Le baptême du Saint-Esprit

Où situer le baptême du Saint-Esprit dans le temps ?

Voyons d’abord la place qu’il occupe dans le temps. Il n’est pas superflu de redire qu’il est mentionné dans chacun des Évangiles et dans le premier chapitre des Actes toujours au futur : « Il vous baptisera ». Mais après Actes 1, il n’est plus jamais vu autrement que dans le passé. Or, voici que la Bible situe ce baptême dans le passé des croyants, même des croyants jeunes dans la foi comme ceux de Corinthe. Et non seulement ils avaient été baptisés dans l’Esprit, mais ils l’avaient tous été.

S’il existe un tel baptême qu’un chrétien ne posséderait pas et devrait essayer d’obtenir, sûrement qu’il y aurait quelque Écriture pour le dire et quelques passages exhortant à le rechercher et à le recevoir, mais on n’en trouve aucun. Alors que Dieu exhorte à tout mettre en œuvre en vue :
• d’être rempli de la plénitude de l’Esprit (Éph 5.18),
• de s’efforcer de conserver l’unité de l’Esprit (Éph 4.3),
• de ne pas attrister l’Esprit (Éph 4.30),
• de marcher selon l’Esprit (Gal 5.16,25),
• de ne pas éteindre l’Esprit (1 Thes 5.19).

Jamais on ne trouve une exhortation semblable pour le baptême de l’Esprit. Aucune recherche, aucune « attente » n’est recommandée. Ce baptême est comme le mariage ou le salut, il se vit tous les jours sans plus jamais être contracté, ni recherché.
À l’Église de Corinthe, qui vivait bien en-dessous du niveau normal de la vie chrétienne, Paul a écrit : « Vous avez tous été baptisés dans un seul Esprit… ». Le temps employé exclut toute possibilité d’erreur quant au moment et à l’événement visé. Matthieu, Marc, Luc, Jean et Actes 1 regardent en avant ; 1 Corinthiens 12.13 regarde en arrière. Où les deux se rejoignent-ils ? Sans contestation possible, à la Pentecôte.

Une deuxième expérience ?

Stuart Olyott explique d’une façon imagée pourquoi le baptême du Saint-Esprit ne peut pas être une seconde expérience qui suppléerait à la première.
Il en est, dit-il, de la nouvelle naissance comme de la naissance physique ; lorsqu’un bébé vient au monde, il y vient au complet, il ne lui manque rien.
Ces tout petits pieds sont encore si petits, mais ils seront peut-être ceux d’un athlète ; ces petites mains deviendront peut-être celles d’une infirmière ou d’un grand chirurgien ; ce petit cerveau dans cette petite tête encore toute fripée sera peut-être celui d’un illustre mathématicien. Serions-nous moins complets et aurions-nous moins de possibilités lorsque nous naissons d’en-haut, non de la volonté d’un homme mais de Dieu ? Notre Père céleste nous aurait-il moins bien faits que nos parents terrestres ? C’est ce que certains voudraient nous faire croire. Ils viennent voir le bébé et nous disent : « Oh, mais il lui manque les poumons, ou le foie, ou un rein. Mais ce n’est rien, venez chez nous, on va lui en greffer un ! » Quand Dieu nous régénère par sa Parole et son Esprit, il ne crée pas des avortons. Rien ne manque au nouveau-né spirituel et surtout pas le baptême du Saint-Esprit par lequel se forme l’unité de la famille divine (1 Cor 12.13). « Nous avons tout pleinement en Christ » dit Paul (Col 2.10), et nous l’avons tous dès notre nouvelle naissance, mais il va falloir le développer par tout ce que la Parole de Dieu est pour nous : lait, pain, et viande « jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus […] à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éph 4.13).

Le but du baptême du Saint-Esprit

C’est ce but qui va achever de nous démontrer au-delà de tout doute, qu’il ne peut s’agir d’une deuxième expérience. Nous allons nous en expliquer en suivant le même cheminement que pour le baptême d’eau, lequel est :
• annoncé dans les Évangiles,
• pratiqué dans les Actes,
• expliqué dans les Épîtres.

