L’âme et l’esprit

(ESSAI)

Cette étude a pour but de dégager, si possible, le sens des mots âme et esprit, tels qu’ils se trouvent dans la Bible.

L’âme

Dans la Bible, nous rencontrons très souvent le mot «âme». Ce qu’il représente n’est pas toujours facile à saisir, car sa signification est très étendue. On s’en rend bien compte dans les pays d’outre-mer, car les chrétiens francophones dont le français n’est pas la langue maternelle ont beaucoup de peine à le comprendre. Ce qui n’est pas pour nous surprendre. En effet, ces deux éléments de notre être, l’âme et l’esprit, sont invisibles et impalpables. Or, ce sont deux forces qui forment la base de notre personnalité. Comment les discerner ? «Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus pénétrante qu’une épée à deux tranchants; elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles» (Héb. 4: 12) . Ce verset nous montre que discerner soit ce qui est de l’âme, soit ce qui est de l’esprit, est au-dessus de nos capacités. Mais la Parole, oeuvre de l’Esprit de Dieu, peut opérer, nous venir en aide.

Longtemps, pendant l’ère chrétienne, on a admis que notre être était dualiste, c’est-à-dire formé par la coexistence de deux éléments différents, l’âme et le corps. En général, les traducteurs bibliques ont rendu au mieux ces expressions, taxant cependant l’âme d’élément inférieur et l’esprit d’élément supérieur dans la même catégorie. C’est pourquoi l’on a utilisé tantôt un mot, tantôt un autre pour désigner ces deux forces.

Dans notre langue française (ce n’est pas une exception, le cas se présente aussi en d’autres idiomes) , le mot âme (psyché en grec) a été rendu par âme, vie, esprit, etc. (environ 40 fois) .De plus, le mot âme peut désigner une personne: «l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra» (Ezéch. 18 : 4). Mais cet emploi est aujourd’hui plutôt rare.

Jusqu’au siècle dernier, l’adjectif du mot âme «psyché» n’avait pas un équivalent français. L’idée que notre être n’était composé que du corps et de l’âme était si ancrée dans la conception chrétienne qu’elle a été la cause d’une déficience de notre langue. Actuellement, et depuis plusieurs décennies, le mot «psychique» a été admis dans notre vocabulaire, et nous avons ainsi un vocable bien précis pour rendre cette valeur. Dans nos versions bibliques courantes, l’adjectif a été traduit par « animal, animé, sensuel, charnel », etc. L’absence d’un adjectif (psychique) a obscurci la doctrine de la nature tripartite de l’homme.

La Bible établit nettement la notion de la division tripartite de l’être humain dans Luc 1 : 46-47; I Thess 5: 23 et Héb. 4: 12. Ces versets confirment que l’homme a été formé de deux éléments différents: un corps formé de la poussière de la terre et un souffle de vies 1) provenant du ciel. Et l’homme devint une âme vivante (ou un être vivant) (selon Genèse 2 : 7) , un corps et deux valeurs spirituelles, l’âme et l’esprit.

L’âme est plus importante que les deux autres, la partie centrale de l’être humain, celle qui, entre autre, assure la liaison entre l’esprit et le corps. Il n’est point étonnant que la Bible explique que l’homme devint une «âme vivante » 2) : personnalité, caractère, volonté, intelligence, sentiments, tout cela fait partie de l’âme.« Le corps humain cache notre réalité, la réalité c’est l’âme », écrivait V. Hugo. C’est bien ce que l’observateur peut remarquer: l’homme «naturel» se conduit, est conduit par une force qui a nom l’âme: une capacité, un réservoir d’énergies, de volonté, de choix à nulle autre pareille. C’est une valeur essentiellement humaine, confiée par Dieu à la créature pour vivre sur la terre. Il serait utile de se rendre compte à qui l’âme rend obéissance, au Séducteur (Gen. 3: 1) ou au Créateur, à l’esprit du mal ou à l’Esprit de Dieu !

