L’Afrique et la plolygamie

INTRODUCTION

   L’auteur de l’article qui suit, Mr. Kassoum KEITA, est président des églises évangéliques du Mali. Il est bien connu dans toute l’Afrique de l’Ouest. Son érudition et son témoignage seront d’une grande importance. Dans les pages qui suivent, il nous fait part de ses « remarques » et ne veut pas « produire un document catégorique ». Il précise ainsi qu’il présente sa manière de voir cette question. Cependant, son argumentation est basée sur la Parole de Dieu.

   En ce moment, les églises évangéliques d’Afrique (et l’église protestante n’est pas seule dans cette situation) sont agitées par diverses difficultés concernant la morale chrétienne et le cadre familial. La polygamie est une de ces questions, et peut-être la plus importante.

   Les éditeurs de PROMESSES partagent la manière de voir de M. KEITA àce sujet. Ils ne sont pas sans se rendre compte de la difficulté à résoudre. L’obéissance à la Parole n’est pas toujours facile, mais elle est la source de la bénédiction.

La Rédaction



Kassoum KEITA

   Le thème que nous allons traiter, s’il est important dans le cadre des Eglises d’Afrique, intéresse également les Eglises d’outre-mer: il s’agit de la polygamie.

   N’étant pas sociologue, je ne prétends pas produire ici un document catégorique sur le problème de la polygamie. En tant que pasteur et en tant qu’Africain, je livre simplement mes remarques en tenant compte de la conception divine.

   La polygamie a-t-elle toujours été appréciée par les populations afri­caines ?

   On découvre par une étude approfondie qu’elle a apporté des avan­tages matériels, mais aussi des inconvénients moraux. Evoquons d’a­bord les avantages matériels. Les femmes, nombreuses, ont effectivement constitué une excellente main-d’oeuvre en Afrique. En plusieurs régions d’Afrique occidentale, les femmes ont fourni un apport très important pour la production agricole. En effet, un homme qui épouse plu­sieurs femmes n’est plus seul dans son champ; la polygamie apparaît donc comme un avantage pour la vie rurale. Les femmes travaillent durement dans les champs, tout en s’occupant de la préparation des re­pas. Il se trouve ainsi que, dans presque tous les aspects de la vie, la femme est présente dans la vie de l’homme. La polygamie permet donc d’augmenter la production, mais cet avantage économique n’est cepen­dant pas son seul critère d’appréciation en Afrique.

   Il faut considérer aussi la satisfaction de la convoitise, l’envie de se distinguer des autres hommes et d’avoir beaucoup d’enfants. Les so­ciologues découvrent qu’en Afrique, l’idée d’avoir des enfants est plus importante que celle des liens du mariage. Ainsi, la femme devient un instrument dont on se sert pour satisfaire ses desseins et pour avoir des enfants. Ce qui importe, ce ne sont pas les moyens, mais plutôt le but, l’objectif. Pour le polygame, l’important n’est pas le lien qui l’atta­che à ses femmes, ce lien est fonction des objectifs qu’il s’est assigné.

   Il est un avantage, et non des moindres, que certains polygames ont souvent signalé ouvertement, c’est la satisfaction du désir sexuel. A cet avantage s’en ajoute un autre, celui de repas toujours assurés, mê­me lorsque l’une des femmes est fatiguée. Compte tenu de tous ces avantages, un polygame me disait: « Vous monogames, ne vivez pas tellement différemment des célibataires. Il suffit que votre femme soit malade ou accouche, pour que vous retombiez dans la vie des céliba­taires…». Encore une fois, la preuve nous est donnée que, pour le poly­game, tout doit tourner autour de ses intérêts personnels. La femme est un objet sans droits et sans volonté. Tôt ou tard, je l’espère, les femmes africaines comprendront ces choses et finiront par proposer la monogamie à l’Afrique.

