L’avortement face aux promesses de vie et de victoire de Dieu

Parce qu’il était caché près du coeur de sa mère et qu’il était difficile de l’en déloger, l’enfant était àl’abri des passions humaines. Des vents d’orage s’abattaient sur sa mère – personne n’est à l’abri des tempêtes humaines-, mais lui, bien au chaud, bercé par le rythme cardiaque, rassuré par cette voix qui lui venait de l’extérieur, attendait patiemment le moment de voir le jour, d’étendre ses membres, de gonfler ses poumons, de crier àpleine voix sa joie de vivre et de répondre ainsi à l’appel de son Dieu.

La science médicale, le grand espoir des malades et des infirmes, faisait de grands progrès. Son orientation, à la suite d’Hippocrate, était de sauver les vies humaines, de repousser l’échéance de la mort, de lutter d’arrache -pied lorsque celle-ci, sournoisement, revendiquait sa proie. Elle y était presque arrivée, elle aurait peut-être pu y arriver par sa connaissance si, hélas, dans son orgueil d’être devenue maîtresse de la vie, elle ne s’était pas mise au service de la mort.

Ce ne sont plus des tumeurs que l’on va chercher au sein des entrailles de la mère, mais un petit homme que l’on tue avait qu’il puisse nous le reprocher. Et puis, elle s’est mise au service des passions humaines, au niveau de l’homme pécheur, pour répondre aux revendications de la chair et devenir complice de ses révoltes.

Quelle est donc cette orientation nouvelle de la médecine qui se met au service de la mort ? Dans l’Allemagne nazie, des hommes dénaturés avaient accepté de mettre leur « art » au service d’une idéologie. Par contre, de nombreux médecins hollandais, sollicités par l’occupant, avaient préféré les camps de la mort plutôt que de renoncer à l’éthique médicale qui était la leur.

Aujourd’hui, en Suisse également, la pression sur nos médecins et infirmières est réelle et nous en avons des témoignages récents. Il n’est pratiquement plus possible à un étudiant en médecine de « réussir sa carrière médicale » sans accepter de participer à l’acte de chirurgie qui consiste à détruire « dans les règles de l’art » une vie humaine dans le sein d’une mère. Dans une factulté française, le nombre d’avortements pratiqués par le candidat pèse favorablement pour l’obtention de son diplôme.
Sommes-nous à ce point hypnotisés que nous soyons sans force devant cette pulsion de mort ? Notre conscience chrétienne est-elle cautérisée par le fer chaud des média ? Va-t-on laisser le mal se propager sans le dénoncer?
Avons-nous perdu l’amour de la vérité pour être séduits par le mensonge? (2 Thess. 2.10-12).
Délivre ceux qu’on traîne à la mort. Ceux qu’on va égorger, sauve-les. Si tu dis, nous ne le savions pas, Celui qui sonde les coeurs ne le voit-il pas ? (Proverbes 24.11-12).
Dans son étude sur l’avortement, le théologien suisse KarI Barth demande « Qu’a-t-il donc fait à sa mère et aux autres pour qu’on veuille lui prendre sa vie en germe, le condamner à mort ab ovo ? » A notre tour, nous posons une autre question ‘:Qui a provoqué en 1971 cette brusque flambée de revendications en faveur de l’avortement?

Souvenons-nous comment cela s’est passé dans notre vieille Europe. En France, 300 femmes lancent un manifeste-défi qu’elles signent en déclarant publiquement « Nous nous sommes fait avorter ». En faisant bloc, elles savent qu’elles seront intouchables. Puis, le mouvement s’étend en Allemagne. Là encore, 300 femmes reprennent le même slogan. Notre pays, la Suisse est ensuite touché par ce virus. Une initiative populaire est lancée pour que l’avortement soit libéralisé. A Lausanne, un premier banc est installé pour récolter des signatures. Enfin, d’autres pays sont contaminés par la même revendication.

Si nous revenons quelques années en arrière, en 1964 par exemple, en Grande-Bretagne, pays « protestant », nous découvrons des mouvements athées qui ne cachent pas leur intention de rendre libre l’homosexualité, la contraception, l’avortement, l’union libre, le divorce, etc., et de détruire la famille et la religion, en fait tout ce qui est issu de la « morale » judéo-chrétienne ». On assiste alors, par le film et la presse, à une attaque en règle. D’une façon sournoise, on dénigre la famille et la religion. La pornographie sera l’expression suprême de ce mépris.

Nous devons nous poser la question Qui est derrière ces choses? Et comme chrétiens, nous devons nous référer à l’Ecriture pour en rechercher les réponses et ne pas dire simplement c’est l’évolution des moeurs’ (en réalité la corruption des moeurs). Il s’agit de démasquer, non le groupement ou la personne qui revendique, mais ce qui, en coulisse, donne puissance àcette pulsion de mort et à ce vent de mensonge et d’arrogance (Daniel 7.25). Jésus nous donne la réponse quand il désigne le diable (Jean 8.44) Vous avez pour père le diable. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne se tient pas dans la vérité. Il est bien entendu que s’il tient les ficelles, cela ne supprime pas la responsabilité de ceux qui en épousent sa cause et se laissent manipuler.

