L’autorité, un vide en forme de Dieu, Une approche apologétique

On admet généralement qu’une autorité est nécessaire pour organiser la vie d’une société ou d’un groupe. Cette autorité doit être légitime, c’est-à-dire investie par une autorité supérieure, qui doit elle-même être légitime, c’est-à-dire investie par une autorité encore supérieure. D’où l’inévitable question : Quelle est la source originelle de l’autorité légitime ?
Les chrétiens reconnaissent le Dieu créateur et souverain comme source unique de toute autorité. Mais il est raisonnable de s’interroger : existe-il une autre source d’autorité légitime et satisfaisante ?

Le rejet de l’autorité de Dieu

L’humanité dans son ensemble rejette clairement l’autorité bienveillante et généreuse de Dieu. Cette attitude n’est pas nouvelle : elle remonte au tout début de l’histoire humaine !
Cette autorité, Dieu la détient sur l’univers entier ; c’est lui qui, « au commencement, a créé les cieux et la terre ». Il en est le concepteur, le fabricant, le soutien, le propriétaire, le destinataire. Lui seul possède donc personnellement l’autorité. Il a notamment autorité sur l’homme car il l’a créé ; il l’a béni et installé dans un cadre merveilleux, le jardin d’Éden. Il l’a créé « à son image » et lui a délégué une partie de son autorité (Gen 1.26-28). L’homme devait rester lui-même sous l’autorité protectrice de son créateur (Gen 2.16-17).
Mais Satan a fait une proposition séduisante et même séductrice. Il a expliqué à Adam et Ève : respecter l’autorité de Dieu vous empêche de progresser en connaissance et en intelligence. Si vous voulez la liberté et le progrès, devenez indépendants de Dieu, dépassez la limite qu’il vous a fixée, ignorez son autorité. Ainsi « vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme Dieu » (Gen 3.5).
Adam et Ève avaient été investis de l’autorité de Dieu pour dominer la création. Ils étaient ainsi les premiers maillons d’une chaîne d’autorité ancrée en Dieu : une garantie de qualité absolue, destinée à être transmise ensuite à travers tous les maillons de cette chaîne. Mais ils ont délibérément rejeté cet ancrage. Depuis, l’humanité est à la recherche d’une solution de rechange pour trouver un ancrage, une source, une référence de l’autorité. Si Dieu n’est pas à l’étage supérieur de la hiérarchie, par qui ou par quoi le remplacer ? Qui peut ensuite déléguer cette autorité légitime à des personnes qui, à leur tour, vont la déléguer ou la transmettre ? Qui établit les normes et objectifs de leurs mandats ? Envers qui ces délégués seront-ils finalement redevables pour leur gestion de leur parcelle d’autorité ?

Comment remplacer l’autorité de Dieu ?

L’histoire relève plusieurs sources possibles d’autorité.

La tradition

Certaines sociétés ont des structures profondes : elles sont fondées sur des traditions, c’est-à-dire une histoire, une culture, des valeurs éthiques, un système d’autorité pyramidal fréquemment héréditaire. Tout cela est souvent non-écrit car bien intégré dans la culture. Une personne est en haut du système, elle reste légitime en respectant les traditions ; elle délègue et finalement transmet sa légitimité et son autorité. C’est un fonctionnement de type religieux car il est fondé sur la foi dans une mythologie sacrée ; il s’accompagne de rites de vénération envers des esprits ou des personnes qui incarnent l’autorité légitime.
Dans les pays qui ont des traditions anciennes fortes (monarchies se référant à un « droit divin », ethnies régies par un droit coutumier lié à une « spiritualité »), l’autorité est souvent assez bien acceptée.
Les dictatures du XXe siècle ont remplacé les mythologies fondatrices par des idéologies. Ces idéologies sont de véritables religions laïques ; leurs représentants se sentent investis d’une autorité supérieure pour remplir une mission : imposer et appliquer leur confession de foi idéologique, établir un système de croyances et de pratiques… une néo-tradition.
→ Une autorité fondée sur la tradition a l’avantage d’une certaine stabilité dans ses références et dans son fonctionnement. Mais le surnaturel, l’idéologie, le culte de la personnalité ou encore des accidents de l’histoire l’amènent tôt ou tard à la crise.

La compétence

Il parait assez logique de confier un leadership (une autorité) aux personnes les plus compétentes. C’est d’ailleurs le premier sens du mot aristocratie, « pouvoir des meilleurs » et non « classe sociale privilégiée ». Si un groupe fait face à une difficulté imprévue, la personne qui se montre capable de trouver une solution rapide sera facilement reconnue comme autorité naturelle ; par exemple : Sur un lieu d’accident, les témoins laisseront un passant gérer la situation et ils coopéreront avec lui s’ils savent qu’il est secouriste. On dit aussi qu’un lauréat de Prix Nobel fait autorité… dans sa spécialité.
→ Ce système est logique mais fragile : l’expert n’est pas expert en tout, il n’est pas le seul expert, il n’est pas nécessairement le meilleur expert durant toute sa vie ; il peut avoir des fragilités ou des lacunes qui sapent son autorité. La compétence ne suffit donc pas pour légitimer une autorité.