   Je ne saurais terminer cette liste d’avantages empoisonnés sans ci­ter un de nos vieillards du fond de la savane, qui me disait ceci : « Mon enfant, l’émancipation de la femme africaine aura un effet terrible sur la société de demain. Si, comme tu le dis, chacun ne doit prendre qu’une seule femme, et si toutes les femmes sont libres, eh ! bien la débauche s’étendra à tous les recoins de notre continent. La vraie dignité d’une femme réside dans sa soumission à son mari. Et si plusieurs femmes sont réunies sous l’autorité d’un seul homme, il n’y aura aucune femme dans les rues, comme tu le vois aujourd’hui ». Pour ce vieux, la polyga­mie est donc le remède à la débauche.

   Je pourrais allonger la liste, mals je m’arrêterai ici. Tous ceux qui sont passés par la nouvelle naissance réaliseront qu’aucun de ces élé­ments ne peut résister devant la conception divine du mariage. A côté des avantages matériels existent aussi des inconvénients évidents que nous devons citer. Pour toute personne élevée dans une famille poly­game, je crois que ce serait trop blanchir le mur que de présenter la polygamie comme exempte de difficultés. En fait, les inconvénients étouffent les avantages!

   Regrouper plusieurs femmes sous la coupe d’un seul homme entraîne une situation difficile dans la pratique. Bien que des hommes de Dieu, tel que David, aient pratiqué la polygamie, rien dans la Bible ne nous indique, me semble-t-il, que ce fut sur ordre du Créateur qu’ils l’aient fait. Tout lecteur attentif des Ecritures relèvera sans peine que les po­lygames de l’Ancien Testament s’attachaient généralement à une seule épouse au mépris des autres. Cet état de choses a toujours provoqué dans la famille une atmosphère intenable. C’est pourquoi les mésenten­tes dans la famille polygame sont chôse permanente. Aucun polygame ne peut prétendre avoir résolu ce problème, bien que certains, très fins et très adroits, aient pu camoufler leurs difficultés aux autres. Tous cependant sont victimes d’une aigreur dangereuse pouvant même abou­tir à la folie. La plupart du temps, ils vivent mieux à l’extérieur de leur famille. Leurs enfants ne les voient à la maison qu’aux heures des re­pas, ou plus tard dans la nuit, ou alors le matin. C’est qu’ils respirent mieux ailleurs ! Les causeries interminables, les jeux de dames, les jeux de belote leur font oublier ce qu’ils refusent d’admettre. Que peut-il se passer dans une famille quand le mari est absent ? Dans le cas de deux épouses, le mari s’entend en général mieux avec l’une d’elles qu’avec l’autre. Il fait fi de ses défauts parce qu’il l’aime vraiment, tan­dis qu’il entretient une attitude hypocrite avec l’autre. Il est donc nor­mal qu’en l’absence du mari, du père de famille, cette dernière, au moin­dre geste, soit reprise par sa coépouse. La moins favorisée se trouve ainsi aigrie. Comment se fait-il, se demandera-t-elle, que cette femme qui est ici au bénéfice des liens du mariage tout comme moi jouisse de toutes les faveurs du mari ? L’on comprendra alors les discussions in­terminables entre les deux épouses. Ne peut-on pas appliquer ici la pa­role de Jésus-Christ qui disait: « On ne peut servir deux maîtres. On aimera l’un et l’on méprisera l’autre ». L’homme est en effet capricieux; il tente de concilier deux choses incompatibles. Chaque fois qu’il est mis au courant de la situation qui règne dans sa famille, seuls les dé­fauts de la moins favorite apparaissent à ses yeux. Dans le cas de plu­sieurs épouses, on remarque que celles-ci s’entendent deux à deux en­tre elles. Elles fondent ainsi des clans dans la famille et le mari a de sérieuses difficultés pour s’aligner sur tel ou tel clan. Perdant ainsi les commandes de son foyer, il le livre à toutes sortes d’influences. Il perd notamment tout contrôle sur l’éducation de ses enfants. Chaque femme essaie d’élever ses enfants à sa manière, comme bon lui semble. Ces enfants grandissent alors avec une haine terrible contre leurs demi-soeurs et leurs demi-frères. De plus, ils ne se sentent jamais chez eux. Manquant de la protection de l’amour paternel, ils ne voient en leur père qu’un tigre déchaîné. Habitués au spectacle de leurs marâtres fla­gellées de coups par leur père, de tels enfants souffrent de troubles affectifs. Ils savent qu’à part leur propre mère, ni leur père, ni leurs demi-frères, ni leurs demi-soeurs n’apporteront rien d’utile à leur vie. Il est clair qu’ils feront leur vie tout seuls. C’est d’ailleurs à cela que leurs mères les prépareront.

