L’amour ne connaît pas de limites, 1 Corinthiens 13

 

1 Corinthiens 13 est l’un des chapitres de la Bible les plus beaux et les plus familiers ; il est souvent lu lors des mariages et a été maintes fois mis en musique.
Pourtant, telle n’était pas l’intention initiale.
Paul écrivait une réprimande à une église dysfonctionnelle pour son mauvais usage des dons spirituels.

Si nous ignorons le contexte de ce chapitre, nous risquons de passer à côté de son impact majeur.

Dans ce texte, Paul soutient que l’amour est action, pas émotion. Le genre d’amour dont Paul parle est vu, vécu et démontré. Loin de notre culture qui honore les sentiments personnels par-dessus presque tout. Nous faisons ce que nous voulons quand nous voulons parce que nous en avons envie. Et si nous ne « le sentons » pas, nous ne le faisons pas. Mais en étudiant ce passage, je suis frappé par l’absence totale de toute référence à des sentiments personnels. Étudions ce que Dieu veut dire sur l’amour, ce qu’il est et comment il doit être vécu dans l’église.

I. L’amour est plus grand que tout don spirituel (13.1-3)

Dans ces trois versets, Paul mentionne six dons spirituels : les langues, la prophétie, la connaissance, la foi, le don et le martyre.[note]Les quatre premiers sont énumérés en 1 Cor 12.8-10. Le don de distribution fait partie de ceux mentionnés en Rom 12.8. Le martyre ne fait partie d’aucune liste de dons spirituels, mais il est ici associé à eux[/note].
Les quatre premiers dons viennent du Saint-Esprit, et pourtant, sans amour, la personne qui les a n’est « rien ». Le verset 3 mentionne des activités que nous considérons automatiquement comme nobles : donner aux pauvres et mourir pour sa foi en Christ est le sacrifice ultime. Mais aussi bonnes soient-elles, sans amour elles ne font aucun bien. Selon Paul, la plus grande expression de la spiritualité est l’amour. Nous pourrions résumer ces trois versets ainsi : Sans amour… je ne dis rien, je ne suis rien et je ne gagne rien.
Arrêtez-vous juste un instant et réfléchissez à vos dons spirituels et à votre ministère dans l’église locale. Agissez-vous par amour sincère pour les personnes ou par obligation ? Servez-vous à cause de la satisfaction que vous en retirez ou pour perfectionner vos compétences ? Bien que personne n’ait des motifs parfaitement purs, nous devrions chercher à grandir dans la part d’amour que nous y mettons. Pour Paul, l’amour est une action, pas une émotion ; par conséquent, nous devons mettre notre amour en action.

II. L’amour s’exprime par des réactions surnaturelles (13.4-7)

L’amour ne peut être correctement défini qu’en termes d’action, d’attitude et de comportement. Paul ne donne pas de définitions théoriques abstraites. Pour nous montrer à quoi ressemble l’amour, il dresse plutôt en quatre courts versets quinze portraits d’amour distincts, à travers quinze verbes qui ont tous « l’amour » comme sujet.

1. L’amour est patient

La langue grecque a plusieurs mots pour « patience ». L’un désigne la patience quant aux circonstances tandis qu’un autre est utilisé uniquement pour la patience avec les personnes. Le Seigneur sait que nous avons besoin des deux types de patience, mais c’est ce deuxième mot qui se trouve ici. Une personne qui exerce l’amour ne perd pas patience avec les autres. Les gens aimants sont prêts à tolérer les lacunes des autres, parce qu’ils savent qu’ils ont aussi des défauts. En vieillissant, vous sentez-vous de plus en plus patient ou avez-vous l’impression de devenir de plus en plus grincheux ? Dieu veut que nous grandissions dans un amour patient pour ceux que nous servons et ceux avec lesquels nous servons.

2. L’amour est plein de bonté

La patience doit être accompagnée d’une réaction positive de bonté envers l’autre. La bonté ne signifie pas donner à chacun ce qu’il ou elle veut. Parfois, l’amour doit être dur. La bonté peut signifier dire non. La bonté, c’est retenir ce qui nuit et donner ce qui guérit.
Paul a suivi les deux expressions positives de l’amour avec huit verbes qui indiquent comment il ne se comporte pas.[note]Les cinq premiers comportements à rejeter caractérisaient les Corinthiens : ils étaient envieux (3.3 ; 4.18) ; orgueilleux (3.18 ; 8.2 ; 14.37), vantards (4.6,18-19 ; 5.2 ; 8.1), impolis (7.36 ; 11.2-16) et autocentrés (10.24,33).[/note]

3. L’amour n’est pas envieux

Le jaloux est mécontent du succès des autres. Pourtant, le véritable amour désire le succès de son prochain. La meilleure façon de guérir l’envie est de prier sincèrement pour la personne dont vous êtes jaloux. Prier pour elle, c’est démontrer de l’amour, et la jalousie et l’amour ne devraient pas exister dans le même cœur.