Il en va de même pour le baptême de l’Esprit. Lui aussi est annoncé sans explication dans les Évangiles ; il est vécu dans le livre des Actes comme l’expérience initiale du croyant ; il est expliqué dans les Épîtres. À vrai dire, il faut mettre Épîtres au singulier car, dans le Nouveau Testament, la seule explication qui nous soit donnée de ce baptême se trouve dans 1 Corinthiens 12.13. Elle est là, seulement là et nulle part ailleurs. D’où l’importance capitale que revêt ce verset, lequel, dans mes discussions avec mes amis pentecôtistes, a toujours été passé sous silence.

Voyons de plus près le but du baptême du Saint-Esprit. Qu’en dit l’apôtre des nations sous l’inspiration de l’Esprit : « Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour… » Oui, mais pourquoi ?
• Pour avoir accès aux dons de l’Esprit ? Non
• Pour accéder à une édification personnelle ? Non
• Pour parler en langues ? Non
• Pour avoir « plus » que les autres croyants ? Non
• Pour avoir un témoignage plus puissant ? Non

Alors, pour quoi ? Il suffit de lire : « pour que les Juifs et les Grecs forment un seul corps ». Voilà le but : former ce corps en y introduisant ceux qui vont le constituer, c’est-à-dire des hommes et des femmes de toutes langues (Juifs et Grecs) nés de nouveau par le Saint-Esprit. Il n’est guère dans tout le Nouveau Testament de vérité exprimée plus simplement et qui soit plus facile à comprendre que celle-ci. J’ai fait tous les efforts pour essayer de le comprendre autrement sans toutefois y arriver.

Ce qui m’a grandement surpris dans de nombreux commentaires que j’ai pu consulter, c’est un oubli d’autant plus étonnant qu’il a une importance capitale pour la compréhension du texte. Dans les vingt premiers mots qui font l’essentiel du verset, il y en a quatre, soit un cinquième du texte, qui sont comme oubliés par certains exégètes : « soit Juifs soit Grecs ». Cette expression nous ramène à Jérusalem au jour où Pierre explique la convergence des langues et du baptême qu’ils viennent de recevoir, par cette citation : « Je répandrai de mon Esprit sur… les Juifs seuls ? » Non ! « Sur toute chair » veut dire sur des gens de toute condition, tant Juifs que Grecs. Le terme « Grecs », englobant tout ce qui était non juif, ces quatre mots nous conduisent à nouveau à la vision de Pierre, laquelle avait une portée équivalente au parler en langues. Le « soit Juifs soit Grecs » nous fait saisir que le baptême dans l’Esprit, c’est plus que l’entrée du croyant dans le corps de Christ, c’est l’entrée des croyants de toute langue (Juifs et Grecs) et de toute condition (esclaves ou libres). 1 Corinthiens 12.13 se lit : « Nous avons tous, Juifs et Grecs été baptisés dans un Esprit pour former un seul corps » ou mieux encore : « C’est pour former un seul corps que, Juifs et Grecs, nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit ».
C’est cela que les Juifs ne voulaient pas croire : que les étrangers, les Grecs, les barbares, les autres langues, en un mot les païens, formaient avec eux une entité nouvelle : l’Église. Ainsi replacé dans son contexte, rien ne s’oppose à ce qu’on évoque les langues étrangères quand on parle du baptême du Saint-Esprit, pour autant que l’on sache ce qu’il est vraiment. Car le baptême de l’Esprit, c’est l’entrée des langues de toute chair dans ce grand mystère qu’est le Corps de Christ. C’est ce que dit Paul : « C’est pour former un seul corps que nous tous, gens de toute langue (soit Juifs soit Grecs), nous avons été baptisés dans un seul Esprit ». C’est ce que Paul dit ailleurs d’une façon beaucoup plus étendue : « C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair […] souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié […] il a voulu créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier avec Dieu l’un et l’autre en un seul corps, par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui les uns et les autres nous avons accès auprès du Père par un même Esprit. Ainsi donc vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors, mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu » (Éph 2.11-19). « À moi qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer […] le mystère caché de toute éternité en Dieu » (3.8-9). Quel mystère ? Écoutons la réponse du même Paul en Éphésiens 3.6, puis en 1 Corinthiens 12.13 : « Ce mystère c’est que les païens forment un même corps ». Maintenant, que chacun réponde à cette question : Comment Dieu appelle-t-il l’action, par laquelle le Saint-Esprit forme ce nouveau Corps désormais composé de Juifs et de non-Juifs ? La seule réponse possible est le baptême du Saint-Esprit ! « C’est pour former un seul corps que soit Juifs soit Grecs nous avons été baptisés dans un seul Esprit ».
C’est ça le baptême du Saint-Esprit et je suis surpris que bon nombre de commentateurs évangéliques ne l’aient pas vu. Certes, ils visent dans la bonne direction mais ils ne sont pas au centre de la cible.