   Je ne voudrais pas évoquer ici toutes les difficultés auxquelles le polygame se trouve confronté, cependant permettez-moi d’ajouter que ces difficultés se trouvent amplifiées au niveau des polygames vivant dans les grands centres d’Afrique. Ceux qui sont riches arrivent certai­nement à joindre les deux bouts, mais il leur faut prendre des mesures sévères pour protéger leurs biens; même ainsi chaque femme tente de piller le mari au profit de ses propres enfants. Au niveau des petits fonctionnaires et des employés, la polygamie amène carrément la mi­sère. Le salaire ne suffira pas pour couvrir les besoins de trois ou qua­tre femmes. Il n’est donc pas surprenant de voir dans certaines famil­les des enfants très mal nourris et des femmes livrées à elles-mêmes, devant pourvoir à leur habillement et à celui de leurs enfants. Que fe­ront-elles pour arriver à leurs fins ? C’est donc pourquoi chaque femme doit se débrouiller seule. Considérant tous ces inconvénients, pouvons-nous réellement croire que la polygamie enraie la débauche? Bien sûr que non!

   Avec la polygamie, le mariage devient donc une hypocrisie caracté­risée. Point de franchise, point d’honnêteté entre époux et épouses. Quel drame! Un proverbe malien déclare: « Un vieux proverbe n’est pas forcément une vieille vérité ». La polygamie est une vieille coutume en Afrique. J’ai été personnellement élevé dans une famille polygame, c’est donc en connaissance de cause que je vous en parle. La polyga­mie est-elle pour autant une vieille vérité? Est-elle vraiment raisonna­ble? Tous les Africains élevés dans une famille polygame le diront: le contenu de la polygamie, c’est la haine et le manque d’amour, là où normalement on devrait le trouver en priorité. En effet, le couple n’est-il pas le berceau de l’amour? N’est-ce pas là qu’il se manifeste dans sa plénitude ? La polygamie vide le mariage de ce contenu, elle le défi­gure pour le perdre dans la confusion totale, loin de la conception divi­ne. Dans leur haine, des femmes n’hésiteront pas à éliminer physique­ment, c’est-à-dire à assassiner les enfants de leurs coépouses par em­poisonnement ou par les moyens de la sorcellerie. Ces choses sont bien connues de tous, en tout cas de ceux qui ont connu intimément des familles polygames.

   Les méfaits de la polygamie sont donc assez manifestes, et je ne pense pas que l’Afrique soit le seul continent à les avoir connus et vé­cus. Aussi je pense que la monogamie finira par l’emporter. Peut-on dire que la polygamie a toujours été appréciée en Afrique ? Les incon­vénients qui en découlent sont trop évidents pour qu’elle soit consi­dérée favorablement. Tous ceux qui ont eu la chance d’avoir des con­versations avec de vieux Africains sur ce sujet ont pu entendre de nom­breux exemples dont les conséquences ont été catastrophiques. Mal­heureusement, nos grands-pères et pères, tout en nous expliquant les méfaits de la polygamie, tout en les condamnant, ne l’ont jamais dé­conseillée pour autant. Peut-être les avantages matériels immédiats, mais éphémères, l’ont-ils emporté sur les conséquences dramatiques. Evidemment, toute règle comporte des exceptions. Il existe bien en Afrique des familles polygames paisibles et harmonieuses qui n’ont souvent rien à envier à des familles monogames, mais force nous est de reconnaître que ce sont là des cas rares.

   L’un des besoins de notre continent, c’est la délivrance qui se trouve en notre Seigneur Jésus-Christ. Cette délivrance nous permettra de sortir de beaucoup de pièges tendus par l’ennemi. Elle engendrera aussi un changement de mentalité que j’appellerai tout simplement une trans­formation.