* * *

1) On pourrait avancer qu’il peut s’agir d’un pluriel d’excellence. Les versets cités précisent que, à la nouvelle naissance, l’Esprit de Dieu vient certifier à notre esprit que nous sommes, chrétiens, enfants de Dieu. Nous croyons donc pouvoir comprendre que le pluriel de « vies » se justifie.

2) Comparez Luc 12 : 16-21 avec Act. 7 : 59. Le riche insensé parle de son âme; Etienne, chrétien de Jérusalem, de son esprit.

***

L’esprit confié à l’homme

Dieu créa l’homme à son image. C’est pourquoi nous pouvons estimer que l’homme est à son tour une créature tri-partite. I Thess. 5 : 23-24 nous instruit comme suit: «Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même parfaitement, et que votre être tout entier, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible (OU sans blâme) pour l’avènement de Jésus-Christ. Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui accomplira cette oeuvre». C’est ainsi que l’apôtre souhaite nous voir parvenir au jour de l’avènement, de la présence de notre Maître. La précision « tout entier » est remarquable. Dieu veut faire une oeuvre complète; en quelque manière, notre corps participera à la résurrection; disons, en passant, que nous devons en prendre soin et ne pas nous laisser entraîner à « déshonorer nous-mêmes nos propres corps » (Rom. 1: 24; I Cor. 6: 18).

L’Ecriture précise bien que seuls nous serions incapables d’arriver à un tel but, mais que Dieu amènera l’homme devenu chrétien à faire partie de l’Epouse de Christ. (Voir Héb. 11 : 40 et 12 : 23).

Quel mystère pour l’homme que la mort, le tombeau. Nous sommes nés pour vivre et nous mourrons… Est-ce que nous croyons vraiment Dieu capable de faire passer l’homme de la vie à la mort, puis à la vie ? Si oui, alors Dieu peut tout faire; il est tout-puissant; il règne! Il est Roi. Il est l’Eternel !

Sa Parole dit ceci: « Dieu ramènera, par Jésus, ceux qui sont endormis (ceux qui sont morts) ». Et tout cela sans que l’homme perde son identité, son caractère, la notion d’être un être vivant. Les incroyants eux-mêmes ressusciteront: amenés au tribunal de Dieu, «des livres seront ouverts… » et les hommes seront jugés « selon leurs oeuvres, d’après ce qui est écrit dans ces livres » (Apoc. 20: 11-13).

Après la chute, et d’une manière plus ou moins accusée, l’esprit confié à l’homme était resté ouvert à l’appel d’En-Haut. Et Dieu veillait encore et toujours sur sa créature. Il est certain que toute communication entre le Créateur et l’homme a lieu par le moyen de l’Esprit de Dieu et par celui de l’homme. C’est ce que l’on constate tout au long de l’Ancien Testament.

Voici quelques citations:

« Aucun (homme) ne verra le pays (Israël) que j’ai promis par serment à leurs pères. Aucun de ceux qui m’ont méprisé ne le verra! Mais, parce que mon serviteur Caleb a été animé d’un autre esprit et m’a fidèlement obéi, je le ferai entrer dans le pays où il est allé, et sa postérité en prendra possession » (Nomb. 14: 23, 24).

« Alors se levèrent les chefs des familles de Juda et de Benjamin, les prêtres et les lévites, tous ceux à l’esprit desquels Dieu avait suggéré le dessein d’aller rebâtir le temple de l’Eternel » (Esdras 1 : 5).

« Mais c’est l’esprit dont les hommes sont animés, c’est le souffle du Tout-Puissant qui les rend intelligents » (Job 32 : 8).

« Heureux l’homme à qui l’Eternel n’impute pas l’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude » (Ps. 32: 2).

