,

« Il vint, selon sa coutume le jour du sabbath, à la synagogue à Nazareth »

et eut l’honneur d’être choisi pour lire dans les Prophètes. Il ouvrit le livre d’Esaïe et lut une portion du chapitre 61 :

« L’Esprit du Seigneur, de l’Eternel, est sur moi; car l’Eternel m’a oint pour porter la bonne nouvelle aux humbles. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le creur brisé, pour annoncer aux captifs la liberté, et aux prisonniers l’ouverture de leurs prisons, pour proclamer de la part de l’Eternel une année de grâce… ».

   Puis il roula le livre et le rendit au serviteur. Alors il se mit à leur dire :

« Aujourd’hui est accomplie cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre ».

   Et NOUS, nous avons pensé qu’Il était un blasphémateur, et nous l’avons remis aux Romains, qui en ce temps là gouvernaient le pays d’Israël. Les Romains le mirent à mort et :

« Nous, nous pensions qu’il était puni, frappé par Dieu, et humilié ».

   Au douzième siècle, le fameux Juif Rambam, écrivant dans sa lettre. « Teman », disait: « Lui (Jésus) méritait de mourir de cette mort cruelle ».

   La période de la dispersion (la Diaspora) d’Israël commençait, période qui bientôt aura duré 2000 ans. Notre destinée était d’être à la tête des nations comme des Fils de la Lumière divine, répandant lumière et bénédictions sur la terre entière. Au lieu de cela, pendant deux mille années, nous avons été la « queue » et le problème des nations.

   Bien que nous ayons eu le privilège de voir la résurrection de l’Etat d’Israël, – et de tout notre coeur, nous bénissons Celui qui nous a permis de vivre « en ce temps présent » -la montagne de l’Eternel demeure isolée, et la paix est encore loin de nous.

   Mais aussi grandes auront été les souffrances et l’amertume de la Diaspora, autant sera grand le changement qui s’opérera parmi la nation d’Israël. Une fois de plus, leurs pensées seront en accord avec les pensées de Dieu et leurs voies les voies de Dieu.

« Nous pensions qu’Il était puni, frappé par Dieu et humilié. Mais Il a été meurtri à cause de nos péchés, brisé à cause de nos iniquités ».

   La rédemption d’Israël est tout d’abord une rédemption trouvant place dans l’être intime, l’amenant à la paix de Dieu, en complète harmonie avec LUI dans toutes ses pensées. Notre rendez-vous avec Dieu est le MESSIE.

« Nous l’avons estimé frappé par Dieu ».

   Cela a été le commencement de la Diaspora.

« Il a porté nos iniquités ».

   La confession de celles-ci marque le point de notre retour vers Dieu, le commencement de notre véritable « retour à Sion », le retour vers une vie illuminée par la lumière divine. Pour la première fois, nous nous connaîtrons comme nous le devions… nos péchés, nos iniquités -et nous le connaîtrons, LUI, qui « a porté nos maladies, notre injustice, nos fraudes ».

   Notons bien le message du prophète. Le mot traduit par « nos péchés », au verset 5, est au singulier dans la langue hébraïque; il se réfère au péché originel, à la racine des différents péchés. Ceux-ci sont simplement les fruits du péché qui habite notre coeur : ce péché de base, la révolte contre Dieu et le refus du Messie! Le Messie est venu pour résoudre le problème universel concernant l’homme.
   Paroles de Jean, fils de Zacharie :

« Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ».

   Par la suite, le peuple d’Israël reconnaîtra ce fait. La disharmonie entre Israël et le Messie disparaîtra. Ce jour sera un sabbath parfait -sa bénédiction et sa paix se répandront à travers la terre entière.

   Le Rabbi Paul de Tarse écrivait dans sa fameuse lettre aux Romains :

« Est-ce pour tomber que les enfants d’Israël ont ainsi bronché ? ».

Non, certes! Mais c’est par suite de leur faute que le salut est parvenu aux païens, afin d’exciter leur propre émulation. Or, si leur faute a fait la richesse du monde, et leur appauvrissement la richesse des païens, que ne fera pas leur complet relèvement ? …Si leur rejet a eu pour effet la réconciliation du monde, que sera leur retour en grâce sinon une résurrection des morts ? …O profondeur de la richesse et de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont impénétrables et ses voies incompréhensibles! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Ou bien qui lui a donné le premier, pour recevoir quelque chose en retour ? C’est de LUI, et par LUI et pour LUI que sont toutes choses. A LUI la gloire, dans tous les siècles! Amen.

« Mais Il a été meurtri à cause de nos péchés, brisé à cause de nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Lui, et c’est par ses meurtrissures que nous avons la guérison » (v. 5).

   Dieu a un problème -mais non dans le monde physique ou matériel. Il a créé des mondes par la parole de sa bouche.

« Il parle et la chose existe, Il commande et elle paraît » (Ps. 33: 9).

   Dieu chassa l’homme de la surface de la terre, lorsqu’il vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toutes les pensées de son coeur étaient chaque jour dirigées vers le mal (Gn. 6). Créer un monde ou chasser l’homme de la face de la terre n’était pas un problème pour un Dieu Tout-puissant. Son problème se trouvait dans le règne moral. Sauver l’homme de son péché, le guérir, le renouveler, le restaurer à l’image de Dieu -éloigner de l’homme les effets de la sentence que Dieu, dans sa sainteté, avait prononcée CONTRE lui, SANS VIOLER CETTE SAINTETÉ -amener l’homme à aimer le bien et non le mal, à rechercher les choses du ciel et non les choses de la terre –c’était là le problème. C’était le problème du péché et de ses conséquences universelles.

« Car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu ».

   Cela était un plus grand problème que la création ou la destruction de mondes.

   Retournons au verset quoté ci-dessus. « MEURTRI A CAUSE DE NOS PÉCHÉS ». Dans les prophéties du Tanach, nous y trouvons un homme différent de tous les autres, un homme qui est un monde en lui-même. Il est décrit comme étant « le plus beau des fils des hommes -sans tache, et sans rides ».

Dans notre texte, Esaïe introduit cet homme comme étant absolument unique, sans ressemblance avec aucun autre être. Dans le verset suivant, nous le voyons encore plus clairement :

« Nous étions tous comme des brebis errantes; chacun de nous suivait sa propre voie; et l’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous ».

NOUS TOUS -le monde entier d’un côté; LUI -et LUI SEUL -de l’autre côté: et l’Eternel a fait retomber sur LUI l’iniquité de nous tous !

« Il a été meurtri à cause de nos péchés ».

   La signification du mot meurtri est, dans ce cas, « percé » (à travers), « blessé à mort », Le mot transgression signifie ignorer les lois, par ignorance ou par faiblesse morale. C’est ainsi qu’Il devint la victime (le sacrifice) pour nos transgressions. Lui, sans péché, Lui, l’UNIQUE, portant sur LUI le poids de nos péchés mourut d’une mort expiatoire.

   Le mot INIQUITÉ représente plus que le mot péché. Le péché, comme nous l’avons vu, peut être ignorance de la Loi, ou faiblesse momentanée. « Iniquité » signifie foncièrement pervers, corrompu. Et LUI, cet être mystérieux, cette figure centrale de toute prophétie, a été brisé à cause de nos iniquités. IL a été meurtri, écrasé (ce qui rend mieux le terme hébraïque). En son corps, IL a été blessé par l’épée de nos transgressions; en son âme, IL a été écrasé par le poids de nos iniquités.

(à suivre)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)