   Peut-on placer la polygamie dans le cadre du retour de l’Afrique à ses sources ? J’avoue que je ne suis pas un homme ayant autorité sur ce thème. Je suis pasteur et en tant que tel, je parle des rapports qui de­vraient normalement relier l’homme à son Créateur. De nos jours, plusieurs tentatives se déploient effectivement autour de la négritude pour inciter les Africains à retourner à leurs sources. Aucun Africain élevé au fond de l’Afrique – et j’insiste sur ce point – ne peut con­damner cette philosophie et toutes ses tentatives. En effet, nous autres Africains, sommes fiers de notre passé, fiers de notre culture. Et nous sommes persuadés que la culture africaine n’a rien à envier aux autres cultures. Mais en tant que chrétien, je crois également que toutes les cultures se complètent, influent les unes sur les autres et doivent pou­voir coexister.

   Sans nous perdre dans des raisonnements philosophiques, reprenons tout simplement notre sujet. Peut-on placer la polygamie dans le cadre du retour de l’Afrique à l’authenticité ? Force nous est d’admettre que tout en Afrique n’est pas à conserver. Si l’Africain est fier de son passé, il reconnaît dans ce même passé des choses qui ont toujours retardé l’émancipation de son continent. Personne en effet ne voudrait encou­rager les guerres tribales qui pourtant relèvent de notre passé et de l’antiquité africaine. Il n’est donc pas réaliste de dire que la polygamie constitue forcément un retour de l’Afrique à ses sources. Oui, l’Afri­caint doit retourner aux sources, mais cela ne signifie pas un retour aux erreurs du passé.

   Il est vrai que les porteurs de l’Evangile nous ont apporté un peu de leur culture, ne serait-ce que l’habit européen, sans que ces choses aient un rapport quelconque avec la bonne nouvelle. Je sais aussi que certains missionnaires ont malheureusement prêché contre des élé­ments de notre culture qui n’avaient rien de contraire à l’Evangile. ils ont simplement jugé les choses d’après le critère de leur propre cul­ture. Par réaction, certains chrétiens africains rejettent maintenant tout ce qui vient de l’Occident et prêchent l’adaptation du christianisme à l’Afrique. Pour eux, la polygamie entre justement dans ce cadre. Je pen­se que le message de l’Evangile est tout-à-fait transmissible au travers de notre culture, laquelle devient alors un conduit par lequel l’Evangile peut passer. Je ne pense pas que cela signifie nécessairement un chris­tianisme africain soutenu par une théologie strictement africaine. Le message du Christ est le même pour tous les continents, mais bien qu’il se transmette à travers toutes les cultures, on ne doit pas le muti­ler pour le conformer à telle ou telle culture. Les exigences du Christ sont les mêmes pour le Noir, le Blanc ou le Jaune.

   « Aucun de vous ne peut être mon disciple s’il ne renonce à tout ce qu’il possède », a dit notre Seigneur Jésus (Luc 14: 33). « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il cesse de penser à lui-même » (Matthleu 16: 24). Paul disait: « J’ai renoncé à tout… » (Philippiens 3 : 8). Je peux donc dire que tout ce qui, dans la culture ou en lui-même, se révèle in­compatible avec les enseignements du Christ doit être abandonné par le chrétien. Accepter Christ, c’est nécessairement dire non à certaines choses. Nous ne devons pas chercher un compromis entre les exigen­ces du Seigneur et nos propres convoitises. D’ailleurs à quoi cela peut-il servir, sinon à nous mettre dans des situations fort embarrassantes. Si le Christ est allé jusqu’à dire: « L’homme quittera ses parents pour s’attacher à sa femme », ce n’est pas pour se détacher d’elle plus tard.