4. L’amour ne se vante pas

L’amour n’a pas la grosse tête, mais un grand cœur. Plus nous grandissons dans l’amour, moins nous devrions nous vanter. Plus vos dons spirituels sont grands, moins vous devriez vous vanter. Après tout, vos dons vous ont été gracieusement offerts par Dieu. Se vanter démontre de l’insécurité et de l’immaturité spirituelle. Suivons Christ et son exemple afin d’être humbles devant lui et les autres.

5. L’amour ne s’enfle pas d’orgueil

Cela va plus loin que de se vanter. Les orgueilleux se poussent en avant, utilisent les autres pour se faire valoir, et se considèrent exempts des exigences imposées aux simples mortels. L’orgueilleux manque de respect pour les autres et les méprise. Au contraire, Dieu nous appelle à servir les autres et à être plein de grâce envers eux.

6. L’amour n’agit pas de manière inconvenante

Ce mot est mieux traduit par « grossier ». Certains chrétiens semblent prendre plaisir à être brutaux, et se justifient en se disant honnêtes. Mais l’amour ne dit pas toujours tout ce qui est ; il ne verbalise pas toujours toutes ses pensées, en particulier si celles-ci ne sont pas édifiantes. Il y a une gentillesse dans l’amour qui n’oublie jamais que la courtoisie, le tact et la politesse sont de belles choses.

7. L’amour ne cherche pas son intérêt

Aimer est l’opposé même d’insister sur ses propres droits. Inutile de dire que c’est une qualité rare aujourd’hui. Notre société non seulement tolère mais glorifie la recherche de soi. Mais une personne narcissique ou égocentrique n’agit pas par amour. L’amour n’est pas possessif, exigeant, têtu ou dominant. L’amour parle moins qu’il n’écoute. L’amour n’insiste pas sur sa propre pensée. Il est toujours prêt à s’en remettre aux autres.

8. L’amour ne s’irrite pas

L’amour n’est pas soumis à des explosions émotionnelles et ne se laisse pas exaspérer par des petites contrariétés. Mais, dites-vous, quand quelqu’un me provoque, ce n’est pas ma faute. Oui, ça l’est. Nous n’avons pas à nous irriter, et si nous vivions dans l’amour, nous ne le ferions pas. Connaissez-vous des personnes qui s’offusquent si rapidement que vous devez prendre constamment des gants avec elles ? Vous essayez d’éviter de leur parler et lorsque vous êtes obligés de le faire, vous pesez soigneusement chaque mot. Mais ces personnes tournent toujours ce que vous dites en mauvaise part. Elles ne savent rien de l’amour agape, car l’amour n’est pas susceptible.

9. L’amour ne soupçonne pas le mal

Paul utilise ici un terme de comptabilité. L’amour ne tient pas un registre des mauvaises actions. Il ne mémorise pas chaque blessure reçue pour régler un jour les comptes. Sur qui gardez-vous des dossiers ? Jetez-les sans hésiter !

10. L’amour ne se réjouit pas de l’injustice

L’une des raisons pour lesquelles je déteste regarder les informations est que la plupart concernent les malheurs et les méfaits des gens. Il y a quelque chose dans notre nature humaine qui attise notre intérêt pour les procès pour meurtre, les enquêtes de police, les catastrophes naturelles et les tragédies humaines. L’amour ne prend aucune joie dans le mal d’aucune sorte, aucun plaisir malveillant quand il entend parler des insuffisances, des erreurs et des péchés de quelqu’un d’autre.
Après huit aspects négatifs, viennent maintenant cinq positifs.

11. L’amour se réjouit de la vérité

Si une action n’est pas conforme à la vérité de la Parole de Dieu, elle ne peut pas être faite dans l’amour. La vérité et l’amour vont main dans la main. La vérité doit rendre notre amour lucide, et l’amour doit rendre notre vérité compatissante et indulgente. Si nos actions sont en accord avec l’amour, nous accueillerons toujours la vérité biblique, nous ne lui résisterons jamais.

12. L’amour supporte tout[note]Le support ne devrait pas aller jusqu’à cautionner des situations intolérables, comme par exemple de la violence dans un couple. De même « croire tout » n’implique pas d’accepter sans discernement toute information. (NDLR)[/note]

L’expression « supporte tout » est liée en grec au mot « toit » : une couverture qui offre une protection contre les éléments hostiles. 1 Pierre 4.8 dit que l’amour couvre une multitude de péchés. C’est précisément le sens ici. L’amour protège les autres. Il ne diffuse pas de mauvaises nouvelles. En pratique, l’amour ne souligne pas tous les défauts de ceux que vous aimez ; il ne critique pas non plus en public. C’est pourquoi je suis peiné chaque fois que j’entends un mari humilier sa femme en public ou une femme faire des remarques sarcastiques sur son mari. S’ils font cela en public, que font-ils en privé ? Un de mes amis m’a dit un jour : « J’ai regretté de nombreuses fois d’ouvrir la bouche. Mais je n’ai jamais regretté d’avoir gardé le silence. » En l’appliquant aux critiques inutiles d’autres personnes, c’est un excellent conseil.