Peut-on déduire parce qui précède qu’il y a un lien étroit entre l’extraordinaire développement des interruptions de grossesses et celui que Jésus dénonce comme meurtrier ? Je le pense et le justifie par ce qui suit.

Dès la Chute, Dieu s’adressa au Serpent pour lui signaler que la postérité de la femme – cette femme qu’il venait de séduire en pensant la glisser dans son jeu – lui écraserait la tête (Genèse 3.15). Chaque femme était en puissance détentrice d’une promesse, d’une Parole de victoire sur Satan. Une naissance est donc pour l’adversaire de Dieu, un danger en devenir. C’est pourquoi le sachant, il tremble et parfois manifeste sa fureur. Trois récits sont à rappeler à l’appui de cette thèse:
1. Lors de la naissance de Moïse (Ex. 1.15-22), Pharaon ordonna le massacre, à la naissance de tous les garçons, sous prétexte de surpopulation. Satan craignait la naissance du « libérateur », de l’homme de la Loi. C’est la désobéissance civile, par motif de conscience, des sages-femmes (voir Act. 4.19) et la foi d’une mère qui mirent en échec le despote.
2. De même, à la naissance du Fils de Dieu, venu en ce monde dans la faiblesse, Hérode, craignant pour son trône, ordonna le massacre de tous les petits enfants de Bethléem (Mt. 2.16). La désobéissance des mages de l’ordre du roi et l’obéissance à Dieu de Joseph et Marie permirent à Jésus d’échapper à une mort certaine.
3. Enfin, il faut citer un texte que nous ne commenterons pas : Apocalypse 12.1-6. Une vision nous montre au travers de deux signes une scène typique une femme en travail, sur le point d’accoucher d’un fils (qui doit paître les nations avec une verge de fer) et un dragon – le Serpent ancien – qui se tient là prêt à le dévorer.

Ces trois textes ne nous parlent pas d’avortement, mais d’infanticide. Ne nous méprenons pas. Il s’agit toujours de la destruction d’un être au seuil de son existence, pour lequel Dieu a un plan d’amour et une vocation précise. Que ce soit « avant » la naissance (parce qu’il y a maintenant des techniques chirurgicales « au point ») ou que ce soit « après » (ce qu’on évite à cause du scandale), c’est toujours la même décision de s’opposer à la volonté de Dieu en détruisant une vie dont il avait programmé l’existence (Ps. 139.16) « Tuer l’embryon dans le sein de sa mère signifie violer le droit que Dieu accorde à la vie en gestation… Dieu a voulu créer un homme qu’on a intentionnellement empêché de naître ». (Dietrich Bonhoeffer).

Quand Dieu adresse vocation, avant la naissance, à Jérémie (Jér. 1.5), Samson (Juges 13.3), Jean-Baptiste (Luc 1.16-17), Paul (GaI. 1.15), etc., Il ne se trompe pas quant à la valeur qu’il attribue à la vie en gestation. C’est vrai ment accomplir l’oeuvre du Destructeur que de mépriser et tuer de telles vies humaines. Dieu peut-il accepter que l’on se mette ainsi en travers de sa volonté?

Dans le grand combat en faveur de la défense du droit à la vie des enfants à naître, des enfants pour lesquels Dieu a des promesses de vie, nous sommes tous appelés à dénoncer le mal (Eph. 5.11) et à proclamer la valeur de la vie humaine prénatale selon les critères de l’Ecriture (lire à ce propos ces quelques textes glanés dans le vaste champ de la Parole de Dieu : Job 31.14; Esaïe 49.15-16; 66.9; Ps. 22.11 ;Jérémie 1.5 Ps. 139.13-16; Gal. 1.5; Mt. 10.28 ; etc). Le sage Gamaliel disait: Ne courez pas le risque d’avoir combattu contre Dieu. (Act. 5.39). En toute bonne conscience et sagesse, nous devons éviter ce risque, car ce n’est pas impunément que l’on attente àla vie humaine marquée de l’empreinte de son Créateur (Gen. 1.27 9.6 ; Jacques 3.9).

Dieu aime tout homme, de la conception à la vieillesse (Esaïe 46.3). Il a prouvé Son amour pour cette créature sortie des Ses mains (Job 10.8) en nous donnant Son Fils unique. Dieu n’est pas insensible au scandale et au drame de l’avortement. Puissions-nous saisir les promesses divines dans ce combat contre notre adversaire commun et résister d’une foi ferme à l’esprit qui agit dans les fils de la rébellion (Eph. 2.2). Il y va de la vie d’un être humain dont Dieu est le Créateur, le Défenseur (Ps. 22.11) et pour lequel il tient en réserve des PROMESSES de vie abondante, de victoire et de vie éternelle.

G. WEBER

Président de l’Association de chrétiens protestants et évangéliques pour le respect de la vie humaine dès la conception – Case 75 – CH 213/ONEX/GENEVE

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)