   Ainsi, comme je l’ai dit précédemment, tout ce qui dans la culture s’oppose à l’Evangile est à abandonner. Par contre, tout ce qui permet l’épanouissement de l’Evangile est à conserver. Quand on étudie objec­tivement la polygamie à la lumière des Saintes Ecritures, on découvre sans peine qu’elle ne permet pas à l’Evangile la plénitude de son ex­pression. En effet, c’est le couple que le Christ a choisi comme élément de comparaison de ses relations avec son Eglise. Dans l’épître aux Ephésiens par exemple, chapitre 5, versets 21 à 33, la femme est appe­lée à se soumettre à son mari (au singulier donc), comme l’Eglise est soumise à son Seigneur. Le mari est appelé à aimer sa femme comme Christ a aimé son Eglise. L’Eglise est unie au Seigneur, de même la femme est unie à son mari. Cette comparaison est difficile à appliquer à un polygame. Certains me taxeront peut-être d’extrémiste; je leur répondrai simplement que la non-observation de l’enseignement du Sei­gneur a des répercussions très graves et que l’on ne rencontre pas sou­vent le bonheur là où on le souhaiterait. Le malheur de nombreuses fa­milles découle d’un manque d’amour et de l’absence de respect mutuel. Combien de fois n’avons-nous pas été les artisans de nos propres ennuis ? Nous devons plutôt écouter le Seigneur et accepter le mariage comme une institution divine à honorer. « Que personne ne sépare ce que Dieu a uni » s’adresse en tout premier aux membres du couple. Ce­lui des deux qui déciderait de s’offrir à un autre sépare ce que Dieu a uni et trahit son partenaire. Nous considérons trop souvent que cet avertissement s’adresse à notre entourage, aussi nous ne voulons pas que quelqu’un s’ingère dans nos affaires pour tenter de nous diviser. Dieu a dit: « L’Eternel Dieu a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse à laquelle tu es infidèle » (Malachie 2:14). Nombreux sont les chrétiens qui ont compris cela et admettent que l’idéal est la mono­gamie. Pourquoi ne pas avouer que la volonté de Dieu est que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son mari ? Les relations du couple illustrent éloquemment celles que Christ a avec son Eglise. Le Seigneur n’a pas plusieurs épouses, Il n’en a qu’une, c’est son Egli­se! Ainsi un homme qui a plusieurs femmes constitue une anomalie dans l’Eglise. Toutes les tentatives des fameux théologiens modernes pour légitimer cette anomalie vont à l’encontre de l’enseignement du Nouveau Testament. A moins de renier une grande partie de l’enseigne­ment biblique, la polygamie restera toujours à mon point de vue un élé­ment de corruption dans l’Eglise. Puisse l’Eglise du Seigneur prêter toute son attention à ce que dit le Saint-Esprit.

   Quelle attitude ou quelle position les Eglises d’Afrique noire peuvent-elles alors prendre vis-à-vis de la polygamie? Cette position est diffi­cile à définir. Ce n’est pas à dire que le Nouveau Testament nous laisse dans la confusion dans ce domaine, au contraire. Ce sont plutôt les leaders qui n’osent pas prendre position à cet égard. Ils ne sont pas d’accord sur les indications du Saint-Esprit. C’est dommage ! Pour cer­tains, le problème est sociologique, et un enseignement contraire dé­rangerait beaucoup de choses. Ils se trouvent donc devant un fait accompli qu’il faut tout simplement accepter. Tout avis contraire est taxé d’extrémiste. Pour d’autres, la polygamie est un péché grave qu’il faut combattre à tout prix; mais dans cette bataille, ils vont très loin. En général, ils distinguent deux cas: celui des hommes qui viennent à Christ en tant que polygames, et le cas de ceux qui, après leur con­version, contractent un second mariage du vivant de leur première épouse. Mon propos quant à moi porte sur la généralité de la polyga­mie dans l’Eglise. Je m’adresse à l’Eglise et non à l’extérieur de l’Eglise.