« Avant que la poussière (l’homme) retourne à la terre pour redevenir ce qu’elle était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné » (Eccl. 12: 9).
Faut-il ajouter la longue liste des prophètes et des poètes auxquels a été confiée la tâche de rédiger les livres de l’Ancien Testament ?
Et connaissons-nous la « nuée de témoins » restés dans l’ombre, témoins de la grâce de Dieu, croyants de toutes tribus dont les noms seront aussi trouvés dans le « livre de vie », après avoir été jugés « selon leurs oeuvres » ?
En se plaçant au point de vue du Christianisme et donc de la Parole de Dieu, nous comprenons qu’il existe dans ce monde deux classes d’hommes :

1. Les sauvés pour l’éternité: rachetés de leurs fautes par suite de leur repentance envers Dieu et de leur foi en l’oeuvre de Jésus-Christ.

2. Les perdus quant à la vie éternelle (autres religions, personnes indifférentes, opposantes, négligentes, athées, etc.).

La foi en Dieu et en Christ étant à la base du Christianisme, nous trouvons parmi les chrétiens une estimation de la foi en I Cor. ch. 2 et 3.

1. Des petits enfants en Christ – « je vous ai donné du lait » (3 : 1-3).

2. L’homme chrétien psychique (traduit par naturel ou animal) qui n’accueille point ce qui vient de l’Esprit de Dieu; c’est pour lui une folie, et il ne peut rien y comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge (2 : 14).

3. L ‘homme adulte dans la foi. « C’est bien une sagesse que nous prêchons aux hommes faits»(2 : 16).

1. Les petits enfants – les nouveaux convertis encore très ignorants de la Parole, qui ont tout à apprendre, qui ont encore des habitudes acquises dans leur ancien état (animisme, etc.) , qui se laissent encore dominer par des passions diverses.

2. Le chrétien psychique, celui qui a fait de bons pas dans la connaissance biblique, qui, tout en étant enfant de Dieu et sûr de son salut, n’a pas encore abandonné sa volonté et donné son coeur au Seigneur, celui qui se conduit d’après ce qu’il a acquis avant d’être chrétien, d’après son intelligence, ses sentiments ou ses émotions, qui n’a pas voulu ou ne désire pas se soumettre entièrement à la Parole de Dieu. Un manque d’enseignement en est peut-être aussi la raison.

3. Le chrétien spirituel, parvenu à maturité, adulte dans sa foi, qui a appris à considérer la Parole comme oeuvre et expression de l’Esprit de Dieu, et qui fait tous ses efforts pour s’y soumettre; qui applique son intelligence, son raisonnement et ses jugements à être en communion avec l’Esprit.

Cette union se développe dans la mesure où le croyant se sépare de la « chair » et de ses passions, puis où il s’affranchit des notions acquises sous l’influence d’études, d’hommes non chrétiens, pour se soumettre à l’influence nouvelle du Saint-Esprit de Dieu.

« Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4: 24) .L’homme est sorti des mains d’un Créateur, muni de capacités grandioses, d’un cerveau magnifique. Il peut apprendre, appliquer, discerner, juger. Il a été estimé digne de pouvoir choisir... La soif de connaissances a été son piège. Aujourd’hui, la somme des connaissances humaines est sans mesure. Aucun savant ne peut les dominer toutes. Au point de vue biblique, la Parole dit ceci: « En effet, qui peut savoir ce qu’il y a dans l’homme, sinon l’esprit qui est dans cet homme ? De même aussi personne ne connaît ce qui est en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu » (I Cor. 2: 11).

En ce point, nos connaissances resteront toujours fragmentaires: « c’est LUI qui accomplira cette oeuvre». Nous nous attachons à sa Parole, et nous avons la ferme assurance que « Celui qui s’attache au Seigneur est avec LUI un seul esprit » (I Cor. 6: 17). C’est l’oeuvre de Dieu- nous l’en bénissons.

* * *

Cette étude est désignée comme étant un «essai» Nous recevrions volontiers remarquezs et critiques des lecteurs et remercions d’avance ceux qui voudront bien prendre leur meilleur stylo… Si Dieu le permet, nous éspérons suivre cette ligne.



les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)