Le chapitre interdit

La révélation faite à Esaïe : Lumière de l’Eternel

Esaïe 52 : 13-15 -Esaïe 53

«Mon serviteur prospérera; il grandira, il prospérera, il sera souverainement exalté. Lui qui avait été pour beaucoup un sujet d’étonnement, – tant son visage était défait, méconnaissable; tant son aspect différait de celui des autres hommes; il fera tressaillir de joie un grand nombre de peuples. Les rois fermeront la bouche en sa présence; car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils apprendront ce qu’ils n’avaient jamais entendu.

Qui a cru à ce qui nous était annoncé, et à qui la puissance de l’Eternel a-t-elle été révélée ?

Il a grandi devant l’Eternel, comme un rejeton, comme un faible arbrisseau qui sort d’une terre desséchée. Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, ni rien dans son aspect, qui pût nous le faire aimer »

. Dans le numéro cinquante-trois de Promesses, nous avons considéré la glorieuse vision du prophète Esaïe concernant les « derniers jours » : la montagne de la maison de l’Eternel établie comme la plus haute des montagnes, une sainte influence émanant de la maison de l’Eternel et engageant les nations du monde à « forger de leurs épées des socs de charrues et de leurs lances des serpes ». « Car de Sion (Jérusalem) viendra la loi, de Jérusalem sortira la parole de l’Eternel. (Esaïe 2).

Mais comment un changement si radical pourra-t-il s’accomplir ? Comment est-il possible que la maison de l’Eternel, qui pendant tant de siècles est demeurée désolée, – comment reviendra-t-elle à la vie ? Comment cette maison enverra-t-elle à nouveau sa divine énergie aux extrémités de la terre ? Comment sera-t-elle à nouveau le centre spirituel des nations du monde ?

Un grand changement se produira en Israël d’abord, parmi la nation qui demeure à Sion. Dans les textes ci-dessus, nous avons la réponse à ce mystère.

Révélation divine

1. Tout Juif accepte d’une manière ou d’une autre le fait d’une révélation divine. Quel qu’il soit, il observe le rite de la circoncision. Mais d’où vient cette coutume religieuse ? Elle a son origine dans une révélation faite à notre père Abraham : « Voici l’alliance que vous avez à garder, alliance établie entre moi et vous, et tes descendants après toi. Tout mâle parmi vous devra être circoncis… et ce sera le signe de l’alliance entre moi et vous » (Ge. 17).

2. Ou bien, prenons le sabbath. Pendant des siècles – du commencement de l’histoire d’Israël à ce jour – Israël a observé le septième jour comme son jour de repos hebdomadaire. Comme nation aussi, il observe le sabbath, le considérant comme jour saint.

D’où vient ce « souviens-toi » ? : Révélation divine, c’est le troisième commandement du décalogue (Ex. 20).

3. Dans sa grande majorité, la nation d’Israël est consciente du fait qu’il n’y a qu’une seule contrée qui leur ait été promise. En dépit et malgré le fait que depuis deux mille ans, elle soit une nation chassée et dispersée parmi les nations de ce monde, son ardente attente pour retrouver ce pays ne s’est jamais évanouie – pour CE pays, et pour nul autre. Cet amour et ce désir pour le PAYS sont enracinés dans les promesses divines, promesses qui remplissent les livres de la Torah et des prophètes. La première promesse de ce genre a été donnée à notre père Abraham.

« Je te donnerai le pays où tu séjournes en étranger, et après toi je le donnerai à tes descendants. Tout le pays de Canaan sera en ta possession à perpétuité; et je serai votre Dieu » (Ge. 17). Je désire mettre en relief que la religion d’Israël est basée sur une révélation divine. Nos pères reçurent cette révélation par la foi (le « sixième sens », comme on l’appelle parfois). « la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la Parole de Dieu. (Ro. 10).

Abraham, Moïse, Esaïe, et tous les autres prophètes ont eu part à une révélation divine: ils ont entendu et compris; leurs facultés de compréhension divinement illuminées, ils ont cru et transmis le message à leur génération et aux générations à venir. Nos pères ont accepté ce message par la foi. Il servit de fondation pour leur genre de vie.

En cet instant, le prophète jette un coup d’oeil autour de lui; il jette un cri de surprise et d’incertitude. Son coeur est bouillant, réalisant ce qui va se passer; il a une grande vision, la plus grande de toutes. Tout son être tressaille, mais il éprouve une crainte pour le peuple de Dieu – il lui semble qu’il ne comprendra pas et qu’il ne croira pas à sa parole !

« Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? et à qui la puissance de l’Eternel a.t-elle été révélée ? ». La raison de l’incertitude du prophète concernant l’attitude du peuple est basée sur le fait qu’ils se trouvent face à une révélation plus grande que précédemment.

Si le Juif accepte la circoncision comme un signe d’alliance avec Dieu, s’il accepte le sabbath comme un jour de repos voulu de Dieu, s’il croit que le pays d’Israël est un don de Dieu – c’est qu’il peut comprendre ces choses, et les accepter sans illumination divine spéciale. Elles sont dans le domaine d’une intelligence normale; elles peuvent même nourrir des sentiments d’orgueil – dans le sens que « nous sommes les élus de Dieu! »

Mais le prophète désire nous présenter la figure prophétique centrale, le thème et l’essence de toute prophétie: l’homme paradoxal qui d’une part, « sera exalté et souverainement élevé, et fera tressaillir de joie un grand nombre de peuples, et des rois fermeront la bouche en sa présence », mais qui, d’autre part, « n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, ni rien dans son aspect qui pût nous le faire aimer ».

Cela est une révélation d’un ordre supérieur. Ce n’est pas une révélation que l’on puisse acquérir par héritage de la part de nos ancêtres. Cette révélation demande une rencontre PERSONNELLE avec le Saint-Esprit Lui-même, béni soit son NOM! A qui le bras de l’Eternel a-t-il été révélé ?

Qui est cette figure historique, que les représentants de toutes les nations acceptent comme la vraie Lumière, mais qui, cependant, est méprisé et rejeté par le peuple d’Israël ? Pourquoi avons-nous exclu le chapitre 53 d’Esaïe de nos synagogues ? Et pourquoi, hors de nos synagogues, avons-nous tordu le sens des paroles d’Esaïe ?

Pendant deux mille ans, le Messie a tendu les mains vers le peuple d’Israël, mais la nation élue se trompe elle-même et cache sa face. Et cependant, nous somlnes assurés que la nation qui demeure en Sion changera un jour d’opinion et se repentira. Dieu attend ce moment.

Le monde entier l’attend : « Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? , et à qui le bras de l’Eternel a-t-il été révélé ? Il a grandi devant l’Eternel comme un rejeton, comme un faible arbrisseau qui sort d’une terre desséchée. Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, ni rien, dans son aspect, qui pût nous le faire aimer ..

Israël trouvera son bonheur et sa destinée au jour où, s’arrêtant un moment sur le chemin, il prendra le temps de retracer ses marches. La nation d’Israël est destinée à être une lumière et une bénédiction pour les nations. Des fleuves de paix et d’amour descendront de la montagne de la maison de l’Eternel. Comment cela arrivera-t-il ? Quelle sera la puissance capable d’élever le peuple à cette haute altitude ? Quelle est la source de ce mystérieux changement qui influencera le monde, comme l’a prédit le prophète ?

Esaïe contemple la nation. Il voit, en un certain point de sa vision, une figure centrale où se trouvent liées, mystérieusement, mais d’une manière très réaliste, les souffrances et la destinée d’Israël. La Diaspora et la Geulah (Rédemption) ne sont qu’un dans cette Personne ? La première rencontre d’Israël avec Elle eut comme résultat la Diaspora. La seconde rencontre aura pour résultat sa Rédemption. Israël ne peut ECHAPPER à cet Homme, et sans LUI, Israël n’a aucune destinée.

Quelle image le peuple d’Israël se tit-il de cette personne, lors de leur première rencontre ?

Méprisé et rejeté des hommes

Israël le considéra avec des yeux humains, naturels. Sa vision spirituelle était voilée, et il ne vit en ce fils illustre « ni beauté, ni éclat ». Il ne vit en LUI que celui qui était « méprisé et rejeté des hommes ». Les chefs du peuple de cette génération le méprisèrent et le rendirent méprisable aux yeux du peuple. Ils s’étaient attendus à l’éclat d’une splendeur extérieure, qui aurait attiré leur coeur. Nourris comme ils l’étaient par le désir d’avoir un Israël « comme les autres nations », ils ne trouvèrent pas en lui ce qu’ils cherchaient. Ses qualités spirituelles – humilité, justice, vérité – ils ne les reconnurent, ni ne les apprécièrent. Alors même qu’en Lui – thème de cette prophétie – « grâce et vérité se sont rencontrées, justice et paix se sont embrassées ».