   L’apôtre Paul avait lui aussi été saisi d’un tel problème. C’est pour­quoi il dit: « Pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit et que la femme agisse de même envers son mari » (Corinthiens 7 : 2-3). Jésus a déclaré: « N’avez-vous pas lu que le Créateur au com­mencement fit l’homme et la femme et qu’Il dit: c’est pourquoi l’hom­me quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et les deux deviendront une seule chair, ainsi ils ne seront plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a uni » (Matthieu 19 : 4-6). L’idée de la polygamie est exclue dans ce passage, mais du temps de Jésus, les Juifs croyaient avoir trouvé le « truc ». S’il était évident qu’on ne devait pas prendre beaucoup de femmes, on pouvait cependant répudier la première pour se remarier. A cela Jésus répond : « Celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en epouse une autre, commet un adultère » (Matthieu 19 : 8-9). Les disci­ples de Jésus comprirent et conclurent: « Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, il n’est pas avantageux de se marier ». « Tous ne comprennent pas cela » leur dit le Seigneur. En effet, tous ne comprennent pas que la femme n’est pas un objet, une marchandise à échanger, que le lien du mariage est exigeant et que, dans ce domaine, chaque partenaire doit opérer un renoncement, faire don de lui-même. Tous ne comprennent pas que la femme a des droits que le mari doit respecter. Elle a le droit d’avoir un seul mari, d’être aimée et ptotégée par celui-ci. Certains chrétiens prétendent que l’apôtre Paul écrivait dans la lettre à Timothée: « Il faut donc que l’évêque soit irréprocha­ble et mari d’une seule femme » (1 Timothée 3 : 2), c’est qu’il y avait des polygames dans l’Eglise. Mais cet état de fait dans l’Eglise primi­tive est-il une raison valable autorisant les chrétiens à être polyga­mes ? Qui peut prouver que c’était là la volonté du Seigneur ? Si tel était le cas, cela constituait une anomalie fâcheuse et regrettable, puis­que l’apôtre Paul exigeait que les polygames soient écartés de la direc­tion de l’Eglise. S’ils étaient inaptes à un tel ministère, la preuve n’est-elle pas donnée que de telles situations ne devraient pas se répéter dans l’Eglise de Jésus ? Ce n’est pas seulement l’évêque qui doit être irréprochable, mais toute l’Eglise. Le Saint-Esprit travaille afin de pré­senter l’Eglise de Jésus-Christ irréprochable. Je vois, quant à moi, d’un mauvais oeil la polygamie dans l’Eglise. Si je dis dans l’Eglise, je veux parler de tous ceux qui ont déjà accepté Jésus-Christ, qui marchent sous sa bannière, qui sont ses disciples, pour ceux-là (polygames), il ne devrait pas être question de se remarier ou alors de se marier à plu­sieurs femmes.

   Je ne voudrais pas dire pour autant qu’un polygame ne devrait pas accepter le Seigneur et vivre sa foi dans l’état où il est venu à Christ. Je ne dis pas qu’il faille jeter à la mer tous les polygames qui accep­tent Jésus-Christ ou bien mettre leur foi en cause. Non, cette foi, je la respecte absolument, je la trouve valable, ces hommes sont mes frè­res et leurs épouses, si elles acceptent le Seigneur Jésus-Christ, sont mes soeurs. Mais leur situation est une anomalie dans l’Eglise. Elle n est pas conforme au caractère de l’Eglise. Toutefois, si notre Seigneur Jésus-Christ les accepta, l’Eglise devait également accepter les poly­games qui viennent à Christ tels qu’ils sont. Comprenez-moi bien, je ne dis pas qu’un polygame ne doit pas se convertir à Christ, mais qu’un enfant de Dieu ne devrait pas devenir polygame.

   Voilà ce que je voulais souligner en ce qui concerne ce thème ô ! com­bien important. Comme vous l’avez remarqué, j’ai voulu simplement attirer votre attention sur la gravité de ce problème, mais aussi sur le fait que c’est un problème complexe. Il préoccupe politiciens, philoso­phes et théologiens. Cependant, je n’ose pas me prononcer sur les dispositions à prendre à l’encontre des polygames, je vous l’ai déjà dit. Ici, le Saint-Esprit est la seule autorité capable de dicter à Son Eglise les dispositions à prendre, parce que capable de discerner réellement et convenablement. Les dispositions sont en général fonction des cir­constances et des situations. Le Seigneur nous traite toujours cas par cas. Il ne me traitera pas comme il vous a traité et il ne vous traitera certainement pas comme il m’a traité. Il respectera certainement ma personne, comme il respecte votre personne, tenant compte des cir­constances dans lesquelles nous évoluons.

   Je concluerai donc en disant que la polygamie n’est pas conforme aux enseignements du Seigneur Jésus-Christ et qu’elle prive l’Eglise d’excellents leaders. Ce n’est pas sous l’angle de la culture qu’il faut l’envisager, mais sous celui de l’Evangile. L’Eglise a plus à gagner dans la monogamie que dans la polygamie.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)