Les dernières paroles de Jésus

En Actes 1.4-8 on trouve une remarquable suite de versets qui, dans leur enchaînement logique, expliquent la même vérité avec les mêmes éléments.
Ce sont les dernières paroles de Jésus sur cette terre, d’où leur importance, et elles ont trait au baptême du Saint-Esprit. Il suffit de suivre le texte dans l’ordre où il a plu à Dieu de le donner pour découvrir la pensée du Seigneur sur le sujet.

« Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il, car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours vous serez baptisés du Saint-Esprit ».
Devant l’imminence et l’importance de ce grand événement, les apôtres réagissent conformément à leur sentiment nationaliste. « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? » Voilà leur idée de l’événement : Israël, toujours Israël et rien qu’Israël. Cette idée étant la négation de l’étendue internationale du baptême de l’Esprit, le Seigneur les tance assez vertement : « Il leur répondit : Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité ». Il leur montre par là que le baptême du Saint-Esprit, c’est tout autre chose que la restauration d’Israël. Dans la phrase qui suit, il leur dit que ce qui constitue l’essence même de ce baptême, c’est sa dimension multi-linguistique : « Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités du monde ».

Magistrale description prophétique que nous a laissée notre Seigneur, laquelle confirme l’extraordinaire unité doctrinale de sa Parole. Ainsi donc, à quelque texte auquel on tente de faire appel, le baptême du Saint-Esprit n’est en aucun cas une deuxième expérience, non seulement parce que la Bible n’enseigne nulle part qu’il faille le rechercher, mais parce que, dans son essence, il ne peut l’être. Il a deux phases, comme le symbolisme du baptême d’eau expliqué par Paul en Romains 6 : la mort et la résurrection.
Phase 1 : la mort au péché en disparaissant dans l’eau.
Phase 2 : la résurrection avec Christ en nouveauté de vie en ressortant de l’eau.

Il en va de même du baptême de l’Esprit :
Phase 1 : la multiplicité des langues dresse les hommes les uns contre les autres. Ces différentes langues ainsi que ceux qui les parlent sont immergés dans le Saint-Esprit qui les absorbe. Les différences et les privilèges meurent plongés dans ce bain de la régénération (Tite 3.5).
Phase 2 : en sortir en nouveauté de vie pour parler un autre langage que celui de la division, mais au contraire celui de l’unité du corps : « pour former un seul corps » !
Là, où des gens se convertissent aujourd’hui, l’Esprit saint poursuit son œuvre de la même façon. Il plonge, dans son baptême intérieur et spirituel, le problème des langues (soit Juifs soit Grecs) et celui des classes sociales (soit esclaves soit libres). Tels des matériaux aux propriétés différentes, sous l’effet de ce bain de la régénération, ils se fondent et s’unissent pour former un nouvel alliage qui est l’Église.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)