Le « charisme »

Dans ce cas la personne ne s’impose pas par sa compétence mais par sa personnalité. Elle gagne une emprise sur les autres, elle leur inspire confiance par son langage gestuel et verbal, par ses promesses. Elle rassure ou fascine. On n’est plus dans le rationnel mais dans l’émotionnel.
Un peu de charisme est utile pour qu’un chef parvienne à convaincre et motiver (son pays, ses troupes, son entreprise), s’il est accompagné de compétence. Mais des dictateurs se sont imposés, en utilisant d’abord leur capacité de séduire pour gagner le pouvoir.
→ Le « charisme » est rarement source d’une autorité satisfaisante.

La démocratie

« Le pouvoir du peuple pour le peuple par le peuple » : Le principe est largement reconnu. Le Droit reconnaît le « peuple souverain » comme détenteur de la légitimité fondamentale. Le peuple délègue son autorité à des responsables exécutifs et législatifs ; à leur tour ceux-ci délèguent leur autorité à des subalternes, selon une structure hiérarchique.
Ce mode d’organisation permet-il vraiment de prendre des décisions dans l’intérêt général du groupe à long terme ? Dans le domaine politique, le peuple peut-il échapper à l’influence de groupes qui n’ont pas d’autorité légitime mais détiennent un pouvoir important, comme le monde de la finance et de l’économie et le monde des médias ? Peut-il contrôler le progrès technologique ?
La législation sociétale des démocraties montre une évolution spectaculaire en quelques années. L’autorité encourage ce qu’elle condamnait hier, elle tend à effacer les traces de l’autorité de Dieu une par une. Le législateur n’a en effet plus guère de références morales et éthiques stables. La Loi évolue car elle suit l’évolution de la société, le peuple étant censé détenir l’autorité suprême.
→ Cette autorité n’a pas de conscience, pas de vision, pas de cohérence. Elle exprime l’opinion d’une majorité à un moment donné. Où nous mène-t-elle ?

La force

Dans ce cas, il ne s’agit pas vraiment d’autorité car l’usage (ou la menace) de la force exclut l’adhésion libre des soumis et la légitimité de ceux qui prennent le pouvoir. Le Seigneur a évoqué sévèrement cette méthode (Mat 20.25). L’usage de la force ne peut qu’augmenter lorsque le pouvoir suscite le rejet.
→ La violence ne génère pas une autorité respectée et appréciée, que ce soit dans la famille, l’entreprise, des services administratifs ou un pays.

Pas de bonne solution de rechange

Tradition, compétence, charisme, démocratie et force ne sont donc pas des ancrages pour une chaîne d’autorité légitime, vraiment stable, juste, efficace, prévoyante, bienfaisante, satisfaisante.

L’autorité en crise

Le refus de l’autorité de Dieu et l’absence de bonne solution de rechange ont des conséquences : la « crise de l’autorité ». La « toile » recense des milliers de publications sur les problèmes d’autorité à l’école, dans la famille, dans l’entreprise, dans la cité, dans l’État. Parmi les causes de cette crise, on cite l’humanisme et l’existentialisme qui font de l’individu son propre centre, Mai 68 qui a attaqué toute forme d’autorité, le post-modernisme qui remet en cause la modernité rationaliste prédominante du XXe siècle. On cite également des pages tragiques de l’histoire : Des leaders ont provoqué des catastrophes, en abusant de leur autorité ; leurs subordonnés se sont soumis à leur autorité et ont ainsi commis des atrocités. On cite encore des usages abusifs d’autorité par des personnes dépourvues de bienveillance, avec des conséquences catastrophiques dans des couples et familles, organisations, équipes sportives, entreprises et parfois dans des églises. Et même si l’autorité n’est pas toujours aussi malveillante, elle est suspecte car elle s’oppose à la liberté individuelle.
Cette crise multiplie les paradoxes : on se plaint du manque d’autorité mais on accuse d’autoritarisme ceux qui essaient d’agir. On veut une régulation internationale pour gérer la mondialisation (concurrence, climat, tensions), mais on se méfie de toute ingérence supranationale. On reconnaît la nécessité d’une autorité pour vivre en paix, mais on y reste allergique quand elle nous impose une contrainte ou une limite.

Conclusion

Les pédagogues, sociologues, psychologues, politologues, politiciens, journalistes et philosophes débattent toujours de la question : Comment définir le fondement et le cadre d’une saine autorité ?

Ce problème a-t-il une solution ?

NON, pour le monde, car l’humanité s’est montrée incapable de trouver un système d’autorité efficace et juste. Pourtant elle répète chaque jour l’erreur (péché) d’Adam et Ève : Refuser l’autorité légitime de Dieu, écouter l’influenceur Satan (le « prince de ce monde », Jean 16.11), préférer de fait le statut de « fils de rébellion » (Éph 2.2 ; 5.6). Elle persiste à creuser toujours plus profond un « vide en forme de Dieu » (expression de Pascal, écrivain du XVIIe siècle), un vide qui ne pourrait être rempli que par Dieu.
OUI, pour le disciple de Jésus Christ, car il reconnaît lui-même l’autorité bienveillante de son Seigneur ; il la prêche (Act 28.31), il la vit dans l’Église (Col 1.18). Cette autorité le rassure et le sécurise, comme l’autorité du berger rassure chacune de ses brebis. Quant à « faire des disciples », cela consiste à faire connaître celui qui a reçu toute autorité, c’est enseigner à garder tout ce qu’il commandé.
« Jésus s’approcha et leur dit : Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l’Esprit saint, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mat 28.18-20, NBS).

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)