13. L’amour croit tout

L’amour est toujours prêt à tenir compte des circonstances atténuantes, à donner à l’autre le bénéfice du doute, à croire le meilleur des autres. Beaucoup d’entre nous ont développé une certaine méfiance à l’égard des autres, alimentée par des histoires négatives. Mais il y a pire que la crédulité : la suspicion et la méfiance. L’amour fait toujours confiance. Il donne toujours le bénéfice du doute. Les gens ont tendance à devenir ce que nous croyons qu’ils sont. Si vous traitez un homme comme digne de confiance, il s’efforcera de prouver qu’il en est digne. C’est ce que Jésus a fait. À Simon vacillant, Il a dit : « Tu es un rocher. » À une prostituée : « Tes péchés sont pardonnés. » C’est la force de croire le meilleur et non le pire des autres.

14. L’amour espère tout

La vie oblige à faire face à des situations si difficiles que la foi n’est pas possible. Vous accorderiez volontiers le bénéfice du doute mais en vain. L’amour porte un regard positif sur l’avenir. Paul ne prône pas ici un optimisme déraisonnable, déconnecté de la réalité. Il n’enseigne pas non plus le pouvoir de la pensée positive. Mais il suggère que l’amour refuse de considérer l’échec comme définitif, que ce soit en moi ou en quelqu’un d’autre. Si le croyant peut adopter une telle attitude, c’est que Dieu s’occupe de produire des géants spirituels à partir de situations d’échecs humains. « Espérer toujours » ne signifie pas s’asseoir pour regarder simplement Dieu agir. Mais plutôt s’impliquer activement dans le processus, alors qu’Il façonne l’avenir selon son plan parfait. L’amour espère et attend le meilleur. L’amour ne perd jamais foi dans les autres ni ne les abandonne mais il leur reste fidèle, malgré leurs défauts.

15. L’amour endure tout

L’amour tient fermement aux personnes qu’il aime. Il persévère. Il n’abandonne jamais personne. L’amour n’arrêtera pas d’aimer, même face au rejet. L’amour agit pour retourner une situation intolérable. L’amour regarde au-delà du présent dans l’espoir de ce qui pourrait être dans le futur.

* * *

Personne ne peut avoir la conscience totalement tranquille après avoir lu ces quinze expressions d’amour… Cette liste d’amour définit le don de Dieu lui-même en Jésus-Christ. Reprenez ces versets et partout où vous trouvez le mot « amour », remplacez-le par « Christ » et toutes ces déclarations resteront vraies. Le type d’amour décrit ici trouve sa source en Dieu et définit un style de vie en dehors de notre portée humaine. Il nous est absolument impossible de le vivre à moins de demeurer en Christ et de lui demander de vivre son amour surnaturel en nous et à travers nous.

III. L’amour est un don éternel (13.8-13)

Dans ces six derniers versets, Paul discute de la nature temporaire des dons spirituels et de la nature éternelle de l’amour (13.8).
Nous sommes limités dans notre compréhension (13.9), mais ce ne sera pas toujours le cas. Un temps de perfection arrive ! Le « parfait » (13.10) se réfère au retour du Christ, à la vie dans le monde à venir, après l’apparition de Jésus.
En utilisant l’analogie de l’enfance (13.11), Paul adopte une perspective éternelle et suggère simplement qu’il viendra un moment où les dons de l’Esprit ne seront plus nécessaires ; la maturité sera atteinte.
L’analogie du miroir (13.12) implique que notre vision du Christ est indirecte. J’aime regarder des photos d’amis, mais si j’avais le choix, je préférerais passer du temps avec eux plutôt que dans des albums photos.
Paul conclut ce chapitre au v.13 par ces mots : « Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour. »
L’amour est le plus grand, car il ne recouvre pas seulement ce que nous expérimentons dans nos relations avec les autres et avec Dieu, mais ce que nous expérimentons de Dieu lui-même.
Aujourd’hui, comment grandir dans votre amour pour les autres ? Premièrement, vous ne pouvez pas devenir la personne aimante que vous désirez être en dehors d’une relation aimante et vivante avec Dieu. Cette relation d’amour doit être cultivée avant tout. Deuxièmement, vous devez aimer ceux qui sont les plus proches de vous. Cela signifie que, si vous êtes marié, vous vous concentrerez sur votre conjoint. Si vous avez des enfants, vous donnerez la priorité à vos enfants. Si vous remplissez un ministère, vous aimerez ces enfants, ces adolescents ou ces adultes qui vous sont confiés. Vous vous efforcerez d’aimer vos voisins et vos collègues. Une fois cela accompli, vous pourrez mieux aimer le monde qui vous entoure. Dieu nous a appelés à aimer. Jésus a dit que tout le monde saura que nous sommes ses disciples par l’amour que nous aurons les uns pour les autres (Jean 13.34-35).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)