Mais la grâce et la vérité ne sont pas des joyaux enchâssés d’or; la justice et la paix ne sont pas des diamants dans la couronne d’un roi. Ainsi, ils le méprisèrent et le rejetèrent. Ce faisant, ils rejetèrent leur propre destinée.

Merveille des merveilles! L’Homme idéal, destiné à « relever les tribus d’Israël et à ramener les débris de Jacob , pour être une lumière des Gentils et une source universelle de salut, celui-là même a été « méprisé et dédaigné par la nation »

Homme de douleur. connaissant la souffrance

Ce sont les caractéristiques les plus éminentes de cette figure messianique. telles qu’elles sont apparues au prophète. Cette personne aurait dû être accueillie avec des chants de reconnaissance et des hymnes de louange. mais le peuple de Dieu n’a compris ni ses besoins. ni leur Rédempteur.

« Qui est aveugle comme celui qui est comblé de biens, aveugle comme le serviteur de l’Eternel ? » (Es. 42).

Car n’a-t-il pas porté nos péchés, n’était-il pas chargé de nos douleurs ? Lui, le Rédempteur d’Israël et de toute l’humanité. a pris sur lui le fardeau du péché universel, avec son châtiment et sa honte. Il est venu porter la punition de NOTRE péché et essuyer les larmes de nos yeux.

Pendant des millénaires, l’homme s’est créé des illusions, et de différentes manières, a caché sa maladie, son péché! Avec des ornements d’or, il a cherché à cacher son cancer. Avec des chaînes étincelantes, il a orné sa corruption !

Puis vint l’Homme, attendu pendant des générations, qui crie « Assez! » à ce chantage, à celui qui se trompait lui-même. Il démontre l’hypocrisie des prêtres, la corruption des docteurs (ceux qui enseignent) qui ont considéré « comme légère la plaie de la fille de mon peuple. Paix, paix, disent-ils, alors qu’il n’y a point de paix » (Jé. 6). Mais il a été « un homme de douleurs, connaissant la souffrance ». La situation l’exigeait, et ainsi nous avons caché notre face devant lui, nous moquant de lui, d’une moquerie qui, au cours des âges, est devenue de la haine : « nous l’avons méprisé et n’avons fait aucun cas de lui ».

Plaçons dans ce cadre décrit par Esaïe, la Personne qui est apparue il y a deux mille ans – Jésus de Nazareth. Pourquoi la nation d’Israël l’a-t-elle méprisé ? Pourquoi continue-t-elle à cacher sa face devant LUI ? Comment cela se fait-il que Celui qui, depuis si longtemps, est une Lumière pour les Gentils (même selon Klausner), ne soit pas, aujourd’hui, reconnu par Israël ? Pourquoi, au pays d’Israël, le peuple de Dieu le refuse-t-il ? Pourquoi un Juif, désireux de lire le Nouveau Testament, doit-il le faire en secret ?


Lecteur! L’Etat d’Israël existe aujourd’hui, mais sa rédemption n’est pas encore là. La montagne de la maison de l’Eternel est encore désolée. Les nations polissent leurs épées et aiguisent leurs lances au lieu dé les changer en charrues et en sécateurs. Le monde attend – sans s’en rendre compte – quelque chose de nouveau de la part de la nation qui demeure sur le Mont Sion – la nation qui a été choisie pour être un royaume de prêtres et un peuple saint. Le monde attend une double rédemption : la rédemption d’Israël de leur péché, de leur manque de foi et de leur obstination, et la rédemption par le peuple de Dieu de l’image du Messie Lui-même, de la caricature, de l’image complètement fausse, qu’en a fait de Lui, le christianisme (pris dans sa généralité ou son vaste ensemble). Comme résultat :

« la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel, comme le fond de la mer est couvert par les eaux » (Es. 11 ).

« Ce sera un jour unique, connu de l’Eternel seul; il n’y aura ni jour ni nuit, mais sur le soir la lumière apparaîtra » (Zach. 14).

« La pierre qu’avaient écartée ceux qui bâtissaient est devenue la pierre angulaire. Cela vient de l’Eternel, et c’est une merveille à nos yeux. (Ps. 118). Qui a cru à ce que nous avons entendu ? Et à qui le bras de l’Eternel a-t-il été révélé ?
(à suivre)


* * *

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)